Chapitre 47

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On entre dans ma chambre et je referme la porte derrière moi. Je l'entends se laisser tomber sur mon lit. La main encore posée sur la poignée, je ferme les yeux une seconde et pousse un petit soupir. J'allais révéler à la fille que j'aimais ce que je lui cachais depuis presque 3 ans. Dans ma chambre d'hôtel, après plusieurs disputes et deux baisers passionnés. C'était maintenant.

Je me retournai vers elle. Appuyée sur ses deux mains sur le drap, elle regardait par la fenêtre d'un air désintéressé. Je me passai une main sur mon visage et la fit remonter dans mes cheveux. Je la trouvais tellement magnifique dans le rayon de soleil qui traversait ma fenêtre et formait un halo autour d'elle. J'aurais pu la regarder des jours durant.

-Millie, regarde-moi s'il te plaît.

Aucune réponse à nouveau. Je pouvais entendre mon cœur battre dans chaque partie de mon corps.

-Millie, je te parle, regarde-moi.

Elle le faisait exprès et j'allais commencer à réellement perdre patience. Même si au fond de moi, je souffrais car elle semblait prendre du plaisir à jouer avec mes sentiments depuis le début de la semaine. Sortant de mes gonds, je frappai un grand coup sur ma commode à côté de moi, ce qui la fit sursauter de peur.

-Putain c'est bon maintenant! On est là pour discuter, pas pour s'ignorer comme des collégiens!

-J'ai jamais dit que je voulais parler, moi, rétorqua-t-elle calmement. Mais vas-y, je t'écoute. Qu'est-ce-que tu as à me dire?

Là, je ne pus m'empêcher de réprimer un rire. C'était ridicule, elle était ridicule. Toute la délicatesse et la tendresse que j'avais pourtant introduit dans mon discours se dissipèrent et laissèrent place à la colère. Je m'étais encore une fois bien trompée sur son compte.

-Tu trouve ça drôle, hein? De jouer avec mes sentiments comme ça et agir ensuite comme si de rien n'était? C'est ton cher Jacob qui t'as appris ça aussi?

-Je ne joue pas avec tes sentiments, contrairement à toi qui utilise ma rupture avec Jacob pour me faire du mal et profiter de moi...

-Quoi? Attends, je te rappelle que je suis le seul à être descendu pour te réconforter, le seul qui ai refusé d'aller à cette soirée stupide pour te préserver et c'est moi qui ai géré ton état hier soir, lui rappelais-je en commençant à frissonner de colère.

-Et bien, tu n'aurais pas dû, m'avoua-t-elle d'une voix sourde. On n'en serait pas là, sinon.

Le sol se déroba sous mes pieds et mon cœur se désintégra en l'espace d'une seconde. Elle n'aurait pas pu être plus claire. Tout ce que j'avais pu imaginer venait de se réduire à de simples illusions, Millie n'avait rien désiré de ce qui s'était passé depuis sa rupture avec Jacob, ni ma présence, ni nos baisers. Je ne m'étais jamais senti aussi triste et aussi vide. La tristesse n'était ici qu'un simple euphémisme: j'étais terrassé par la souffrance.

-Alors, si je comprends bien, murmurais-je avec difficulté pour retenir mes larmes, tu n'as jamais rien voulu de moi. Que ce soit ma présence, notre soirée à la piscine et... nos baisers.

Elle regardait à nouveau vers la fenêtre mais cette fois-ci, je voyais qu'elle aussi pleurait. Elle abaissa la tête vers le sol et se cacha les yeux avec une main. Ses pleurs s'étaient changés en sanglots. Alors, malgré ma tristesse et ma rancœur envers elle, je me précipitai à ses pieds. C'était plus fort que moi, je ne pouvais pas supporter de la voir pleurer.

-Millie, ne pleure pas...

-Finn, arrête, s'il te plaît. Ne me touche pas... me repoussa-t-elle en se redressant violemment.

Finn + MillieWhere stories live. Discover now