Lorsque la foudre éclaire le ciel

Prologue : Rencontre

Deux ans. Cela faisait déjà deux ans qu'elle était arrivée à Konoha. Si ses débuts dans le village caché de la feuille avaient été difficiles, aujourd'hui tout allait pour le mieux. Il fallait dire que Kakashi y était pour beaucoup dans son intégration. Et malgré la mauvaise foi dont elle pouvait parfois faire preuve, elle admettait volontiers que sans le ninja copieur, elle n'aurait jamais pu s'en sortir.

Arrivant enfin chez l'Hokage, ou plutôt dans son bureau, elle se posta dans un coin de la pièce sans prendre la peine de saluer qui que ce soit. En face d'elle se trouvaient plusieurs ninjas. Elle n'en connaissait aucun. Elle les détailla lentement de ses yeux jaunes. L'un d'eux se tenait droit, devant ses coéquipiers sûrement. Son visage était marqué par une cicatrice qui commençait à l'arête de son nez et qui plongeait sur sa joue gauche. Il avait l'air sérieux et plutôt stricte dans son uniforme de ninja. À ses côtés se tenait un ninja manifestement plus jeune, qui trépignait d'impatience. Mais ce n'était pas lui qui retint le plus l'attention de la jeune femme. Dans l'ombre de ses deux coéquipiers se trouvait un troisième ninja. L'air nonchalant, mâchouillant un senbon tout en étant appuyé tranquillement contre le mur. Il semblait en retrait, désintéressé par les événements environnants. Étrange.

Elle n'eut le temps de continuer ses observations, le maître Hokage fit son entrée. Il posa sur elle un regard lourd qu'elle soutînt. Amusé par le défi qu'elle lui lançait, il lui sourit doucement, tout en hochant la tête.

- Je vois que tu as su garder ce soupçon d'insolence depuis la dernière fois que l'on s'est rencontré N.

- Il ne me semble pas nécessaire de m'en débarrasser. Pourquoi suis-je ici Hiruzen ?

Le plus jeune des ninjas sembla consterné devant la familiarité dont elle faisait preuve envers le Troisième.

- Tu vas le savoir dans quelques instants. Genma, approche-toi s'il te plaît.

L'homme dans l'ombre s'avança lentement. Genma. Enfin elle mettait un visage sur son nom. C'était donc lui le fameux ninja. Kakashi lui avait conté quelques-uns de ses exploits. Elle le détailla plus amplement. Il devait avoir un peu moins de la trentaine. Ses cheveux bruns dépassaient d'un bandeau ninja qui couvrait sa tête. Son regard noisette laissait entrevoir un calme et un sang-froid impressionnant. Elle nota qu'il la dépassait largement, et que vu sa musculature, elle devait avoir l'air minuscule à côté de lui.

- Maître Hokage ? Sa voix était grave, profonde, et il s'exprimait avec un air désinvolte.

- Il est temps pour vous trois de repartir en mission. Mais votre équipe va intégrer un nouveau membre. Ou plutôt une nouvelle membre.

L'Hokage tourna son regard vers N. Genma fit de même. Il connaissait les rumeurs sur la jeune femme. Elle serait une déserteuse du village de Kumo, mais personne ne savait pourquoi elle avait abandonné son village et pourquoi le Quatrième l'avait recueilli à Konoha. Elle avait une apparence assez atypique. De longs cheveux blancs renforçaient la pâleur de sa peau. Elle semblait fragile au vu de sa petite taille et de sa fine constitution. Pourtant Genma savait qu'il ne devait pas la juger sur ça. Kakashi lui avait parlé d'une kunoichi incroyable. Pendant un instant, il fut happé par son regard doré. Seules de la tristesse et de la lassitude y étaient présentes. Elle avait le regard de ceux qui en avaient déjà trop vu. Cela perturba le ninja de trouver un tel regard chez une kunoichi aussi jeune. Elle devait avoir l'âge d'Iwashi tout au plus…

- Pourquoi avons-nous besoin d'un autre membre ? Notre équipe fonctionne très bien ainsi Maître Hokage. C'était l'homme à la cicatrice qui venait de s'exprimer.

- Et puis pourquoi elle ? C'est qu'une gamine, et une déserteuse en plus ! On n'a pas besoin d'elle Maître Hokage !

N se tourna lentement vers Iwashi. Son visage restait impassible, mais ses yeux brillaient de haine. Genma senti l'air crépiter autour d'elle, son corps se tendit d'un coup et il se prépara à intercepter une éventuelle attaque. Pourtant elle ne bougea pas plus, et se contenta de détourner son regard avec un mépris évident.