Chapitre 22 : La cité marine

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Je manque de finir étouffé dans les bras de Keigo tellement sa poigne est plus forte que je ne l'aurais cru. Il me sert dans ses bras puissants, plaquant nos torses ensembles. Je rigole contre son épaule tandis qu'il tente en vain de retenir ses larmes. Il m'attrape par les épaules, m'écartant brusquement de lui, et plante ses yeux dans les miens.

- Surtout, fais attention à toi. Aquariã est une cité fort humide, et la température grimpe très vite. Il frotte ma joue et penche la tête. Je le regarde, attendrie. Ne te couvre pas trop, et reste près de Eijiro et notre roi. C'est une ville très accueillante mais on ne sait jamais.

- Arrête de le couver, ce n'est pas ton petit. La voix grave de Enji nous ramène à la réalité. Pour autant, Keigo m'offre une dernière étreinte suivi d'une caresse dans mes cheveux. Enji se frotte les yeux, l'air agacé. Tu les retarde.

- Ce n'est pas une minute ou deux qui changeront le reste. Mord-il en finissant par me lâcher, et tapant du pied sur le sol. Je me suis occupé de lui, et je l'ai soigné. J'ai bien le droit de m'inquiéter pour mon patient. Enji s'autorise un demi-sourire, ravisant Keigo d'un baiser. Je détourne le regard rougissant. Ne m'embrasse pas sans crier gare devant lui ! Il lui frappe l'épaule et s'éloigne sous les rires de Shoto et Enji. Malheureusement, Natsuo n'a pas pu se libérer pour nous dire au-revoir mais j'ai la chance de l'avoir vu hier.

Eijiro et Katsuki reviennent au même moment, se mettant à mes côtés, et se mettant également à rire devant le couple se chamaillant.

- Tu as finis par le lâcher ? Demande Eijiro en me prenant par derrière, nouant ses bras sur mes épaules. N'oublie pas qu'il est d'abord notre compagnon. Je souris discrètement, frottant mes bras activement.

- Je ne risque pas de l'oublier. Je les regarde se cajoler avec amour alors que Katsuki et Eijiro en font de même avec moi, s'arrêtant aux câlins et baisers dans la nuque. Rouge de gêne, je me retiens de protester, me rendant compte que personne semble gêné.

Nous finissons par nous dire au-revoir, sachant bien que ce n'est pas un adieu, et nous sortons de Rokiā le cœur léger. La famille nous accompagne jusqu'à la porte et, alors que nous sommes en train de reprendre notre route, j'entends un cri fort aigu. Bousculant Shoto qui me fait signe, un petit bout pas plus haut que trois pommes court vers nous, ses petites ailes battant l'air. Il arrive vers moi, et baisse sa tête quand il est à ma hauteur. Je m'abaisse, m'agenouillant pour être à sa taille, et il lève enfin ses yeux. Je reconnais alors l'enfant que j'ai sauvé des flammes quelques jours auparavant. Il tient dans ses petites maniques un bracelet de cristaux verts, des émeraudes sans aucun doute.

- J'ai... Commence-t-il la voix tremblante. J'ai fait cela pour vous, pour vous remercier de m'avoir sauvé.

- Kota ! Hurle ses pères au loin. Je les regarde et leur fait signe que tout va bien. Le petit regarde en arrière, sa queue basse. Je tends mon poignet vers lui et il semble comprendre.

- Vous l'acceptez ? Demande-t-il en me le mettant d'une main fébrile.

- Évidemment. Dis-je en rapprochant le bijou de mes yeux. C'est un cadeau très précieux. Non pas pour sa valeur marchande, mais bel et bien pour sa valeur sentimentale. Je lui fais un bisou sur sa joue joufflu et il glousse. Merci beaucoup, Kota. Il sourit de toutes ses dents avant de retourner vers ses pères inquiets.

Je me laisse couler contre les bras de mes amants qui me retiennent de justesse.

- Trop d'émotions ? Me demande Katsuki, m'aidant à mettre un pied devant l'autre. Je hoche la tête.

Coeur Ardent - La légende d'AteasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant