La rose et les épines.

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« Si le bateau coule, si le bateau sombre
Je te suivrais, je serais comme ton ombre
Tu me trouveras toujours dans ton sillon
Dans les sales moments comme dans les bons
Et si le ciel s'écroule, si les continents plongent
Je te suivrais même jusque dans tes songes
Tu me trouveras toujours dans ton sillage
Dans les lignes droites et les virages »
— FAUVE.

Beaucoup trouvent que je suis une éternelle insatisfaite. Que je me rends malheureuse toute seule, qu'il faudrait simplement que je « passe à autre chose » et que j'apprécie ce qui est sous mon nez.

Comment on explique aux autres que notre âme est complètement bousillée, au point de ne plus être en mesure d'être marqué par quelque chose de positif ?

Et que quand le monde s'effondre sous mes pieds, je n'ai personne à qui parler sans me dire que je vais déranger. Que si j'en dis trop, on va m'écarter. Me mettre de côté, me trouver trop pénible.

Comment on fait pour survivre à de nombreuses guerres, dont on est certes peut-être victorieux, mais sans jamais vraiment atteindre la paix? Quel prix a la victoire quand, une fois qu'on pense en être sorti, on est plongé dans les méandres de la solitude?

Comment ne pas être insatisfaite de tout lorsque les exigences que l'on a envers nous sont trop élevées? A tel point de ne jamais se satisfaire de ce que l'on a, parce qu'en face, ce ne sera jamais assez.

Même si j'étais parfaite, je ne serais pas suffisante. Même si je soulevais des montagnes, on me dirait que ce n'est pas si impressionnant.

Alors comment se sentir comblé quand tout autour de soi, on nous scande qu'on a pourtant nos preuves à faire.

Lorsque je suis née, on m'a retiré ma valeur. Depuis, j'essaie de la racheter. Mais le prix est trop élevé, parce qu'en réalité, elle n'a pas de prix.