Chapitre 8 : Affrontement

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SECONDE PARTIE


N courait le plus vite possible. Elle courait à en perdre haleine. Elle sentait l'air fouetter son visage. La nuit étendait son emprise autour d'elle. Elle peinait de plus en plus à distinguer où elle mettait les pieds. Une chute lui serait fatale, il ne fallait pas qu'elle tombe maintenant. Il n'y avait pas assez de place pour se battre par ici, son sabre serait impossible à dégainer dans de telles conditions... Un kunaï fusa près de son bras, elle fit un écart pour l'éviter. Ces enfoirés se rapprochaient de plus en plus, elle n'arrivait plus à maintenir son allure. Cela ne valait rien de bon pour la jeune femme... Elle devait absolument trouver un endroit un peu plus dégagé.

Forcément, elle n'avait pas écouté Genma lorsqu'il avait fait un rappel de la topographie du terrain au début de leur mission. Après tout, tout se ressemblait au pays du feu, on n'y trouvait que des montagnes, des collines, et des forêts. Savoir dans quelle forêt ils étaient exactement ne l'intéressait que peu. Elle fila tout droit, sautant par-dessus chaque obstacle qui se mettait sur sa route. Elle aurait dû faire attention à ne pas laisser de trace et à faire moins de bruit, mais elle n'avait pas le temps pour ça. L'essentiel pour l'instant était de courir. La jeune femme vit une lueur un peu plus loin, droit devant elle. Enfin une clairière ! Elle se précipita prête en découdre.

Si elle avait écouté un peu plus son chef d'escouade, elle aurait su que la particularité de la ville, dans laquelle ils avaient été affectés pour leur mission, était d'être entourée de falaise. C'était ce à quoi elle songeait alors qu'elle tombait dans le vide à une vitesse folle. Une fois arrivée près de la lueur, les arbres avaient laissé place à un immense vide devant ses yeux. Elle n'avait pas eu le temps de se stopper que déjà, ses pieds l'emportaient à toute vitesse dans ce précipice. Ses prodigieux réflexes lui permirent d'attraper une branche d'arbre qui se trouvait près d'elle. Elle s'écorcha les mains en l'agrippant. Bien que peu solide, celle-ci eut le mérite de ralentir un peu sa chute avant de céder à son tour. Une seconde branche lui permis de se positionner correctement pour s'appuyer sur la falaise et tenter un saut de l'autre côté. Elle concentra son chakra dans ses pieds et se propulsa d'un coup. Si elle atteignait la branche de l'arbre en face d'elle, non seulement ça lui permettrait d'éviter de multiples blessures en s'écrasant au sol, mais surtout, elle gagnerait un temps précieux qui lui permettrait de s'enfuir.

Son saut fut parfait. Ce qu'elle n'avait pas prévu, en revanche, c'était le peu de solidité de l'arbre sur lequel elle avait atterri. La branche qui lui avait permis de rattraper, bien qu'épaisse, ne supporta pas la charge de son poids plume. Elle céda dans un craquement sonore, sans laisser le temps à la jeune femme de se rattraper. N s'écrasa lourdement sur le sol, cinq mètres plus bas.

En voulant se relever, un juron s'échappa de ses lèvres. Une douleur lancinante irradiait de sa jambe gauche et l'empêchait de s'appuyer dessus. Son genou n'avait manifestement pas tenu le coup à son atterrissage... Il fallait forcément que ça lui arrive maintenant, pensa la jeune femme. Elle était coincée en bas de cette falaise et ne pouvait même plus fuir ceux qui la poursuivaient. Elle se traina avec difficulté derrière un énorme rocher. Ses pensées s'entremêlaient dans la panique. Il fallait qu'elle s'oblige à se calmer si elle voulait pouvoir réfléchir correctement à la situation.

Elle était assurément dans une mauvaise posture : malgré ses capacités, elle ne pouvait pas faire de miracle en soignant sa jambe en un instant. Vu la douleur qu'elle ressentait, il lui en faudrait pour au moins deux jours avant de pouvoir remarcher correctement ! Elle ne pouvait pas se battre réellement non plus, surtout si elle n'arrivait pas à tenir debout plus de quelques secondes. Sans compter qu'elle était particulièrement mauvaise dans les affrontements longues distances. Sa spécialité consistait plutôt à foncer dans le tas après tout. Et puis ses assaillants se rendraient compte à un moment ou à un autre qu'elle était incapable de se mouvoir. La kunoichi continua à faire fonctionner ses méninges à plein régime, mais aucune solution ne lui venait. Sans aide extérieure, elle ne pourrait jamais s'en sortir.

Lorsque la foudre éclaire le cielWhere stories live. Discover now