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 Sans avoir le temps de se retourner, l'ombre sentit une lame transpercer son abdomen, cette lame, elle pourrait la reconnaître entre toutes. 


C'était la sienne. 


Le caporal avait utilisé sa propre arme. 

La jeune fille tomba à genoux sur la terre poussiéreuse. 

Le chaos ne parvenait plus à ses oreilles, et la bataille avait beau continuer, l'ombre d'Aslan n'y prêtait plus attention. 

Son adversaire retira la lame d'un coup sec, et un hoquet de douleur s'échappa de ses lèvres. 

Il relâcha son arme sur la terre poussiéreuse d'un geste dédaigneux, et asséna un dernier coup de pieds dans le dos de l'adolescente qui s'effondra sur le flanc. 

L'adrénaline ne suffisait plus à masquer la douleur, tout son corps la brûlait.

 Ses mains pressaient inutilement sa plaie de laquelle du sang coulait abondamment. 

Tout, autour d'elle ralentit.

 Du caporal qui lui tournait le dos et enfonçait sa lame dans la chair d'un centaure à Edmund qui hurlait de rage en se débattant. 


Mais aussi le sang, son sang qui s'écoulait, goutte à goutte.


La jeune fille avait perdue la notion du temps, elle tentait de se relever, sans succès.

 Elle n'aurait su dire si Edmund avait mis quelques secondes ou quelques minutes à arriver.

 Ses jambes tremblèrent et son corps s'écroula sur le sol de poussière une nouvelle fois.

 Mais cette fois, le brun la rattrapa, rendant sa chute moins pénible.

 « Qu'est-ce qu'il t'a pris ? Hmm ? Une balafre au visage, tu ne l'as pas reconnu ? T'es idiote ? » s'énerva le brun. 

Il asseyait l'ombre sans aucun effort, comme si elle ne pesait rien, et l'adossa contre la pierre.

 La jeune fille pouvait voir qu'il était, lui aussi, blessé; du sang s'écoulait d'une entaille sur sa joue gauche, et tout son corps semblaient endoloris. 

Ses habits étaient également déchirés par endroits, laissant apparaître sa peau marquée par la guerre. 

« Mais non il faut que tu prouves que tu es plus forte, que tu peux le faire. Merde Lizzie, on l'avait dit, le caporal Telmarin est dangereux. Il tue des gens pour le plaisir. » continua Edmund.


 Lizzie, il l'avait appelé Lizzie ; pourquoi s'obstinait-il à lui donner un prénom ? Il était borné, tellement borné.


« Edmund ? » souffla l'ombre.

 « Quoi ? » répondit le brun, en prenant une voix bien plus douce.

 « Tais-toi. » sourit la jeune fille. 

Elle quitta le visage du roi ébène du regard, et ses yeux clairs se posèrent sur le ciel dégagé.

 Tout semblait si paisible là-haut, elle voulait bien y aller; là-haut, si elle pourrait cesser de se battre, d'avoir mal. 

« Non non non, regarde moi. » s'enquit le garçon en posant ses doigts fins sur la joue droite de l'adolescente. 

Lorsque soudain, un rugissement retentit, mais il ne venait pas de la clairière non. Il venait de plus loin.


 Lucy avait réussi.


J'ai tellement aimé écrire ce chapitre

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J'ai tellement aimé écrire ce chapitre. Ce moment, wouah. 

Nelligan

Goutte à goutteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant