Chapitre 33

187 12 3
                                    

Le lendemain, je dû la laisser quelques heures pour faire le point avec l'équipe. Je n'avais pas dormi et j'avais d'énormes cernes sous les yeux. Terrorisé que son état ne se dégrade, j'avais passé la nuit à surveiller ses constantes.

Je rejoignis Nat qui n'avait pas l'air plus en forme que moi. Elle posa sa main sur mon épaule quand elle me vit arriver.

- Comment elle va ? me demanda-t-elle inquiète.

- Son état est stable, lui répondis-je complétement vidé.

- Elle s'est réveillée ? fit-elle avec une pointe d'espoir dans la voix.

- Le docteur Cho l'a mise dans un coma artificiel, lui appris-je. Elle ne sait pas encore quand elle la fera se réveiller, finis-je désespéré.

- Hey, elle va s'en sortir Steve. Tu m'entends ! Elle va se battre et elle se réveillera bientôt. J'en suis sûre !

- Merci Nat, lui souris-je tristement. Le nombre de victime s'élève à combien ? lui demandais-je pour changer de sujet.

Elle m'emmena devant un écran. Dessus il y avait un compteur. Elle m'apprit que Rhodey et Bruce étaient en train d'examiner un appareil que l'on avait retrouvé par terre à côté de la voiture de Fury et de Hill. Il indiquait qu'un message avait été envoyé, mais nous ne savions pas quoi et à qui.

- C'est un cauchemar, fis-je en regardant le nombre des victimes augmenter de secondes en secondes.

- J'ai fait de meilleurs cauchemars, me dit Nat.

- Hey, donc cette chose vient d'arrêter de faire ce qu'elle était en train de faire, intervint Rhodey en rentrant dans la pièce.

- Qu'est-ce qu'on a comme éléments ? demanda Nat.

- Heum le signal qu'on recevait a fini par s'interrompre, répondit Bruce.

- Je croyais qu'on avait shunté la batterie, dis-je.

- Exact, c'est toujours branché en direct et plus rien, expliqua Rhodey.

- Redémarrons, on verra ce que ça donne, ordonnais-je.

- Attendez on sait même pas de quoi il s'agit, fit Bruce.

- Fury le savait, faites-le s'il vous plait, prévenez-moi dès qu'on aura un signal. Je veux savoir qui est à l'autre bout, dit Nat en s'éloignant.

Alors qu'elle sortait, elle tomba nez à nez avec une femme aux longs cheveux blonds, portant un costume bleu et rouge.

- Où est Fury ? demanda-t-elle.

Une fois remit de notre surprise, la nouvelle venue nous appris qui elle était. Elle s'appelait Carol Danvers, elle venait de la Terre et avait connu Fury plusieurs années auparavant. Nous lui expliquâmes alors qu'il était mort.

Lorsque tout fut mis au clair avec Carol, je voulus retourner voir Sarah mais Nat m'en dissuada et me força à aller me reposer. Je pris donc le chemin de ma chambre d'un pas trainant. Je fus surpris de voir que mon lit était défait. Je ne l'avais pas remarqué la veille quand je m'étais changé. Quelque chose dépassait de dessous la couverture. Je m'approchais et soulevais la couette. Je me figeais sur place lorsque je réalisais ce que c'était. Le plaid préféré de Sarah.

Je ne comprenais pas ce qu'il faisait là. Cela faisait deux ans que nous étions partit du QG. Soudain, je réalisais qu'elle avait dû dormir dans mon lit quand elle s'était retrouvée seule avec Tony. Je serrais le plaid contre moi et m'allongeais sur le lit.

Elle avait dû se sentir tellement triste quand Tony était revenu après notre combat en Sibérie et qu'il lui avait hurlé dessus. Elle avait essayé de m'appeler, mais j'avais dû couper mon téléphone pour ne pas me faire repérer. J'avais finalement écouté le message vocal qu'elle m'avait laissé un peu plus tard. Ça m'avait serré le cœur de l'entendre pleurer et me supplier de revenir la chercher.

Bordel ! Mais où était la vie stable et tranquille que nous avions promis de lui offrir, Natasha et moi, lorsque nous l'avions sauvée du laboratoire !

Au prix d'un énorme effort, je me relevais, toujours en serrant le plaid et sortit de ma chambre. Dans la pénombre des veilleuses qui éclairent le couloir, je me dirigeais vers la chambre de Sarah. Sa porte était fermée. J'hésitais un instant avant de l'ouvrir.

La pièce était sombre. Mécaniquement, ma main se posa sur l'interrupteur et les guirlandes accrochées aux murs illuminèrent la chambre d'un orange réconfortant. Son lit était fait, ses jouets rangés, aucun vêtement ne trainait par terre. Et pourtant, j'aurais voulu que tout soit en désordre, que je puisse ranger, avoir quelque chose à faire, avoir une excuse pour rester dans sa chambre.

Je me contentais donc de plier soigneusement le plaid et de le poser au bout de son lit. Je balayais la pièce du regard et il fut attiré par son bureau. Un dessin et des crayons de couleurs étaient éparpillés dans un coin. Je m'approchais sur la pointe des pieds comme si Sarah était en train de dormir et qu'il ne fallait pas que je la réveille. Une fois devant son bureau, je poussais les crayons de dessus le dessin du revers de la main et saisis la feuille. Elle nous avait dessiné tous les deux. Elle en avait fait plein des dessins comme ça mais ce qui fit mon cœur se serrer étaient les cinq mots écrit en majuscules : « BONNE FETE PAPA ! JE T'AIME ! ».

Ce dessin elle aurait dû me l'offrir deux ans plus tôt. Mais elle n'a pas eu le temps. Les ennuis ont commencé et elle a dû oublier.

J'étais resté plusieurs minutes, sans bouger, à regarder son dessin. Puis, j'avais rangé ses crayons de couleurs, j'avais éteint la lumière et refermé la porte derrière moi. J'étais sorti de cette bulle hors du temps pour retourner dans la réalité.

Il était tard. Nat devait dormir et ne pourrait pas m'obliger à me reposer. Je pouvais aller la voir.

Le dessin à la main, je pris la direction de l'aile médicale. L'endroit était calme. L'équipe de nuit était là. Ils me saluèrent et me proposèrent du café, que je refusais poliment. Quelques mètres après le bureau des infirmiers, se trouvait la porte derrière laquelle Sarah se battait pour guérir. J'entrais le plus doucement possible et refermais la porte délicatement. Elle n'avait pas bougé. Toujours profondément endormie par les médicaments.

J'approchais un fauteuil de son lit, m'assit et lui prit la main.

- Hey honey, murmurais-je, comme si le moindre bruit pouvait lui faire mal. C'est papa. J'ai trouvé le dessin que tu m'as fait pour la fête des pères d'il y a deux ans. Il est magnifique. Merci beaucoup sweetheart. Je t'aime. Je t'aime tellement.

Je l'embrassais sur le front et fini par m'endormir sur le fauteuil en tenant toujours le dessin.

Trois semaines passèrent. Le docteur Cho avait commencé, deux semaines plus tôt à arrêter les sédatifs, qui maintenaient Sarah dans le coma. Mais elle ne s'était pas encore réveillée. Je passais mes journées entières à son chevet lorsque je n'étais pas avec l'équipe en train de constater chaque jour les conséquences désastreuses du claquement de doigt de Thanos.

Son pronostic vital n'était plus engagé et il fallait juste attendre qu'elle se réveille. Je ne savais plus ce qui était le plus dur. Rester à ses côtés en lui parlant sans jamais qu'elle me réponde ou de ne pas être à ses côtés. Nat venait très souvent la voir. Chaque fois qu'elle venait, elle m'ordonnait d'aller manger quelque chose ou d'aller dormir, qu'il ne fallait pas que je m'inquiète et qu'elle restait avec elle. Elle me disait tout le temps que ça me permettrait de souffler un peu. Et je faisais ce qu'elle me disait, rassuré que quelqu'un soit toujours avec elle. Je ne supportais pas l'idée qu'elle puisse être seule.

The little girl's powersWhere stories live. Discover now