L'enfer c'est les autres

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"- Alors ? Comment se passe ta pêche ?

- Je n'ai que des truites. Ou des thons."


Julie rigole. Je l'ai rejointe en terrasse ce samedi après-midi. Elle sirote son mojito, un sourire moqueur aux lèvres. Je bois une gorgée de mon sex on the beach et soupire.


"- Vraiment. Certains sont des amoureux de l'amour et d'autres des accro aux fesses. Ok pour m'envoyer en l'air mais je crois que je ne suis pas branché pour les coups d'un soir. 

- Tu cherches quoi alors ?

- A chaque fois qu'un mec me pose cette question, je bug dessus pendant deux minutes avant de répondre du sexe. Mais j'ai l'impression de passer pour une salope. Par contre quand un mec le dit, je trouve cela plus naturel.

- On a le droit de se faire plaisir autrement qu'en faisant chauffer la carte bleue ! C'est plaisant et gratuit. Ce genre de cliché m'énerve."


Julie se met à regarder les personnes passant près de nous puis soupire.


"- Comment vont Stan et sa copine ?"


La brune lève son regard inquisiteur vers moi, les sourcils légèrement froncés. Je me suis risquée à poser cette question en essayant de paraître naturelle et détachée mais je vois bien à son sourire désolé que c'est raté.


"- C'est un connard qui pue l'amour. Sa copine est sympa et ça me fait chier. En plus elle n'est pas mal."


Julie lève les yeux au ciel et soupire de nouveau.


"- J'aime ta franchise, Julie. Cela me fait me sentir mieux.

- Tu te sens mieux alors que tu t'es faite remplacée en moins de deux jours ?

- Je n'y peux rien et lui non plus. Un coeur ne se contrôle pas.

- Tout de même... 

- Il a été franc et respectueux. Je l'en remercie."


Julie fait une sorte de grimace, me montrant son mécontentement de la situation et je souris. Je n'arrive pas à passer à autre chose mais un jour cela passera. Pas aujourd'hui, peut-être pas demain mais un jour. C'est comme tout. Je m'étire et souris grandement, finissant mon cocktail.


"- Et si on bougeait ?

- Tu veux aller où ?

- Juste comme à notre habitude."


Alors on se lève et nous partons en direction des boutiques. Je craque pour plusieurs pulls et jeans alors que Julie craque pour une robe blanche qu'elle cherche depuis des décennies. On a toutes cette petite robe que l'on rêve de voir dans notre penderie sans jamais la trouver. 

Après avoir fait quelques boutiques de plus, nous retournons à la terrasse du bar pour commander les même boissons. Ce n'est pas de ma faute si j'aime la monotonie des choses et les cocktails biens dosés. 


"- Pas de petits messages depuis ce matin ?

- He bien... Il y a bien ce Faël mais... Non. Ce ne serait pas amusant.

Une histoire de fessesWhere stories live. Discover now