Phœnix Souls [PLK]

57

Lina était allongée sur le canapé, épuisée. Elle n'avait pas dormi de la nuit à cause de l'absence de son petit ami et à part une sieste après son appel de 10h, elle n'avait su se reposer. Alors, elle l'attendait dans le salon, emmitouflée dans un plaid tout en regardant une série. Il ne devait plus tardé et l'impatience se faisait ressentir dans sa poitrine, si bien qu'elle regardait à chaque minute son téléphone. Finalement, il arriva doucement si bien qu'elle sursauta en sentant sa présence derrière elle.

« Merde, tu m'as fait peur. » Il se pencha pour embrasser son front. Elle tendit ses bras vers lui et il ne refusa pas l'invitation, la laissant s'enrouler autour de lui avant qu'il ne la porte. Il en profita pour inspirer son odeur réconfortante.

« J'avais besoin de ça. » Il éparpilla ses baisers dans son cou. « T'as dormi ? »  Elle secoua la tête. Cette question attendait une réponse évidente. « Et mangé ? » Elle haussa les épaules. Celle-ci aussi était déjà répondue avant l'heure. « Alors, direction cuisine puis le lit. »

Elle n'eut le temps de descendre de ses bras qu'il attrapait ses fesses pour la garder contre lui. Il était hors de question qu'elle s'éloigne de lui maintenant. Il attrapa une boîte de muffins avant de prendre les escaliers pour l'emmener dans leur lit. Elle attendit de toucher les draps pour le lâcher et il se redressa pour lui tendre un des gâteaux. Lui, se changea rapidement pour s'allonger à ses côtés mais surtout la scruter. Il apprécia ses cheveux détachés et naturels ainsi que son pull extra large cachant à peine ses cuisses recouvertes d'un short cycliste.

« Je suis désolé. J'ai l'impression d'avoir été un connard de A à Z ces derniers temps. »

« C'est faux, t'as été là. T'as dit ce que tu pensais et je préfère ça plutôt que tu fasses semblant. » Il fut forcer d'arrêter sa contemplation puisqu'elle s'allongea sur le dos, contre lui, sa tête sur sa poitrine presque perpendiculaire à lui.

« Est-ce que tu veux écouter ce que j'ai fait récemment ? »

« Bien sur bébé. » Elle se leva pour attraper ses écouteurs avant de se repositionner contre lui. « J'suis prête. »

« Si t'aimes pas, tu me le dis. »

Elle leva les yeux au ciel, attrapant sa main libre pour entrelacer leurs doigts tandis que de l'autre main, il mettait la musique. Il était toujours aussi nerveux lorsqu'il lui faisait écouter ses sons, tout autant parce qu'il avait peur que ça soit complètement nul que parce qu'il se mettait dans une position plus que vulnérable. Il prit un de ses écouteurs pour écouter en même temps puis il joua avec ses cheveux pour se distraire. Elle avait fermé les yeux tant enivrée par ses paroles que par son toucher.

Il continua de passer ses doigts doucement contre elle, profitant de ses paupières closes pour toucher son visage. Elle lui avait manqué. Elle était sa maison et ce sentiment d'appartenance dépendait de sa localisation. Alors, Paris n'avait plus la même saveur. Elle était dorénavant fade, insipide et violente. Il descendit jusqu'à son pull, retraçant le logo sur sa poitrine. Il poursuivit son chemin, tirant sur l'ourlet de son haut pour effleurer son ventre. Il put la voir se contracter et frissonner.

« Je peux pas me concentrer. »

« Moi non plus. »

« Dois-je te rappeler que j'ai mes règles ? »

« Et ? » Il grogna en sentant que sa poitrine était enfermée dans une brassière de sport. Il voulait la toucher, se rassasier de sa peau pour essayer de dormir convenablement. « Moi, ça me pose pas de soucis. Et toi ? »

« J'ai mal au ventre. » Il se pencha pour embrasser son crâne. « Je suis pas vraiment disposée. » Il remonta sa main jusqu'à ses épaules. « Mais tu peux continuer tes papouilles. Ça me fait du bien. » Il ricana silencieusement avant de reprendre ses tendresses sous sous pull. « Tu m'as manqué. Deux jours et une nuit sans toi, c'est long. » Elle caressa son bras, appréciant chaque muscles et veines se dessinant. « Ça va être long quand tu seras en tournée. »

« Tu dois te concentrer sur ta thérapie. La tournée, c'est un problème qu'on verra plus tard. Tu auras de nouvelles occupations d'ici là en plus, je suis sûr que je passerai en second plan. » Elle secoua la tête, c'était clairement impossible. « Et au pire, tu viendras avec moi. Si les choses continuent comme ça, ton passé sera histoire ancienne. Tu seras en sécurité partout. » Elle se retourna pour se recroqueviller contre lui afin de prendre sa chaleur et de sentir son coeur. Le sommeil commençait déjà à la submerger. « On a toujours plein de solutions nous deux. »

« Oui, tu as sûrement raison. » Elle tendit une main vers lui. « Ton téléphone, please, j'veux remettre tes sons et me concentrer cette fois. » Il accepta , lui donnant sans réserve. « Merci. » Elle passa une jambe entre les siennes puis caressa de ses doigts les muscles de son abdomen. « Est ce que tu as vu Lucie là bas ? »

Il fronça les sourcils. « Lina. »

« Désolée, je me demande parfois où elle est et si elle va bien. C'est tout. »

« Non, je l'ai pas vu. Tant mieux pour elle. »

Finalement, il se retourna contre elle et embrassa son front. Ils continuèrent leurs caresses en silence, retraçant chacun les courbes de l'autre inlassablement, toujours aussi dépendant de leur épiderme brûlant. Elle suivit sa ligne abdominal jusqu'à sentir l'élastique de son caleçon. Même si elle était trop indisposée pour faire l'amour, elle avait envie de le toucher parce qu'il lui avait beaucoup trop manqué. Mathieu embrassa ses lèvres, déjà impatient à l'idée de sentir sa main autour de lui.

« Je t'aime tellement. » Il embrassa sa joue en réponse, incertain que s'il répondait, il ne finirait pas par un gémissement des moins puritain possible. Il passa sa main contre sa mâchoire pour relever sa tête et rencontrer son regard. Il serra la mâchoire, ses pupilles aussi grandes qu'un camé. « Je pourrai te regarder pendant des heures. »

Il l'embrassa, avide d'elle, sans pouvoir la toucher comme il le voulait. Elle continua de le caresser encore et encore jusqu'à ce qu'il ne puisse garder son contrôle. Il la serra un peu plus contre lui, appuyant son front contre le sien, son souffle erratique sur son visage. Elle déposa sa bouche sur sa joue puis sa mâchoire avant de suivre une ligne imaginaire jusqu'à son intimité. Il geignit son prénom à répétition comme une prière, son bassin répondant naturellement tandis qu'il attrapait les cheveux de Lina pour ne pas louper le spectacle sous ses yeux.

« Je pourrai pas rêver mieux comme retour. » Il se frotta le visage vigoureusement, presque halluciné. De sa main libre Lina caressa ses abdominaux en sueur. Et la vue complète fit grogner le blond. « J'pourrai même...même pas...pas te rendre la pareille...Sauf si tu...tu changes d'avis... »

Elle passa sa langue avant de répondre. « Ce qui est bien quand on a prévu de passer sa vie avec quelqu'un, c'est que tu pourras me rendre la faveur un autre jour. » Elle lui fit un clin d'œil avant de reprendre.

« Putain Lin. »