The perfect Crime

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Aux gens qui n'ont jamais cru en moi... Merci. Ceci est grâce à vous. Je vous dédis aujourd'hui l'ouverture de mon rêve !

Courant à en perdre haleine, suivie comme toujours par Salto, je me jette dans les bras de mes amis. 

"- Je l'ai fait !

- Tu l'as fait !"

Je saute de joie, ris aux éclats, bordel je suis si fière de moi. Des coupes de champagnes pour tous mes invités, je viens de réaliser mon rêve ! Salto à mes côtés, mes amis et ma famille. Je ne peux être que heureuse. Pourtant, mon coeur se pince lorsque je me rends compte que Maxime ne sera pas là. Ni aujourd'hui, ni demain. J'inspire profondément, chassant les mauvaises pensées, et regarde ma boutique.
Demander un prêt à la banque n'a pas été facile, heureusement que j'ai plusieurs cordes à mon arc. Je sais jouer de ma détermination. Et lorsque j'ai décidée de quelque chose, je l'obtiens. C'est ainsi que, après de nombreux efforts et des amis en or, que j'ai pu ouvrir ma librairie. Cela a toujours été mon rêve d'être entourée de papiers, de l'odeur des bouquins, des rires des gens et de pouvoir les aider à alléger leur quotidien grâce à une bonne lecture. Et puisque cette boutique est la mienne, j'ai décidée de faire de Salto ma masquotte, ainsi, il n'aura plus besoin de rester tout seul à la maison pendant que je travaille. L'air de rien, c'est rassurant de le savoir à mes côtés, surtout pour mes débuts. Grâce à mes études, j'ai pu me faire un petit réseaux et j'ai eu la chance de pouvoir travailler avec des maisons d'éditions et surtout des camarades de fac qui m'ont réellement bien aidés. Leurs encouragements etes mois de labeur n'ont pas étaient peine perdue. Au contraire, c'est le cœur chaud que je contemple mon œuvre.

Le bois vert de la boutique lui donne un aspect mystique, intensifiée par l'écriture graphique du nom de ma librairie "Hekayə". Voulant simplement dire "L'histoire", traduit du latin, parce que cela sonnait mieux. Et parce que cette boutique est simplement le commencement de la suite. Notre histoire n'est pas terminée, elle ne fait que commencer, c'est à nous seul de l'écrire. Alors avec enthousiasme, je re-découvre le chef-d'œuvre artistique sur lequel j'ai bossée durant des jours.

"- Que vas-tu faire maintenant ?"

Je me retourne vers la brune, arborant un ventre rond.

"- Tu pars?"

Je souris doucement et dépose mes doigts sur son ventre.

"- J'ai tellement de choses à faire ici. Déjà, voir la tête de ton enfant. Profiter de mon rêve encore deux bonnes années, ou plus. Et ensuite, j'aviserais.
- Je te pensais plus téméraire, partant dès l'ouverture de ta boutique.
- Je ne le suis pas tant que cela.
- Il compte beaucoup pour toi.
- Je ne peux que prendre cette personne au sérieux. Je veux être à ses côtés. Seulement, mon désir d'être ici est plus grand.
- Cela fait déjà un an qu'il est parti. Comment te sens-tu ?
- Je crois que la vie, c'est avant tout des rencontres.
- Éva...
- Bien. Heureuse, soulagée. Bien qu'il soit loin de moi depuis, je suis vraiment heureuse. Nous nous éloignons, certes, mais n'est-ce pas pour mieux se retrouver ? "

Malgré son sourire triste, je peux sentir sa compréhension face à mon choix. Et je l'en remercie. J'ai plus de choses à faire ici que là bas. Il m'attendra, je le sais. Et je l'attendrais si son désir de rentrer venait à être plus fort que celui de rester. Puisque nous vivons nos rêves, il va de soit que nous ne lâcherons rien. Et contre toute attente, je suis soulagée que cela se passe ainsi.

L'inquiétude de mes proches fut suffoquante durant les deux mois qui suivèrent l'ouverture de la librairie. Entre ma famille peureuse de me voir dépérir ene rendant compte que la boutique pourrait être compliquée etes amis effrayés par l'idée que je parte, je finie tout bonnement par suffoquer.

Étonnement, la librairie tournait à plein régime. Je n'eus pas une minute de repos ces deux derniers mois. Alors lorsque je referme la grille après une première journée plutôt calme, j'eus l'impression de respirer un air frais. Salto à mes côtés, je tapote sa tête, légèrement épuisée par les émotions ressenties ces derniers temps. Je marche lentement, prenant un chemin plus long pour dégourdir nos pattes. Julie et Mickey ont trouvés une jolie petite maison à une heure d'ici. Le reste de la bande commence enfin à vivre leur vie, finissant lentement par se détacher des uns des autres, sans pour autant laisser tomber la bande, simplement, nous grandissons. Tony a rencontré quelqu'un et à finalement décidé de nous la présenter. J'étais plutôt heureuse en voyant que c'était une bonne personne et en voyant leurs regards emplient d'amour. Diego est toujours seul, don Juan qu'il est, personne ne le changera celui-là. Je rigole toute seule en pensant à ces idiots. Levant les yeux au ciel nocturne, je manque de me prendre un poteau. Je reviens sur terre et rigole de moi même.

Rien n'a changé pour moi. Musique à fond, sushis quelques soirs et films d'horreurs à foison. Café et soleil, promenade et rires, boissons et délires. Je me sens bien dans ma tête, dans mon corps, dans mon cœur.

Alors ce soir là, quand Maxime m'a appelé pour la première fois depuis des jours, je laisse échapper ma tasse de café sous ses mots.

"- Éva, Bordel! ÉVA !"

Son rire d'excitation m'a fait rire avec lui sans en connaître la cause.

"- Raconte moi !"

Il souffle fortement, s'agitant au téléphone, me laissant dans l'incompréhension quelques secondes mais tellement heureuse de pouvoir entendre sa voix, son rire.

"- Ils m'ont proposés un poste, tout de suite après mes études, je coach une équipe de joueurs amateurs. Ce ne sera pas une équipe de collègiens pour faire mes preuves et monter en grade mais une équipe qui a déjà participée à plusieurs compétitions internationales. Une équipe ! Tu te rends compte Éva ? Je vais commencer les entraînements avec eux, une fois par mois avec leur entraîneur actuel. Et si je fais mes preuves sur le terrain, je deviendrais leur coach pour plusieurs saisons. Je signerais directement un contrat aux États-Unis. Bordel, mon rêve va se réaliser plus vite que prévu."

Alors le choix ne s'offrait plus à moi. Cela ne servait plus rien d'attendre Maxime désormais. Une chose était certaine, la carte est entre mes mains.
Je ne peux m'empêcher d'exploser de joie suite à la nouvelle du blond, tout aussi excitée que lui.

Finissant par parler de plusieurs choses, à rire, à s'aimer simplement sans se le dire, nous en oublions l'essentiel en raccrochant. Quand nous reverrons nous ?

Je ramasse la tasse de café tombée au sol et nettoie ma bêtise. J'étais tellement excitée par sa joie que j'ai laissé tomber ma boisson. Je reste cependant accroupie au sol, l'éponge en main.
Cela veut dire que je dois tout abandonner ici pour une seule personne. J'ai peur. Je suis morte de trouille. Je tremble d'angoisses. Et si... Les questions se chahutant dans ma tête, je finis par vomir de stress. Bravo Éva...

Une fois le sol nettoyé, je m'installe dans le jardin afin de prendre l'air. Tout laisser et juste partir sur un coup de tête a toujours été ce pour quoi j'étais douée. Pourtant, lorsque cela est pour partir vivre à l'étranger simplement par amour, tout devient compliqué. Tout se chamboule. Je ne devrais pas avoir peur, après tout, je suis sincère dans mes sentiments. Alors pourquoi tant d'hésitation ?

Remettant mes idées en place et mon existence même, je finis par céder la place à mon coeur. Je partirais. Je le rejoindrais. Nous avons déjà vécus une semaine ensemble là-bas et cela était magique, parfait.

Décidée, je rassemble des papiers, trace des formes, écrits des phrases, jette les mots sur ces feuilles. Une fois mes doutes et mes attentes misent de côtés, je me rends compte de ma stupidité.

C'est notre histoire, c'est à nous seul de l'écrire.

Mon seul réel rêve dans la vie, c'est d'être heureuse.

Alors, plus que jamais décidée, je relève les yeux vers le ciel et appelle Maxime.

"- Attends-moi."

Une histoire de fessesTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon