Phœnix Souls [PLK]

46

Auteure : Rusted Souls est de nouveau premier #polak je vous avoue que je regarde rarement les stats parce que ce que j'apprécie le plus c'est les commentaires et les votes des réguliers et vous êtes une petite communauté qui me suffit amplement. Je vous jure que j'attends avec impatience la petite notification avec vos pseudos.
Vous me donnez du baume au cœur alors merci. Merci de me lire et d'apprécier cette histoire.

Lina et Mathieu avaient occupé aux mieux leurs trois jours avec des promenades dans la ville ou à la plage. Ils avaient fait les magasins, mangé au restaurant et goûté les plus grands glaciers du coin. Le matin du quatrième jour, il avait décidé de traîner au lit, espérant que sa petite amie face la même chose. Pourtant, lorsqu'il glissa son bras de son côté, il tomba seulement sur un oreiller froid. Il ouvrit un œil et l'absence de la présence féminine tant attendue le rendit de mauvaise humeur. Celle-ci augmenta lorsqu'il tendit l'oreille, il n'y avait aucun bruit.

« Lina ? » Il se redressa dans le lit et se frotta le visage vigoureusement. Il attrapa son téléphone et fut surpris de voir qu'il était le milieu de matinée. Il ignora les appels et messages manqués pour appeler directement la brune qui répondit au bout de quelques secondes. « Où est-ce que t'es ? »

« J'arrive, j'ai pris une douche en bas. »

« Une douche en bas ? » Il l'entendît monter les escaliers et elle raccrocha avant qu'il puisse râler plus. Toutefois, il oublia sa mauvaise humeur en la voyant arriver en sous vêtements, les cheveux encore trempés dans son dos. Il appuya son dos contre le bois du lit.

« J'voulais pas te réveiller alors j'ai pris ma douche au rez-de-chaussée. » Il acquiesça complètement obnubilé par la broderie qui épousait chacune de ses formes lorsqu'elle bougeait. « T'as vu tes messages ? Mamie demande si on veut qu'ils viennent pour les vacances d'Enzo. » Elle essuya ses cheveux avec sa serviette avant de chercher une tenue à enfiler dans le dressing. « Apparemment sans ton père. » Il se pencha pour continuer de regarder la scène.  « Moi je suis pas contre parce qu'après les travaux du studio, t'auras moins de temps à m'accorder et j'ai toujours pas trouvé de taff et.... » Elle s'approcha pour le rappeler à l'ordre. « Tu m'écoutes ? » Il acquiesça bêtement. « Mathieu ! » Elle lui lança un vêtement mais il l'évita pour attraper sa hanche et la faire tomber sur lui. « C'est pas parce que t'as le droit de tout faire, qu'on va se sauter dessus. » Elle se redressa sur les genoux, repoussant ses cheveux derrière elle pour garder une certaine prestance. Néanmoins, son attitude était certaine, elle avait besoin de l'avoir contre elle.

« Ah ouais ? » Il prit son visage en coupe pour attirer ses lèvres vers les siennes. « Tu penses vraiment qu'on va pouvoir agir normalement toute la journée. » Il passa sa langue pour approfondir le baiser tandis que ses mains attrapaient ses fesses pour les plaquer contre lui. Le contact les fit frissonner. « Qu'on va pouvoir aller au supermarché tranquillement alors que je sais ce que tu portes ? Que là, t'es prête à quitter le lit sans avoir ton reste ? » Il passa ses doigts sous sa culotte pour toucher sa peau directement et ne fut pas surpris devant son impatience et sa réceptivité. « Tu m'as trop manqué. » Elle l'embrassa, roulant son bassin contre lui. « Et je t'ai beaucoup manqué aussi, apparemment. » Elle acquiesça seulement. « Je t'aime. »

Elle mordit sa lèvre inférieure, reculant légèrement pour le libérer de son caleçon. Il siffla à son toucher. « Je t'aime. » Et grogna à ses mouvements. « Et, effectivement, tu m'as manqué. Te toucher m'a manqué. Te regarder prendre du plaisir m'a manqué. »

« Bébé. » Il la regardait faire, complètement absorbée par ses gestes tout comme son visage rosé. « Regarde-toi, putain. » Il caressa son visage, en adoration complète, avant de tirer sur le sous vêtements de la brune, espérant lui montrer son impatience.

« T'en as envie maintenant ? » Elle s'humecta les lèvres puis les roula l'une contre l'autre tandis qu'un semblant d'inquiétude passait dans son regard. « On aurait dû allez voir un médecin. » Il secoua la tête. Il n'avait presque plus de douleurs et se sentait complètement en forme. Il voulait dorénavant profiter de cette nouvelle chance qu'on leur accordait. « Ok, d'accord, mais tu me dis. » Elle s'installa au-dessus de lui et il l'aida, leurs mains se rejoignant, un instant. Néanmoins, Lina fronça les sourcils, ne pouvant retenir une grimace.

« Ça va ? » Elle refusa de l'écouter, essayant une nouvelle fois, mais elle geignit et il la releva. Lina pensait réellement que tout irait bien pourtant son corps en avait décidé autrement, gardant en mémoire certains événements mais surtout certains mots. « Qu'est-ce qu'il y a ? Bébé ? »

« C'est rien, ça fait longtemps et je crois que je me mets la pression. »

Elle tenta de l'embrasser pour dériver son attention mais il attrapa sa mâchoire pour plonger ses prunelles dans les siennes. Son comportement était incompréhensible, cela faisait longtemps qu'elle n'agissait plus de la sorte et il avait l'impression de faire marche arrière à des années d'ici. Il pouvait voir une fêlure complètement réouverte. Et cela n'avait rien à voir avec l'abstinence et ses conséquences, il était certain d'y voir quelque chose de plus sombre. Il inversa leur position, s'installant au dessus d'elle pour s'assurer qu'elle ne se forcerait plus à faire quoi que ce soit. Du bout des doigts, elle attrapa son collier, déviant son attention sur quelque chose de rassurant alors qu'il l'analysait par la pulpe de ses doigts. Et comme un éclair qui frappait le sol, il comprit violemment, faisant vibrer son cœur de rage.
C'était Lucie.

« Tu ne peux pas croire une seconde ce qu'elle a pu te dire. » Elle releva les yeux pour le regarder, piquée au vif. Elle pouvait mentir autant qu'elle le voulait, il savait, il la connaissait beaucoup trop. Néanmoins, elle fronça les sourcils pour l'inviter à continuer. « Lucie peut te traiter de putain autant qu'elle veut mais tu sais très bien que c'est faux. Moi-même, je le sais, vu que je suis le seul. »

Elle se mordit l'intérieur de sa joue. Elle voulait se couvrir dorénavant mais Mathieu mettait tout son poids contre elle, refusant de laisser ses pensées s'envenimer. « Techniquement, t'es pas le seul. » Elle préféra ne pas rajouter que Lucie regrettait d'avoir tiré sur Marcus, non pas pour la culpabilité mais parce qu'elle pensait que Lina méritait de souffrir, encore et encore. À cette pensée, son menton trembla d'émoi.

« C'est complètement stupide de réfléchir comme ça. »

« J'aimerais me rhabiller. » Il attrapa une nouvelle fois sa mâchoire pour la forcer à croiser son regard mais elle préféra fermer les yeux, annihilant toutes possibilités de dialogue. « S'il te plaît. » Il roula sur le côté, tirant sur le draps pour se couvrir tandis qu'elle quittait déjà le lit. Il s'était imaginé un million de scénarios mais pour certain, celui-ci n'en faisait pas partie. Lucie arrivait à tout gâcher même en étant plus dans leur cercle amical. « Désolée. »

Il secoua la tête avant de souffler face à son départ. Il avait mis tant d'espoir dans ce déménagement qu'il avait oublié un détail. Alors que sa propre peur était liée à un environnement, les traumatismes de Lina était enchaînés à son corps, tatoués dans chaque cellules. Aucune villa, aucun quartier sécurisé ne pouvaient effacer une partie d'elle-même.
Ils avaient eu beau clôturer le livre parisien, celui corse gardait une préface sombre.
Et c'était à eux de se battre pour la guérison.