CHAPITRE 8

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Point de vue de Louis.

- Comment tu te sens aujourd'hui ? demande Harry en refermant la porte derrière moi.

Je m'avance jusqu'à la table de massage et pose mes affaires avant de m'y asseoir.

- Mal. Tu peux pas savoir comme j'en ai marre de ces putain de béquilles. Il n'est que 9h et cette journée est déjà merdique. J'ai renversé mon café sur le siège de ma voiture et en venant j'ai failli écraser un chat.

Harry a commencé à examiner ma jambe, me laissant sortir ce long monologue de plainte.

- Et en plus, ce week-end y a le match contre Liverpool et c'est le premier match où je ne jouerai pas et oui, ça me fait chier. D'ailleurs, il faut que je vois le coach pour savoir si j'ai quand même l'autorisation d'accompagner l'équipe. Il manquerait plus que je sois aussi obligé de rester à Londres alors que tout le monde part. Hé, mais d'ailleurs. J'suis obligé de venir vu que tu pars avec eux. Comment tu t'occuperas de ma jambe si t'es pas à Londres ?

Je souffle profondément et croise mes bras sur mon torse avant d'enfin regarder mon kiné qui m'observe en souriant.

- Quoi ?

- T'as fini ?

- Pour l'instant.

- Bon, alors, il commence en s'asseyant sur son tabouret. J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle.

Je sens mon cœur rater un battement et ma respiration s'accélère brusquement. Quoi encore ? Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter une journée aussi pourrie ? J'avale difficilement ma salive et acquiesce, lui faisant comprendre d'y aller.

- La bonne, c'est que tu peux laisser les béquilles... en faisant évidemment attention. Mettre les béquilles de côté ne veut pas dire que tu peux recommencer tes cascades sur le terrain.

- Putain, enfin ! Vous n'allez vraiment pas me manquer vous deux ! je lance en jetant un coup d'œil à ces maudites choses. Et la mauvaise ?

Je me reconcentre sur mon kiné dont le visage s'est brusquement fermé. Oh non. Qu'est-ce qu'il va me dire ? Je suis fichu ? C'est ça ? Je ne jouerai plus ? Marcher sans béquilles ça va mais courir sur le terrain, c'est impossible ? Je sens les larmes me monter aux yeux, essayant d'encaisser le choc qui va arriver.

Harry inspire profondément et se rapproche un peu, son regard fuyant le mien. Je ne le sens pas du tout...

- A partir de lundi... tu vas devoir me supporter matin et soir.

Mon regard toujours braqué sur son visage, je cligne plusieurs fois des paupières.

- Quoi ?

- Si tu es d'accord, on garde les séances de massages et d'étirements du matin, en fin d'après-midi tu reviens pour une séance de muscu et on terminera par un massage. Si ça te va ?

Je soupire de soulagement et éclate de rire.

- T'es con, tu m'as fait peur.

Il rit avec moi en se levant.

- T'es d'accord avec ce programme ?

- Oui, oui bien sûr. Donc ça va ? je demande en posant ma main sur ma cuisse. Ça guérit bien ?

- J'ai peur que tu interprètes mal ma réponse et que tu recommences à faire n'importe quoi si je te dis que ça va...

- Non, promis. Je ferai attention.

Le kiné me fixe, essayant certainement de jauger ma sincérité.

- On est sur une bonne lancée. Tu dois le sentir de toute façon, non ? il demande doucement, laissant ses doigts retracer mon muscle tout en évitant de toucher ma main. On a réussi à soulager la contracture. Maintenant on va attaquer la deuxième phase qui consiste à renforcer ton muscle.

EN PLEINE LUCARNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant