THE LAST OF US PART III

Chapitre 9:

La douleur émanant de sa blessure, qui pourtant n'avait jusqu'alors eu de cesse de se raviver, tendait désormais à s'atténuer.

Après cette confrontation, la jeune femme ressentit un regain de vigueur et d'énergie qu'elle mit à profit pour s'éloigner au plus vite de cet enfer.

Marchant, courant, rampant parfois, et cela toute la nuit, ce n'est qu'avec l'arrivée du jour et de sa lumière salvatrice qu'elle baissa quelque peu sa garde.

Ellie avait rattrapé une petite route de campagne qui continuait vers l'est, axe mineur, elle ne figurait pas sur sa carte, toutefois son instinct l'encourageait à continuer en ce sens.

Éreintée par ses aventures nocturnes, la jeune femme trouva refuge dans une ancienne grange, à la charpente encore solide et donc les murs étaient à présent recouverts de lierre et autres plantes invasives.

La grande porte, à la penture oxydée et délabrée, s'ouvrit tout de même sans difficulté. Ellie entreprit de barricader l'entrée et grimpa à l'étage où des restes de ce qui fut de la paille étaient entreposés.

Après avoir étendue une longue couverture, elle s'allongea et bientôt succomba, se laissant lentement tomber dans les bras de Morphée qui vinrent pleinement l'embrasser.

A son réveil, la lumière qui lui parvenait avait changé, plus coloré, plus en retrait aussi. La fraicheur du soir avait gagné le bâtiment.

Sortant de son sac les provisions qu'elle avait dérobé aux chasseurs, elle en dévora bientôt une grande partie.

La jeune femme n'avaient pas mangé depuis plus d'une journée, son corps puisait alors dans ses minces réserves. Dans un pareil environnement, hostile et dangereux, la faiblesse était synonyme de mort. Sa survie ne tenait qu'à un fil, néanmoins Ellie était plus que jamais déterminée à mener son entreprise jusqu'à son terme.

Elle n'avait jamais cru au destin ou en tout ce que se rapportait à la superstition, à la chance. Une vision pragmatique du monde avait toujours prédominé chez elle mais dans ce cas précis, quelque chose de nouveau la poussait, inexorablement, une force intérieure lui donnant l'énergie et le courage nécessaire pour continuer à avancer et à se battre.

Certes, quoiqu'il advienne, "on trouve toujours une raison de se battre", mais il est clair que certaines raisons valent parfois plus que d'autres. Ellie se devait de rester en vie, elle ne pouvait mourir, pas maintenant, pas encore. 

Requinquée par cette journée de sommeil et ce copieux mais simple repas, la jeune femme décida de ne pas perdre une seconde et de se remettre en route.

La nuit gagnerait bientôt les environs, Ellie suivit un long moment le cours de la rivière. Profitant des derniers rayons qui réchauffaient l'eau translucide, elle décida de se baigner quelques instants. Se débarrassant de la poussière et du sang, elle ôta de son corps les stigmates de la nuit dernière.

Elle avait appris à survivre, à se défendre, au mépris parfois de son innocence, parfois de son humanité.

Propre, et arborant de nouveaux vêtements, Ellie reprit finalement le chemin de la Californie.

Les jours suivants s'enchainèrent machinalement. Peu à peu, l'environnement qu'elle traversa redevenait de plus en plus aride, les déserts du Nevada n'en avaient pas encore terminé avec elle. Ainsi la végétation se faisait moins verdoyante et luxuriante, les points d'eau étaient aussi plus rares.

Sa blessure cicatrisait à vue d'œil et ne lui laisserait bientôt qu'une simple cicatrice.

La jeune femme rationna d'ores et déjà eau et vivres, la prochaine étape allait être physiquement éprouvante. Elle parcourut d'immenses d'axes routiers qui traversaient l'Etat. Des plaines arides, des montagnes brûlées par le soleil ardent, une nature morte ou presque. Tels furent les paysages qu'elle rencontra durant cette seconde traversée du désert.