Chapitre 18 : Réveille-toi

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Point de vue Katsuki

Dans mes bras je ne sent plus que son corps inerte. Mes ailes déployées nous entourent tous les trois. Le petit se met à pleurer de plus belle tandis qu'il serre très fort Izuku contre lui, mais Izuku ne bouge plus, ses yeux sont clos, son visage impassible. Eijiro est devant moi, prenant mon visage en coupe, mais je n'entends rien. Un long sifflement dans mes oreilles est la seule et unique chose que je perçois. Il semble être en train de hurler, me secouant vivement. Il me regarde puis baisse les yeux vers Izuku. Son visage devient rouge de colère. Il se met à déployer fièrement ses ailes pour faire reculer tout le monde.

- Katsuki ? Katsuki, mon amour, m'entends-tu ?

Quand sa voix est enfin perceptible, je peux remettre mes idées en place. À genoux, toujours en état de choc, je tente de me relever. Eijiro m'aide et prend le petit. Les parents viennent vers nous pour rassurer leur enfant.

- Mon roi, merci. Merci infiniment. Pleure un Drākõn brungé.

Je ne l'écoute presque pas, ne le regarde presque pas. Je commence seulement à me rendre compte de ce qui vient de se passer. Et si je n'étais pas intervenu à temps ? Et si leurs flammes l'avaient consumées ? La rage prend possession de mon corps. Je serre contre moi le corps frêle de mon compagnon et grogne férocement. Je me retourne vers Enji et son fils pour hurler de plus belle.

- Vous n'êtes qu'une bande d'animaux sans cervelle ! Comment osez-vous avoir recourt à de telle pratique avec des familles et des enfants à proximité ? Je m'avance vers eux tandis qu'ils reculent, acculés contre le mur. Vous auriez pu tuer un enfant ainsi qu'un humain, de surcroît mon compagnon ! Je hurle à plein poumon. Toya regarde ailleurs, mordillant sa lèvre. Enji baisse les yeux, la queue basse. Ce n'est pas ainsi que l'on donne l'exemple. Ce n'est pas ainsi que l'on règle les problèmes. Tant que vous ne parviendrez pas à vous entendre, interdiction pour vous de vous trouver à moins de cinquante mètres l'un de l'autre.

Enji paraît choqué, mais pas Toya. Leur peine n'est pas des plus ferme et cruelle, car je ne suis pas comme cela. Néanmoins, avec pareille restriction, leur vie risque d'être chamboulée et c'est tout ce que je souhaite.

- Mon roi, avec une distance aussi importante ils ne pourront plus vivre sous le même toit. Dit doucement Natsuo, sans trop me regarder.

- Je sais, c'est pourquoi je trouve cette peine parfaite pour vous deux. Cela vous permettra de réfléchir à vos actes.

Toya grogne et n'attend pas plus pour s'enfuir. Vu la direction prise, il va sans nul doute rentrer chez lui. Par conséquent, Enji devra se trouver un autre endroit pour dormir. Natsuo vient vers son père qui le repousse d'un mouvement de main.

- Laisse moi. Dit-il durement. Il vient vers moi et s'incline. Je vous présente mes excuses pour mon comportement. Je sais que c'est une chose dont il a horreur. Pour lui, les excuses sont synonymes de faiblesses. Sauf votre respect, mon roi, je pense que cette peine est inapproprié. Votre compagnon va bien, tout comme l'enfant. Si je dois respecter la distance, ma vie familiale sera complètement désordonnée. Il fait claquer sa queue, sa tête toujours basse. Je sais que les aînés ont beaucoup de mal quand je donne des ordres mais avec Enji, c'est encore pire. Alors qu'il reproche à Toya son manque de tenu, ce dernier n'est guère mieux quand il s'agit d'obéir à plus jeune que lui. Roi ou non.

- J'accepte tes excuses mais je ne change pas mes paroles. Estimez-vous tous les deux chanceux que je ne sois pas plus sévère. Je baisse les yeux sur Izuku et constate qu'il respire mais faiblement. Si jamais il n'ouvre pas les yeux, saches qu'il te faudra bien plus que des excuses pour te faire pardonner.

Coeur Ardent - La légende d'AteasWhere stories live. Discover now