Chapitre 24 : Racontez-moi

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- Depuis combien de temps vivez vous à Aquariã ?

- Cela fait cinq mois qu'ils m'ont recueillis, et trois mois que Oboro et moi sommes ensembles. J'attendais de reprendre des forces pour venir à toi mais, dix-huit avaient passés. J'ai pensé au pire. Je n'ai parlé de cela à personne, car j'avais peur qu'il revienne et me vole encore une fois ma vie.

Je m'assois sur le lit, prenant ses mains dans les miennes. Après ce qu'il a traversé, on pourrait croire qu'il a perdu goût à la vie, mais il n'en ai rien, la preuve : il a connu l'amour et s'apprête à fonder une famille.

- Cela veut dire que je vais avoir un cousin ? Je demande en regardant le ventre plat. Il rigole et dépose ma main sur son ventre.

- Avoir un enfant à quarante deux ans n'est pas conseillé mais, je veux cette famille. Tu en fais partie toi aussi. Nous sourions l'un pour l'autre alors que je retire ma main et souffle, repensant à Drakna.

- Qu'allez-vous faire maintenant ?

- Dans mon état, pas grand chose. Je ne peux pas entrer dans le château sans risque, et même si j'y parvenais, il m'en faudra plus pour lui arracher le trône. Malheureusement, nous allons devoir attendre. Je sais que ce n'est pas la meilleure solution mais c'est tout ce que j'ai.

- Quand bien même le trône devient libre, vous le reprendriez ?

Il mord sa lèvre, l'air absent.

- Je ne sais pas. Avant, je l'aurais prit sans hésitation mais maintenant, j'ai des responsabilités différentes. Un enfant qui grandit en moi, un compagnon Drākõn. Je me demande si cela serait possible.

- Mais si on vous donnait le trône, le prendriez vous ?

Il se décale, et laisse ses jambes pendre dans le vide. Il réfléchit de longues minutes, et je continue de le regarder. Je vois sans mal ce que cela pourrait donner si c'était lui le roi de Drakna. Plus d'esclavage, plus de pauvreté, plus de haine. Drakna et Drākõnia seraient enfin réunis pour de bon. Je vois d'ici les longues journées de fêtes, les rires des enfants. Rien ne pourrait être plus beau. Yagi se mordille la lèvre et regarde une nouvelle fois par la fenêtre, cherchant la réponse parmi les étoiles.

- Je pense que, si le trône venait à être libéré, et que personne ne voudrait de lui, je répondrais présent. Avec mon compagnon et mon fils, je veillerai sur Drakna de façon juste, comme il se doit de l'être. Je pose mes mains sur ses genoux et souris grandement.

- Vous ne pourriez pas faire mieux. Avec vous, nous sommes sûr d'avoir des décennies de paix devant nous.

- C'est bien gentil à toi, Izuku, néanmoins le temps joue contre nous. Pour que cela arrive, il faudra attendre que j'accouche. Et encore, je mettrais sans doute quelques temps à m'en remettre.

- Ne vous en faite pas, personne ne vous demande rien dans l'immédiat. Vous devez vous reposer mais surtout, pensez à parler avec Oboro. Il se doit de savoir.

Il passe une main dans ses cheveux, les ramenant en arrière, et évite tout contact visuel.

- Ce n'est pas si simple, Izuku. Il pourrait m'en vouloir pour lui avoir caché la vérité et je ne supporterai pas qu'il me rejette.

- Yagi, Oboro vous aime beaucoup trop pour laisser cela arriver. Quoi que vous lui disiez, il restera auprès de vous par amour. Plus vous attendez de lui annoncer, plus ce sera difficile. Il prend ma main dans la sienne et fait tapoter ses doigts sur le dessus.

- Quel homme sage tu fais. J'aurais presque honte.

- Ne dites pas ça, il n'y a aucune honte à avoir.

Coeur Ardent - La légende d'AteasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant