Chapitre 3

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Une semaine passe et je ne l'est pas revue depuis que sa « copine » est venue le rejoindre à la bibliothèque. J'ai réussis avec beaucoup de difficulté à le tasser dans un coin de ma tête et j'essaye de ne plus penser à lui. Je sais que ça ne sert à rien d'espérer, car nous ne jouons pas dans la même équipe visiblement. Peut être que je me trompe aussi, mais honnêtement, je ne crois pas. Il avait un lien spécial entre c'est deux la et cela ce voyait à des milles à la ronde. Je fais mes tâches habituels sans trop de problèmes, je fais semblant d'être heureux alors qu'un sentiment désagréable me tors l'estomac et je n'arrive pas en m'en débarrasser. J'en viens a me demander ce qu'il fait de ses journées, est-ce qu'il es aux études? Est-ce qu'il habite encore chez ses parents? Est-ce qu'il est plus jeune ou plus vieux que moi? Depuis combien de temps est-il abonné à cette bibliothèque? Etc.

Je mets mon cerveau sur pause et je me concentre sur ce que je fais avant de perdre le contrôle de mes pensées et de tomber dans les grandes questions existentielles de la vie. J'aide un client avec le photocopieur qui refuse encore une fois de coopérer et il profite de l'occasion pour me parler de sa vie. Sa femme en morte en 1999 d'un cancer, il a trois filles, les trois sont mariées et ont tous des gosses. Rager intérieurement contre la technologie et écouter un vieil homme en même temps, c'est tout un défi. Je réussis à faire fonctionner de nouveau le photocopieur et je me libère enfin de cette discussion unidirectionnelle. Ne me jugez pas, nous aimons rarement parler avec des personnes âgées quand ce ne sont pas nos proches.

Charleen me fait signe qu'elle part prendre sa pause et je me retrouve seul au comptoir de prêt. Je prend la liste des personnes à appeler à pour signaler les retards en cochant chaque numéro. En parlant au téléphone, je joue avec le crayon en le faisant tournoyer entre les doigts et il finis par tomber par terre, sous le comptoir. Je raccroche et je me penche pour le ramasser en soupirant. J'atteint enfin le putain de crayon en grimaçant et j'entend les pas d'un client ce diriger vers le comptoir.

Je sors la tête de ma cachette et je me retrouve face à un grand sourire innocent. Ça me fait mal de voir ce sourire en sachant qu'il adresse le même à tout le monde. Moi qui croyait que j'avais droit à une attention spéciale. Je me force à lui rendre poliment.

-Salut.

-Bonjour.

Il farfouille dans son sac à dos jaunes avec des fossiles de dinosaures dessus et sors le livre qu'il a emprunté la semaine dernière. Il dépose le livre sur le comptoir.

-C'est pour un retour.

-Parfait, est-ce que tu vas prendre d'autres livres?

-Je vais aller voir si je ne trouve pas quelque chose d'autres d'intéressants.

J'hoche de la tête et le regarde partir chercher autre chose. J'ouvre le livre pour vérifier s'il n'y a pas de pages déchirées ou de taches de cafés, mais ce que je trouve me surprend. À l'intérieur, je retrouve un, puis deux, et trois post-it, pour finalement me rendre compte qu'il en a coller partout dans le livre. Je commence à les enlever un par un. C'est définitivement un sacré farceur. En me fiant sur la petite montagne de papier multicolore sur mon bureau, je crois qu'il à coller au moins deux paquets la dedans.

J'inspire un bon coup pour calmer mon cœur qui bat la chamade juste à l'idée de devoir lui parler à nouveau et je prend la totalité des petits papiers dans ma main. Je parcours les allées pour le retrouver et c'est un bruit sourd suivis d'un jurons qui m'indique sa position exact. Je me dirige vers le bruit et je laisse tomber les petits papiers multicolores par terre en me précipitant vers lui.

-Oh mon dieu ! Est-ce que ça va ?!

Il sursaute, surpris de me voir accourir a vers lui.

-Oui ça va t'inquiète, c'est juste une petite égratignures, pas de quoi faire un drame.

Malheureusement, je sais qu'il ne va pas bien. Près de son œil, il y a une coupure qui saigne et je dois la soignée. Je ne sais pas comment il à réussis à ce faire ça en cherchant un livre.

-Ne bouge pas je reviens, je vais chercher la trousse de premier soin.

-Pas la peine je vais bien.

-Ne dis pas n'importe quoi tu saignes. Aller, assis toi là et ne bouge pas je reviens.

-Okay...

Je l'aide à s'installer et je pars chercher la trousse cachée sous le comptoir et je cours presque vers lui. Oui je sais, on ne cours pas dans la bibliothèque, mais certaines règles sont faites pour être contournées. Je tire une chaise devant lui et j'ouvre la trousse pour en sortir les petits contons d'alcool à friction et des points de rapprochement. J'ouvre le petit sachet en aluminium et j'applique doucement le coton sur sa coupure.

-Désolé, ca va chauffer un peu.

Il inspire de l'air entre ses dents et je continue de le nettoyer lentement. Je me concentre sur ce que je fais pour éviter de le regarder dans les yeux, et surtout pour ignorer le fait qu'il est pas mal près de moi en ce moment. Je rougit mal à l'aise et je termine d'éponger tout le sang.

-Tu devrais t'en sortir, la coupure n'est pas très profonde. Les points de rapprochements vont faire l'affaire.

Je m'applique pour bien installer les points sur sa coupure et je me sens comme aspirer dans un autre monde. Il n'y à plus rien autour a part moi et lui. Je termine ce que je fais en me reculant pour voir si j'ai bien effectué mon travail et je souris.

-Bah voilà, tu es comme neuf.

-Aide moi.

Je fronce les sourcils ne comprenant pas ce qu'il veut dire par : aide-moi.

-T'aider pour quoi exactement ?

-À trouvé un mensonge crédible pour cette blessure. Je ne veux pas que les gens sachent que je me suis coupé près de l'œil sur le coin de l'étagère.

J'éclate de rire et j'arrête aussitôt en me cachant la bouche avec mes mains. On est dans une bibliothèque quand même.

-Une bagarre avec un chien tu en penses quoi?

Je hausse les épaules.

-Ça ne ressemble pas à ça, on dirait plus que ... tu t'es battue avec quelqu'un.

-Oh ouais pas bête. Mais il me faut une histoire derrière le mensonge tu vois? Si on me demande ce qui s'est passé en détail. Dans le style : j'était dans un party et un mec m'as cherché des noises alors on à commencer à ce battre et puis BAM ! Une droite en pleine gueule.

-Hum hum, c'est bien.

-Sinon, je peux avoir croisé un jaguar dans la forêt et ...

-Non non c'est bien l'histoire du party. Tu peux ajouter qu'il à mal pris que tu discutes tranquillement avec sa copine et il à péter un câble.

Il opine du chef en fixant les petits papiers par terre, le sourire au coin.

-Alors, comment tu as aimer ma petite chasse au trésor ?

Je soupire en riant légèrement et je lui répond tout simplement :

-Tu m'as fait perdre du temps.

Il sourit tout fier de son coup, comme un enfant qui vient de recevoir une mention très bien pour son devoir de mathématique.

-Du temps en m'a compagnie ce n'est jamais du temps perdu mon joli.

Et le voilà qu'il remet des doutes dans mon esprits. Pourquoi est-ce qu'il me dits tout ça s'il est en couple? Je ne suis pas stupide, clairement il me drague, mais je ne comprend juste pas. Est- ce qu'il fait tout ça parce qu'il veut seulement ce payer ma gueule?

Je n'ai même pas le temps de répliquer quoique ce soit qu'il ce lève en me remerciant pour les soins, et il quitte sans un mot de plus. Qu'est ce que je suis supposé penser de tout ça moi? Le pincement au cœur est de retour, et l'image de lui et sa copine resserre l'étau un peu plus. La jalousie, qu'elle pute celle-là.

The Beginning of TazlinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant