Chapitre 5:

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Un jeune cheval accueillit Ellie à la sortie de l'écurie. Il attendait sagement, retenu toutefois par sa longe qui lui permettait de se mouvoir quelque peu.

La jeune femme parcourut le dos de l'animal, à la fois humide et chaud.

La pluie n'en cessait plus de tomber, une épaisse brume recouvrait prairies et montagnes aux alentours.

Ellie s'approcha du second bâtiment qui se situait à quelques pas seulement. Elle aperçut alors son nouvel ami, fourche en main, transportant une imposante quantité de fourrage.

Quand il eut terminé son ouvrage, la jeune voyageuse s'avança, se dévoilant dans l'encadrement de la large porte.

- Ah te voilà! Bien dormi! S'enquit le vieil homme qui semblait quant à lui en pleine forme malgré la météo exécrable.

S'asseyant sur le rebord en pierre de la mangeoire qui traversait le bâtiment de part en part,  Ellie observa la charpente apparente, laquelle reposait depuis plusieurs décennies sur les épais murs de bois et de pierre qui les entouraient.

- Tu as croisé Leroy?

- Leroy? s'interrogea-t-elle avant de comprendre.

- Ah! Oui, une belle monture, sa robe est magnifique.

- C'est une brave bête, toujours calme et sereine, il n'a pas eu la vie facile, je l'ai trouvé l'an passé, prostré dans un sous-bois, le flanc tailladé par un loup. Il s'est battu plusieurs mois pour s'en sortir.

Les deux survivants se placèrent de chaque côté de la grande porte bardée de fer forgé, la déplaçant, ils s'engouffrèrent à l'extérieur. La pluie avait cessé, la brume quant à elle toujours présente avançait vers l'ouest, poussée par la brise matinale. Quelques rayons transperçaient aussi la couche nuageuse apportant un semblant de lumière et de clarté dans la vallée jusque là perdue dans les ténèbres.

La jeune femme réarrangea son paquetage, remplissant son sac de vivres et autres munitions qui lui seraient utiles.

- Je vous remercie, vous n'étiez pas obligés!

Le vieil homme rit de bon cœur,

- J'ai bien failli vous tuer hier, je vous dois bien ça...

Il l'accompagna jusqu'à la clôture, lui indiquant le chemin le plus sûr pour rejoindre la route.

- Et n'oublie pas, tu suis la 93, ça t'évitera bien des détours... Surtout sois prudente petite...

Le fermier semblait ému, après un dernier regard, il s'en retourna à son écurie, le pas toujours sûr et allant.

Son pied dans l'étrier, elle se hissa sur sa monture et après un dernier coup d'œil à la carte se remit en route.

Le début de l'été arrivait, les bords de la route s'emplissaient de fleurs et de fougères aux couleurs éclatantes. Les forêts de résineux recouvraient la majeure partie du paysage au relief montagneux, embaumant l'air d'un parfum si particulier, à la fois doux et boisé.

Quelques animaux gambadaient dans les clairières alentours, des écureuils pour la plupart, qui s'empressaient de regagner la cime des arbres avant le passage d'Ellie.

Bientôt, la jeune femme atteindrait la frontière la séparant de l'Idaho, elle força alors l'allure, sa monture, pleine de fougue galopait sans difficulté sur l'asphalte recouverte de verdure.

Plusieurs coureurs, alertés par le bruit, les pourchassèrent un moment, mais furent bientôt distancés. Ellie se refusa à utiliser ses armes, dans un tel environnement, aussi chaotique que violent, les munitions étaient rares. Les gaspiller représentait alors une erreur aussi stupide que fatale.

THE LAST OF US PART IIIDonde viven las historias. Descúbrelo ahora