Amen

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J'agrippe un manteau voyant la pluie tomber à l'extérieur et je me rends compte que j'ai oublié ma médication. Je vais vers la salle de bain pour glisser deux antidépresseurs dans ma main avant de retourner vers l'entrée pour glisser mes pieds dans mes souliers et ouvrir la porte de mon appartement. Mon esprit fige un moment. Devant moi, mon petit-copain le poing levé comme s'il s'apprêtait à cogner à la porte. Ce qu'il allait sûrement faire avant que je l'ouvre, mais pourquoi est-il là? J'ai rater un rendez-vous ou mon cellulaire à oublier de m'avertir d'un texto?

-Hey. Je... je passais dans le coin et j'ai cru que... tu avais autre chose de prévu j'imagine. Me dit-il mal à l'aise en constatant que sa surprise était gâcher par moi qui fuyait mon appartement.

Je mets les deux pilules dans ma bouche et me force à avaler avec ma salive. Sensation désagréable dans l'œsophage, mais la médication fait son chemin. Je fais un pas en avant et lui un en arrière. Une fois dehors, je barre la porte avant de me retourner vers lui inconfortable.

-Désolé. Tu tombe mal. M'excusais-je simplement, car aujourd'hui mon esprit à décidé d'oublier ma dose de sérotonine.

-Tu allais où? Me demande-t-il innocemment.

Je déteste qu'on me pose des questions. Si j'avais envie de parler, je parlerais. Pourquoi les gens m'agressent toujours avec un millier de questions tout le temps? J'observe Mat un moment en silence. Le pauvre, il ne mérite pas que je passe mes nerfs sur lui, je dois me calmer. Mon psy le dit, j’ai tendance a être agressif sans raison et tomber dans la défensive dès qu’on me pose trop de questions. Il est rempli de bonne volonté lui. Je lui est promis une relation saine et il c’est ouvert à moi. Fait un effort Nate.

-Je vais à l'église.
Je vois le choc de la surprise sur son visage et je détourne le regard en soupirant. Il se mord la lèvre avant de poser une autre question.

-On n'est pas dimanche pourtant.

-L'église n'est pas seulement ouverte les dimanches, Mat.

Il baisse les yeux sur mon ton sec. Laisse moi juste respirer, bordel.

-Je peux t'accompagner? Me demande-t-il timidement.
Je hausse les épaules avant de partir à pied en direction du lieu. Je le vois marcher rapidement à mes côtés pour rester à ma hauteur.

-Tu veux en parler?

-Non.

Il a l'indulgence de ne plus ouvrir sa bouche de tout le trajet. Je grimpe les escaliers qui mènent au porte de l'église deux par deux et j'ouvre la porte et la garde ouverte pour le laisser entrer avant de me mettre à mon tour à l'abri. Je me dirige vers un banc au hasard en enleva ma capuche et m'assois en soupirant.
Je ferme alors les yeux et prends une grande respiration. Je ne suis pas croyant. Ni pratiquant. Mais si mon père m'a appris une chose, c'est que la communauté est grande et remplie d'amour. Il a fait plusieurs églises avant de trouver celle-ci. L'église parfaite pour lui, dans laquelle il pourrait prier et se recueillir sans jugement. Tant qu'il y a de l'amour, c'est l'important.

Leur philosophie. En d’autre mot, on s’en balance que tu sois gay, viens prier avec nous les belles paroles.

-Bonjour Nathaniel. Il y avait un moment que je ne vous avais pas vu ici.

-Bonjour mon père. Je réponds simplement au prêtre qui c'est approcher.

-Comment allez-vous?

-Mal.

-Et bien je suis heureux que vous ayez trouver refuge ici dans ces conditions. Et votre famille?

Cette question, il aurait pu la demander à mon père dimanche passé.

The Beginning of TazlinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant