Chapitre 3 : Confidences

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— J’ai eu tellement peur quand j’ai vu que tu ne te relevais pas après l’explosion...

— Et moi, ça m’a rendu fou de voir ton visage recouvert de sang…

Il s’était tourné vers N et avait tendu son bras valide vers elle. Ses doigts effleurèrent délicatement sa joue avant d’attraper une fois encore une de ses mèches de cheveux et de la replacer derrière son oreille. Ce n’était pas la première fois qu’il faisait ça. Pourtant, N se surprit à frissonner au contact de sa main. Elle n’avait pas l’habitude qu’on la touche. En vérité, elle n’aimait pas vraiment ça et elle veillait à entretenir une certaine distance avec tout ceux qu’elle croisait. C’était en partie pour ça qu’elle avait développé ce bouclier, ça lui évitait tous contacts inopportuns. Mais cette fois, ce n’était pas comparable. Elle aimait sentir ses doigts rugueux contre sa joue. Elle ferma les yeux, voulant profiter de cette douce sensation. Lorsqu’elle les rouvrit, son regard doré plongea dans celui noisette de son coéquipier. 

Il sentit son cœur s’emballer quand elle rouvrit ses yeux. Il ne s’était pas attendu à ce qu’elle réagisse de cette manière. Il savait qu’elle n’aimait pas être approchée et s’était résigné à subir une de ses décharges dès qu’il avait tendu sa main. Mais c’était tout le contraire qui s’était produit. Il ne pouvait qu’être heureux de cette réaction. Pourtant, sa conscience lui hurlait d’arrêter immédiatement. Il ne pouvait pas se permettre de se rapprocher comme ça de la jeune femme, même s’il en mourrait d’envie. Ça impliquait trop de complication pour eux. Il essaya de se résoudre à s’éloigner d'elle. À écouter un peu plus sa conscience. Il pouvait y arriver, il le savait. Il avait l’habitude d’être seul, il avait tout fait pour depuis de nombreuses années. Seuls quelques élus avaient réussi à franchir les barrières qu’il avait lui-même dressé autour de lui, et ça lui suffisaient. 

Puis elle lui sourit. Ses résolutions volèrent en éclats avant même d’avoir pu exister. Ce sourire d’une douceur sans fin… Il était à se damner. C’était la première fois qu’il la voyait comme ça, simplement apaisée. 

— Qu’est-ce qu’on fait alors ? demanda-t-elle. 

— On apprend de nos erreurs. Je ne tenterai plus de te laisser à l’arrière, tant que tu me promets d’être prudente. 

— C’est promis grand chef ! Et de mon côté, j'exécuterai tes ordres sans râler. Enfin… j’essaierai… Mais promets-moi d’être prudent aussi s’il-te-plait Genma.

— Je te le promets gamine ! Je…Il voulut ajouter quelque chose, mais il fut stoppé par une série d’éternuement. 

— Tu devrais te couvrir un peu, c’est pas la saison pour trainer dehors en étant aussi peu habillé... Elle se leva pour récupérer son t-shirt qu’il avait déposé sur un rocher près d’eux. 

— T’aimes pas me voir torse-nu ? lui demanda-t-il, taquin. 

— Au contraire ! Elle se retourna, lui lança son t-shirt et lui fit un clin d’œil. Mais je pense que ton corps a assez souffert ces derniers jours sans que tu lui rajoutes un rhume à gérer en plus.

Il émit un grognement en guise de remerciement. Alors qu’il essayait désespérément d’enfiler son haut – ce qui n’était pas la chose la plus aisée à faire avec un seul bras –, son regard fût attiré par un mouvement derrière lui. N venait d’entamer une série d’étirements, et de là où il était placé, il pouvait observer sans peine le moindre de ses mouvements. Il se plut à imaginer ses muscles se tendre et se détendre sous la veste qu’elle portait… Il n’aurait pas dit non à un entraînement avec elle, mais son corps lui criait déjà qu’il en avait trop fait pour l’instant. Il voulut l'interpeller pour lui demander un peu d’aide, mais une quinte de toux parla à sa place. Il la vit lever son regard vers lui, voir qu’il n’était toujours pas habillé plus chaudement, puis hausser un sourcil sceptique. 

Lorsque la foudre éclaire le cielWhere stories live. Discover now