TOME 2 - CHAPITRE 2

Depuis le début
                                    

Oh mon dieu.

Je sens mon cœur s'arrêter de battre pendant quelques secondes avant de se serrer douloureusement.

Je n'imaginais pas qu'il partirait aussi loin pour prendre son indépendance. Je ne pensais pas qu'il s'éloignerait autant de nous.

Eden ose enfin me regarder, sûrement parce que je suis resté silencieux bien trop longtemps.

-Je sais que ce n'est pas ce que tu avais prévu, mais... moi j'en ai besoin. Je ne peux pas rester à Arsenal.

-Ce que je... mais Eden...

Là je me prends une claque. Je ne sais même pas quoi dire. Je jette un coup d'œil perdu vers Harry, la culpabilité me rongeant déjà.

-Le foot, je pensais que... je pensais que c'était ce que tu voulais. Jouer dans une équipe pro, en faire ta carrière... je t'ai trop poussé ? C'est ce que...

-Non, non, papa, me coupe aussitôt Eden secouant la tête. C'est pas ça du tout. J'adore le foot, c'est vraiment ce que je veux faire... mais plus avec Arsenal, plus dans votre ombre...

-Tu veux faire tes preuves ailleurs, devine mon mari en le couvant de son regard protecteur et compréhensif. Prouver que tu mérites ta place dans le milieu sans te servir du nom de ton père.

Notre fils acquiesce lentement, semblant encore bien stressé. J'ai du mal à avaler ma salive tellement ma gorge est nouée, alors les mots sortent difficilement de ma bouche.

-Tu as 18 ans de toute façon, tu prends tes propres décisions.

A son regard, je vois aussitôt que ce n'est pas ce qu'il attendait. Éden hoche simplement la tête avant de se lever.

-Ouais... je vais aller me coucher.

Je sais que je devrais le retenir, approfondir cette discussion... mais je n'y arrive pas. Je sais que j'ai merdé et pas seulement maintenant. Notre fils veut s'éloigner de nous, donc j'ai forcément raté quelque chose.

-J'ai besoin d'air, je souffle en me levant aussi une fois qu'il a quitté le salon.

Point de vue de Harry.

Je remonte la fermeture éclair de ma veste avant d'ouvrir la baie vitrée pour me glisser sur la terrasse à mon tour. Je referme correctement derrière moi et m'avance silencieusement vers Louis. Il est penché en avant, les avant-bras appuyés contre la barrière, perdu dans ses pensées. Il ne m'entend pas arriver et sursaute un peu lorsque je pose délicatement sa propre veste sur son dos, pressant de longues secondes mes mains sur le haut de ses épaules.

-Tu vas attraper froid chéri, je souffle en m'appuyant près de lui, dans la même position.

Je n'obtiens aucune réponse. Louis reste silencieux, le regard fixé droit devant lui, dans le vide. Je me pince les lèvres, mon cœur comprimé dans ma poitrine et cède finalement en enroulant mes bras autour de ses épaules afin de l'attirer contre moi.

-Louis... je murmure doucement.

-Je ne comprends pas... il souffle finalement après quelques secondes de silence supplémentaires. Je ne comprends pas ce que j'ai bien pu rater... Est-ce que j'ai été trop dur, trop sévère avec lui ? Est-ce que j'ai fait passer mon rôle de coach avant mon rôle de père et il m'en veut désormais ? Est-ce que...

-Louis, je le coupe en posant une main sur sa joue pour le forcer à tourner son visage vers moi.

-Qu'est-ce que j'ai râté... il murmure, la voix coincée dans la gorge.

EN PLEINE LUCARNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant