J'ai été terriblement jaloux et ça a été super difficile de faire comme si les voir discuter ainsi tout le long de la soirée ne me touchait pas... mais voilà, Louis est dans le placard et notre relation doit rester secrète et à l'abri des regards... alors j'ai fermé ma bouche, j'ai pris sur moi et j'ai observé ma sœur draguer ouvertement devant des centaines de personnes l'homme qui fait battre mon cœur depuis des semaines.

Ça a été encore plus difficile de faire comme si le sourire de mon père lorsqu'il est venu me dire que Louis et Gemma semblaient très bien s'entendre ne me brisait pas le cœur.

J'ai observé de loin durant tout le match. Mon regard a eu énormément de mal à se poser sur les joueurs sur le terrain pour surveiller leurs petites blessures, les petites tensions de leurs corps... je n'ai eu d'yeux que pour Louis et Gemma, devant moi.

Le match est désormais terminé. Victoire écrasante d'Arsenal... évidemment. Tous les joueurs sont de retour aux vestiaires et j'attends le débriefing à côté du reste du staff.

Ma très chère sœur est toujours là, dans le couloir près des vestiaires. Elle ne lâche pas Louis, pas une seule seconde depuis le début de la soirée et le fait qu'ils soient tous les deux en train de discuter joyeusement avec mon père me noue l'estomac.

J'imagine déjà les prochaines conversations à table lors de nos prochains repas de famille. Les questions de mon père sur la relation naissante de ma sœur et de Louis, ses petites piques pour la faire rougir et les encouragements qu'il lui fera sûrement pour qu'elle construise quelque chose avec le joueur.

Ça devrait être ma place. Je devrais être à la place de Gemma, face à mon père, ma main posée sur l'avant bras de Louis comme l'est actuellement la sienne. Je devrais être en train de rire à gorge déployée à une blague de Louis sous le regard attendri de mon père.

Gemma ne devrait pas être ici, dans ce stade, dans ce couloir, accrochée à MON joueur préféré. Elle ne devrait pas le draguer aussi ouvertement devant moi, devant papa...

Mais elle ne sait pas, alors en soit, elle ne fait rien de mal et c'est le plus dur à accepter.

Ou peut-être que la manière dont Louis ne la repousse pas, c'est ça le plus dur à accepter.

Je n'en peux plus. C'est trop pour moi à gérer pour ce soir, je n'ai plus la force de faire comme si ça ne me touchait pas. J'ai besoin d'aller me coucher, de m'endormir et de faire cesser les images de Louis et Gemma qui tournent en boucle dans ma tête... mais les joueurs attendent toujours le débriefing... et moi j'attends pour la séance d'étirements.

Et puis merde. C'est trop long.

J'entre dans le vestiaire où les joueurs sont en train de se changer et de se doucher et tape sur l'épaule de Granit pour qu'il me suive jusqu'à la pièce d'à côté où sont alignées les tables de massage afin que nous puissions nous occuper des joueurs rapidement et à tour de rôle à la fin des matchs.

Il me suit sans question, la salle de massage est ouverte sur les vestiaires et si mon père se décide enfin à venir débriefer avec ses joueurs en lâchant enfin le couple de l'année, Granit pourra l'entendre sans souci.

Je l'invite à s'installer et l'observe s'allonger sur la table, vêtu d'un simple boxer.

J'espère que Louis verra ça, tiens.

-Tu as mal quelque part ?

-Non, juste les jambes un peu lourdes.

J'acquiesce et m'approche pour étirer l'arrière de ses cuisses. Je fais bien attention à ne pas trop me pencher tout en gardant mon regard tourné vers le côté et relâche la pression une fois ses deux jambes étirées.

EN PLEINE LUCARNEWhere stories live. Discover now