CHAPITRE 87

Depuis le début
                                    

J'explose à nouveau de rire et me penche pour lui voler un long baiser rempli d'amour et de tendresse...

-Aux dernières nouvelles, tu l'es encore.

Louis sourit contre mes lèvres et me retient quelques secondes avant de me laisser reculer. Je pose mon regard sur mon fils qui m'observe de ses beaux yeux bleus et soupire longuement avant d'embrasser son front. C'est si dur...

-Prends-le... J'arriverais pas à le lâcher... Je tremble, les dents serrées.

Louis rit à mes mots et s'approche. Il embrasse tendrement ma joue et passe ses bras autour d'Eden qu'il récupère délicatement et cale contre son torse. Je les observe de longues secondes, le cœur serré dans ma poitrine. J'ai l'impression qu'on est en train de m'arracher une part de moi-même quand j'observe mon bébé a qui je doit dire au revoir.

Cinq grosses minutes plus tard, je m'arrête devant la porte pour enfiler mes chaussures. Louis se tient près de moi, notre bébé toujours dans les bras et m'observe récupérer mes affaires. Une fois totalement prêt à partir, je m'approche de mon mari que j'enveloppe délicatement de mes bras, Eden blottit entre nos deux torses. Louis relève la tête, effleurant le dessous de ma mâchoire du bout des lèvres.

-Je ne veux pas partir... Je murmure, le cœur vraiment serré dans la poitrine.

Mon cœur bat vite et fort à l'idée de sortir de cette maison sans mon mari et mon fils pour la première fois en trois mois. Nous avons vécu ces dernières semaines tous les trois, un peu coupés du monde extérieur... et c'est terriblement dur de se plonger à nouveau dans un quotidien différent.

-Dans quatre heures tu es de retour, il tente de me rassurer, sa main libre glissant dans mon dos, sous mon haut. Tout va bien se passer.

-Tu me mets dehors ? Je plaisante en plongeant le bout de mon nez dans ses cheveux que je hume, les yeux fermés.

-Non, il rit. Mais si je te dis que ça va être terriblement long sans toi... Tu n'arriveras jamais à sortir de cette maison.

Délicatement, je glisse mes mains autour de son visage, mes pouces effleurant ses joues alors que nos yeux se plongent les uns dans les autres. Ces trois derniers mois, j'ai appris à aimer Louis encore plus fort, encore plus intensément que ces trois dernières années. J'ai appris à voir en lui le père formidable qu'il est pour notre enfant, le mari incroyablement attentif qu'il a été pour moi lors des premières semaines... lorsque les doutes étaient encore si durs à supporter. C'est grâce à lui que l'équilibre de notre famille est si stable... Grâce à lui que j'ai appris à trouver ma place, à accepter de me considérer comme le père d'Eden à part entière avant même que nous recevions la réponse favorable à ma demande d'adoption.

Depuis un peu plus de quatre semaines, je suis officiellement devenu aux yeux du monde le second père de notre bébé, au même titre que Louis.

-Je t'aime, je murmure en collant mon front au sien, mes mains toujours sur ses joues.

-Je t'aime aussi. Reviens vite.

-Promis.

Je l'embrasse amoureusement, cherchant ses lèvres durant de longues secondes avant de le relâcher pour me pencher vers mon bébé. Je colle délicatement mon visage près de son petit corps et sourit en sentant sa toute petite main glisser dans mes cheveux qu'il agrippe, comme il en a l'habitude.

-Toi aussi je t'aime, mon bébé.

Je couvre son visage de légers baisers durant de longues secondes et finit tout de même par me redresser, les yeux brillants de larmes. C'est si dur.

EN PLEINE LUCARNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant