CHAPITRE 32

Depuis le début
                                    

J'ai du mal à reprendre mon souffle, mon regard figé dans celui de l'autre con. Desmond m'aide à me relever et il me pousse vers le bord du terrain.

- Tu sors, tout de suite.

Je ne me souviens pas l'avoir vu aussi énervé. J'aimerais lui tenir tête, insister pour qu'il me laisse continuer à mettre une raclée à ce connard... mais Niall entre dans mon champ de vision et m'accompagne hors du terrain.

- Laisse-tomber, il n'en vaut pas la peine...

- Mais putain, il...

- Je sais. Laisse Desmond s'en occuper. T'as pas mal ?

Il touche mon arcade et là, je sens la douleur. D'accord, je me suis aussi pris quelques coups.

- Ça va ? insiste Niall.

- Ouais, c'est rien.

- Je peux regarder ? me propose Harry lorsqu'on arrive à son niveau.

J'hésite un peu mais finis par acquiescer.

- Ça te dérange pas si je te laisse ? demande l'irlandais. Je pense qu'Harry peut gérer et je veux vraiment pas louper Andrew se faire engueuler par le coach.

Il n'attend pas vraiment de réponse et retourne sur le terrain, me laissant avec mon kiné. Harry lève la main pour prendre mon poignet, mais se ravise et me fait simplement signe de le suivre.

On se dirige en silence vers son bureau et c'est une fois la porte fermée qu'il se lâche, les larmes aux yeux.

- Je suis vraiment, vraiment désolé, Lou... Je pensais pas que quelqu'un m'avait vu, ou... j'aurais dû faire attention et...

- Tu ne pouvais pas savoir, je souffle en m'asseyant sur la table de massage.

J'ai mal partout. Je crois que mon corps redescend déjà et encaisse la douleur. Harry sort une trousse à pharmacie d'un placard et se lave les mains avant de s'approcher de moi.

- C'est tout ce qui t'inquiète ? je demande.

- Quoi ?

- Ce connard, il t'a... il t'insulte, et tu t'excuses parce qu'il t'a vu entrer dans ma chambre à Liverpool ?

Mon kiné reste silencieux. Il sort du désinfectant et des compresses de sa boîte, il prépare tout... et c'est lorsque nos regards se croisent qu'il cède, laissant couler ses larmes. Je ne réfléchis pas et l'enlace aussitôt. Son corps se fond contre le mien et je ferme les yeux pour profiter de son odeur, de sa chaleur... tous ces petits détails qui me réconfortent et me rassurent. J'ai bien fait de prendre sa défense et de ne pas laisser ma peur prendre le dessus, sinon je n'aurais certainement pas Harry dans mes bras à cet instant et là, c'est tout ce qui compte.

- Je pensais que tu allais craquer dès qu'il a sous-entendu que toi et moi...

Je secoue doucement la tête, même si il ne le voit pas vraiment il doit au moins le sentir.

- J'étais prêt à répondre, à l'envoyer chier, mais pas à le frapper. C'est... l'entendre dire tous ces trucs sur toi... ça m'a fait trop mal.

Je me redresse, mettant fin à notre étreinte pour prendre son visage entre mes mains. Ses yeux baignés de larmes rencontrent les miens.

- Et je ne voulais pas que tu penses que... que tu ne comptais pas assez pour que je ne dise rien. Il méritait carrément cette raclée, si ton père me demande de m'excuser c'est hors de question.

Il rit légèrement et colle son front contre le mien.

- Merci, il murmure doucement en tenant mes poignets.

EN PLEINE LUCARNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant