Avery Holmes
Deux semaines plus tard.
Souffrance
Souffrance et douleur. Voilà tout ce que je ressentais. Mon corps me faisait souffrir et il était couvert de bleus et de marques. Je ressentais de la pitié pour moi-même. C’était bien pire qu’avant, lorsque je vivais avec lui, parce que maintenant, il voulait me montrer que je ne pourrais plus jamais être avec quelqu’un d’autre.
C’était une punition, comme il disait, et j’étais enfermé dans une chambre d’hôtel. Oui, cette première journée fut ma dernière dans mon ancienne demeure. Mais ici c’était chaud et humide, j’étouffais et je voulais sortir.
« S’il vous plaît! Laissez-moi sortir! » Croassai-je, ma gorge brulante. J’étais posté juste derrière la porte pour que je puisse saisir ma chance si elle ouvrait. J’étais épuisé, mais ne voulais pas dormir. Si la porte ouvrait, je ne devais pas manquer ma chance.
Je soupirai, me levai et me trainai à la fenêtre. Je l’ouvris un peu pour avoir un peu d’air et respirer. J’avais arraché la moustiquaire, quelques jours plus tôt pour sortir, mais je n’avais aucune chance de survivre à la chute. Par contre, si quelque chose devait arriver, je n’hésiterai pas à sauter.
Mon moral tomba encore plus bas et je me jetai sur le minuscule lit qui me supportait à peine. Il n’y avait qu’une mince couverture sur le lit et un oreiller dur et ornée d’une tache verte plutôt louche que je n’osais pas toucher. J’avais abandonné l’oreiller dès le premier jour, inquiète que ce soit de la morve ou du vomi.
« Laissez-moi sortir!! » Hurlai-je, m’irritant encore plus la gorge. Je commençai à pleurer, ramenant la couverture sous mon menton. Elle était trop petite pour moi et mes pieds dépassaient. J’avais tant besoin d’eau…
C’est alors qu’on frappa lourdement à la porte. J’arrêtai de pleurer, surprise et attendant la suite.
« Ta gueule! » Cria Jake. « Certaines personnes ici essaient de profiter de leur dimanche après-midi. Ne m’oblige pas à entrer! » Ces derniers mots me terrifièrent. Je ne devais pas le provoquer, alors je la fermai. Argumenter avec Jake n’était jamais une bonne idée.
« Je t’en prie, j’ai besoin de manger…et boire. S’il te plaît, Jake. » Croassai-je doucement.
Soudainement, la porte s’ouvrit et se referma d’un coup. Je couinai lorsque je quelque chose heurta ma tête, me faisant souffrir encore plus. Je regardai l’objet tomber sur le sol et m’évanoui presque en voyant la bouteille d’eau.
Je me jetai sur le sol et l’ouvrit rapidement pour boire. J’avais tant besoin d’eau que j’aurais pu boire durant des heures. Je pensai alors, arrivé à la moitié de la bouteille, que je devrais peut-être en garder pour plus tard parce que qui sait? Jake ne sera peut-être plus aussi gentil.
Je remis le bouchon sur la bouteille et la posai devant moi. Je me sentais mieux, mais l’eau était très tentante. Je n’avais bu que quelques fois ces deux dernières semaines, mais heureusement j’avais au moins un petit repas par jours.
Je murmurai des insultes à Jake et me couchai sur le sol. Je savais qu’il ne m’entendait pas, mais cela me faisait du bien. Je le détestais et si j’avais une arme, je n’hésiterai pas à lui faire sauter la cervelle.
« Je me demande si Niall a trouvé le papier de toilette. » Me dis-je à voix haute. « Peut-être se trouvera-t-il quelqu’un d’autre. Peut-être ne sont-ils plus à l’hôtel, alors où sont-ils? »
« Qu’Est-ce que tu racontes? » Me cria Jake. Je mordis ma lèvre et resta silencieuse, espérant qu’il n’ait pas entendu et décide d’ouvrir la porte. Je pourrai alors tenter de m’enfuir. Après dix minutes d’attente, j’abandonnai l’idée.
Je devais trouver une solution. Je savais que je devais sortir d’ici avant de devenir folle. J’étais déjà en train de le devenir.
Malgré mon corps douloureux, je me levai pour inspecter la pièce. J’étais enfermé ici que depuis quelques jours, nous avions voyagé beaucoup, et je m’étais levé qu’hier. Les premiers jours, je ne pouvais penser qu’à la douleur et je n’avais pas la force de me lever. Je n’avais donc pas vraiment regardé la chambre.
« Aller…Il doit bien y avoir quelque chose. » Dis-je, ma tête m’élançait. J’avais besoin de plus d’eau.
Je regardai dans l’armoire et tout ce que je trouvai fut d’autres misérables couvertures et des numéros de téléphones locaux. Je grognai et regardai dans l’autre porte, mais ne trouvai que des taies d’oreillers.
Ensuite, les tiroirs. Celui du dessus ne contenait qu’un morceau de gomme à mâcher. Les autres ne contenaient rien. Il ne me restait que le dernier. Lorsque je vis le téléphone, je m’évanoui presque.
Je regardai autour, nerveuse, et attrapai le téléphone. Je marchai jusqu’au coin le plus reculé de la pièce avec un sourire diabolique au visage et appuyai sur une touche au hasard. Il bipa et je m’empressai de baisser le volume. J’étais euphorique. Il fonctionnait.
Je n’hésitai pas à composer le 911.
« Bonjour, opérateur du 911, dévoilez votre position. » Me dit une voix d’homme à l’autre bout du fil. Mon cœur s’arrêta de fonctionner sous l’effet de la joie.
« Mon nom est Avery Holmes. » Chuchotai-je. « J’ai été enlevé par mon ex petit ami…Je vous en prie, aidez-moi. » Je commençai à pleurer, si heureuse de parler avec des secours.
« Restez en ligne et respirez, madame. On localise votre appel et la police devrait arriver bientôt. » Me promit l’homme. Je continuai de pleurer, incapable de prononcer un mot, je ne ressentais même plus la douleur.
« Les autorités devraient arriver d’un moment…» Il fut interrompu par la porte qui s’ouvrit et qui alla violement frapper le mur. Je criai et raccrocha avant de cacher le téléphone sous le tapis et de glisser celui-ci sous le lit.
« À qui parlais-tu?! » Hurla Jake, les mains sur les hanches.
« Moi-moi-même. » Bégaillai-je, le regardant avec des yeux coupables. « Je suis désolé Jake…Je…»
« Qu’est-ce que c’est que ça? » Jake devint livide alors qu’il tirait le téléphone de sous le lit. Il l’avait immédiatement repéré, et je savais que j’allais avoir des ennuis. « Tu as appelé quelqu’un, je le savais! » Il m’attrapa le bras et me remis sur mes pieds. Il me tira ensuite jusque dans le salon.
« On s’en va! » Cria Jake. Marcus et Kate furent rapidement près de nous et on quitta la chambre d’hôtel. Je ne pouvais rien faire, Jake me tenait fermement le bras et le moindre mouvement me faisait mal.
« S’il te plaît, je n’ai appelé personne! » Mentis-je.
« Tu as toujours été une piètre menteuse. » Grogna Jake. Je trébuchai accidentellement, mais Jake me releva rudement, la main toujours vissée à mon bras. J’entendis alors des sirènes et je regardais Jake qui avait une lueur de peur dans le regard.
Il me projeta alors violement contre le mur. Ma tête heurta le béton avec force et je sentis un liquide chaud couler sur mon crâne. Je savais que je saignais.
« On doit la tuer maintenant. » dit Jake. « Marcus, passe-moi le revolver. » Il tendit la main dans sa direction, mais Marcus semblait sur le point de vomir.
« Ça ne faisait pas partie du contrat. » Protesta Marcus, la bouche pâteuse.
« Ouais, eh bien les plans ont changés. Passe-moi le revolver! » Cria-t-il. Je vis des gens sortir de leur chambre et se mettre à pleurer. Était-ce vraiment la fin pour moi? Moi qui croyais être délivré.
« Suis-moi. » Décida enfin Marcus qui commença à courir dans le couloir. Jake me lança un regard mauvais et me tira derrière lui comme si j’étais une poupée de chiffon.
La suite fut plutôt floue. On courait dans un couloir vide, puis je sentis l’humidité de l’extérieur. Je devinai que nous étions derrière l’hôtel parce que je vis une benne à ordure et presqu’aucune voiture.
Je fus projeté dans une voiture qui démarra aussitôt. Je recommençai à pleurer, priant pour que quelqu’un m’aperçoive. Je ne ressentais plus rien, le découragement avait envahis tout le reste.
Avec le vent qui frappait mon visage, je fermai les yeux et m’enfonçai dans l’oubli.
Niall Horan
« Niall! » J’entendis une voix m’appeler. Harry entra dans le salon, le choc envahissait son visage. J’étais assis sur le divan, mon téléphone dans une main, attendant désespérément des nouvelles.
« Qu’est-ce qui se passe mec? » Dis-je me figeant. « Est-ce qu’Aimee s’est fait mal? »
« Ils ont trouvé Avery » Lâcha Harry. Je me tournai d’un coup vers Harry et mon cœur s’arrêta. Je me levai, la bouche sèche. Il avait trouvé ma copine? Après deux semaines de torture, c’était enfin terminé?
« Où est-elle? Comment va-t-elle? Est-ce que cette ordure l’a touché? » Dis-je d’un coup, je m’approchai d’Harry. Celui-ci sourit, mais il semblait quand même triste. « Je t’en prie, dis-moi qu’elle est vivante. Je dois savoir si elle va bien. » Croassai-je, sentant une boule se former dans ma gorge.
« Elle est vivante. La police l’a aperçu à la fenêtre d’un hôtel Marriott dans l’état de New-York…Il l’on presque eu. Niall, Jake a réussi à s’enfuir. » Harry baissa la tête. « Mais ce sont de bonnes nouvelles. Ils les pourchassent au moment où je te parle, c’est presque terminé. »
« Je dois prendre un avion pour New-York. » Décidai-je, déterminé. « Je dois l’aider! »
Harry soupira, frottant ses tempes. De tous, c’était celui qui devait le plus me comprendre, considérant ce qu’il avait traversé avec Darcy. Mais à voir son expression, je sus que je n’étais pas près de prendre un avion.
« Te même au centre de tout ça ne va que compliquer les choses. » M’expliqua-t-il. « Crois-moi, je l’ai fait, et Paul s’est fait tuer. »
« Harry, tu sais que ce n’était pas…»
« Non, Niall. Je sais de quoi je parle. » Protesta mon ami avant de fermer les yeux et de secouer la tête. « Écoute-moi. La police s’en occupe. Cela fait deux semaines, alors tu peux tenir le coup encore un peu, ok? Cela va bientôt se terminer. »
« Elle a besoin de moi…» Soufflai-je, mes yeux devinrent humides.
« Oui » Il approuva. « Je te crois, mais elle a encore plus besoin de la police. Ils ont les effectifs nécessaires et les armes pour attraper ces malades. Ce qui n’est pas ton cas. »
Je soupirai en signe de défaite et me couchai sur le divan. Je devrais être content, mais je ne pourrai pas être tranquille tant qu’Avery sera avec lui. »
« Nous devrions le dire à Aimee. Elle a besoin de bonnes nouvelles. » Dis-je en mordant ma lèvre. Je me levai, remontai mes jeans et marchai vers la chambre d’Ollie. Elle aimait aller là parce qu’il y avait un lit superposé et elle croyait que c’était la chose la plus cool du monde.
« Hey, Aims? » Appelai-je en entrant. Je la trouvai sur le lit du haut en train de construire un fort. Elle ne portait que ses sous-vêtements du vendredi et un énorme sourire.
« Est-ce que tu aimes mon château? » Elle agita les bras en direction de l’amas de couverture et d’oreillers. Je vis Timmy la tortue qui trônait sur l’un d’eux.
« Très beau. » Dis-je admiratif. Je souris. « J’ai de bonnes nouvelles. Tu veux savoir ce que s’est? »
Le sourire d’Aimee s’agrandit et elle hocha la tête. Je rigolai et montai la rejoindre, faisant attention de ne pas détruire son œuvre parce que je savais qu’elle me crierait dessus. Pour une enfant de trois ans, elle était plutôt autoritaire.
« Timmy, on a besoin d’intimité. » dit-elle à la peluche avant de la jeter sur le sol. Je ne savais même pas qu’elle connaissait ce mot. Je ria de nouveau. Aimee savait comment me remonter le moral.
« Ils ont trouvé maman! » Je souris en la prenant dans mes bras. « Ils l’ont trouvé, mais ne l’on pas encore attrapé. Mais c’est quand même une excellente nouvelle. Tu sais pourquoi? Parce que nous allons la revoir très bientôt. »
« Yeah!! » Aimee applaudit. « Elle va revenir? » J’acquiesçai, espérant que c’était vrai. Je ne voulais pas lui donner de faux espoirs
Je redescendis pour la laisser jouer, peu importe le jeu auquel elle jouait.
« Papa, attend! » Elle descendit du lit le plus rapidement possible. Cela m’inquiéta.
« Ralenti Aimee, je ne veux pas que tu te fasses…»
Je vis alors le pied d’Aimee glisser de la marche. Je couru vers elle le plus vite possible, tout semblait au ralenti. Malheureusement, le sol l’attrapa avant moi. J’entendis un «bang» et elle commença à pleurer.
« Harry!! » Criai-je, paniqué. Je couru vers Aimee qui se tenait le bras. Je la pris et déplaça la main qui tenait son bras. Il n’y avait pas de blessure apparente, mais j’avais vraiment entendu un craquement.
« Qu’est-ce qui se passe?...Aimee ça va? » Demanda Harry, ses yeux s’agrandirent lorsqu’il vit ma fille. Des larmes coulaient sur mes joues. Comment j’avais pu être si stupide et laisser ceci se produire.
« Je crois qu’il est cassé »