THE LAST OF US PART III

Chapitre 23:

Abby, qui avait pris une longueur d'avance certaine sur ses potentiels poursuivants, s'engouffra dans une petite allée de terre. Elle dissimula bientôt leur véhicule à l'arrière d'un ancien corps de ferme délabré.

Rejoignant en vitesse Lev, dépassé par les événements, elle prit les choses en main.

- Bon écoute-moi! Si on veut la sauver, il va falloir faire vite... J'ai besoin d'alcool, de bandages et passe-moi cette pince!

S'exécutant sans trembler, le jeune garçon rapporta bien vite tous les instruments nécessaires.

- Tu crois que tu seras capable de faire... Ça... Remarqua-t-il, les yeux rivés sur la plaie ensanglantée.

- Je te rappelle que mon père était chirurgien... Aucune raison pour que ça tourne mal... Ironisa-t-elle, tout en tentant de faire cesser ses tremblements et de faire taire ses angoisses.

S'activant avec minutie, au moyen de la pince, elle pénétra la peau meurtrie et rougie, puis la chair, avant d'en retirer le petit projectile biscornu.

La jeune femme entreprit alors de refermer la plaie, réalisant quelques sutures, maladroites mais toute de même solides.

Les mains lavées, ses vêtements changés, Abby reprit bientôt le volant, se lançant à nouveau dans leur fuite en avant vers le nord, la liberté, la paix.

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Quelques semaines plus tard:

Le soleil déclinait déjà sur les flancs des montagnes environnantes, laissant paraitre toute la beauté des forêts du nord de l'Idaho, comme enflammées par les lumières rougeoyantes du soir.

Malgré quelques problèmes mécaniques, leur voiture s'était avérée être un atout plus que vital dans leur fuite. De plus, avec leurs quelques réserves, ils avaient pu éviter les zones les plus urbanisées, où régnaient encore la loi des bandits et autres chasseurs.

Abby, éreintée par plusieurs heures de conduite successives, s'arrêta enfin à la vue d'un embranchement.

Actionnant le frein à main, elle mit finalement pied à terre, refermant avec délicatesse la portière à la peinture bleue qui commençait à s'écailler.

Lev, sauta quant à lui de l'habitacle, tout comme Ellie, cette dernière récupérant son lourd sac à dos, ses armes et portant un attention particulière à sa plaie dont la cicatrisation était en bonne voie.

- C'est bien ici? L'interrogea Abby, tu es sûre de ne pas vouloir que je te dépose plus loin?

- Non... Merci... J'ai besoin de reprendre mes marques, de me retrouver un peu seule avant...

- Je comprends, compatit son interlocutrice.

- Il vous faudra continuer cette route un long moment, et... Si jamais vous ne trouver pas Robert et les autres... Ils vous reste mon chalet... Près d'Hamilton...

L'ancienne Wolf acquiesça.

- Merci... Écoute, je sais qu'on a jamais eu une relation très... Enfin... Si je pouvais revenir en arrière...

- Moi aussi... Peut-être que, certaines choses auraient pu être... différentes.

Se regardant en chien de faïence encore quelques instants, Ellie fut réveillée par la brise automnale qui lui procura quelques frissons.

- Je devrais y aller, avant que la nuit ne tombe définitivement... Conclu-t-elle...

-Oui... Tu as raison... Prend soin de toi... Et... Si jamais tu as besoin, notre porte te sera ouverte... Malgré tout.

La jeune femme s'éloigna alors, pas après pas, suivant la route du Wyoming, et laissant derrière elle Abby et Lev, qui remontèrent bientôt à bord avant de continuer leur route en quête d'un nouveau foyer.

Ellie se retrouva seule pour la première fois depuis plusieurs semaines. L'idée de rentrer à Jackson lui apportait un sentiment mitigé de peur et d'excitation.

Revoir sa "famille", ses amis, les femmes et les hommes qui les avaient accueillis Joël et elle plusieurs années auparavant, lui réchauffait le le cœur.

Malgré tout, elle ne pouvait s'ôter l'idée qu'elle n'était pas à sa place dans cette communauté. Toutefois, au fil du temps, Ellie s'était aperçue qu'elle n'avait nullement trouvé sa place ailleurs, même seule, au milieu des montagnes du Montana.

Seule la ville de Jackson lui procurait encore un peu de chaleur, lui apportant un sentiment protecteur propre au foyer. D'innombrables souvenirs emplissaient son esprit et étaient liés à Jackson, ses habitants, sa famille.

Il ne lui faudrait pas moins d'une journée pour parcourir les quelques 90 miles qui la séparaient encore de la ville, elle avait encore le temps de réfléchir à ce qu'elle pourrait bien leur dire, à Maria, à Tommy, peut-être même à Dina.

Ellie angoissait à l'idée qu'ils refusent de l'accueillir, peut-être serait-elle rejetée... Ne pouvant écarter cette triste pensée, la jeune femme préféra occuper son esprit autrement et éviter de penser à Jackson pour le moment.

Passant la nuit dans un cabanon en bordure de route, elle ne dormit que très peu, son sommeil étant malgré tout encore très agité. Les yeux fermés, le visage de Julia lui revenait fréquemment, son dernier sourire, ses derniers mots, puis ce bruit sourd et soudain... Néanmoins, comme pour tout autre malheur, la douleur finirait par s'estomper, les cauchemars céderont alors leur place aux souvenirs, dont la douleur s'en évanouira bientôt à son tour.

Le lendemain, la jeune femme reprit la route avant l'aube, elle s'attarda dans ces paysages qui de plus en plus, lui semblaient familiers. Un lac, un village, une montagne, étaient autant d'éléments qui lui remémoraient moult émotions et pensées renaissant du passé.

La neige commençait à s'accumuler sur les cimes qui perdaient déjà leurs belles couleurs automnales au profit d'un manteau blanc aussi pur que monotone.

Traversant un torrent, Ellie fut happée par l'eau translucide, gelée, qui descendait des sommets alentours.

La jeune femme traversa un dernier bois, d'immenses poteaux électriques se profilaient déjà l'horizon, à travers les branchages mornes des sapins, bientôt, elle surplomberait la vallée, Jackson.

Elle n'avait de cesse de s'imaginer ce que Dina pouvait être devenu, ou comment J.J. avait grandi.

Bien qu'elle s'eut douté qu'elle n'avait plus sa place au sein de ce foyer, qu'elle avait abandonné il y a longtemps de cela, Ellie ne pouvait s'empêcher de s'en inquiéter, son amour pour sa famille ne s'étant jamais réellement éteint.

Au loin la vue semblait plus dégagée, la jeune survivante pressa alors le pas et déboucha, à l'orée du bois, sur une prairie, aux herbes hautes et brunies par le soleil estival.

Le vent du nord balayait la vallée avec rage apportant avec lui le froid hivernal et glacial. Avançant encore et encore, Ellie découvrit enfin la ville de Jackson qui lui apparut en contrebas.

Lumineuse, vivante, peut-être même agrandie et plus belle encore, la ville n'avait que peu changée, comme posée au milieu de cette nature sauvage et impitoyable, tel un îlot de paix.

La jeune femme descendit le flanc de la colline la séparant de l'entrée de la ville, les jambes tremblantes, les mains crispées, elle fixait l'imposante palissade de bois face à laquelle elle faisait front. Elle le savait, derrière ces portes se cachaient les traces de son passé, douloureuses mais réconfortantes, et peut-être aussi, elle l'espérait, les prémices de sa vie future, paisible et ordinaire...