Chapitre 10 : Le peuple de Drākõnia

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Point de vue Katsuki

Je regarde ce jeune garçon perdu entrer dans la salle d'eau, disparaissant sous mes yeux.

À mes côtés, Eijiro fixe toujours la porte comme moi d'ailleurs. Nous sommes comme deux enfants devant le jouet qu'ils ont attendus toute leur vie et qu'ils obtiennent enfin. Nous vivons actuellement un rêve éveillé et nous avons encore du mal à réaliser. J'aurais cru qu'il aurait refusé et ce serait enfui mais après tout, pour aller où ? À part la forêt, son ancienne demeure où il était esclave et nous, il n'y a pas beaucoup de choix. Il a sans doute accepté par dépit.

Un poids se fait sur mon épaule et je regarde mon compagnon arboré une légère mou.

- Je sens que quelque chose te tracasse. Penses-tu vraiment qu'après tant d'années à tes côtés je ne l'aurais pas senti ?

Bien malgré moi, je soupire fortement et passe mon bras autour de son corps, caressant ses ailes du bout des doigts. Il frissonne, se laissant aller à mes caresses.

- Rappelle moi depuis combien d'années nous sommes mariés ? Je lui demande, reposant à mon tour ma tête contre la sienne.

- Pas assez à mon goût.

Il se détache de moi, la queue basse, et je le regarde s'approcher de la commode. Il retire son haut sans attendre et commence à le plier.

- Tu me connais beaucoup trop bien. Je lui avoue, fixant son dos.

- Voyons, nous avons grandis ensemble, nous sommes mariés depuis notre adolescence. Je te connais par cœur.

Il baisse son pantalon, entamant le même manège qu'avec son t-shirt. Je ne peux m'empêcher de lorgner ses fesses. Même après tant d'années passées ensemble, mon désir pour lui est toujours aussi brûlant. Mes reins se réveillent quand il se baisse pour ranger ses vêtements, me laissant une vue prenante sur ses courbes ainsi que son fourreau. Il sait à quel point il est beau et désirable. Ce fourbe joue de ses atouts pour m'attirer à lui. Nous nous connaissons beaucoup trop bien pour cacher un secret.

Il prend appuie sur la commode et se hisse sur cette dernière. Je le regarde croiser les jambes, cachant l'objet de ma convoitise.

- Tu souris, parle peu mais tu penses beaucoup trop. Tu ne peux rien me cacher.

Je souris, battant des ailes. Cela me met en rogne de l'admettre, mais il a raison.

- Je ne sais quoi te dire. J'ai ce sentiment qui englobe mon cœur et le serre fortement. Je ne veux pas croire à cet espoir car j'ai peur qu'il s'effondre.

- Tu as surtout peur d'en ressortir blessé si il vient à nous quitter.

Je baisse la tête, regardant le sol, et me mord la lèvre.

- Ce n'est pas impossible. Il t'a sans doute suivi par peur, ensuite par envie et après il a dû déchanter en apprenant mon existence. On ne peut pas savoir ce qu'il pense vraiment. Il a beau être désirable et me plaire, je ne peux le laisser gagner mon cœur aussi facilement. Je relève les yeux pour les planter dans les siens. Contrairement à toi qui semble lui faire une confiance aveugle.

- Me reprocherais-tu le fait de désirer un autre homme que toi ? Voyons, mes sentiments pour lui sont encore différents des tiens. Comme toi mes reins le désirent ardemment, mais toi et moi ne sommes pas comme ça. Nous avons des principes et une morale. Il se lève, s'approchant de la fenêtre, son corps toujours nu. Peut être que tu as raison et qu'il a la corde autour du cou. Ce n'est pas impossible, il est si naïf. Mais nous pouvons changer cela, transformer ce sentiment d'insécurité. Encore faut-il le vouloir.

Coeur Ardent - La légende d'AteasWhere stories live. Discover now