Chapitre 1

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Parce que toutes les histoires ont un début qui commence par une fin, laissez moi vous raconter la mienne.

Kurosaki Karin. Si mon prénom ne vous dit rien et vous semble assez commun, ce n'est peut-être pas le cas de mon nom de famille. S'il ne vous laisse pas indifférent, c'est que vous êtes probablement un Shinigami, un hollow ou un de ces êtres dont les terriens ignorent l'existence. Je suis terrienne aussi, ne vous méprenez pas, mais depuis que je suis petite, je peux voir les esprits errants, ces âmes qui ne sont pas encore passées de l'autre côté. Je pourrais vous dire que j'aurais apprécié me passer de ce don, mais cela serait mentir. Il semblerait que tous les membres de ma famille soient dotés de cette capacité. Tous sauf Yuzu. Mais entre nous, je préfère ça. Parce que je pense, sans me tromper, que porter ce fardeau n'est pas à la portée de tous. Elle est trop gentille et je pense sincèrement que cela la perdrait. Si elle était une Shinigami, elle irait jusqu'à sauver le moindre hollow. Et je pense qu'avec cet argument, vous comprenez le problème.

Pour en revenir à mon nom de famille, il n'est pas célèbre de mon fait, et croyez moi j'aurais aimé, mais grâce à mon frère et à notre père avant lui. Bien que je ne connaisse pas toute l'histoire je ne pense pas me tromper en vous affirmant que mon frère a sauvé les deux mondes. La Terre et son au-delà, la Soul Society.

Et pourtant, malgré ce palmarès impressionnant, mon frère est l'être le plus altruiste et le plus modeste que le monde ait jamais connu. Je le pense sincèrement. Il fait partie de ces héros de l'ombre, ceux qui agissent pour le bien sans jamais en retirer autre chose que la satisfaction d'avoir protégé leur famille. Je l'admire beaucoup même si je ne lui montre pas. Lui et ses amis sont aussi gentils qu'ils sont mystérieux, pour certains. Je pense surtout à ses amis Shinigamis quand je dis ça comme Rukia, Renji, Ikkaku, Matsumoto ou encore Tôshirô.

Tôshirô.. Il est peut-être celui que je trouve le plus mystérieux de tous.

Si vous trouvez que je suis impassible, alors vous ne l'avez jamais rencontré. Je ne suis pas curieuse de nature mais tout en lui semble être une énigme, une contradiction. Si vous le croisez dans la rue, il y a peu de chances que vous soyez intimidé par son apparence, si on met de côté ses yeux bleu turquoises ensorcelant, et pourtant, tous ceux qui le connaissent lui témoignent un grand respect. On vente son intelligence, sa maturité, et j'allais dire sa patience mais ça serait mentir. Il n'y a qu'à voir le nombre de fois qu'il s'emporte contre mon frère qui ne l'appelle pas "capitaine Histugaya". Je vous assure, je ne suis pas sûre de comprendre pourquoi on dit de lui qu'il est mature. Par contre, je comprends pourquoi on le qualifie de fort. Ca fait mal à mon ego de le reconnaître mais il m'a sauvé la vie, deux fois, contre des hollow. A ma décharge, je n'avais pas encore découvert mon potentiel.

Ce qui nous amène à mon point suivant. Lorsque mon frère a disparu quelque temps à la Soul Society avant de revenir comme si de rien n'était, les hollow n'ont pas disparu avec lui. Je pourrais dire que j'ai été forcée de reprendre le flambeau mais ce n'est pas vrai. J'y ai vu l'occasion de devenir quelqu'un. Même si je suis fière de porter mon nom, j'ai parfois l'impression que ce n'est pas le mien. Je n'ai rien fait pour contribuer à son prestige et l'admiration dans les yeux de ceux qui le répètent à haute voix les rend aveugles. Karin disparaît pour ne devenir que la fille ou la soeur Kurosaki. Je ne rêve pas d'être célèbre, absolument pas, sinon je ne m'évertuerais pas à cacher à la Soul Society mes pouvoirs, mais j'aimerais qu'on m'aime pour moi. J'aimerais faire quelque chose pour le monde, à mon tour.

Alors j'ai pris mon ballon une fois, puis deux et maintenant je ne les compte plus.

Et tout se passait bien,

jusqu'à aujourd'hui.

Cette fois, le hollow est bien plus fort que ce que je pensais. D'habitude, quelques frappes et leurs cendres s'évanouissent dans la nature sans laisser aucune trace. Mais à l'heure actuelle, c'est plus d'une dizaine de coups que je lui aie porté et la seule chose à laquelle j'ai droit, c'est un rire moqueur. Assez flippant pour être honnête.

Un coup d'oeil à ma montre me signale qu'il ne me reste que quelques minutes avant que mon frère et ses amis ne débarquent. Je dois trouver une faille et m'en débarrasser avant qu'ils n'arrivent. Comme je le disais, je ne tiens absolument pas à ce qu'on connaisse mes activités. Parce que je fais cela pour moi, pour me dire que je vaux quelque chose, que je suis utile. Et je n'ai pas envie qu'on s'immisce entre moi, ma destinée et ce en quoi je crois. Et entre nous, pour éviter d'être comparée à Ichigo est aussi un bon argument. D'ailleurs, nul doute que mon frère trouverait quelque chose à redire à ma mise en danger perpétuelle.

Un coup de griffe porté à ma hanche droite et la douleur lancinante qui l'accompagne me sort de mes pensées. Il est plus rapide qu'avant, je ne l'ai pas vu arriver. Ca sent mauvais pour mon matricule, je ne vois pas ce que je peux faire de plus. Mais je n'ai pas le temps d'y penser que je le vois se préparer à lancer une nouvelle attaque. Je l'évite tant bien que mal mais pas assez rapidement, la griffe m'atteint à la cheville.

Bon sang. Je dois battre en retraite je n'ai pas le choix. C'est difficile à accepter mais il y a quelque chose d'inhabituel avec ce hollow. Il semble être entouré d'un halo noir qui le protège des attaques. Je ne me souviens pas avoir déjà fait face à une telle chose par le passé. Dans tous les cas, je ne peux pas le battre, pas avec un ballon de foot tout du moins.

Un nouveau coup d'oeil à ma montre et je lâche un soupir mi-frustré, mi-douloureux. De toute façon, mes blessures m'empêchent de me mouvoir correctement pour un combat au corps-à-corps. Tant pis, Ichigo, je compte sur toi.

Il ne m'en faut pas plus pour me réfugier derrière une maison et diminuer ma pression spirituelle, juste à temps avant qu'ils n'apparaissent et n'attirent sur eux, l'attention du hollow. C'est injuste cette capacité à se téléporter, vraiment.

Je souffle le plus discrètement possible, en espérant que cela calme les tambourinements dans ma poitrine, mais en vain. Je n'arrive pas non plus à faire abstraction de la douleur au niveau de ma hanche et de ma cheville. Je n'ai d'ailleurs aucune peine à sentir la partie de mon haut qui me colle à la peau. Instinctivement, je porte une main à mes côtes. Je n'ose pas regarder, de peur que cela amplifie la douleur. Mais contrairement à ce que j'aurais pu croire, je n'ai pas l'impression que la plaie soit profonde. Une pensée me traverse tout de même l'esprit.

Et si les hollow possédaient des griffes empoisonnées ?

Non, ne pense pas à ça, tu paniques Karin. Tu paniques parce que tu as mal c'est tout. Mais ce n'est pas profond. Je vais simplement attendre qu'Ichigo et ses amis en finissent avec le monstre et j'irais m'occuper de tout ça. Enfin, s'ils voulaient bien se donner la peine d'en finir. Ce qui n'avait pas l'air d'être le cas d'après ce que j'entendais.

- Eh, tu es plutôt gros par rapport à tes camarades le monstre.

- Kurosaki.. Ce n'est pas le moment de t'amuser, on était en plein milieu d'une réunion, fait ça vite.

- Roh Tôchirô tu pourrais te détendre parfois. Tu veux que je te le laisse ? Ca pourrait te faire du bien.

- C'est capitaine Hitsugaya pour toi.

- Il a raison Ichigo, dépêche toi un peu.

- Tu n'as qu'à t'en occuper si t'es pas contente Rukia. C'est toujours moi qui fais le sale boulot.

Je laissais échapper un sourire malgré les circonstances. Même si mon frère semblait se plaindre de la situation, il ne leur aurait pas laissé l'occasion de "s'amuser" à sa place.

Il n'empêche que je suis d'accord avec eux. Ichi-ni, bouge toi, ça commence à être très douloureux là. Je dois encore passer au lycée chercher de quoi cacher...ça... dans mon casier et rentrer me soigner discrètement à la clinique.

L'idée de marcher de ça et de là à travers la ville me donnait soudainement envie de sortir de ma cachette et de me faire ramener en shumpo. Mais encore un peu de courage, ils allaient bientôt partir, j'entendais un peu plus loin le hollow se briser en mille morceaux.

J'essayais tant bien que mal de respirer par petit coup, pour éviter d'empirer les douleurs, et la voix grave de Tôshirô m'y aida, d'une certaine façon.

- Il y a quelque chose de bizarre.

Je retins mon souffle.

HitsuKarinWhere stories live. Discover now