Phœnix Souls [PLK]

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Ben sonna violemment chez Lucie qui n'eut le choix de lui ouvrir. Elle l'évitait depuis quelques jours car elle cherchait un autre plan à lui proposer. Effectivement, le dernier avait été un échec cuisant car elle avait surestimé l'intérêt que Mathieu pouvait avoir pour elle. La pilule avait été difficile à avaler et elle n'avait aucunement besoin que son partenaire de crime aggrave ce sentiment.
Elle le laissa entrer avant de claquer la porte derrière lui, regrettant quelques secondes après, lorsque Luisa se réveilla en pleure. Elle le quitta pour retrouver son bébé et le prendre dans ses bras.

« Alors, on fait quoi maintenant ? »

« J'ai une idée. » Elle prit place sur un des fauteuils, caressant les joues roses de sa fille. « Je sais pas si ça va marcher mais je ne connais qu'une faille dans leur groupe d'amis. Une seule personne pourrait faire réfléchir Mathieu. » Il fronça les sourcils tandis qu'elle jouait, un sourire affectueux sur les lèvres alors qu'elle parlait d'un plan pour anéantir le peu de vie restant chez Lina. « Inès, la copine de son manager. C'est la seule qui m'ait envoyée un message après que Lina m'ait virée de chez elle. Je pense que je peux jouer là-dessus. »

« Mais comment elle fera changer d'avis Mathieu ? »

« J'en sais rien. C'est le dernier plan, si ça ne marche pas, alors, on s'occupera des deux en même temps » Elle se releva pour reposer Luisa dans son berceau. Quand elle revint dans le salon, Ben avait sorti un nouveau téléphone. L'autre s'était écrasé sur le mur avec le refus du rappeur. Puis, malgré que son père se soit fait prendre par la justice, la famille Deschamps gardait de bon moyen financier. « J'en ai pas besoin. Inès ne m'a pas bloqué. »

« Tu le fais maintenant ? »

Elle attrapa son propre portable, signe qu'elle allait le faire immédiatement. Elle mit le haut parleur avant de s'installer à côté de Ben sur le canapé. Inès répondit comme si Lucie n'avait pas trahi tous ses amis. Elle était ainsi, trop gentille et à l'écoute, assez pour croire que la jeune femme était seulement torturé par son passé. Néanmoins, cette fois, ça dépassait le coup de sang, elle planifiait la descente aux enfers de Lina tout en ayant une réjouissance non cachée.

« Salut Inès. »

« Oh Lucie, ça fait longtemps. Tu vas bien ? » Elle murmura seulement un oui, levant les yeux au ciel devant son empathie. Si vraiment elle s'en souciait, elle l'aurait choisi à la place des deux nouveaux corses. « Lina va bien aussi, tu sais, même si elle fait encore des cauchemars. Elle m'a envoyé un message ce matin, Mathieu lui a demandé sa main. Tu te rends compte ? C'est génial, non ? »

« Sérieusement ? » La jeune femme sentit le rouge monter sur ses joues. Elle était en rage. Les deux protagonistes vivaient leur meilleure vie alors qu'elle se battait pour finir le mois. Ben posa sa main sur son avant-bras, geste pour la soutenir qu'elle refoula. « Je m'y attendais pas. »

« Moi non plus mais c'est une super nouvelle. Ils le méritent tous les deux après tout ce qui a pu arriver. Ils sont vraiment fait l'un pour l'autre, c'est dingue, ils sont trop mignons. »

« Enfin...si Lina savait la vérité...crois-moi, elle aurait refusé. » Lucie laissa le silence envahir la conversation, espérant que le bâton tendu serait attrapé. Et, comme prévu, Inès tomba dans le piège. C'était trop facile. La maman retrouva le sourire.

«  De quoi tu parles ? »

« Ben m'a contacté...enfin menacé pour que je lui donne la localisation de Lina... j'ai pas voulu lui dire, tu la connais, elle aurait fait tout une crise. Alors j'ai appelé Mathieu mais il m'a envoyé baladé alors que je lui ai pas donné leur nouvelle adresse. » Encore une fois, elle resta silencieuse pour laisser ses mots devenir graves. « J'voulais juste les prévenir et lui... j'aimerais juste lui parler. Moi j'ai peur de ce qui peut m'arriver et lui, il s'en fout... c'est horrible. Il fait tout pour les autres mais quand c'est à mon sujet...y a plus personne. »

« Tu devrais appeler la police Lucie... Mathieu peut pas faire grand chose. » Inès attrapa le bras d'Antoine pour l'interpeller. Il cuisinait le dîner et ne put se retenir de grommeler, surtout en voyant le nom sur l'écran. Il lui fit signe de mettre le haut parleur. « Et puis, il faut savoir que Mathieu s'est fait poignardé dans l'histoire. Il a failli mourir... »

« ...a cause de Lina. »

Le manager fit de gros yeux. Il n'avait pas suivi la conversation mais ce court échange suffisait. Il mima à sa petite amie de raccrocher mais elle continua de discuter, essayant de comprendre cette haine qui s'était installée entre elle deux. Pourtant, elle les avait vues meilleurs copines, presque inséparables, se racontant toutes leurs histoires comme si elles étaient des sœurs. Inès se demanda comment tout pouvait changer aussi rapidement puis, finalement, qui avait tort.

« Tu demandes de ses nouvelles mais tu la détestes, clairement. »

« Après tout ce qu'elle a fait... tout ce qu'elle m'a fait. Elle vous a tous manipulé et maintenant je suis toute seule. »

« Je... » Antoine insista une nouvelle fois, il était temps que cette conversation se termine. Lui, était du côté de son protégé, donc de Lina, quoi qu'il advienne. De plus, contrairement à Inès, il n'avait jamais apprécié Lucie et comprenait bien que celle-ci était seulement jalouse et désespérée. « J'suis désolée, j'dois y aller. Je te conseille d'aller voir la police, vraiment. Ils seront te protéger parce que tu sais...Mathieu, je crois qu'il a eu sa dose de risque. » Lucie voulait rétorquer que tout ça, c'était de leur faute mais ça restait un mensonge et elle perdit le fil de celui-ci. « A plus, Lucie, hésite pas à m'appeler. »

Elle ne prit pas la peine de répondre avant de raccrocher de colère. Elle jura de toutes les insultes possibles, serrant de toutes ses forces son portable. Dire qu'elle était en rage, c'était peu dire, elle voulait frapper ou mieux tirer une balle dans la tête de Lina comme elle l'avait fait pour Marcus. Ben la regarda, presque effrayée par ses yeux hystériques.

« J'vais l'anéantir, j'vais tout anéantir, tout ce à quoi elle tient et je la forcerai à regarder jusqu'à ce qu'elle crève. »