Chapitre 54

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Chapitre 54 :

Son souffle chaud sur ma nuque me fait frissonner. Je sens tout en moi qui réagit à sa voix, son parfum, sa présence. Je lutte pour ne pas lui sauter au cou. Mais je dois rester réaliste. Je dois suivre ma ligne de conduite. Je ne me tourne pas encore. J'ai besoin de temps. De quelques secondes pour lui faire face. Quand je me retourne son visage me parait fatigué, il est pâle. Il n'est pas le Nathan que je connais. Je me prendrai même à le blâmer. Son costume noir qu'il porte le rend si séduisant. Je me prends à deviner ce qui s'y cache dessous...rien que d'y penser j'en ai des bouffées de chaleur.

-Reynolds ! M'exclamée-je. Tu n'es pas à Paris ? Demandée-je.
-Pas encore ! Tu souhaites que je parte aussi vite ? Demande-t-il sérieusement.
-Tu es maître de ta vie. Sachant que tu étais pas en France la semaine dernière, la logique voudrai que tu y retournes, expliquée-je.
-Pourquoi es-tu partie ? Interroge-t-il en me faisant face.

Question personnelle, lieu personnel. Il est hors de question que nous discutions de cela au beau milieu du trafic new-yorkais. Où allons-nous pouvoir en discuter ? Pas dans un endroit où nous serons seuls. J'ai besoin de pouvoir gérer la situation. Et si je m'isole avec lui je sais que je ne pourrai pas me contrôler.

-Montons, dis-je en lui montrant l'accueil du building.

Il me suit sans rien dire. Je garde Miguel près de moi. Il ne dit rien et joue le jeu. Je lui raconterai plus tard ce qui me tourmente.
Le trajet en ascenseur a été le plus long de ma vie. Être avec lui dans un lieu où nous sommes aussi proches, sans pouvoir le toucher, sentir sa peau contre la mienne, nos lèvres qui s'unissent est un supplice. Je vais étouffer si ça continue. Quand les portes s'ouvrent enfin je peux respirer normalement.

-Mademoiselle Moore, salue Erica ma nouvelle secrétaire.

Jeune, blonde et très élégante, professionnelle elle excelle dans son domaine. Elle est parfaite pour moi je sais que je peux lui faire confiance.
Nathan salut à son tour Erica et me suit.
Je retrouve enfin mon bureau. Mon temple. L'endroit où je me sens bien. Miguel se positionne dans le sien, juste à l'entrée du mien. Lorsque je rentre dans la pièce je peux apercevoir deux beaux bouquets d'orchidées blanches et de roses rouges. Ils sont à tombé. Une carte y est accroché. Ils m'ont été offerts par mon équipe. Je suis émue. Très émue. Je contemple ces magnifiques fleurs. Je les hume. Ça sent divinement bon. Ils ont tout compris. Ça a égailler ma journée.
Je ne peux même pas profiter de ce moment, Nathan est impatient. Je prends place derrière mon bureau, allume mon ordinateur, visse mes lunettes de vue sur mon visage. Miguel en profite pour fermer la porte.

-Je t'en prie, dis-je en lui proposant de s'assoir sur une des chaises disposées en face de moi.

Il prend place en continuant de m'observer.

-Je t'écoute, fais-je d'une voix lancinante.
-Pourquoi es-tu partie ? Demande-t-il.
-Je crois que la réponse est évidente. Je n'allais pas tenir la chandelle pour vous deux ! M'exclamée-je.
-De quoi parles-tu ? Interroge-t-il.
-De quoi je parle ? Répétée-je.
-Oui !
-De ta relation, de tes sentiments pour Elisabeth, lâchée-je.

Il se tue. Son visage se ferme. Il n'ose pas me regarder. J'ai pris le temps de m'en remettre. La blessure est encore là. Dire au revoir à cet homme est pour moi une épreuve terrible. Il a été la personne qui m'a le plus comprise. Qui a été mon confident. Qui a été mon meilleur ami. Qui a été mon amant. Aujourd'hui je dois le laisser partir. Faire comme si ces dernières semaines ne se sont jamais passés. Faire comme si je n'avais plus de sentiments. Continuer mon chemin en l'effaçant de ma vie. Si je laisse la porte ouverte il ne partira jamais vers Elisabeth... c'est un crève Cœur de le voir ainsi. Aussi démuni. Aussi triste. Je le suis également. J'aimerai tellement me lover contre sa poitrine. Lui dire que tout ira bien. Que tout s'arrangera. Mais ce n'est pas le cas...

*Entretiens et plus si affinités*Where stories live. Discover now