Chapitre 27 : Unissons nos forces !

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Il me regarde longuement, avant de jeter son épée lui aussi. Il regarde derrière lui, là où d'autre combattent.

- Enji ! Le Drākõn massif se retourne, ainsi que ses deux fils. Arrêtez de tuer les humains.

- Pardon ? Tu veux que je meurs, peut-être ?

- Ne me mords pas. Ce ne sont pas des chevaliers que tu tue, et encore moins des Drākõn qui ont changés de camps. Ce sont des esclaves.

Enji a les yeux exorbités, puis son fils Natsuo regarde la nuque d'un humain mort sur le sol. Il se relève, le visage déconfit.

- Il a raison, il porte la marque de l'esclavage. Shoto regarde plus loin.

- Que pouvons nous faire ? Demande le plus jeune. Katsuki me regarde avant de leur répondre.

- Nous ne pouvons pas arrêter de nous battre, mais à la place, essayons de les blesser, ou de les assommer. La glace de Shoto et de Natsuo est parfaite pour les emprisonner. Essayez de faire passer le message devant. Le trio hoche la tête, et s'éloigne. Au même moment, nous nous faisons encercler. Peu importe les moyens que nous employons, ils ont des ordres. Néanmoins, ils sont de plus en plus nombreux. Comment arriver à tous les arrêter ?

- J'ai peut-être une idée. Dis-je au bout d'un long moment.

- Encore ? Demande t-il en se retournant vers moi.

- Le peuple de Féliame.

- Excuse-moi ? Es-tu fou ?

Je me tiens droit, affrontant non pas Katsuki mon compagnon, mais Katsuki mon roi.

- Pas plus qu'un autre. Devant son mutisme, je poursuis. Écoute, ils sont notre seul chance de gagner cette bataille. Avec leur nombre en plus du nôtre, nous pourrions arrêter ce massacre avant de craindre le pire.

- Tu penses vraiment qu'ils seront de notre côté ? Nous repoussons un trio de chevalier alors que des gardes viennent nous prêter main forte.

- Nous ne pouvons pas savoir sans essayer. Cela fait des années qu'ils sont cloîtrés sur ces terres. Ils nous rejoindront sans hésiter contre leur liberté.

- Tu es effectivement fou. Dit-il en reculant. Des humains et des Drākõn déchus. Des meurtriers. Il n'y a rien de bon là-bas. Leur donner la liberté serait pure folie.

- Quand bien même ce sont des meurtriers, c'était il y a des années. Si nous pouvons changer, eux aussi. Dis-je en le décalant pour lui faire éviter un boulet de canon. J'irais les voir en ton nom.

- Jamais ! S'énerve t-il en m'approchant, ses mains sur mes joues. Je ne veux pas te perdre. Comment pourrais-je l'expliquer à Izuku ? Nous serons inconsolables.

- Je ne mourrais pas. Le rassurais-je en posant mes mains sur ses hanches. J'entends les hurlements, les coups de canon, les explosions. Il faut arrêter ça. Que cela se finisse dans le sang ou non, il faut arrêter avant de le regretter définitivement. Je l'embrasse avec un baiser d'adieu. Mêlant nos souffles et nos langues, mélangeant le sang et la sueur, nous gémissons de concert. Reste en vie pour moi. Je me retourne et fuis en courant, puis m'envole dans les cieux.

- Eijiro !

Je ne lui accorde pas de dernier regard, au risque de rebrousser chemin. À vol d'oiseau, je ne suis pas loin. Je dois me dépêcher à tout prix, notre peuple en dépend.

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Comme dit dans les récits, les terres de Féliame ne sont absolument pas accueillantes. Une terre aride, un désert à perte de vue et un soleil de plomb, ils n'ont pas été exilés n'importe où. Cela doit faire une heure que je vole, et je pose enfin un pied au sol. C'est la première fois que je vois du sable et je ne suis pas dans mon élément. En levant les yeux, fixant un point invisible dans l'horizon, j'aperçois des vestiges et de vielles bâtisses, comme si cela était un mirage. Des murs flétris et brisés, des maisons détruites. Mais qui a fait ça ? Quand j'arrive enfin dans les ruines, il n'y a pas âme qui vive. Seul le bruit du vent me parvient aux oreilles. Mais où sont-ils ? Plus je m'enfonce dans les rues, plus je perd espoir. Cela ne peut pas être vrai. Je ne veux pas y croire.

Coeur Ardent - La légende d'AteasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant