Our battlefield - Tome 1 -

By MlleJustine28

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Elle le sait : la vie est une bataille. Ses décisions sont ses seules armes et elle a choisi de ne plus céder... More

Our battlefield
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Tome 2

Chapitre 8

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By MlleJustine28

Ce que je déteste par-dessus tout, c'est de recevoir un texto de Tom lorsque je suis occupé, que je sois au beau milieu d'un cours ou avec une fille. Je n'aime pas être interrompu et ce mec a toujours le don d'envoyer ses putains de messages au mauvais moment.

Je quitte l'université bien plus tôt que je ne le devrais et décide de traverser le parc afin de gagner du temps. Je suis venu à pied ce matin, je n'ai plus qu'à aller récupérer ma voiture afin de rejoindre celui qui a décidé de gâcher ma journée. À moins que je prenne ma moto afin d'aller plus vite, mais ai-je envie de me dépêcher pour lui ? Non.

Je relève la tête de mon téléphone et mon regard tombe presque aussitôt sur une chevelure blonde, tressée. Je m'arrête au milieu du chemin et l'observe quelques secondes avant de reprendre ma route, dérivant cette fois vers la gauche pour la rejoindre. Je sais que ce n'est pas une bonne idée, que je ferais mieux de retrouver Tom rapidement, mais entre lui et Harmonie, je n'ai aucune once d'hésitation. Je veux cette nana. Elle est ma priorité pour le moment.

J'avance vers la jeune femme assise dans l'herbe, au milieu des arbres. Elle est là, entourée de livres et munie d'un bloc note. Sa tresse épouse la courbe de son épaule et retombe sur sa poitrine. Elle ne fait rien de plus qu'étudier et pourtant, cette action, aussi simple soit-elle, m'incite à l'approcher davantage. Elle est belle dans sa simplicité et c'est ce qui m'attire.
Je m'arrête à quelques centimètres du livre dont elle tourne les pages, dans l'unique but d'attirer son attention. Elle relève la tête, nos regards se croisent et délicatement, elle retire l'un de ses écouteurs. Comment fait-elle pour étudier et écouter de la musique en même temps ? Un sourire fend ses lèvres. Un adorable sourire qui me rend déjà complètement fou. Ne lui saute pas dessus, Chase. Tu vas l'effrayer !

- Salut, souffle-t-elle.
- Salut. Je peux m'asseoir avec toi ?
- Tu peux. Ce parc ne m'appartient pas encore.

J'enjambe ses bouquins et m'installe à ses côtés. Je m'appuie contre l'arbre derrière moi et, durant de longues minutes, je me contente de la contempler. Elle remet son écouteur et se penche à nouveau sur son travail, oscillant entre prise de notes et lecture. Elle est probablement la seule étudiante de cette université à prendre des notes sur un cahier. Tout le monde ici se sert d'un ordinateur. Est-ce qu'elle écrit tout à la main, même en cours ? Ce doit être un véritable enfer ! J'ai cessé d'utiliser cette technique il y a bien longtemps, m'évitant probablement une tendinite.

Quelques mèches s'échappent de sa tresse et s'amusent à me narguer lorsque le vent se lève un peu. Il me faut user de tout mon self-control pour ne pas la toucher, pour lui laisser son espace, mais je suis incapable de résister. Je finis par attraper sa natte entre mes doigts et je tire sur les mèches qui ont quitté sa coiffure. À mon plus grand bonheur, elle ne réagit presque pas et me laisse faire.

- Je ne savais pas que tu étais du genre à t'asseoir dans un parc. Ça ne fait pas partie des infos croustillantes que j'ai eu sur toi, reprend-elle d'une voix douce.

Elle retire une nouvelle fois son écouteur et se tourne vers moi, signe qu'elle est ouverte à la discussion, et ce qui m'incite à relâcher ses cheveux. Ses lèvres s'étirent en un nouveau sourire et mon imagination s'emballe. Ce que j'aimerais l'embrasser, goûter ses lèvres si rose, les voir gonfler après l'assaut de ma bouche sur la sienne et...

- Mes yeux sont un peu plus haut, Chase.

Elle claque des doigts devant mon visage et je secoue la tête, pris en flagrant délit. Est-ce que si je m'approche davantage, elle me laissera faire ? J'aimerais essayer, mais j'ai l'impression que ce ne sera pas aussi simple que cela et je n'ai aucune envie de ruiner toutes mes chances. Il faut parfois savoir se montrer un peu patient et je crois que c'est ce que je vais devoir faire aujourd'hui.

- Je me fiche des ragots, Harmonie. Et tu devrais en faire autant. Qu'est-ce que tu écoutes ?

Elle me tend son écouteur sans hésiter et le bruit des feuilles qui bougent au gré du vent est remplacé par la voix de John Lennon, identifiable entre mille. Je la perçois à peine puisque la musique touche à sa fin. J'attends alors la suivante et c'est avec beaucoup de surprise que je découvre qu'elle écoute Imagine en boucle depuis tout à l'heure. Les lèvres d'Harmonie bougent en rythme sur chacune des paroles, sans pourtant laisser échapper le moindre son. Elle connaît cette chanson sur le bout des doigts et je ne saurais pas dire pourquoi, mais je suis étonné.

- Bon choix. C'est un classique.
- Les classiques sont les meilleurs, affirme-t-elle.
- Sûrement. Je ne suis pas vraiment calé en musique, avoué-je.
- Tu devrais. C'est une bonne technique de drague, tu sais ?

- Je n'ai pas besoin de technique de drague, ma belle. Je me débrouille déjà très bien.

- Je n'en doute pas, Chase.

Je lui rends son écouteur, mais elle ne le remet pas. Ravi qu'elle ne ferme toujours pas les portes à la conversation, je me penche par-dessus l'un de ses livres et en lis les gros titres. Le proverbe dit vrai « personne n'est parfait ». Ma jolie blonde est absolument sublime, dommage qu'elle ait choisi de telles études. Les psychologues, ce n'est vraiment pas ce que je préfère. J'espère qu'une fois dans mon lit, elle ne passera pas son temps à m'analyser parce que cela pourrait me couper toute envie. Ou je trouverai un moyen de la faire taire.

- Tu ne m'as pas dit d'où tu venais la dernière fois, lui fais-je remarquer.
- Et tu n'as pas fait de recherches sur moi pour le savoir ? Surprenant, sourit-elle.
- Je ne vois pas ce qu'il y a de surprenant. Je ne piste pas les filles de l'université, qu'est-ce que tu crois ? Je ne suis pas un psychopathe.
- C'est vrai que ça ferait beaucoup de monde à épier si tu collectais des informations sur toutes tes conquêtes.
- Jalouse ?
- Tu n'imagines pas à quel point ! réplique-t-elle avec ironie.

Pas une seule fois son regard n'a rencontré le mien durant cette discussion, ce que je trouve étrange de sa part. Elle qui, d'habitude, n'a pas peur de me défier et de me faire passer des messages avec ses yeux, se met soudainement à m'éviter. Est-elle en train de m'échapper ?
Je me penche vers elle et ferme son livre d'un coup sec, attirant son attention. Cette fois-ci, elle tire sur le second fil de ses écouteurs et les range dans son sac.

- Tu pars ? demandé-je, inquiet d'avoir tout fait foirer.
- Non, je t'écoute. Pose tes questions.

Elle se tourne complètement vers moi et plonge son regard dans le mien. Je n'aurai probablement pas de seconde chance pour la questionner alors... c'est maintenant ou jamais.

- Tu viens d'où ?
- De France.

De France. Voilà d'où vient le si joli accent qui casse son anglais presque parfait. Je n'ai jamais eu la chance de me rapprocher d'une Française, ce qui explique que je n'ai pas su reconnaître sa nationalité. 

- Qu'est-ce que tu es venue faire ici ?
- Poursuivre mes études pour travailler en Amérique. Tu viens d'où, toi ?

Elle a tout quitté en espérant décrocher son diplôme et pouvoir bosser ici. Je ne connais pas beaucoup de personnes capables d'une telle chose. Partir vivre loin de sa famille n'est pas une chose facile à faire et je suis bien placé pour le savoir. C'est douloureux, et même lorsqu'on est content de partir, ça nous revient toujours en pleine figure, la nuit, quand la solitude nous envahit.

- D'Australie. Tu parles français ? Ça doit être terriblement sexy, soufflé-je, un sourire charmeur aux lèvres.

Mon changement de sujet ne passe pas inaperçu, mais elle ne le relève pas et se contente de secouer la tête, amusée par la stupidité de ma question.

- Oui, je parle français.
- Tu m'apprendras ?
- Aux dernières nouvelles, tu voulais juste passer du bon temps avec moi.
- On peut faire les deux.
- Je ne savais pas que tu étais du genre bavard au lit, grimace-t-elle. Mauvais point pour toi, Chase.

Elle attrape ses affaires et, en moins de temps qu'il n'en faut, elle est debout, son sac sur le dos. Merde. Elle ne peut pas partir après une telle discussion. J'ai perdu des points et elle se casse ?
Elle remet ses écouteurs en place et se tourne une nouvelle fois vers moi, tandis que je me lève pour lui faire face.

- Au fait, Lexie m'a dit que tu étais passé samedi.
- Euh... ouais.
- Comment tu as eu notre adresse ?

Je passe nerveusement la main sur ma nuque. Je ne m'attendais pas à une telle question, ni à devoir lui avouer avoir déjà eu l'occasion de partager le lit de son amie. Mais autant être honnête.

- Disons que je connais plutôt bien Lexie, me contenté-je de dire.

Elle hoche la tête, nullement surprise par mon aveu et je ne sais pas si c'est une bonne chose. Après tout, elle connaît ma réputation, pourquoi le serait-elle ?

- Et tu... voulais me voir ?
- Je voulais qu'on aille boire un verre ensemble.

Elle semble complètement déboussolée par ma réponse et je profite de sa stupéfaction pour me rapprocher d'elle. Pendant qu'elle réfléchit à ce que je viens de dire, j'attrape sa tresse désordonnée et en retire l'élastique afin de la refaire correctement. Elle me laisse faire sans broncher et je savoure ce contact, aussi infime, soit-il. Je ressens le putain de besoin de me rapprocher d'elle à chaque fois que je la vois et ce sentiment devient insupportable. Finira-t-elle par craquer ? Parce que moi, je ne pourrais pas tenir longtemps. Si elle ne tombe pas dans mes filets, je vais devoir faire une croix sur elle et je ne suis pas sûr de réussir à le faire tant je la désire.
Lorsque je relâche la natte à présent parfaite, elle s'écarte de moi et m'offre un sourire narquois.

- J'apprécie l'attention, mais je déteste prendre un verre avec les gens. Tu t'y prends vraiment mal en drague finalement. Tu devrais t'intéresser à la musique, ça te réussirait peut-être plus. À la prochaine, Chase.

Elle remonte la lanière de son sac sur son épaule et quitte le parc après m'avoir tourné le dos. Nous sommes en train de jouer à un petit jeu que je trouve plaisant bien que je commence à craindre de le perdre. J'aime le début de relation que nous entretenons. Ses taquineries m'amusent beaucoup mais j'ai du mal à la cerner. Est-elle seulement en train de jouer avec moi ? Ou est-elle vraiment réceptive à mes avances ? Elle a dit que c'était une mauvaise chose que je sois bavard au lit. Est-ce qu'elle commence à envisager de me rejoindre sous les draps ? Ou est-ce qu'elle se fout de moi ?

Je sais que le seul moyen d'avoir des réponses à mes questions, c'est de continuer à me rapprocher d'elle. Je veux percer le mystère de cette fille. Je la veux, d'une manière ou d'une autre. J'ai besoin de sentir son corps contre le mien. Il faut que je la fasse céder et pour cela, je dois détruire les murs qu'elle a érigés autour d'elle.

*******

J'ai chassé la jolie blonde de mes pensées afin de me concentrer. Ici, je ne peux pas me permettre de laisser mon esprit vagabonder. Je dois rester vigilant pour ne pas laisser Tom et ses bouledogues prendre le dessus. Je dois être prêt à répliquer à n'importe quel moment.
Je connais le chemin, je connais les règles et pourtant, les deux chiens qui m'escortent chaque fois que l'on me demande de venir continuent de me suivre. Ils sont misérables. N'ont-ils donc rien d'autres à foutre de leur journée ?

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent et je pénètre dans le bureau de Tom. Je n'ai pas le droit à l'accueil habituel. Pas de « fiston », ni de « je suis content de te voir ». Quelque chose cloche. Je m'attendais à venir pour récupérer un nouveau dossier, mais je crois que je ne suis pas là pour ça.
Comme toujours, je ne prends pas la peine d'attendre les directives de mon « boss » et m'installe dans un de ses fauteuils. À peine assis, Tom balance une série de papiers sur le bureau. Il s'appuie contre le dossier de son fauteuil et son regard se plante dans le mien. Premier contact visuel depuis que je suis entré. Je n'ai plus le contrôle sur la situation. Je ne sais pas pourquoi il m'a fait venir, ni ce qu'il se passe. Je crains que l'entrevue ne se déroule pas comme je l'avais imaginé.

- Tu m'expliques ?

Ce ton froid, je le connais très bien. Il ne présage rien de bon et souvent, c'est qu'il y a un dysfonctionnement dans la manière dont il gère ses affaires, un problème qui le concerne et le touche de près.
Intrigué, j'attrape les journaux et en lis les gros titres. Chacun d'entre eux évoque le jeune homme décédé dans le magasin de la station-service d'Austin et relate l'altercation entre mon ancien collègue et l'inconnu qu'il avait volé. Je lis quelques lignes en diagonale, mais ne trouve mon prénom nulle part. Austin semble avoir compris ce que je lui ai dit en partant et c'est tant mieux pour lui.
Je repose les documents et m'affale dans le siège, serein.

- Que je t'explique quoi ?
- Je savais que tu allais tenter de jouer au plus malin, mais je crois que tu as oublié certaines choses, Chase. Je suis au courant de tout et je ne te laisserai pas foutre en l'air ce que j'ai entrepris. Tu es sous contrat, tu es censé le respecter et cela implique donc de ne pas faire de vague. Je sais que tu étais là-bas.

Évidemment ! J'aurais dû me douter qu'il allait se mêler de cette affaire. Il surveille tout. Comment ai-je pu croire que j'allais m'en tirer aussi facilement ?

- C'est bon, y'a rien, ok ? J'ai réglé le problème, mon nom n'est sorti nulle part, pourquoi tu me fais chier ? répliqué-je, sur la défensive.

Il ouvre son tiroir et en sort un nouveau lot de journaux qu'il jette aussitôt devant moi. Je le fixe, ne comprenant toujours pas le problème. Qu'est-ce qu'il me veut ?

- Voilà pourquoi ton nom n'est pas sorti dans les journaux.

Je me redresse et attrape le premier article de la pile. Sur la page trône le portrait de mon ami ainsi que celui de l'inconnu. La ligne juste au-dessus indique : « les corps ont été retrouvés non loin de la station-service il y a quelques jours. »
Un déclic se produit lorsque je comprends ce qu'a fait Tom et je me lève d'un bon, faisant basculer le fauteuil derrière moi.

- Tu les as tués ?!
- Je me suis occupé de les faire taire pour qu'ils ne te nuisent pas. Tu devrais me remercier. De toute façon, Austin a toujours été un problème pour moi. J'attendais le bon moment pour m'en débarrasser.
- Te remercier ? Tu ne les as pas tués pour moi mais pour sauver ton cul ! T'as pas le droit de te mêler de mes affaires, Tom. Ce n'est pas ce qui est stipulé dans ton contrat à la con.
- Personne ne se met en travers de ma route, Chase. Je ne me mêle pas de tes affaires si elles n'empiètent pas sur notre accord. Si ton entourage devient un problème, je l'élimine. Et je t'éliminerai aussi si tu continues sur cette voie, fiston.

Je frappe du poing sur le bureau et en quelques enjambées, je le contourne. La colère boue dans mes veines. Je pourrais le tuer à mains nues tant il me répugne. Je l'attrape par le col de sa chemise parfaitement repassée, la froissant au passage, et pointe un doigt accusateur dans sa direction.

- Tu te crois invincible ? Je vais te réduire en bouillie, Tom ! J'en ai rien à foutre de tes menaces !

Ses deux pitbulls se précipitent vers nous pour voler au secours de leur maître. Obnubilé par ma haine, je n'ai pas le temps de réagir et de contrer leur attaque. Je me retrouve violemment plaqué sur le sol, ma tête heurte le marbre et je suis sonné, écrasé par le poids des deux chiens de garde sur mon corps qui m'empêche de riposter.

- N'oublie pas que tu es constamment surveillé. Contente-toi de suivre tes études, de te ramener quand je t'appelle et cesse de faire le malin. Tu ne gagneras jamais, Chase. Pas contre moi. Sortez-le d'ici, ordonne-t-il.

Les deux molosses n'ont aucun mal à me relever et encore sonné par le choc que j'ai reçu à la tête, je suis aussi manipulable qu'un pantin. Je fusille du regard mon boss tandis qu'on me traîne vers la sortie.

- Je vais te détruire, promets-je.

Je suis tiré hors du bureau et, lors d'un court instant d'inattention, je m'échappe de la prise des deux hommes. Mon poing cogne contre la joue du premier avec une telle force qu'un craquement résonne dans le couloir. Je m'empresse de dégainer mon arme, mais le second garde de Tom me désarme trop vite et me frappe à la tempe avec la crosse de son revolver. Ce deuxième choc m'affaiblit considérablement. Ma vision devient floue, je tangue et me rattrape à la console en bois derrière moi. Je tente vainement de reprendre mes esprits mais mon adversaire est rapide et les quelques coups qu'il m'assigne ensuite terminent de m'achever. Des milliers de petits points noirs me brouillent la vue, je trébuche et m'écroule sur le carrelage froid avant de perdre connaissance.

*******

Un mal de crâne insupportable accompagne mon réveil. J'entends mon prénom une fois, puis deux et il fait écho dans ma tête un milliard de fois. C'est terriblement désagréable. Je porte ma main à ma tempe, ouvre doucement les yeux et suis ébloui par la lumière aveuglante du soleil. Des cheveux blonds dansent devant moi, des yeux bleus me scrutent, inquiets. Est-ce que je suis au Paradis ? Impossible. Je n'y ai pas ma place.

- Chase ? C'est Harmonie, tu m'entends ?

Je me redresse lentement et laisse échapper un grognement. Une douleur lancinante me fait grincer des dents et je dois faire un effort considérable pour me reconnecter avec la réalité. Qu'est-ce que je fais au beau milieu de la rue ? Pourquoi Harmonie est-elle là ?
Tom. Les journaux. Je rassemble les pièces et reconstitue le puzzle. Ces sales chiens m'ont laissé inconscient sur un trottoir. La prochaine fois que je les croise, je vais leur faire passer l'envie de recommencer !

- Chase ? Tu m'entends ? Lexie, appelle les pompiers.

Je secoue la tête et regrette immédiatement mon geste. La douleur redouble d'intensité mais je parviens à attraper la main d'Harmonie et je plante mon regard dans le sien.

- Surtout pas, articulé-je avec difficulté.

Ses sourcils si bien dessinés se froncent et quelques plis lui barrent le front. Si c'est à ça que ressemble le Paradis, c'est absolument parfait. Mon petit ange, accroupi auprès de moi, inquiet. Que demander de plus ?

- Il a l'air complètement dans les vapes cet imbécile. Ramenons-le à la maison, on ne peut pas le laisser là, suggère une seconde voix.

Je quitte des yeux Harmonie et me tourne vers sa colocataire, Lexie. Nos regards se croisent et elle lève les yeux au ciel, l'air de dire « toujours à se fourrer dans les pires situations, celui-là ». Et elle n'a pas tort.

- Allez, on le relève.

Elles me prennent chacune par un bras et m'aident à me remettre sur mes pieds. Je vacille une nouvelle fois, ma tête tourne et il me faut fixer un point au loin pour recouvrer mes esprits. Elles me traînent dans le silence jusqu'à leur véhicule et je me laisse tomber sur le siège arrière. Je suis surpris qu'Harmonie se glisse à mes côtés et m'incite à m'allonger. Malgré la douleur que je ressens, j'ai conscience que cette opportunité ne se reproduira pas une nouvelle fois dans les jours à venir alors je laisse tomber la ceinture et pose ma tête sur ses cuisses. Je ferme les yeux avec pour dernière image, son regard nerveux qui me réconforte. Je compte suffisamment pour elle pour qu'elle soit inquiète. C'est bon signe.
Du bout des doigts, elle dégage mes cheveux collés par le sang et durant tout le début du trajet, je profite de la douceur de ses gestes, de ses doigts jouant avec mes mèches rebelles, de sa proximité. Si je dois prendre des coups pour obtenir ce genre de traitement de faveur, je suis prêt à recommencer des centaines de fois.

************************************************************************
Hello !  👋🏻

J'espère que vous allez bien ! 😁

Nos deux protagonistes commencent à faire connaissance mais les problèmes s'enchainent pour Chase. Comment va-t-il expliquer son état à Harmonie ? Va-t-elle voir clair dans son jeu ? Vont-ils se rapprocher ? Ou s'éloigner ?

J'ai déjà commencé à écrire le prochain chapitre. Normalement, il sera en ligne la semaine prochaine ! 😉

Bon week-end ! 😘
A très vite.

Instagram : Mllejustine28_

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