Our battlefield - Tome 1 -

By MlleJustine28

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Elle le sait : la vie est une bataille. Ses décisions sont ses seules armes et elle a choisi de ne plus céder... More

Our battlefield
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Tome 2

Chapitre 10

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By MlleJustine28


Elle n'est pas revenue. J'ai passé toute la fin de la journée dans son lit, seul, espérant la voir repasser la porte. Une jolie Asiatique, dont je ne connais même pas le prénom, m'a apporté un plateau repas avant de filer aussi vite qu'elle est arrivée, mais aucune trace de ma jolie blonde. J'étais si proche d'elle. Je sens encore son souffle chaud s'écraser sur mes lèvres. Je vois encore ses billes bleues me fixer avec curiosité. Puis elle s'est volatilisée. Elle a quitté notre bulle et son esprit est parti loin, très loin. Je l'ai vu replonger dans ses souvenirs avant de s'enfuir en courant.

Pour la énième fois depuis que je suis ici, je me retourne avec beaucoup de précautions afin de ne pas frôler mes hématomes et mon regard se perd sur la fenêtre dont les volets ne sont pas fermés. La lune brille dans le ciel, quelques étoiles scintillent et les feuilles des arbres dansent à chaque souffle de vent. De temps à autre, une voiture passe et les phares illuminent quelques secondes la chambre avant de la replonger dans le noir. Et moi, je suis là, me tournant d'un côté, puis de l'autre, ressassant en boucle chacune de mes conversations avec Harmonie. Tous les signes sont devant moi et pourtant, je n'arrive pas à les assembler. Il y a quelque chose qui cloche chez cette nana mais je ne saisis pas ce que c'est.

Incapable de dormir, je quitte le lit et sors de la pièce. Je m'aventure dans les couloirs sombres de la maison jusqu'à atteindre les escaliers. J'arrive dans la cuisine assez facilement et attrape un verre que je remplis d'eau. Devrais-je retourner chez moi ? Les gars trouveraient étrange que je rentre à cette heure-ci. Ils pensent sûrement que je suis chez une fille, ce qui n'est pas complètement faux, mais pas pour la raison à laquelle ils pensent très certainement.

En repassant devant la porte du salon pour rejoindre les escaliers, de la lumière est projetée contre le mur près de moi. Intrigué, je passe la tête par la porte et suis surpris de découvrir quelqu'un assis dans le canapé, face à un écran diffusant des images, sans son. Je m'avance dans la pièce et me fige en plein milieu lorsque je l'entends chuchoter quelques mots français, en rythme, comme si elle comptait. Je m'approche un peu et parviens à comprendre deux mots :

- Neuf... Dix...

Joe sait compter en français, il trouve que c'est une bonne technique pour impressionner les filles et je ne pensais pas que cela me servirait un jour. Je mets à mon tour à compter, me calant sur son rythme, afin de voir jusqu'où elle va. Elle compte, encore et encore, jusqu'à atteindre le nombre vingt. Une fois arrivée à ce dernier, elle s'arrête, laissant le silence investir à nouveau l'espace. Mais lui aussi, ne dure que quelques secondes. Et elle recommence à compter, un chiffre à la fois, les yeux rivés au plafond. Ses doigts sont repliés, crispés, comme accrochés dans le vide, et ses mains tremblent.

- ... Vingt.

Vingt. Le dernier de sa liste. Celui-ci, je dois le retenir.

Nouveau blanc. Que suis-je censé faire ? Lui signaler ma présence ? Lui proposer mon aide ? Repartir discrètement ?
Chacun de ses muscles se détend, ses doigts s'allongent et elle se redresse pour s'étirer. En attrapant un plaid au sol, elle découvre ma présence et un cri étouffé s'échappe d'entre ses lèvres, puis elle débite une flopée de mots dans sa langue maternelle que je suis incapable de comprendre.

- En anglais, soupiré-je.
- Tu m'as fait une peur bleue ! Qu'est-ce que tu fous dans le salon, figé comme une statue ? On dirait un tueur en série qui observe sa proie, prêt à lui sauter dessus. Grand malade !

La comparaison me fait froid dans le dos. Si elle savait, elle ne tiendra pas ce genre de propos. Si elle savait, elle ne t'aurait même pas aidé, mec.

- Excuse-moi, je... n'osais pas t'interrompre.
- M'interrompre ?

Elle fronce les sourcils et remonte le plaid sur ses jambes. A-t-elle conscience qu'elle était en train de compter ? Suis-je censé le lui dire ? Peut-être évite-t-elle la conversation.

- Tu... comptais.

Elle se fige, cligne plusieurs fois des yeux avant de se tourner vers l'écran de télévision, fuyant complètement mon regard.

- Je comptais les moutons. Tu sais ? Pour dormir.
- Je n'ai jamais vu personne compter des moutons à voix haute, les yeux ouverts. Tu as vraiment de drôles de méthode. Et de toute façon, ça ne fonctionne pas. Ça a été prouvé scientifiquement.
- Je sais, mais ça vaut toujours le coup d'essayer.

Elle hausse les épaules et se concentre sur l'émission de cuisine qui passe à la télévision. Sûrement une rediffusion d'un programme français qu'elle a trouvé sur internet ou qu'elle a ramené de chez elle parce que je n'ai jamais vu ça sur une chaîne anglo-saxonne.

Je contourne le canapé et m'installe à l'opposé d'Harmonie. Puisque nous sommes deux à ne pas dormir, autant rester ensemble. Et voilà une bonne occasion de me rapprocher d'elle, d'en savoir un peu plus. Ne dit-on pas que la nuit, les langues se délient ?

- Tu n'arrives pas à dormir ? me demande-t-elle.
- Je pourrais te poser la même question.
- Tu as trop mal ? esquive-t-elle. Je peux aller te chercher des antalgiques si tu veux.

Je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire face à son inquiétude. Ouais, j'ai mal, mais ce n'est pas la première fois que je prends des coups et aucune fracture, aucune ecchymose ne m'a jamais empêché de trouver le sommeil.

- Je vais bien. C'est toi qui m'empêches de dormir, chérie.
- Navrée de gâcher tes nuits. Qu'est-ce que je peux faire pour t'aider à remédier à ce problème ?

Elle se tourne vers moi, ses lèvres s'étirent en un sourire narquois. Elle connaît déjà la réponse à cette question et elle s'en amuse.

- Tu pourrais faire tout un tas de choses, chuchoté-je.
- La meilleure chose que je puisse faire, c'est te conseiller de voir un psy pour lui parler de tes troubles du sommeil. N'oublie pas de lui parler de moi, il t'aidera à trouver des solutions.
- Je t'ai toi, tu peux très bien jouer ce rôle.
- Tu ne peux pas parler de moi avec moi, tu comprends ? Je ne serais pas assez objective pour t'aider, désolée. Tu vas devoir te débrouiller, je ne peux rien pour toi.

Je m'enfonce dans le canapé, amusé. Finalement, je suis content qu'elle n'ait pas dit oui tout de suite. Si nous avions déjà couché ensemble, je n'aurais jamais pris le temps d'apprendre à la connaître, nous n'aurions jamais réellement fait connaissance et il aurait été dommage que je passe à côté d'elle sans découvrir son sens humour.

Le silence s'étire et je ne comprends toujours pas pourquoi elle fixe cet écran de télé sans daigner mettre le son. Je m'appuie contre l'accoudoir, légèrement tourné vers elle afin de pouvoir l'observer. Vêtue d'un pyjama une pièce dont la capuche est ornée de deux petites oreilles, la folie émane de cette jeune femme. Pourquoi ai-je l'impression qu'elle joue un rôle ? Que cette fille qui ne boit pas d'alcool et refuse les coups d'un soir, ce n'est pas elle ? Elle n'est pas aussi sage qu'elle le laisse penser. J'en suis intimement persuadé.

- Chase ?
- Hum... ?
- Est-ce que je peux te prendre dans mes bras ?

Sa demande me coupe brusquement dans mes pensées et me surprend tellement que je reste silencieux, incapable d'aligner deux mots sans bégayer. Elle veut me faire un... câlin ? Alors qu'elle m'a évité toute la soirée et qu'elle ne me laisse pas l'approcher ? À quand remonte mon dernier câlin ? Et le sien ?

- Laisse tomber, c'était stupide, murmure-t-elle.

Elle remonte davantage la couverture sur son corps et la resserre contre elle, s'accrochant à ce bout de tissu comme à une bouée de sauvetage.
Je secoue la tête, recouvrant mes esprits, et me décale vers elle afin de me rapprocher de son corps. Mon bras frôle le sien, attirant son attention, et je souris.

- Non, ça ne l'est pas. Bien sûr que tu peux. Viens là.

Je croise son regard, reconnaissant, heureux, apaisé. Elle détend ses jambes, jusque-là recroquevillées, et sans hésitation, ses bras entourent mon buste. Je prends une très grande inspiration lorsqu'elle frôle mes coups, mais ne dis rien. Elle serait capable de s'excuser, de s'éloigner et je ne veux pas que cela se produise. Alors je serre les dents et je luis rends son étreinte. Elle niche sa tête dans le creux de mon cou et je pose mon menton sur le haut de sa tête, humant sa douce odeur vanillée. Nos corps se réchauffent l'un contre l'autre, nos respirations s'accordent et, aussi stupide que cela puisse paraître, je me sens bien. Juste bien.

Nous restons là un long moment, plongé dans le silence, tous les deux concentrés sur les images qui défilent devant nous. Des dizaines de questions continuent d'envahir mon esprit et je finis par briser le silence, avide d'obtenir au moins une réponse.

- Tu ne m'as toujours pas dit pourquoi tu ne dormais pas, lui fais-je remarquer.
- Longue histoire.
- Alors tu vas rester là toute la nuit, sans rien faire ?
- En France, quand je ne parvenais pas à trouver le sommeil, je prenais ma voiture et je roulais, la musique à fond, sans but précis. Mais ici, je n'ai pas le permis, ni de voiture alors... Oui, je vais rester là toute la nuit.
- Si tu trouves les clés de la bagnole de Lexie , je peux t'emmener faire un tour, proposé-je.
- Je crois qu'il t'est arrivé assez de choses aujourd'hui. Ce ne serait pas prudent de conduire dans ton état.
- Je te le répète : je vais très bien. J'ai déjà conduit dans des circonstances bien pires que celle-ci. Va chercher les clés, on sort.

Elle se redresse, s'écartant de moi, et durant de longues secondes, elle pèse le pour et le contre. Lorsque je m'apprête à insister, elle quitte le divan et attrape son téléphone, me devançant.

- Prends ta veste, il fait froid dehors.

Elle m'offre un sourire que je connais par cœur et que j'adore voir sur le visage d'une fille. Ce sourire rempli d'adrénaline, d'impatience et d'excitation. Je n'aurais probablement pas pu lui faire meilleure proposition et j'en suis ravi.

Aussitôt dit, aussitôt fait. En un rien de temps, j'ai récupéré ma veste à l'étage, remis mes chaussures et ma jolie blonde attend déjà dans le hall, vêtue d'un gros gilet et d'une paire de baskets. Ses cheveux toujours tressés me narguent lorsqu'elle me tourne le dos. Est-ce qu'elle les détache de temps à autre ? Elle doit être encore plus sexy quand ils retombent dans son dos...

- On y va ?
- Tu sors habillée comme ça ?
- Évidemment.

Elle remonte sa capuche sur sa tête. Deux petites oreilles se dressent devant moi et elle secoue la tête, fière de son pyjama. Elle agite ensuite le trousseau de clés devant mon visage, le sourire aux lèvres. Je les attrape, amusé par son impatience. Nous quittons la maison aussi discrètement que possible et montons dans la voiture de Lexie. Si elle ne dormait pas profondément, elle l'aurait entendu démarrer, c'est certain. Lex aime sa caisse autant que j'aime coucher avec des filles. Elle ne laisserait jamais personne la conduire, surtout pas moi !

- Lexie va nous tuer.
- Elle n'en saura rien, assuré-je.

Après quelques minutes de trajet, je quitte New Paltz et roule sans me préoccuper des panneaux. Harmonie a raison, rouler sans but, c'est l'une des meilleures sensations au monde.

- Tu ne voulais pas mettre de la musique ? la questionné-je, intrigué par son silence.
- Si, mais je crains que nous n'ayons pas les mêmes goûts.
- On s'en fout. Fais-toi plaisir.

Je lui accorde un clin d'œil et elle s'empresse de connecter son téléphone à l'autoradio. Spirits de The Strumbellas éclate à plein volume dans les hauts-parleurs et un sourire satisfait se dessine sur les lèvres de ma passagère. Encore un classique dont elle connaît les paroles sur le bout des doigts.

Nous roulons durant plusieurs heures, les chansons défilent, les paysages aussi. Elle ouvre sa vitre à plusieurs reprises, le vent s'engouffre dans la voiture et les quelques mèches qui se sont échappées de sa tresse virevoltent. Et puis, sur un coup de tête, elle se détache, baisse complètement la vitre et s'installe sur le bord de la portière, la moitié de son corps à l'extérieur. Elle chante à tue-tête, que dis-je ? Elle hurle Survivor du groupe Destiny's Child, follement heureuse, à travers les rues. Les lumières défilent à toute vitesse et je ne peux m'empêcher de ralentir, inquiet à l'idée qu'elle chute.

- Rappelle-moi de ne plus jamais te proposer ce genre de sortie, râlé-je, tandis qu'elle se réinstalle correctement et se rattache. Tu es complètement folle.

Nous traversons les villes, les buildings plus hauts les uns que les autres se dressent devant nous et Harmonie s'émerveille devant chacun des paysages que nous croisons. J'aime son enthousiasme et ses petits cris d'émerveillement, j'aime sa voix, j'aime l'entendre chanter. Pourquoi refuse-t-elle de passer le cap ? Je meurs d'envie d'en découvrir plus, de croiser son regard sous la couette, de déposer une myriade de baisers sur chaque parcelle de son corps.

- Tu avais déjà fait ce genre de sortie nocturne ? demande-t-elle en baissant le son de sa musique.
- Jamais et je sens que nous allons le regretter demain.
- Toi peut-être, moi, j'ai l'habitude.
- Tu n'en es pas à ta première nuit blanche, n'est-ce pas ?
- Pas vraiment. Je suis même loin d'en être à la première.
- Qu'est-ce qui t'empêches de dormir ?
- Un tas de trucs.

Sa réponse reste évasive, comme toujours. J'ai l'impression de passer de plus en plus de temps avec elle, que nos conversations sont de plus en plus longues et s'étoffent davantage à chaque fois, mais elles ne mènent jamais à des réponses concrètes.

- Tu sais, je connais un autre très bon moyen de faire passer le temps pendant les nuits blanches.
- Je n'en doute pas, mais si je me souviens bien, je t'ai déjà dit que je ne coucherai pas avec toi, Mister coureur de jupons.
- Tu craqueras.
- Impossible.

Je me tourne vers elle, le regard rempli de défi et elle hausse un sourcil, me défiant à son tour. Elle ne résistera pas éternellement. Je gagnerai parce que je ne perds jamais.

- Je crois qu'il est temps de rentrer.

Elle hoche la tête et je fais demi-tour. Sur le trajet du retour, seuls ses grands classiques brisent le silence. Elle passe quelques chansons françaises que je ne connais pas et dont je ne comprends pas la moindre parole. Voilà un autre point à ajouter à ma liste : apprendre quelques mots de français. Il est évident que cela se révélera utile dans le futur.

De retour chez elle, nous nous empressons de remettre les clés là où nous les avons trouvées et nous nous retrouvons dans sa chambre, éclairés par la lumière de sa lampe de chevet. Je m'assois au bord de son lit et lorsqu'elle passe près de moi, je l'attrape par le poignet et la tire vers moi. Surprise, elle laisse échapper une petit « oh », mais ne s'écarte pas pour autant. Je me relève, la dépassant d'une tête et plonge mon regard dans le sien.

- Merci pour cette nuit, souffle-t-elle.
- On remet ça quand tu veux.

J'approche ma main de son visage, caresse sa joue du bout des doigts. Mon envie d'elle est bien plus forte que l'envie de respecter son choix, de me tenir éloigné d'elle. Je frôle ses lèvres des miennes, savourant ce léger contact. Et si j'esquissais le moindre geste, elles entreraient en collision, mais je ne le fais pas, attendant vainement qu'elle agisse la première. J'ai besoin de son accord et, à ma plus grande déception, je ne l'obtiens pas. Elle secoue la tête et s'écarte doucement. Ses yeux azur plongent dans les miens, remplis d'excuses et de désespoir, mais surtout d'envie et de souvenirs.

- Je ne peux pas faire ça. Bonne nuit, Chase.
- Attends ! Tu ne vas pas dormir dans le canapé. Dors avec moi, dans le lit. Je ne tenterai rien, je te le promets.

Son regard dévie et se perd sur les draps que j'ai défait tout à l'heure. Elle les observe longuement, comme s'il allait lui donner la réponse à ses questions. Je sens qu'elle a envie de dire oui, alors pourquoi ne le fait-elle pas ? Pourquoi rendre si compliquées des choses qui pourraient être si simples ? Je hais ce genre de situation. Je déteste me prendre la tête. Pourquoi hésiter ? Cette décision n'impactera pas le reste de sa vie ! Moi, je prends la vie comme elle vient. Je ne dis jamais non lorsque j'ai envie de faire quelque chose. Je ne veux rien regretter, je veux vivre pleinement. D'habitude, les gens que je côtoie, et plus particulièrement les filles, ressentent la même chose. D'habitude, c'est physique, pas verbal. D'habitude, on agit avant de réfléchir.

- Ça non plus, je ne peux pas, soupire-t-elle.
- Mais t'en as envie.
- Peut-être bien.
- Alors accepte.
- N'insiste pas, s'il te plait. Ne rends pas la situation plus compliquée qu'elle ne l'est déjà.
- Mais c'est toi qui rends tout compliqué ! Donne-moi une bonne raison parce que j'ai du mal à te suivre.

Elle m'adresse un regard noir et pose son index sur ses lèvres. Ha ouais, manquerait plus que je réveille les trois autres commères. Si elles nous voyaient ici, tous les deux, je suis sûre qu'elles en feraient un film à l'eau de rose. Un truc à vomir, très probablement.

- Explique-moi, répété-je moins fort.
- Il faut juste que tu comprennes que parfois, il y a des choses que les gens ne sont plus capables de faire. C'est comme ça, on y peut rien, et comme un enfant qui apprend à marcher, il faut du temps avant de réapprendre à faire quelque chose.
- Tu n'es plus capable de dormir dans un lit ? Tu plaisantes ?
- Laisse tomber, Chase. Sache que je n'ai pas quitté la France dans le but de réapprendre quoi que ce soit, mais dans le but d'apprendre à vivre sans. Ne gâche pas mes plans, s'il te plaît.

C'est sur ces mots, qui me laissent sans voix, qu'elle quitte la chambre en emportant son ordinateur. Qu'est-ce que je suis censé faire ? Laisser tomber ? Insister ? Je ne comprends pas un traite mot de ce qu'elle vient de me raconter. Qu'elles sont ces « choses » qu'elle ne sait plus faire ? Est-ce que je peux l'aider ? Elle n'a pas l'air d'avoir envie de régler ses problèmes, alors pourquoi j'espère encore qu'elle se glisse un jour sous ma couette ? Elle étudie la psychologie, elle sait probablement mieux que moi gérer ce genre de situation et surtout sa vie. Mais j'ai terriblement envie de passer quelques nuits en sa compagnie et savoir qu'elle en a envie, elle aussi, mais qu'elle ne se laisse pas aller, me rend complètement fou. Je dois trouver ses points faibles. Je dois l'inciter à renouer avec toutes ces « choses » qu'elle faisait autrefois. Je dois la faire tomber pour pouvoir l'aider à se relever. Et je compte bien arriver à mes fins.

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Hello !  👋🏻
Comment allez-vous ? 😁

Chase et Harmonie se rapprochent et... s'éloignent.
Qu'avez-vous pensé de cette petite virée nocturne ? De nombreux indices sur le passé d'Harmonie se sont glissés dans ce chapitre, vous les avez-vu ? Vous parvenez à les assembler ? Chase, lui, semble complètement perdu !

Hâte de connaître vos théories sur le passé d'Harmonie !

Bonne vacances à ceux qui ont la chance d'être en vacances, bon courage aux autres pour la nouvelle semaine qui arrivent ! 💪🏻
À très vite !

Instagram : Mllejustine28_

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