Brave

Chapitre 18.

Maxine avait senti son cœur se mettre à battre plus fort dans sa cage thoracique, ses poings se serrer contre la table, devenant blanc, tandis qu'elle parlait avec colère, sa voix restant la plus stable possible.

- Je n'ai pas dit... Ecoute Max', tu es comme ma petite sœur, je te connais depuis toujours, tout ce que je veux c'est ton bonheur, que tu sois heureuse et j'ai peur que tout cela ne fasse que te rendre malheureuse sur du long terme.
- Je sais que ce n'est pas idéal, souffla Maxine, essayant de se calmer légèrement, tandis que le serveur venait leur déposer ce qu'elles avaient commandées, recevant un petit merci en retour, avant de s'éclipser, sentant très certainement qu'il était de trop, je sais qu'il y a de forte chance que tout cela finisse mal si quelqu'un l'apprend dans les prochains mois, mais je l'aime... Je l'aime tellement que rester éloigner d'elle m'a fait plus de mal que de bien... Je sais que c'est peut-être dramatique de dire cela, mais j'avais l'impression qu'on m'avait enlevé toute raison de vivre, que quelqu'un m'avait enlevé toute envie de faire quoi que ce soit avec ma vie pendant les quelques semaines où nous n'avons pas parlées, tout ce que je voulais faire était d'être avec elle, même si c'était en tant qu'amie... Et c'est ce que nous avons fait pendant plus d'un mois, apprenant à simplement nous connaitre, mais maintenant je suis majeure et je veux plus... Je la veux...
- Max'...
- S'il te plait Lau', n'essaye pas de m'en empêcher, n'essaye pas de nous séparer, je ne veux pas revivre cette situation à nouveau, murmura Maxine, essayant de ne pas se mettre à pleurer, une boule s'étant formée dans sa gorge, lui coupant tout appétit qu'elle aurait pu avoir, à cet instant elle aurait aimé avoir Clémentine à ses côtés pour pouvoir lui prendre la main, pour pouvoir se rassurer.

Elle se sentait toujours plus forte quand la grande brune était avec elle.
Avec Clémentine à ses côtés elle sentait qu'elle pouvait tout faire, même gagner ce foutu triathlon.

- Tu l'aimes vraiment hein ?
- Ouai, ouai je l'aime vraiment.
- Et rien de ce que je pourrais dire ne te fera changer d'avis.
- Absolument rien, acquiesça Maxine, je ne suis pas sûre de beaucoup de choses dans ma vie, mais s'il y a bien quelque chose dont je suis certaine c'est d'avoir envie d'être avec elle.
- Bien, alors tu peux compter sur moi pour vous aider.
- Qu... Quoi ? Vraiment ?
- Toutes les deux, vous pouvez compter sur moi. Même si j'ai encore du mal à comprendre comment ça a pu arriver exactement, vous vous aimez toutes les deux, ça se voit, alors vous pouvez compter sur moi pour vous aider. Si vous avez besoin d'un alibi, je suis là, si vous avez besoin de vous confier à quelqu'un toutes les deux... En sommes, je suis là, je serais votre Partner in crime.

A cet instant Maxine ne put empêcher les larmes qu'elle retenait depuis le début de leur conversation de se mettre à couler sur ses joues.
Elle ne savait toujours pas exactement où elle allait, mais avec Laura et surtout Clémentine à ses côtés, elle savait qu'elle pouvait y arriver.
Elle était vraiment chanceuse de les avoir dans sa vie...

CD/MB

Maxine avait donné rendez-vous à Clémentine sur la plage cette après-midi-là.
C'était leur endroit et il n'y avait personne à au moins deux kilomètres à la ronde, personne n'avait envie d'aller à la plage en plein mois de Décembre, ils n'étaient pas fous.
Il n'y avait bien qu'elle et Maxine pour décider que c'était un bon endroit pour se retrouver, il n'y avait bien qu'elles pour être assez dingue pour cela.

- Bouh..., retentit une voix derrière elle, la faisant sursauter, sa main se posant sur son cœur afin d'essayer de calmer ses battements.
- Tu m'as fait peur ! S'exclama Clémentine, une moue sur les lèvres.
- Désolée, c'était vraiment trop tentant.

Passant ses bras autour de la taille de Clémentine, Maxine l'attira contre elle pour lui faire un câlin, les deux jeunes femmes soupirant de bien être, elles étaient heureuses de se retrouver après tout cette agitation.

- Tout s'est bien passé avec Laura ? Tu n'as pas dit grand-chose par message.
- Parce que je voulais te parler face à face... Je voulais te voir... Mais si tu ne veux pas, je peux partir...

Maxine fit mine de se détacher des bras de Clémentine, mais celle-ci s'empressa de la rattraper, la serrant un peu plus fort contre elle.

- Non, non, non. Tu restes ici, je veux en profiter pendant que je le peux...

Maxine comprenait parfaitement ce que la brune contre elle voulait dire.
Les vacances d'hiver venaient de commencer, pour le moment elles pouvaient toutes les deux profiter du maximum de temps ensemble, mais la nouvelle année et le retour des cours serait là bien assez tôt.
Et ni l'une, ni l'autre ne voulait déjà y être...

- Alors ? Est-ce que j'ai le droit de savoir ?
- Elle accepte d'être notre complice.
- Comment ça ?
- Si nous avons besoin de quelqu'un pour nous couvrir, elle le fera, si nous avons besoin de quelqu'un pour parler de tout ce qui se passe entre nous, nous pourrons lui en parler sans craintes.
- Comment tu as fait ce petit miracle ? Demanda incrédule Clémentine, se séparant doucement de Maxine pour pouvoir la regarder dans les yeux.
- Je lui ai simplement parlé avec mon cœur...

La Professeure se sentit fondre en entendant la petite voix de la petite brune devant elle, remettant l'une de ses mèches de cheveux en place derrière son oreille, avant de l'attirer à nouveau dans ses bras.

- Tu es exceptionnelle Maxine Bauman, ne l'oublie jamais...
- Si j'oublie, tu seras là pour me le rappeler.
- Compte sur moi...

Un léger silence s'installa, seulement brisé par les bourrasques de vent de fin Décembre.
C'est finalement Maxine qui brisa le silence, après plusieurs minutes en sentant Clémentine trembler contre elle.

- Nous ne pouvons pas rester là pour toujours, tu es en train de trembler...
- Je ne veux pas bouger... Je suis bien avec toi dans mes bras.
- Nous pourrions aller chez toi ? Laura nous couvre pour l'après-midi, elle ne doit pas sortir de chez elle et ne doit voir personne, alors j'ai dit à ma Mère que je passais mon après-midi avec elle.
- Et elle était d'accord ?
- Qui ça ? Ma Mère ? Bien sûr que oui. Elle adore Laura, elle pense qu'elle a une très bonne influence sur moi. Si elle savait...

Un léger rire nerveux sortit d'entre les lèvres de Clémentine.
Effectivement, oui, si elle savait...

- Alors je t'ai pour moi toute l'après-midi ?
- Affirmatif !
- J'aime beaucoup cette idée...
- Moi aussi...

Un nouveau frisson traversa Clémentine, faisant bouger une nouvelle fois Maxine.

- Ok. Nous y allons totalement maintenant. Je n'ai pas envie que tu passes tes vacances au lit parce que tu seras malade alors qu'il y a tellement de choses que nous pourrions faire à la place.

Et la jeune femme essaya fortement de ne pas imaginer ce qu'elle et Maxine pourrait faire, mais cela sembla se refléter sur son visage, parce que la petite brune devant elle se mit à rougir.

- Je... Je ne sais pas si je suis déjà prête pour ça...
- Il n'y a absolument... Je suis désolée vraiment... Nous prendrons notre temps, vraiment... Tu n'as pas à sentir une quelconque pression de ma part... Aller à ton rythme me va parfaitement...

Clémentine était maintenant celle qui rougissait, tout en essayant de s'expliquer, ne voulant pas que Maxine pense un seul instant qu'elle était en train de la pousser à faire quelque chose qu'elle ne voulait pas.
Elles n'avaient même pas encore totalement discuté de leur relation, de ce qu'elles étaient exactement...

Bien sûr que le reste était trop tôt !

- Rentrons à la maison. Nous pourrons discuter. Nous avons tellement de choses à nous dire avant d'en arriver à... Ce point-là..., réussit-elle à dire, tout en essayant de ne pas rougir comme une adolescente, ce qu'elle n'était plus depuis des années.
- Ouai, faisons ça, acquiesça doucement Maxine, prenant la main de Clémentine, la laissant la guider jusqu'à la sortie de la plage, direction l'appartement de la Professeure de Sport...