Caprice

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"- ET SOUDAIN SURGIT LE VRAI HÉRO DE TOUS LES TEMPS !"


Je me déhanche sur la piste, chantant fortement les paroles des chansons passantes. Julie et Tony à mes côtés, des cocktails dans les mains, nous dansons et rions. Les lumières colorées éclairent les visages alentours et je crois reconnaître Greg accompagné de Kassandra et Camille. Je ne fais pas plus attention que cela et continue de chanter.


"- QUELQUE CHOSE EN TOI NE TOURNE PAS ROND ! "


J'éclate de rire alors que Tony danse. Il est si nul ! Mais cela me vaut un fou rire me donnant mal au ventre. Il est bientôt cinq heure du matin, la boîte ne vas pas tarder à fermer et nous sommes biens amochés. Je termine mon verre et file en commander un autre avant de ne plus pouvoir. 


"- Un vodka-red bull, merci !"


Le gars hoche la tête et j'attends devant le comptoir, grand sourire sur le visage. Je rigole alors que je tangue légèrement de droite à gauche. Une main vient se poser sur mon épaule et je me retourne en penchant la tête. Je reconnais alors Greg, un petit sourire aux lèvres.


"- T'es toujours saoule quand je te vois !

- Toujours !"


Je le serre dans mes bras et fais la bise aux filles venant nous rejoindre.


"- Vous n'êtes que tous les trois ?

- Tu connais bien les autres ! Les boîtes ce ne sont pas pour eux ! Crie Kass pour que je l'entende.

- Mais Stan et sa copine sont venus ! Elle a bien insisté pour qu'il accepte. Camille lève les yeux au ciel.

- Elle l'a suçait ouais ! Je rigole puis remercie le serveur qui me tend mon verre.

- Cela ne m'étonnerait même pas ! Elle est gentille, sympa, tout ce que tu veux. Mais qu'est-ce qu'elle est chiante ! T'es pas le genre de meuf a piquer une crise parce que ton mec sort sans toi mais elle si ! Elle est tout ton opposé  !"


Je soupire. Si on continue de parler de ce couple, je vais dessaouler en deux secondes. Je bois d'une traite mon verre et en commande un autre sous les regards médusés de mes amis. 


"- Quoi ? Je demande sur un ton brusque malgré moi.

- Tu picoles plus qu'à ton habitude, Éva. Tout va bien ? Demande Greg qui picole généralement plus qu'il ne baise.

- Je m'amuse comme une folle. Je vais bien ! 

- Tu bois pour oublier ton ex ? Demande Camille avec hésitation.

- Les gens, ça fait deux mois que c'est terminé avec Stan. Foutez moi la paix avec ce clochard ! Je vis ma vie, j'ai mon appartement, ma voiture, mon boulot, Maxime..."


Merde. Je m'arrête net. C'était quoi ça ? C'est sorti tout seul. Je n'ai pas Maxime. Il fait parti de ma vie mais en tant que... Que quoi d'ailleurs ? Sommes nous toujours des amis ? Des sex-friends ? Que sommes nous ? J'ai pris la fuite après que nous aillons fait l'amour. Ou baiser. Disons baiser, cela me fait moins... Angoisser ? Stresser ? Quel est donc ce sentiment d'affolement que je ressens ? Comme si j'avais peur mais qu'en même temps l'excitation prenait le dessus. Exactement le même sentiment lorsque vous êtes dans une attraction à sensation forte et que le manège commence lentement à prendre de la hauteur avant de faire tous ces virages. Ce moment d'angoisse mais d'exaltation mélangé. Être avec Maxime, c'est comme être dans des montagnes russes. Je ne sais jamais à quoi m'attendre avec lui. Que ce soit lorsque je reçois un message ou lorsqu'il décide de m'emmener faire un tour. Il est le calme et la tempête.


"- Maxime ? Le mec avec qui tu couches ? Greg paraît surprit.

- Ouais... 

- Alors vous sortez ensemble ? Demande Kassandra dans le même état d'ébahissement.

- Je ne sais pas vraiment."


Je n'ai eu aucun message depuis notre conversation après mon départ précipité. Il m'a clairement dit que je ne suis qu'un pansement et je lui ai fait sous-entendre qu'il était de même pour moi. Nous sommes deux idiots perdus dans un univers rempli d'une émotion que nous nous efforçons de fuir. Je soupire, assise sur mon tabouret, les jambes dans le vide. Je repense à ma dernière phrase, j'ai mis bien une demi-heure pour me remettre de son petit paragraphe et de ses mots. Il m'a touché, de la bonne et de la mauvais façon à la fois. J'ai accepté de continuer cette aventure à ses côtés, tout en sachant que nos destins ne se croisent pas à la fin. Nous ne sommes pas deux héros finissant ensemble à la fin de l'histoire. Nous sommes un écuyer et son preux chevalier, chacun allant un jour rencontrer l'amour pour finir séparé. Nous sommes un bon duo et j'apprécie sa compagnie ainsi que sa personne. Au fond, je sais, je n'ai aucune envie que nos chemins se séparent. Je ne suis pas tombée. Mais j'ai un pied dans le vide.

Le serveur me fait sortir de mes pensées en me tendant mon verre. Je le prends en lui souriant maladroitement puis bois une gorgée. Camille, voyant que je ne souhaite pas discuter plus de Maxime que cela, change alors de sujet.


"- Je n'ai pas vu Julie !

- Elle danse avec Tony. 

- Oh ton frère est là ? Cela fait longtemps que je ne l'ai pas vu ! Greg part directement à sa rencontre.

- On va danser ?" Propose Kassandra.


On la suit sur la piste, rejoignant les zozos facilement reconnaissables par leurs mouvements de tectonique sur une chanson de Patrick Sébastien. Je rigole à en avoir mal au ventre tout en m'approchant d'eux pour les rejoindre dans leur danse. La foule se dissipe et une demi-heure plus tard, la boîte de nuit ferme. Larmes aux yeux, rire aux lèvres, regard vers les étoiles pour éviter de partir en fou rire à nouveau, je sors de cet endroit accompagné de mes amis et de mon frère. 


"- Le lundi devrait être un homme. Annonce Julie, sourire moqueur aux lèvres.

- Pourquoi ? Demande Tony.

- Il vient trop vite."


La brune rigole tout en essayant de marcher droit, ce qu'elle ne réussit pas du tout. Tony s'approche d'elle, passant son bras autour de ses épaules pour la maintenir. Je souris à cette vue mais détourne rapidement le regard. Nous prenons une navette pour rentrer et je m'étale sur mon lit lorsque je suis enfin chez moi. Couchée sur le ventre, je me bats pour enlever mes chaussures sans avoir besoin de mes mains. Je réussis finalement et soupire de joie avant de tomber dans les bras de Morphée, épuisée, alcoolisée et habillée. 



Une histoire de fessesWhere stories live. Discover now