Chapitre 21 : Tensions

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— Tu as encore l'air d'une humeur épouvantable, fit-il.

Tamako ne lui répondit pas, elle se contenta de lui adresser un sourire presque chaleureux. Un sourire bien loin du regard tueur qu'elle lui avait décoché la première fois qu'ils s'étaient rencontrés.

— Ta journée s'est mal passée ?

Mal passée ? C'était peu dire. Elle détestait cet hôpital dans lequel on l'avait relégué. Elle détestait les gens qui y travaillaient avec elle. Les patients aussi. Elle n'en pouvait plus de perdre son temps auprès des gens qui ne cessaient de gémir.

Konoha n'était-il pas censé être un village ninja ? Un village rempli de shinobis fort et courageux ? Pourquoi passait-elle son temps à soigner les vilaines coupures des civils ? On la traitait comme une vulgaire infirmière.

— Tu ne devrais pas froncer les sourcils de cette façon, ça gâche la beauté de ton magnifique visage.

Il passa délicatement sa main sur sa joue, repoussant en arrière les quelques mèches noires qui s'étaient échappées de sa tresse. Tamako savoura ce contact autant qu'elle savoura le compliment. Rien n'était plus agréable que d'entendre quelqu'un admettre sa véritable valeur.

— Joben...

Elle leva ses pupilles émeraude vers son nouvel amant.

— Pardon ! s'excusa-t-il précipitamment. J'oublie toujours que tu ne veux pas que l'on nous voie.

— Ce n'est pas contre toi. C'est simplement que je ne veux pas que...

— ... Que Genma l'apprenne, termina-t-il tristement.

Tamako s'en voulait presque de le faire souffrir ainsi. Elle ne l'avait rencontré que depuis deux semaines, mais un lien fort s'était créé entre eux. Joben était un homme qui lui était entièrement dévoué, au point qu'elle avait accepté de lui céder son corps en échange du réconfort qu'il lui apportait chaque jour.

Ce simulacre d'amour lui permettait d'oublier plus facilement le jonin au senbon qui hantait chacun de ses rêves depuis des années.

— J'imagine que je devrais m'excuser de t'imposer une telle règle ? lui demanda-t-elle.

— Si tu étais une femme comme les autres, c'est ce que tu serais censée faire oui, mais tu es bien trop incroyable pour ça. Tu ne m'as jamais menti sur tes intentions, tu n'as donc pas à t'excuser.

Il n'avait pas tort. Une reine ne s'excusait jamais, et Tamako en avait toute la prestance. Elle avait joué franc-jeu avec lui dès le départ. Jamais elle n'éprouverait un quelconque attachement envers lui. Jamais. Jamais elle ne lui confierait son cœur, et encore moins son âme.

Tout ça n'était destiné qu'à une seule personne. À un seul ninja. Genma Shiranui. Celui qui lui avait sauvé la vie alors qu'elle n'était encore qu'une enfant. Elle n'avait jamais oublié ce jour où le ninja s'était dressé devant elle pour la protéger de ses agresseurs. Elle n'avait pas non plus oublié cette promesse qu'elle s'était faite à ce moment-là.

Joben n'était qu'un passe-temps. Un passe-temps fort agréable, certes, mais un passe-temps quand même. Il n'était là que pour l'aider à reconquérir le ninja qui avait capturé son cœur sans même s'en rendre compte.

Pourtant, elle devait avouer que son amant ne la laissait pas totalement indifférente, son sourire foudroyant était encore plus captivant que ses deux iris sombres qui semblaient la sonder à chaque instant.

La médic-nin remonta le drap sur elle. La nuit était tombée depuis longtemps lorsqu'ils avaient rejoint son appartement où Joben l'avait entraîné, sans attendre, jusqu'à son lit. L'étreinte qui les avait liés lui avait presque permis d'oublier ses tracas.

Lorsque la foudre éclaire le cielDonde viven las historias. Descúbrelo ahora