Retour vers le passé : Croqué...

By Ansa2217

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Anna la princesse d'Arendelle, fait un mystérieux rêve et se réveille juste avant que ses parents ne partent... More

Chapitre 1 : Rétrospection :
Chapitre 2 : Réveillée :
Chapitre 3 : Discussions :
Chapitre 4 : Retrouvailles et Marivaudage :
Chapitre 5 : Le jeu de l'amour et du hasard :
Chapitre 6 : Huis-Clos :
Chapitre 7 : Le fils prodige :
Chapitre 8 : En quête des Northuldra (partie 1) :
Chapitre 9 : En quête des Northuldra (partie 2) :
Chapitre 10 : Révélations :
Chapitre 11 : La pièce secrète :
Chapitre 12 : Le retour du roi :
Chapitre 13 : Nos mains :
Chapitre 14 : Pour moi (presque) rien ne change :
Chapitre 16 : Le bel âge :
Chapitre 17 : Les interdits :
Chapitre 18 : Coup de « grâce » :
Chapitre 19 : Les malheureux :
Chapitre 20 : 28 avril 1841 :
Chapitre 21 : Le plan des Picéaerd :
Chapitre 22 : Donnez-moi la passion :
Chapitre 23 : La vie continue :
Chapitre 24 : Chez le roi Karl :
Chapitre dernier : Le passé reste au fond des cœurs :
Chapitre bonus 1 : Ta main :
Chapitre bonus 2 : La vengeance :

Chapitre 15 : Les caprices d'Anna :

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By Ansa2217

Je restai plusieurs minutes, prostrée dans l'angoisse. Je n'aurais donc jamais mon instant de répit ?! La couleur ambre de la bague semblait me narguer, luisant avec le reflet de la nuit. Pourquoi le destin s'acharnait-il comme ça ?! Il m'était impossible de dormir à présent. M'approchant donc du balcon où il n'y avait pas de fenêtre pour le moment, je respirai l'air frais pour ne pas me laisser envahir par la panique. Oui...Surtout il fallait rester zen...D'autant plus que Kristoff sera au château plus souvent maintenant. Ça sera donc plus facile pour flirter avec lui.

Je sursautai soudain tandis qu'on toqua à nouveau à la porte.

-Anna je peux entrer ? Demanda Elsa derrière le battant.

Retournant rapidement dans mon lit, je planquai la boite avec la bague avant de finir par répondre :

-Euh...Oui...Oui tu peux.

Ma chère reine des neiges pénétra bientôt dans la pièce. Ses beaux cheveux blonds polaires venaient d'être peignés, descendants impeccablement en ondulation jusqu'à la moitié de son dos.

-Que me vaut cet honneur ? Plaisantai-je.

-Motif principal : Bavarder un peu avec ma petite sœur chérie sans qu'on ait personne pour nous interrompre, rit-elle.

Je souris alors qu'Elsa me tint fermement la main tout en me lançant un regard attendrissant toutefois marqué par un profond chagrin. J'attendis qu'elle parle mais elle prit son temps tout en meurtrissant ses lèvres. Je sus dès lors que ça n'allait pas être une simple conversation. Après une éternité, elle murmura :

-Anna... J'ai beaucoup réfléchi aux propos que tu as tenu l'autre fois quand tu étais en colère...Ils étaient tout à fait justifiés... Comme tu l'as souligné, il y a eu pas mal de bouleversements ces derniers temps... Je m'étais à nouveau éloignée de toi, assez égoïstement je dois le dire... Mais sache...Que tu as toujours une très grande place dans mon cœur...Je te promets qu'à présent, je serai plus proche de toi...Je vais me racheter et endosser véritablement mon rôle de grande sœur.

J'assimilai ces paroles bénies par une béatitude infinie, tentant du mieux que je pouvais de cacher mon angoisse quant à sa place auprès de mon futur mari et moi auprès d'Hans. Lui offrant un câlin pour sceller ce nouveau pacte sororal, je remarquais qu'elle n'avait pas terminé de dire tout ce qu'elle avait sur le cœur. Elle se mit d'ailleurs à rougir quelques secondes plus tard en observant le mur. Puis elle se racla la gorge et demanda d'une voix gênée :

-Alors...Comme ça tu as deviné pour moi et Kristoff concernant le barrage ?

Je m'enflammai tout de suite en l'imaginant l'embrasser langoureusement et répondis très vite :

-Oui, oui...Mais ne le prends pas mal...Je ne veux pas vraiment de détails !

Comme si elle ne m'avait pas entendu, Elsa dit alors :

-Oh ?! Moi qui pensais que tu raffolais de ce genre d'histoires pourtant ! Tu m'étonneras toujours Anna ! Bon, dans ce cas, tout ce que je peux te dire, c'est que Mamie Anna a été très indulgente ! Notamment grâce à Ylva qui l'a un peu ménagée...Tu sais...C'est elle qui a poussé Yélana à apporter de l'aide aux Arendelliens ! Et la cheffe a accepté !

-Je vois, merci pour tes explications, dis-je à la hâte car je souhaitais réellement dormir.

Non contente, ma chère reine des neiges afficha bientôt une mine boudeuse et ajouta :

-Ah oui...Tu ne me juges vraiment pas non plus...Je suis assez étonnée et ravie que vous soyez toutes compatissantes avec moi !

-Enfin Elsa ! Pourquoi le ferai-je ? Tu es ma soeur ! Lui rappelai-je en me radoucissant.

Et puis...La seule chose sur laquelle je pourrais potentiellement te juger c'est le fait que tu tournes autour de l'homme qui m'est destiné. Et si tu avais franchi la fameuse étape avec lui, ajoutai-je pour moi-même. De plus en plus les joues en feu, elle finit par reprendre :

-Eh bien...C'est que ce genre de choses ne se fait pas pour une princesse normalement, ou du moins c'est très déplacé malgré nos lectures extravagantes... Et encore plus avec un roturier...

Ah parfait ! C'est elle qui me tendait la perche pour que je la réprimande sur le choix de son amant. Allez Anna ! C'est le moment de lui dire qu'il faut qu'elle trouve un homme meilleur ! Me convainquis-je ardument.

-Oh mais tu sais...L'amour ça n'a pas de rang ! Lâchai-je alors.

Ravie, Elsa m'enlaça avec force alors que je me glaçais d'horreur... Pourquoi avais-je sorti ça ?! Pourquoi fallait-il toujours que je fasse tout de travers à la fin !? Loin de se douter quelle tempête intérieure était en train de me ronger, ma chère reine des neiges dit encore :

-Merci pour ta compréhension petite soeur, dit-elle, tout ça c'est grâce à toi !

-Fais attention Elsa ! Tu radotes ! Me moquai-je gentiment pour ne pas lui montrer à quel point cela m'atteignait réellement.

Elle gloussa immédiatement et me questionna une nouvelle fois :

-Est-ce que je peux tout de même t'avouer quelque chose ?

Pas certaine d'en avoir vraiment envie, je fus encore plus nerveuse en voyant son visage pâlir légèrement de stress.

-Euh...Rien de grave, j'espère ? Insistai-je.

-Oh non ! Non bien au contraire ! Renchérit-elle, c'est juste que je ne sais pas comment le tourner... Mais...Voilà...Comme Père et Mère sont consentants à notre histoire d'amour avec Kristoff, enfin surtout Mère ! Et que tes fiançailles avec Hans vont être annoncées le jour de ton anniversaire.

Visiblement tu es toujours la dernière au courant Anna, maugréai-je intérieurement.

-Nous nous sommes dits...Enfin Papa et Maman sont d'accord...Enfin...Il se pourrait qu'ils y aient d'autres fiançailles de prévu ce jour-là ! Bafouilla-t-elle joyeuse.

Elle est sérieuse là ?! Je faillis m'étrangler avec ma salive, soudain prise de colère. Le masque d'assurance tomba et je la scrutai alors avec férocité. Le remarquant tout de suite, elle balbutia bientôt avec confusion :

-Oh mince...Pardon Anna...Je...Je savais que ça te gênerait.

Evidemment que ça me gêne ! espèce de traîtresse ! Explosai-je amèrement. Comprenant que mon silence était inquiétant, elle insista encore d'une voix posée :

-Il n'y a pas de problème Anna ! On change la date si ça te dérange ! Ne t'en fais pas ! Je ne voulais pas te mettre dans cet état ! Ne pleure pas, s'il te plaît.

Trop tard. Les larmes jaillirent dans mes yeux alors que je n'arrivais plus à les contrôler. Je hoquetais alors avec violence tandis qu'elle tenta de me prendre dans ses bras. Je ne voulais pas de son câlin ! De son ton mielleux ! Elle m'avait trahie ! Inconsciemment bien sûr puisque j'avais été assez bête pour ne pas lui révéler ce que représentait Kristoff à mes yeux. Mamie avait dit que je ne devais pas me faire de mal...Eh bien c'était raté pour moi...

-Anna réponds-moi ! C'est parce que tu as peur de me perdre ?! Ne t'inquiète pas, ça ne sera pas le cas ! Nous habiterons au château même après le mariage. Je serai toujours près de toi !

Mais je t'ai déjà perdu, pensai-je en pleurant de plus belle... Je ne pouvais toutefois pas lui dire cela...Aussi je décidais de jouer la carte de l'idiotie et murmurai bientôt entre deux reniflements :

-C'est... C'est l'émotion Elsa...Ma grande sœur qui se marie...C'est pas rien...Et c'était pas gagné...Mais...Oui...Oui... Bien sûr que tu pourras faire ton annonce le jour de mes fiançailles...

Rassurée, elle retrouva immédiatement le peu de couleur qu'elle possédait et demanda tout de même :

-Sûre ?

-Sûre, répétai-je.

La joie rayonna à nouveau sur son visage tandis qu'elle m'embrassa la joue. Ayant obtenue mon consentement, je ne lui étais donc plus utile puisqu'elle conclut :

-Dans ce cas je te souhaite une bonne nuit. Merci petite sœur.

Elle me laissa ainsi dans l'incompréhension la plus totale. Ma décision était prise ! Quitte à ne rien lâcher... Fini la gentille princesse Anna ! Il fallait que je redouble de charmes et vite !

Malgré l'anxiété, je ne mis pas longtemps à m'endormir. Le lendemain nos parents nous convièrent à une réunion qui pour une fois se déroula dans la bonne humeur. Alignés et debout sur l'estrade, nous attendîmes dans un engouement qui faisait plaisir à voir. Père finit par arriver face à nous en portant un coffret duquel il enleva des décorations.

-Voici une médaille pour chacun de vous ! Déclara-t-il tout heureux, vous avez su agir tous les quatre comme de grands souverains durant ces pénibles jours et le royaume ne peut que vous en féliciter !

Kay commença par l'étiqueter sur la poitrine d'Elsa avant de se charger de Kristoff, Hans et moi.

-Parfait ! Venez dans la salle des portraits à présent ! Renchérit-il.

Intrigués, nous le suivîmes sans attendre alors qu'il nous mena à Maman et notre peintre officiel qui pour une fois n'avait pas préparé tout son matériel à l'avance.

-Ah vous voilà mes enfants ! Clama-t-elle, je voulais figer cet instant avec vous maintenant que nous sommes tous réunis ! C'est aussi l'occasion d'ajouter les deux derniers membres de cette famille à notre grande lignée !

-Personnellement je trouve que c'est trop tôt mais je ne peux rien refuser à ma reine ! Reprit Papa d'une voix éraillée tout en fusillant Kristoff du regard.

-Agnarr...Rappelle-toi d'où je viens et pense à l'économie du royaume ! Déblatéra-t-elle aussitôt comme un refrain.

Il lui fit tout de suite signe de se taire alors que je rejoignais un peu sa pensée. Pas pour le fait que mon beau montagnard soit dessus...Mais bien par crainte d'avoir des fourmis dans tous les membres à rester des heures dans une position désagréable sans avoir le loisir de bouger...J'avais toujours détesté ça... Aussi je finis par demander :

-Je ne veux pas paraître grossière mais ne vaudrait-il pas mieux s'occuper de restaurer Arendelle avant de penser à nos frivolités personnelles ?!

Un moyen d'échappatoire s'il vous plaît...N'importe quoi...Je reçus immédiatement un regard sévère de Maman alors que Père me regarda avec un grand sourire.

-Notre Furie Rousse a raison, concéda-t-il.

-Néanmoins plus vite on entreprend l'exercice, plus vite on passe à autre chose ! Clama notre mère qui ne voulait rien laisser passer.

Puis elle se tourna vers le peintre qui avait changé de tenue et l'interrogea :

-Combien de temps allons-nous poser déjà ?

-Une heure Majesté, répondit-il, vous allez devoir rester figés une heure seulement.

Mes aïeux ?! Que s'était-il passé pour avoir un tel miracle ?!

-Fantastique ! S'écria Père en se pinçant la moustache.

-Je vous laisse prendre place au fond de la salle vos Altesses, dit alors l'expert.

-En face de la grande boite noire ? Précisa Elsa.

-Oui Princesse, c'est cette boîte qui va forger votre image.

Alors que j'inspectai l'objet, une bribe de mon rêve me revint en mémoire. Mattias et Halima se trouvant au milieu d'Arendelle et observant un portrait d'eux-mêmes.

« Comment appelle-t-on ce procédé magique ? La photographie ! » Nous allions donc procéder à cette expérience moderne.

D'instinct, je me mis à côté de Kristoff, mais je déviais bientôt entre Hans et Elsa. Père et Mère se mirent derrière nous et nous contemplâmes bien l'objectif marqué par la devanture d'une lunette ronde incrustée dans la boite.

-Essayez de bouger le moins possible, prévint bientôt l'ancien peintre, avec un peu de chance ça va prendre moins d'une heure.

Devant nos têtes curieuses, il nous expliqua tout de suite le processus. La lentille installée dans la boîte nous projetait à l'intérieur à l'envers permettant au photographe de nous rapprocher ou nous éloigner de l'objectif. Il tenait un manche dans sa main terminé par un bouton qui prendrait la photo quand nous aurions assez de luminosité.

-Encore deux petites minutes d'attention ! S'exclama-t-il. Princesse Anna veuillez cesser de gigoter et regarder le mur à l'opposé de vous, s'il vous plaît ! Oh ! Et pourriez-vous aussi donnez la main au prince Hans et à la princesse Elsa ?!

Rabrouée par mes parents qui me forcèrent à stopper mon mouvement du pieds, je m'exécutai aussitôt tout en essayant de me concentrer sur mes chakras comme Mamie Anna me l'avait appris. L'ancien peintre observa alors ma sœur et reprit :

-Très bien ! Et vous princesse Elsa pourriez faire de même avec...

Il observa mon beau débiteur de glace, tout gêné, d'une manière étonnée si bien que Papa précisa soudain exaspéré :

-...Lord Kristoff !

Ma chère reine des neiges n'attendit pas son approbation et entrelaça bientôt ses doigts dans ceux de mon futur mari tandis que j'essayai de ne pas crier.

-Parfait ! Parfait ! Tout le monde est prêt ? Reprit enfin le photographe.

Les « oui » fusèrent tandis qu'il fit le décompte :

-Allez on ne bouge plus ! Trois... Deux... Un !

Un flash très puissant nous aveugla enfin. Puis il déclara tout heureux :

-C'est fini ! Merci de votre coopération !

Mon Père alla alors le voir pour définir le retour des photographies et ils partirent tous deux de la salle pour discuter plus à leur aise.

-Bien. Il est temps pour nous de retourner à nos préoccupations ! S'écria Maman. Kristoff, tu vas effectuer ta tournée avec Elsa, rappelez-vous ! Aujourd'hui ce n'est que dans l'enceinte du royaume puis vous retournerez progressivement dans les villages alentours. Quant à vous deux, ajouta-t-elle à l'adresse d'Hans et moi, vous avez rendez-vous avec le professeur de danse.

-Quoi ?! Tout de suite ? Grognai-je.

-Tout de suite, insista-t-elle face à mon peu d'engouement.

Je soufflai légèrement alors qu'elle éclata de rire et murmura :

-Il faudrait que Mamie voit tes réactions quand je te demande d'exécuter tes devoirs royaux...Elle me lancerait quelques phrases venues du passé...

-Faut dire que je préfèrerais effectuer le chamanisme avec elle en ce moment même, maugréai-je.

Elle pouffa à nouveau avant que son visage ne s'élargisse de nostalgie.

-Vous aurez tout le temps de le pratiquer ! En réalité, le chamanisme ne devrait s'apprendre qu'avec sa propre grand-mère...J'adorais quand Mamie Helga me donnait les cours jusqu'à ce qu'elle...Enfin...C'est si loin tout ça...Tu as failli m'avoir ma Furie Rousse mais il est temps de t'entraîner avec Hans pour votre ouverture de bal de ton anniversaire qui rappelons-le est dans trois semaines. Même si tu t'es améliorée tu as encore beaucoup de progrès à faire ! Clama-t-elle.

Frustrée une fois de plus de ne pas en connaître plus sur mon passé, nous nous exécutâmes à contrecœur. La dernière chose que je pus discerner avant de quitter la pièce fut le sourire satisfait de ma sœur envers Kristoff qui me rendit folle de jalousie. Redoubler d'efforts Anna ! Rappelle-toi ! Pensai-je avec force alors que nous arrivâmes enfin dans la salle de bal.

Maman s'installa sur le côté pour nous laisser de l'espace tandis que le professeur de danse s'écria :

-Je suis heureux de vous revoir princesse Anna ! Cela fait si longtemps que nous ne nous sommes pas vus ! Il va falloir retravailler certains points !

Habitant dans le village d'Harmon, il avait échappé à la noyade de la chute du barrage...

-Vous allez voir ! Vous et le prince Hans allez être merveilleux le jour J ! Renchérit-t-il.

Je n'en avais que faire, étant toujours préoccupée par ma chère reine des neiges qui devait être en ce moment même dans les bras de mon futur mari...

-Anna l'est déjà ! S'exclama alors mon faux frère en m'agrippant rapidement la main.

Surprise par le geste, je rougis jusqu'aux oreilles.

-Euh...Oui bien sûr votre Altesse... Je...Je voulais dire qu'il va vous falloir resplendir encore plus que tout ce que votre magnificence fait déjà ! Rectifia-t-il, confus, bien ! Mettez-vous en place que je vois ce qui a été conservé.

Alors que mon faux frère et moi nous installâmes au centre de la pièce, le professeur de danse fit signe aux musiciens qui entamèrent bientôt la valse numéro 2 de Dimitri Chostakovitch. La douce mélodie arriva tout de suite à nos oreilles et nous commençâmes à tourner plutôt timidement. La dernière fois que le jeune Westergaard et moi avions été aussi proches, c'était lors du bal masqué. Là où tous les ennuis avaient commencé. Je fus surprise de voir que je n'avais rien perdu de tout ce que le maître de danse m'avait appris. Pour autant je n'aimais pas être observée par Maman et encore moins par le professeur qui me jugeait. Ne pouvant faire autrement, mes yeux plongèrent alors dans ceux d'Hans qui pétillaient de bonheur.

-Moi aussi je ne suis pas très à l'aise, me confia-t-il à l'oreille.

Le contact de sa bouche contre mon lobe me fit avoir des frissons et sa remarque m'arracha tout de même un sourire qui me détendit. Nous tournâmes le plus simplement possible le reste de la valse. Quand la musique s'arrêta, Maman s'approcha et nous applaudit.

-Vous avez été magnifiques mes enfants ! S'exclama-t-elle.

Puis elle se tourna vers le professeur et ajouta :

-N'est-ce pas qu'ils ont été merveilleux ?! On est quand même loin des débuts de la princesse Anna et encore moins de ceux du roi Agnarr et moi-même !

Amusé, il ne la contredit pas mais on comprenait bien que nous n'avions pas atteint la perfection à ses yeux puisqu'il finit par préciser :

-Très juste reine Iduna ! Néanmoins, chorégraphions un peu tout cela ! Tout d'abord, vos majestés allez arriver par des côtés opposés puis vous princesse Anna vous allez tendre la main pour qu'Hans vous la baise.

Mes joues se chauffèrent immédiatement et je confrontai Maman pour qu'elle donne son aval...Ce qu'elle accepta à ma plus grande horreur. Le maître continua alors :

-Ensuite vous allez tourner comme vous l'avez fait mais avec un peu plus de grâce et de joie de vivre. N'hésitez pas à vous lancer des regards tendres, vous Hans, rapprochez au maximum la taille d'Anna de la vôtre, prenez-là contre vous, vous Anna ne crispez pas votre main sur l'épaule du prince, elle arrive à se tenir toute seule. Enfin, vous pouvez terminer en vous serrant l'un contre l'autre avec passion. C'est bien une ouverture de danse pour vos fiançailles si je ne me trompe pas ?! Alors il faut que cette scène transpire d'amour et de sensualité. C'est compris?!

Il a été briffé par Ylva ou quoi ?! Pensai-je amèrement. Je n'eus pas le temps de lui poser la question. Nous nous contentâmes d'hocher la tête et recommençâmes l'exercice sous son œil attentif. La valse me parut si loin cette fois-ci. Je contrôlai ma respiration, mais j'étais prise dans l'ambiance féerique. Les yeux verts d'Hans semblaient plus beaux, plus luisants. Ils explosaient d'amour sincère pour moi. Ma main frôlait son vêtement d'épaule alors que je pouvais sentir son souffle atteindre mon visage à cause de l'exercice dans lequel nous étions plongés. Mes pommettes étaient chaudes et saillantes. Les mêmes mouvements me rendaient étourdies si bien que je ne savais plus pour qui j'avais des sentiments. Dieu que j'aimais Kristoff. Mais en cet instant, je dansais enfin au bras d'un prince, un très beau prince. Non Anna ! Ne tombe pas dans le piège ! Il est peut-être gentil mais ce sera un scélérat plus tard ! Me grondai-je.

Pourtant l'idée ne réussit pas à me refroidir tandis que je lui rendis son sourire. Je n'avais aucunement envie que la chanson s'arrête même si les musiciens commencèrent doucement à ralentir les notes. Pris dans son élan, Hans appliqua alors le rapprochement de taille et je rougis à nouveau en sentant les plis de ma robe se confondre avec les tissus de son pantalon. Nous nous arrêtâmes en riant, troublés, et le jeune Westergaard m'embrassa la joue.

-Bravo ! S'écria le professeur de danse, là c'était parfait !

Se tournant ensuite vers Maman, il ajouta :

-Qu'en pense notre vénérable reine ?!

Nous regardâmes dans sa direction et je sursautais en voyant ses yeux s'embuer.

-Excusez-moi, je suis très émue, se justifia-t-elle, comprenez...J'ai vu la princesse Anna grandir...Alors songer qu'elle va bientôt se marier et être Mère à son tour... Ça me perturbe.

Ni une ni deux, ses paroles me retournèrent l'estomac. Pendant un instant je ne désirai plus grandir. Je voulais rester auprès d'elle et me réfugiai dans ses bras plaquée contre le châle comme je le faisais lorsque j'étais petite.

-Mais...oui...Pour répondre à votre question ! Ils étaient fabuleux, reprit-elle, dignement.

-Juste un dernier pinaillage qui rendrait l'instant inoubliable, c'est si vous vous donniez un baiser sur la bouche pour conclure cette valse ! S'exclama-t-il encore.

-Nous verrons cela, renchérit Maman avant que j'eus le temps de riposter, il faut que cela se fasse naturellement et si Hans et Anna ne le veulent pas, il ne faut pas les brusquer !

Sa réflexion me soulagea et le professeur de danse fut obligé d'approuver.

-Bien. Si vous n'avez plus besoin de mes services pour aujourd'hui, je me sauve ! Bonne journée à vous, conclut-il.

Il nous offrit un baise-main et sa révérence habituelle avant de s'éclipser.

-Jeunes gens, vous pouvez disposer pour le reste de votre journée ! Ajouta alors mère en se dépêchant elle-même de prendre congé rapidement.

Enfin libres, nous en profitâmes pour rester dans la grande salle et parler plus tranquillement :

-Alors ? As-tu du nouveau concernant ton projet de récupérer Kristoff ?! Me demanda-t-il.

Gênée qu'il soit si direct, je repris aussitôt :

-Chut ! Pas si fort...Disons que...J'ai pris une décision ! Je veux bien encore faire une tentative pour essayer de le récupérer...

-Une tentative seulement ?! Répéta-t-il, surpris.

-Comprends-moi...Murmurai-je. Chaque échec est pour moi plus douloureux... Je...Je n'ai pas envie de passer à côté de ma propre histoire d'amour...Comme Mamie Anna me l'a suggérée...Je...Je ne dois pas avoir mal.

Je ne voulus toutefois pas lui faire de faux espoirs en ajoutant qu'il pourrait éventuellement être ma prochaine conquête car je gardais trop l'image désastreuse du monstre qu'il était. Protecteur, il me serra bientôt la main et renchérit :

-Si je puis te prodiguer quelques conseils pour que ton dernier essai soit une réussite... Je ne suis pas un expert mais j'ai des frères qui sont quasiment tous mariés et voici ce qu'ils appréciaient chez leurs femmes quand ils leur faisaient la cour... Enfin...Surtout l'un de mes frères...

Subjuguée de le voir si fidèle à sa promesse, je l'écoutai attentivement jusqu'au bout, buvant un peu plus chacune de ses paroles. Je m'étais promis d'agir dans l'urgence.

Pourtant, j'avais laissé deux semaines derrière moi pour réfléchir à un plan cohérent et qui ne mettrait pas ma sœur en danger cette fois-ci. Durant ce laps de temps, je m'étais comme convenu, rapprochée de ma grand-mère pour accomplir mon devoir de chamane au sein de la communauté Northuldra. Ces moments uniques avec Mamie Anna me faisaient tout oublier. Ils étaient si précieux que chaque départ était pour moi une déchirure.

Quand j'étais avec elle, je pouvais être moi-même, Anna d'Arendelle, sa petite Piceaerd, gaffeuse et naïve. Me sentant donc très proche d'elle, je l'avais mis au courant de mon projet de reconquérir Kristoff. Elle avait tourné du nez mais ne m'avait fait aucun reproche.

-C'est à toi de décider de ce qui te semble juste ! Me répétait-elle tout le temps.

-Mais est-ce que tu crois que j'ai une chance ?! Avais-je insisté un jour.

-A peu près autant de chance que moi de passer une nuit complète, nue, dans les bras de ta grand-mère ! Avait renchéri Ylva de son naturel franc parler.

Rabougrie, je l'avais laissé dire même si je m'étais promis de ne pas perdre espoir. Voyant mon trouble, mon aïeule avait préféré que je me concentre sur mes leçons. J'étais subjuguée par les manuels d'entraînements qui se trouvaient chez elle et qui dataient de mes arrière-grands-mères ainsi que par ceux de la pièce secrète qui avaient été écrits par personne d'autre que Maman. C'était ma grand-mère qui me l'avait révélé en reconnaissant son écriture.

Face à mon aura qui grandissait, elle était plus que fière de moi.

-Par les esprits si ta sœur et toi n'étiez pas arrivées...Toute la communauté se serait éteinte ! Jurait-elle, vous êtes tous les deux de sacrés miracles !

Loin de se fâcher en apprenant que je connaissais l'existence de cet endroit du château, Maman me le légua tout en clamant que j'en ferai meilleure usage qu'elle pour mes leçons. C'était notre secret à toutes les deux et j'avais interdiction de parler de ce lieu à Papa.

J'allais donc aux entraînements de chamanisme avec mon aïeule, une fois par semaine, empruntant les Géants de pierre comme moyen de transports. Ils étaient surveillés attentivement par Elsa et notre grand-mère. Pas en reste, ma sœur utilisait ce temps-là pour qu'elle et Kristoff aillent aussi rendre visite à Andréas, Honeymaren et Ryder.

Quand c'était à son tour de se rendre dans la Forêt Enchantée, je pratiquais mes leçons pour soulager psychologiquement les gens d'Arendelle qui ne s'étaient toujours pas remis de la disparition de leurs proches. Hans insistait pour être mon assistant et nous passions de plus en plus de temps ensemble à mon grand plaisir.

Bien occupés, nous ne vîmes pas ces deux semaines passer si bien que nous entrions progressivement dans le dernier lundi avant mon seizième anniversaire sans que je ne me sois aperçue de rien...

****

-Ça ne va toujours pas mon amour ? Me demanda mon amant alors que je revenais pour la troisième fois du cabinet d'aisance.

Réveillée depuis une demi-heure par d'atroces maux de ventre et des nausées, j'étais partie déverser mon mal être alors que Kristoff s'était glissé dans ma chambre sans qu'aucun garde ne l'ait vu. Depuis, il était assis sur le lit et m'attendait prévenant alors que nous aurions dû nous rentre dans la salle à manger pour le petit déjeuner. Mais cela était impossible pour moi pour l'instant alors que j'étais calée contre lui en attendant que les vertiges finissent par passer.

-Tu es sûre que tu ne veux que je te rapporte un petit quelque chose à grignoter ? Un morceau de pain pourrait te caler ! Insista-t-il en me resserrant contre lui.

Prise d'un haut le cœur en imaginant la nourriture, je bredouillai alors :

-Non je te remercie Kristoff...Je suis barbouillée, ce serait du gaspillage car ça finirait tout de suite aux toilettes...Mais attendons encore quelques minutes, cela va passer et nous pourrons ensuite aller voir les autres...

Peiné de ne pouvoir me soulager, mon beau montagnard me caressa les cheveux tandis que je me passai un peu de gel sur le front et mon ventre qui continuait de me tirailler.

-Nous devrions peut-être prévenir le roi et la reine si tu ne vas pas mieux, qu'en penses-tu ? Questionna-t-il encore en me tendant tout de même un gobelet d'eau.

Je m'abreuvais avant de lui répondre par un refus de la tête. Me compressant violemment la lèvre, je finis par murmurer :

-Ce...Ce ne sera pas nécessaire mon amour...Il ne faut surtout rien leur dire...Ni à eux...Ni à personne...

Il me décocha immédiatement un regard fâché et répliqua :

-Elsa tu n'es pas raisonnable ! Je ne te laisserai pas sans rien faire s'il t'arrive quelque chose de grave !

Respirant un grand coup, je savais amèrement ce qu'il en était de mon état...Je l'avais compris depuis quelques jours déjà quand je n'avais pas eu mon nouveau cycle menstruel alors que je n'avais jamais eu de retard. En nous aimant simplement, Kristoff et moi avions réussi l'exploit de créer un petit être... J'en étais sûre. Je le sentais au plus profond de mon être. Constatant qu'il me regardait toujours en colère, je finis par souligner avec un sourire gêné :

-Je sais que ce n'est pas flagrant...Mais malgré ce que tu vois...Je me sens très bien.

-Quoi ?! Tu te moques de moi en plus ?! S'énerva-t-il en me prenant par les pommettes, réponds-moi franchement...Qu'est-ce qui se passe ?

Face à ses yeux noisettes de plus en plus contrariés, je brisai le silence en chuchotant d'une voix à peine audible :

-J'attends un bébé...

Le temps s'arrêta alors que mon amant continua de me caresser les fossettes avec ses pouces tout en changeant complètement de comportement. Il me regarda soudain de façon timide et amoureuse...Avant de m'embrasser ensuite longtemps...Très longtemps si bien que je finis par ne plus respirer.

-Tu...Tu en es sûre ma Déesse ? Demanda-t-il après une éternité.

-Il y a de fortes chances oui, répondis-je tandis qu'il caressa enfin mon ventre plat en demeurant muet.

Face à sa réaction silencieuse, je renchéris un peu inquiète :

-Tu n'es pas fâché au moins ?!

-Bien sûr que non, murmura-t-il, je serai mal placé pour l'être...Cet enfant a été fait à deux...Mais je doute juste que cela arrange mes relations avec ton père...

-Nous n'aurons pas besoin de lui dire tout de suite, réfutai-je, mon état ne se verra pas avant un moment...D'ici là, nous trouverons une solution, j'en parlerai à Mamie Anna...Mais pas à Maman...Ni ma petite sœur...A Arendelle, personne ne doit être au courant, d'accord ?!

Le fixant tendrement de mes yeux bleus, il finit par obtempérer et murmura :

-D'accord...Mais si j'ai le moindre doute quant au fait que cela te mette en danger, je préviendrai le médecin, compris ?!

Retrouvant le sourire, je demeurai confiante et lui soutins la main en répétant :

-Compris.

Nous nous sourîmes encore amoureusement et restâmes un moment dans les bras l'un de l'autre comme simple réconfort. Puis, je bravai une nouvelle nausée et repris :

-Bien...S'il ne faut pas éveiller de soupçons et puisque je me sens mieux à présent que tu le sais, nous devons nous rendre au petit déjeuner comme si tout était normal.

-Tout ce que tu veux ma Déesse, conclut-il en me lançant un sourire enjôleur.

Nous partîmes ainsi, main dans la main alors que notre petite famille grandissait dans mon ventre...

****

Mon programme était déjà planifié pour aujourd'hui puisque je devais me rendre chez les Northuldra quand Maman décida de le contrecarrer en déclarant :

-Je profite de vous avoir tous les quatre à table pour bouleverser un peu votre déroulement quotidien !

Elsa lança aussitôt un regard fébrile à mon beau montagnard tandis que ce dernier afficha un sourire serein. La trouvant frêle depuis quelques temps, je ne relevai pourtant pas et préférai me concentrer, un peu déçue vers notre mère.

-Oula ! Vous en faites des têtes mes chéries ! N'ayez crainte ! Il n'y a rien de grave ! Reprit-elle en éclatant de rire, c'est juste que c'est à ton tour Anna d'aller aider Kristoff à faire sa tournée.

Quoi ?! Avais-je bien entendu ?! Mon cœur battit à tout rompre. J'essayais de ne pas montrer ma joie en répliquant :

-Mais je croyais que c'était Elsa qui s'en chargeait.

-Oui Anna, mais nous avons choisi avec ta mère, qu'il fallait que chacun connaisse un peu les tâches des autres ! C'est important d'être polyvalents quand nous sommes souverains ! Rétorqua Père avec un regard dur.

Une tension orageuse traversa la salle mais je m'en fichais complètement, toujours focalisée sur mon futur mari. C'est enfin ton jour de chance Anna ! Pensai-je immédiatement bien que culpabilisant un peu de ne pas voir Mamie aujourd'hui.

J'aurais toute la matinée pour mettre enfin mon plan tant macéré à exécution. Et pas d'Elsa dans les parages ! Que demander de plus ! M'enquis-je intérieurement presque en riant.

J'attendis donc la fin du petit déjeuner avec impatience et nous partîmes juste après. Affalée dans le traineau qui était rempli de choses nécessaires au quotidien des environs, je ne me lassais pas d'observer mon montagnard en prétextant regarder le paysage. Mettant à profit les conseils d'Hans, j'essayai de ne pas me trémousser tandis que Kristoff me parlait avec ferveurs des livraisons que nous allions effectuer. Passant tout ce temps à le fixer en lui faisant des yeux de biche, je finis par m'apercevoir que cela portait ses fruits quand ses joues rosirent brièvement.

-Vous pourriez arrêter de me regarder comme ça, s'il vous plaît, déclara-t-il quelques secondes plus tard après s'être raclé la gorge.

Créer l'alchimie amoureuse en parlant de son actuelle conquête...

-Je sais que vous auriez été plus heureux en compagnie de ma sœur, lâchai-je d'une voix doucereuse.

Toujours sur la défensive, il murmura, gêné :

-Il est certain que j'ai beaucoup plus d'affinités avec Elsa.

Prendre une mine triste jusqu'à ce qu'il le remarque...

-Attention, euh...Je ne suis pas contre votre compagnie non plus ! Se justifia-t-il alors que ses traits se détendirent.

Mes aïeux ! Cela marche vraiment ! Vite Anna ! Continue ! Pensai-je, surexcitée. Retrouvant immédiatement le sourire, je pressai bientôt ma main contre son bras. Il sursauta.

Une fois l'approche tactile faite, prendre un air désolé...

-Excusez-moi... Déclarai-je alors, ce...C'était déplacé .

-Ce n'est rien, dit Kristoff en osant même m'offrir un sourire.

Incroyable...Hans avait raison...Tout fonctionnait à merveille ! Aux anges malgré le silence qui était retombé, je continuais d'être naturelle et m'éventai tranquillement même si ma main faillit à plusieurs reprises partir dans son visage.

-Vous ne trouvez pas qu'il fait chaud ? Demandai-je, alors.

-C'est vrai que nous avons un beau printemps, admit-il... Mais je ne pense pas que vous agitez comme un pélican fera baisser la température ! Bien au contraire !

Mince ! J'y étais allée trop fort ! Je pris aussitôt la mouche.

-Je suis navré... Elsa est beaucoup plus calme que vous, Sven n'en a pas l'habitude, renchérit-il.

Le renne n'accepta pas l'excuse pitoyable puisqu'il le regarda bientôt de façon outrancière.

-Dans ce cas...Puis-je tout de même enlever mon boléro comme je n'ai pas d'éventail, s'il vous plaît ? Insistai-je car j'étouffai réellement.

-Tant que vous ne me provoquez pas, vous pouvez oui, plaisanta Kristoff.

Ça c'est à moi d'en juger, me confortai-je. Levant les yeux au ciel pour faire semblant de lui faire croire que sa remarque m'affectait, je me défis tout de même mon vêtement et l'envoyai avec les autres affaires à l'arrière du véhicule. Mes bras nus parsemés de tâches de rousseurs, profitèrent du soleil. Hélas, c'était peine perdu. Kristoff ne me calculait pas. Curieuse, je lui demandai aussitôt :

-Si vous dîtes que je ne dois pas vous provoquer...Est-ce le cas d'Elsa ?

Mon futur mari devint rouge brique tandis que sa réponse fusa immédiatement :

-Mais enfin...Non...Pas du tout...Ma Déesse n'est pas une brute de décoffrage comme vous pouvez l'être Anna... Excusez-moi...Enfin...je veux dire... Elle sait qu'elle n'a pas besoin d'en faire trop pour être aimée. Mais je pense qu'au même âge que vous elle devait avoir ce côté un peu juvénile...

-Non...Elle a toujours été calme, le coupai-je hargneusement... Toujours parfaite ! Ajoutai-je avec méchanceté.

Je ne comprends pas...La méthode d'Hans semblait bien partie pourtant ! Où est-ce que ça avait cloché ?! Essayant de ne pas pleurer, je me focalisais tout de suite sur mes chakras comme Mamie Anna me l'avait appris et soufflai régulièrement jusqu'à canaliser mes points d'énergie.

-Cela ne m'étonne pas d'elle ! Quoique les gens puissent en dire Elsa est parfaite à mes yeux, rétorqua Kristoff sans comprendre qu'il m'offensait, aux premiers abords elle ressemble à un être fragile mais c'est quelqu'un qui a une grande détermination. Elle a un bel esprit et est d'une grande beauté aussi.

-Oui...Je suis tout à fait d'accord avec vous... Murmurai-je durement.

Détournant rapidement le visage pour ne pas montrer les larmes qui commençaient à monter, j'alertais immédiatement le débiteur de glace qui se pencha bientôt à mon épaule avant de questionner, inquiet :

-Ça ne va pas Anna ?

-Si, si, je vous remercie...Soufflai-je.

Trop émotive, je ne rajoutai rien de plus et fus presque heureuse que nous arrivions plus vite que prévu à la tournée des livraisons. Descendant rapidement du traineau, mon beau montagnard me sollicita pour les allers-retours au traineau pour récupérer les marchandises.

D'un point de vue pratique j'étais quand même contente d'être bras-nus car je transpirais beaucoup par l'effort. Un peu surprise, je constatais que nous mîmes moins de temps que lorsqu'il faisait la tournée avec ma sœur. Ainsi il restait encore deux heures avant midi lorsque nous remontâmes sur le moyen de locomotion.

Comprenant que j'avais définitivement perdu ma langue, Kristoff dit soudain :

-Vous vous êtes très bien débrouillée ! Votre efficacité m'a beaucoup aidé ! Merci beaucoup !

-Je...C'est vrai ? Vous le pensez vraiment ? Demandai-je tandis que mon désir se réveilla.

Il acquiesça et m'arrêta bientôt au bord d'un lac en reprenant :

-Oui, je le pense vraiment...Vous êtes quelqu'un de très bien quand vous agissez sérieusement ! Allez, vous rincer à présent parce que vous êtes toute rouge !

-Oui...Je...J'ai transpiré, c'est le prix du travail, répliquai-je enthousiaste.

Il approuva ce qui me redonna de l'espoir. Ne m'avouant pas vaincu, je descendis du traineau et passai plusieurs gerbes d'eau dans mon cou et mes épaules. Quand je revins au moyen de transport Kristoff m'attendait avec mon boléro. Il m'aida à le remettre et déclara :

-Voilà, c'est mieux ainsi.

Toute heureuse d'avoir senti un nouveau frisson quand ses doigts glissèrent le long de mon dos, je me rassis plus amoureuse que jamais tandis que l'engin reprit son cours. Les conseils d'Hans me revinrent en mémoire et je décidais de rester silencieuse pour ressembler à Elsa. Cela me demanda beaucoup d'efforts mais une fois encore je posai ma respiration.

-Vous voyez moi aussi je sais être calme, dis-je, toute fière, après un long moment.

Mon beau montagnard acquiesça du chef avant de préciser :

-Certes, mais je pense que c'est parce que vous êtes fatiguée. Il y a le fond du chariot si vous voulez vous allonger.

-Euh...Non, non je préfère être mi-assise, insistai-je.

-Bien ! Bon bah...Venez contre moi dans ce cas...Je ne voudrais pas que vous vous fassiez un lumbago à une semaine de votre anniversaire ! Clama-t-il.

Peinant à croire ce que je venais d'entendre, je n'osais plus bouger alors que la main de mon futur mari me collait lentement contre son torse. Tout mon être implosa de bonheur...ça fonctionnait...Oh oui...ça fonctionnait enfin...Moi contre lui...Lui très prévenant... Oh mes aïeux... Il y avait de quoi soupirer de bonheur...

C'est le bon moment Anna ! Allez ! Vas-y ! M'exclamai-je intérieurement.

Me sentant prête, je tournai immédiatement ma tête vers son visage alors que ma bouche était plus proche que jamais de la sienne. Il n'eut pas le temps de se retirer. Ma lèvre atteint enfin sa peau charnue. Je savourais cette brève explosion de saveur qui dura malgré tout longtemps puisque Kristoff surpris par mon geste ne se retira pas tout de suite. Il finit cependant par s'esquiver et me cria dessus :

-Non mais ! Vous n'allez vraiment pas bien Anna ! Comment pouvez-vous faire ça à votre sœur ?! Elle a confiance en vous !

Décontenancée car je ne m'attendais pas à cela, je sentis les larmes me gagner tout en me perdant dans mes explication :

-Mais je...Je vous aime Kristoff...De...Depuis le premier...Jour où je vous ai vu...

Ecarquillant de grands yeux médusés, je refusais de croire qu'il ne s'en était pas aperçue depuis tout ce temps. Indécis, il prit quelques secondes de silence avant de reprendre :

-Moi aussi Anna, je vous aime...Mais enfin ! Pas comme ça ! Vous allez devenir ma belle-sœur ! Pour moi vous êtes trop jeune ! Et puis qu'est-ce que vous faîtes d'Hans... Je pense surtout que vous êtes angoissée par votre avenir et c'est normal d'avoir peur...Mais je n'imagine même pas vous aimer plus loin que l'amour fraternelle... Est-ce que vous comprenez ?

Une larme coula le long de ma joue. Evidemment que non, je ne voulais pas l'entendre. J'y avais cru jusqu'à la dernière minute ! Comment pouvait-il me faire ça, si près du but ?! Voyant ma détresse, il se décida enfin à se montrer courtois et me prit bientôt dans ses bras.

-Je suis sincèrement navré de vous faire de la peine...Je...Je m'en veux un peu de vous avoir laisser de quelconque espoir sachant que tout était clair pour moi... Mais vous savez, vous avez Elsa, vous m'avez moi, vos parents et Hans. Vous n'êtes pas seule. Respirez un grand coup. On va rentrer au château et vous allez vous reposer, dit-il très doucement pour m'apaiser.

-Nous allons mentir à Elsa ?! Réalisai-je, confuse.

-Vous préféreriez lui dire ? Moi ça ne me gênerait pas, renchérit-il, sûr de lui, je veux êtes sincère avec elle puisque pour moi ce baiser n'avait aucune valeur.

Accusant le coup, je me mordis la lèvre et repris ma respiration en murmurant :

-Soit...N'en faîtes rien...Je lui dirai moi quand je trouverai le bon moment.

-Si vous pouviez attendre que votre anniversaire passe...Cela éviterait de gâcher la fête, bafouilla-t-il très vite.

J'acquiesçai sans grande conviction. S'il savait à quel point mon anniversaire...Que dis-je ?! Ma vie m'importait peu désormais...

-Bien c'est mieux ainsi. Un petit sourire peut-être ? Demanda-t-il, confiant.

Je n'y parvins pas, préférant me réfugier par pensées dans ses bras contre le mur durant tout le trajet du retour. En rentrant au château je ne voulus plus voir personne le reste de l'après-midi, prétextant une affreuse migraine. Hélas, je ne pus me cacher éternellement et il fut difficile de tenir jusqu'à mon anniversaire. Heureusement que je pus rattraper ma séance de chamanisme auprès de Mamie. Cela m'apaisa d'avoir quelqu'un à qui me confier même si comme d'habitude, elle n'avait pas su me gronder ou me valoriser pour ma conduite. J'avais ensuite essayé de lui faire comprendre que je voulais qu'elle vienne à ma fête mais je n'avais pas trop insisté puisqu'elle ne portait pas Arendelle dans son cœur.

Et pourtant nous y étions enfin ! A ce jour tant rêvé depuis des semaines ! Pour l'occasion, Maman était venue s'occuper personnellement de moi. Elle m'avait passé une robe rouge pastelle qu'elle avait également portée lors de ses fiançailles avec Papa au même âge. Elle me fit ensuite un chignon tressé avant de contempler le tout en soupirant d'aise :

-Tu es splendide ma Furie Rousse, comme j'aimerais retrouver mes seize ans moi aussi, Hans et toi allez être magnifiques !

Je l'enlaçai avec un pincement au cœur bien que lui en voulant un peu de m'avoir mis dans ce pétrin.

-Viens...Les autres t'attendent, reprit-elle ensuite.

Elle me guida alors jusqu'au grand hall où le reste de la famille siégeait. Bien apprêtés également, Elsa, Kristoff et Hans resplendissaient.

-Joyeux anniversaire Anna ! S'exclamèrent-ils alors que je rougis de gêne.

Ma soeur courut m'enlacer tandis que le montagnard m'offrit une poignée de main quand Hans me les enlaça. Ravie bien qu'un peu surprise de ne pas entendre plus de bruits dans la salle de bal, je renchéris alors :

-Je croyais que la fête commencerait maintenant ? Il n'y a donc personne ?

-Non ma chérie ! Les invités sont conviés pour cet après-midi...Mais attention ! En attendant mon petit doigt me dit que certaines personnes t'ont offert des cadeaux, dit Maman avec un sourire complice à l'égard des trois autres.

Je dévisageai alors Elsa, Hans et Kristoff tandis que ma sœur, amusée s'avança pour me bander les yeux. Les garçons me prirent ensuite par une main chacun et je me laissai guider vers une destination qui m'était inconnue. Comme je ne leur faisais pas totalement confiance, j'y allai à tâtons si bien que ma chère reine des neiges usa de son gel pour me faire avancer plus vite.

-Ne t'inquiète pas, je suis derrière toi, me rassura-t-elle.

L'air se fit plus doux et je sentis bientôt la chaleur du dehors tandis que mes pieds descendaient légèrement en contrebas.

-Attention baisse la tête Anna ! S'exclama à son tour Hans.

-Nous...Nous passons sous une des nombreuses arches en pierre, c'est ça ?! Essayai-je de deviner.

Mais aucun ne voulut me répondre et je me contentais de marcher doucement jusqu'à ce qu'ils m'arrêtent brutalement.

-Stop ! Nous y sommes ! Dit Kristoff.

Le souffle au bord de l'excitation, j'attendis impatiemment que les garçons m'enlève le bandeau pour me retrouver enfin face... A mon coin préféré du jardin. Il avait été dévasté après qu'Elsa et moi avions été séparées et de surcroît avec l'inondation. Toutefois, le sol pleureur qui se tenait devant moi était grand et fier, la route de graviers serpentait jusqu'à la petite fontaine aménagée pour les temps chauds comme celui-ci.

-C'est magnifique ! M'écriai-je toute émue.

-C'est l'œuvre de nous trois, répliqua Elsa, mais c'est Hans qui a eu l'idée.

Reconnaissante, je courus les enlacer avec force. Qu'est-ce que je les aimais tous en cet instant. Même mon faux frère ! Le souvenir lointain du vil prince qui voulait m'épouser pour obtenir le trône disparut de mon esprit, ainsi que celui du beau montagnard qui avait refusé mes avances en début de semaine.

-Je suis si heureuse de vous avoir, si heureuse ! Répétai-je.

-Nous aussi ! S'écrièrent-ils.

Puis ma soeur et Kristoff se détachèrent de moi avec véhémence et elle déclara avec un sourire gêné :

-Bien...Gerda et Kai veulent qu'on les aide à préparer ton buffet d'anniversaire ! Je pense que vous avez des choses à vous raconter !

Notre frère adoptif acquiesça du chef avant de préciser :

-On vous rejoindra après.

Ils se lancèrent un sourire entendu puis s'éclipsèrent. L'ancien prince des îles du Sud me dirigea alors vers le banc qui se trouvait sous le sol pleureur alors que j'étais sceptique à l'idée de rester seule avec lui.

-Comme l'a précisé Elsa, j'avais quelque chose de plus personnel à t'offrir moi aussi, dit-il tout en me prenant la main.

-Qu'est-ce que c'est ? Demandai-je, intriguée.

Il sortit alors un papier officiel et je compris sans mal qu'il s'agissait de notre accord de mariage déjà signé par Père et Wilhelm.

-Je souhaite que nous le déchirions ensemble Anna, déclara-t-il, si nous devons nous aimer je n'ai pas envie que ce soit un décret idiot qui nous le dicte. Et de toute façon je continuerai à t'aider à récupérer Kristoff coûte que coûte !

-Je...J'avais dit que je ne ferai plus de tentatives...J'ai bien compris le message, repris-je meurtris, il est inutile d'essayer à nouveau. Cela fait trop mal.

Pensif, Hans renchérit tout de même en s'approchant un peu plus de moi :

-Tu sais...Tu pourras toujours compter sur moi, quoiqu'il arrive...Tu es terriblement attachante et je refuse de te laisser comme ça.

Ma température augmenta à cause de notre proximité et je tentai d'y mettre un terme en répliquant :

-Merci.

Rougissant tous les deux, nous fîmes bientôt le décompte et déchirâmes l'accord de mariage. Puis je le fourrai dans ma poche de robe tout en me sentant déjà plus légère.

-Et si nous retournions aider les autres, à présent ? Demanda-t-il, un sourire aux lèvres.

Je lui embrassai la joue et criai un « OUI ». Pris dans une sorte de fou rire, nous nous attrapâmes la main et refîmes le chemin en sens inverse avant de débouler aux cuisines dans un bruit fracassant. Contre toute attente, il n'y avait aucune trace d'Elsa et Kristoff. Olina nous regarda, surprise et déclara bientôt en plaisantant :

-Alors je sais que c'est le jour de votre anniversaire, votre Altesse mais ce n'est pas encore l'heure du buffet !

Troublée par la tournure des évènements, je n'étais plus d'humeur à rire et quémandai plutôt :

-Vous n'avez pas vu ma sœur ?

Etonnée de mon agacement, la cuisinière répondit, décontenancée :

-Non princesse ! Personne depuis ce matin que nous nous activons à préparer la nourriture pour tous les invités !

Elle comptait me rendre aimable en m'attirant par le manger. Mais je n'en avais que faire...Les montagnes de gâteaux aux chocolats me parurent bien fades à côté de la peur que ma chère reine des neiges était en train de me procurer en ce moment même. La colère traversa immédiatement mon corps. Elsa était-elle à nouveau en train de me mentir un jour comme aujourd'hui ?!

De plus en plus indignée, je fis à peine attention à Hans qui questionna à son tour :

-Besoin d'aide du coup ?

-Oh ! Juste pour finir, ça ne serait pas de refus mon prince, admit-elle.

Secouant rapidement la tête, je lui précisai alors :

-Je les retrouve et nous revenons te chercher, d'accord ?!

-Parfait ! A tout de suite, conclut-il.

Je ressortis des cuisines, l'air plus abattue qu'en y entrant. Où ma sœur et le montagnard pouvaient-ils bien être encore ?! Ne pas laisser grandir l'angoisse Anna, ils n'ont pas pu se volatiliser ! Me grondai-je.

Je commençai par la bibliothèque avant de finalement me rendre à l'endroit le plus évident : Devant la chambre d'Elsa.

M'avançant à contrecœur jusqu'à la porte ce fut bien la première fois de ma vie où je désirai fuir plutôt que de toquer surtout quand j'entendis les gémissements qu'ils étaient en train de produire. Pars Anna...Pars avant d'être blessée pour de bon...Me répétai-je férocement. Mais ma main avait déjà tournée la poignée. Trop tard. La porte s'entrouvrit. Le traumatisme n'en fut que plus dur. Les deux amants étaient là, déjà bien dévêtus et s'embrassaient langoureusement, se pressant de façon animalière leurs cheveux et leurs nuques. Pris dans la passion de leurs caresses aucun des deux ne s'était aperçu de ma présence.

Et c'est tant mieux Anna, referme ! REFERME ! Hurlai-je intérieurement. Ne désirant pas en voir plus, je parvins à reculer. Je suffoquai, sentant cette trahison au plus profond de mon être même si je m'en doutais inconsciemment. Plaquant ma main sur ma bouche pour retenir les larmes, je réussis à atteindre ma chambre. La partie était définitivement perdue pour moi.

Je pensais alors à la chanson qu'avait chantée Kristoff dans mon rêve quand il avait cru me perdre pour toujours. J'avais appris les notes au piano depuis et les avais joué après chacun de mes échecs. La mélodie commença à danser dans ma tête tandis que je visualisai parfaitement les touches de l'instrument à cordes sur lesquelles il fallait appuyer pour jouer la mélodie.

-Quand tu t'en vas...Que tu prends un nouveau chemin, je ne suis plus rien, je ressens comme un grand frisson, murmurai-je.

Je penchai ma tête en arrière. Puis je m'aplatis les mains contre mes joues jusqu'à ce que ces dernières brûlent.

-Je pense à nous... Je me disais que tout va bien, mais quelle énorme désillusion, continuai-je tout en me laissant glisser au sol avant de renifler bruyamment.

-Je ne sais plus quoi faire maintenant que la vie nous sépare, je veux m'arracher le cœur car l'amour ne va nulle part.

Pleurant bien fort à présent, je décidais de ruiner mon maquillage en ne retenant plus rien. Puis, dans un effort surhumain, j'accédai enfin au balcon et m'y attelai de toutes mes forces en hoquetant de plus en plus fort :

-Je...Suis...Comme...Une...Boussole...Qui...A...Perdu...Le...Nord.

Je ne parvins pas à en dire plus, me cognant la tête contre la balustrade dans l'idée de me faire du mal. Elsa avait également la fenêtre ouverte de quoi faire profiter toute la communauté d'Arendelle de son ébat. Me bouchant rapidement les oreilles pour ne plus entendre ces « Oui Kristoff...Oui Kristoff... » à répétitions, je fus presque heureuse quand ce dernier finit par déclarer forfait en recouvrant sa propre voix par des grognements gutturaux passionnés.

Trouve quelque chose à faire Anna...Retourne aux cuisines avec Hans ! Me grondai-je. Mais non. Je restai là en solitaire. Une fois calmée, j'ânonnai à nouveau la fin de la chanson :

-Je n'attends plus...Tu as gagné...Je ne veux plus tout réparer...

Elsa et lui poussèrent alors leurs derniers cris avant qu'un silence embarrassant ne revienne. Dès lors, j'avais envie de débouler dans la chambre et les étrangler tous les deux. Mais je n'en eus pas le loisir car mon faux frère se rua bientôt dans la mienne et eût un temps d'arrêt face à mon teint pâle. Avant que je ne l'arrête, il vint me serrer dans ses bras en demandant avec inquiétude :

-Anna qu'y a–t-il ?! J'ai eu peur, je ne te voyais pas revenir... Mais tu as pleuré ?!

Cherchant à nouveau ma respiration, je finis par murmurer :

-Kristoff et Elsa, ils viennent de faire l'a...

Soudain très gênée de devoir lui présenter la chose, je ne pus me résoudre à terminer ma phrase. Il la comprit de toute façon puisqu'il se colla un peu plus à moi en murmurant :

-Oh... Je suis navré Anna.

Son souffle dans mes cheveux m'envoya des dizaines de frissons tandis qu'il ajouta :

-Cela risque d'être un peu plus délicat désormais si tu veux le reconquérir...Mes frères me racontaient qu'une fois qu'ils avaient goûté aux plaisirs de chairs ils avaient du mal à se détacher de la personne à laquelle ils étaient mariés.

J'accueillis sa phrase comme une poignée d'orties mais me contenter de la confirmer par un hochement de tête. Me serrant la main, il prit bientôt une mine réfléchie. Et j'eus comme une sorte de révélation.

La douceur de son geste me fit ouvrir les yeux sur tout ce qui venait de se passer. J'avais couru après un homme qui ne m'aimait pas. Qui ne m'avait jamais aimé. J'avais été secouée par un rêve où Hans était la pire des racailles. Et pourtant. Le frère qui était devant moi n'avait jamais rien montré de tel. Pourquoi devais-je encore lutter pour un avenir qui n'était plus le mien ? Mon esprit s'emballa tout comme les palpitations de mon cœur qui ne désiraient en réalité qu'un seul homme en cet instant. Mes chakras se libérèrent alors que le sang me monta aux joues. Anna...Il est temps de profiter de cette vie, me confortai-je.

Ne cherchant plus, je me calai alors contre l'épaule du jeune prince, puis tournai la tête à quelques centimètres de son visage avant de murmurer :

-Hans...Embrasse-moi...

Ne s'attendant pas à cela, il sursauta et s'éloigna un peu de mon être en bredouillant de confusion :

-Euh...Non Anna...Ce...Ce ne serait pas correct de profiter de toi...Je sais que ça paraît perdu d'avance mais pour Kristoff, je suis certain que tu peux encore rattraper le coup ne t'inquiète pas...

-Non ! Hans ! Le coupai-je, je ne veux plus, maintenant qu'ils ont franchi le pas, ça devient trop sérieux entre eux...Je...Je n'ai pas envie que ses mains passent sur mon corps alors qu'il a aimé ma sœur.

-Et tu crois que nous deux ? Questionna-t-il gêné en m'observant avec admiration.

-C'est ce que tout le monde veut depuis le début, admis-je, c'est notre destin, tu as su me combler jusqu'à maintenant en étant un être fidèle et à qui j'ai pu me confier, s'il te plaît donne-nous une chance.

Il acquiesça brièvement tout en me dévorant du regard. D'abord, mes cheveux, puis mes yeux sarcelles, mon nez retroussé et mes joues parsemées de tâches de rousseurs...Avant de s'attarder sur ma bouche légèrement vermeille. Eperdu, il déglutit d'appréhension et s'approcha enfin de moi pour m'accorder notre tout premier baiser. Celui-là je ne l'avais pas rêvé. Mais j'en fus enchantée. La douceur de ses lèvres, la pression contre les miennes. Ce moment suave. Tout ceci me fit avoir des frissons. Je me surpris à résister pour qu'il reste. Alors, lentement, nous entrouvrîmes doucement nos bouches et tentâmes l'approche des langues. Bien qu'un peu maladroit, Hans m'appuya sa main contre ma nuque pour ne rien perdre de l'instant. Son organe charnu et musculeux m'envoya alors au septième ciel si bien que mon bas ventre s'alourdit d'un désir pressant tout nouveau pour moi en compagnie d'un autre. Je n'arrivais pas à déterminer si j'aimais ce contact entre nos deux être car j'étais trop submergée par la bizarrerie de l'échange pour me forger une opinion. Si Anna...C'est bon... Me convainquis-je. Le visage en feu, je préférais encore prendre un peu de temps pour en juger et n'en finissais plus d'enlacer ma langue avec la sienne jusqu'à ce que les deux trouvent un roulement entre nos joues gauches et nos joues droites. Mes aïeux...Rien ne pouvait venir perturber ça... A peine pensai-je cela qu'une image de Kristoff m'apparut à l'esprit, stoppant immédiatement cet instant magique. Le visage plus rouge que jamais, Hans demanda un peu honteux :

-Oh ! Pardon... Je t'ai fait mal, Anna ? Je suis navré...Même ça je n'y arrive pas...Même si...Euh...C'était whaou à mon sens...

-Tu te débrouilles à merveille ! N'aies craintes là-dessus, susurrai-je d'une voix passionnée.

J'en voulais encore...Dieu que j'en voulais encore ! Mais je m'étirai plutôt sur le lit, l'esprit embrouillé en maudissant le montagnard de toujours accaparer mes pensées. Il ne t'aime pas Anna ! Il ne faut plus penser à lui ! Point !

Amorphe, je fus presque heureuse en voyant que mon faux frère ne s'éclipsa pas de la pièce. Bien au contraire. Il s'allongea bientôt sur le lit, à mes côtés. Gênés, nous restâmes un instant sans rien faire avant que notre attirance ne soit comme un aimant. Nous rapprochant l'un contre l'autre, nous nous embrassâmes à nouveau, pris dans la passion...

-Princesse Anna ! Appela bientôt Gerda nous faisant reculer immédiatement, vos parents m'envoient vous dire que le buffet est prêt !

Rigoureux sur le protocole, Hans était sur le point de se lever pour que nous vaquions à nos devoirs de souverain mais je le retins avant en maugréant :

-Je...J'ai la migraine, gardez-m'en pour tout à l'heure, je voudrais me reposer un petit peu pour être opérationnelle pour mon entrée ! Allez donc prévenir la princesse Elsa, elle est plus en forme que moi, il me semble !

-Bien...Euh...Comme vous voudrez Majesté, déclara Gerda déboussolée

Oui c'est ça ! Pars et emmène la peste qui me sert de sœur ! Pensai-je en colère. A l'affût, j'attendis que les bruits de pas s'en aillent et nous nous allongeâmes à nouveau. Nous partîmes dans un petit rire complice tandis que j'observais les yeux d'Hans : ils étaient d'un vert clair, pétillants, magnifiques. Entrecroisant toujours nos doigts, je constatais que sa main était moite...Comme la mienne que je ne désirai aucunement lâcher. Il me plaqua alors sur le lit, tendant mes bras pour pouvoir m'embrasser à son aise. Je ne me défendis pas trop et apprécier un peu plus chaque minute passée à ses côtés tandis qu'un nouveau brasier au bas ventre me rendit plus sauvage. Semblant avoir le même, mon beau prince relâcha soudain son étreinte en me murmurant à l'oreille :

-Il faudrait peut-être ne pas brûler les étapes...Nous sommes jeunes encore.

Haussant les épaules car j'avais de moins en moins envie d'être sage, j'argumentai d'une voix boudeuse :

-Père et Mère l'ont fait au même âge...Alors...Pourquoi pas nous ?! Sauf si tu n'en as pas envie...

Embarrassé, il contourna la question en déclarant d'une voix désamorcée :

-Je ne suis pas certain de vouloir savoir comment tu es au courant de l'exploit de nos parents.

-C'était dans le journal intime de Maman, précisai-je tout en maintenant mon regard dans le sien.

Allez...Ne résiste pas...Je sais que tu le veux aussi, avais-je envie de lui dire. A la place, je l'envoûtai de façon subtile en déposant encore et encore des baisers furtifs sur sa bouche. Je compris bientôt à son éclat de rire qu'il capitula. Toute heureuse, je lui enlevai alors son veston avant de l'envoyer au sol tandis qu'il me défit mes cheveux roux tout aussi vite. Prise dans ma lancée, j'enchaînai avec sa lavallière pendant qu'il essaya de s'attaquer à mon corset, trop serré. Après quelques minutes à s'exercer, il finit par s'excuser en blanchissant :

-Je ne suis vraiment pas un expert en la matière.

Ne souhaitant pas nous mettre de pression, je ris plutôt à sa remarque et déclarai :

-Ce n'est pas toi, ne t'en fais pas... C'est juste que Maman a tendance à ne pas me laisser respirer quand elle me le met.

Mon ton doux sembla porter ses fruits puisqu'Hans redoubla d'efforts avec patience. Cela finit par payer et le lacet se perdit au milieu des autres vêtements déjà au sol. Libérée de ce sous-vêtement qui m'avait compressé la poitrine une bonne partie de la matinée, je me sentis revivre et poussai bientôt un soupir tandis qu'il aventura dangereusement ses mains, emplissant mon être de frissons. Souhaitant lui rendre la pareille, je me dépêchai de déboutonner sa chemise pour caresser son torse bouillant.

Je faillis alors m'évanouir de bonheur quand ses doigts s'accrochèrent enfin à mes gorges. Mes seins durcirent instantanément tandis qu'il les palpa avec de plus en plus d'aisance à travers le tissu de ma robe rouge froissée. Les mamelons pointèrent bientôt alors qu'il continuait de me les lisser comme deux petites billes.

-Oh Hans...Oh...C'est...C'est si...Si excitant... Laissai-je échapper avec indécence.

Croyant mal faire, il s'arrêta immédiatement, rouge de confusion.

-Par...Pardon...Pardon Anna, je...Mais qu'est-ce que...Je ne suis qu'un goujat...Ce... C'était déplacé, bredouilla-t-il de plus en plus écarlate.

-Quoi ?! Tu plaisantes ?! Je refuse que tu t'arrêtes...C'est...Tellement bon...Susurrai-je.

Je l'embrassai tout de suite pour le rassurer en insistant :

-Continue Hans Westergaard...Mes aïeux, continue à me faire du bien, lui soufflai-je tout en détachant la ceinture de son pantalon qui s'ajouta au reste de nos habits.

Bien qu'un peu timide, il ne fut pas longtemps sur la défensive. Loin de trouver cela malsain, je me dirigeai vers son membre viril et le frôler à ma manière jusqu'à ce qu'il pousse à son tour des soupirs aigus qui redoublèrent mon excitation. Le voir apprécier l'instant me procurait un tel bien que j'aurais pu me consacrer entièrement à ne lui en faire qu'à lui.

Mais je ne fus pas déçue quand dans un geste plus sauvage il m'enleva enfin la robe. Sans juger mon physique que j'avais toujours trouvé quelconque à cause de mon peu de formes, je ne laissais rien paraître et me trémousser face à lui jusqu'à ce qu'il m'enroule sous les couvertures pour venir m'y rejoindre quelques secondes plus tard aussi nu que moi.

-Est-ce vraiment ce que tu veux princesse Anna ?! Questionna-t-il soudain sérieux.

-Et toi Hans Westergaard, est-ce aussi ce que tu veux ? Demandai-je à mon tour.

Nous nous sourîmes mutuellement avant de nous coller l'un à l'autre plus amoureux que jamais. Caressant enfin son torse viril où commençaient à poindre des poils roux, je fus heureuse quand ses doigts s'attaquèrent ensuite à mes jambes pour les remonter délicatement, imprégnant chaque passage de frémissement de plaisir suivis de picotements au nombril.

-Je t'aime Anna d'Arendelle, chuchota-t-il en glissant sa langue dans mon cou.

Incapable de lui dire à haute voix, je préférais accentuer nos baisers. Front, joue, bouche, cou... Tout y passa dans des attardements plus ou moins long. Très vite, Hans descendit à nouveau jusqu'à mes seins menus qu'il téta dans un bruissement goulu. Un extase décuplé m'enveloppa alors que je poussai un gémissement anodin. Comprenant qu'il me faisait un bien fou, il usa de ses mains pour me caresser ma féminité qui n'attendait que la rencontre de nos deux êtres. Sachant ce que je voulais, je glissai alors ma main jusqu'à sa virilité et le contentai comme il se doit jusqu'à lui faire perdre également la tête.

-Oh Anna...Je...Je vais...Je veux...Entrer...En toi...En faisant attention... Bafouilla-t-il quelques instant plus tard.

-Oui Hans...Vas-y, l'encourageai-je.

Dans une extrême douceur, il me monta enfin dessus et le plaisir fut intense. Il frotta longtemps pour accommoder le terrain qui résista plusieurs secondes avant que la pénétration me procure un bien être infini. Les mouvements balanciers qui suivirent me firent oublier les quelques secondes de souffrance et je remontai jusqu'à ses fesses pour doser le mouvement. Mes aïeux...Cette lenteur...Que c'est bon...Je n'aurais jamais assez de toute une vie pour m'en remettre, pensai-je dans une harmonie cohérente.

Les draps avaient beau glisser à cause de notre échange, nous réussîmes à les recaler à plusieurs reprises sans rien n'enlever au désir qui nous unissait. Nos baisers s'intensifièrent. Nos gémissements aussi...Nos regards se croisèrent... S'aimèrent...S'emballèrent...

-Oh Anna...Oh Anna...Oh Anna... Souffla-t-il.

-Hans...Vas-y...Vas-y...VAS-Y ! Achevai-je en me cabrant avant de me sentir flotter comme un départ de voyage astral.

Mon beau Prince ne tarda pas à agir de même et finit par s'abattre sur moi, tout en me volant un dernier baiser. Serrée dans ses bras, je me sentais en sécurité même si nous restâmes un petit moment à contempler le plafond à cause de la gêne intense de l'acte terminé. Aucun de nous deux n'osa parler le premier alors que nos gestes étaient encore tendres à l'égard l'un de l'autre. Ce fut finalement moi qui finis par lancer :

-Il est peut-être temps de rejoindre les autres, non ?

-Tu as raison, murmura-t-il en me caressant la joue...

Pour autant nous ne bougeâmes pas alors que je le trouvais de plus en plus perdu. Après quelques secondes, il demanda, décontenancé :

-Anna...Je...Je ne veux pas te brusquer...Mais...Compte tenu des circonstances... Est-ce que je remplace Kristoff ou est-ce que tu m'aimes vraiment ?

C'était la question que je redoutai un peu...Toutefois, elle me fut moins difficile à entendre que je ne l'aurais cru car je connaissais la vérité au plus profond de mon être depuis longtemps : J'avais toujours eu plus de sentiments pour ce prince si généreux que pour le montagnard que j'avais fantasmé.

-Je t'aime Hans, j'ai envie de construire une relation sérieuse avec toi, finis-je par répondre.

Un sourire chaleureux se lut sur son visage alors que nos lèvres se trouvèrent encore.

-Les fiançailles arrivent donc au bon moment ! S'exclama-t-il tout en me prenant à nouveau dans ses bras.

J'acquiesçai, souhaitant restée lovée contre son torse toute la journée. Mais il nous fallait être raisonnable. J'étais donc sur le point de récupérer ma robe quand la porte de la chambre s'ouvrit à la volée.

-Anna il paraît que tu ne vas pas bi... Commença Elsa.

Avant de comprendre ce qui venait de se dérouler dans cette chambre. Sans voix, ma sœur resta là à me dévisager avec horreur. J'aurais voulu lui dire de partir mais Kristoff arriva à son tour.

En le voyant je compris avec dégoût que mon attirance pour lui n'avait pas changé malgré ce que je venais de vivre avec mon actuel amant. J'étais éternellement prise au piège, n'accordant jamais autant d'amour passionnelle à mon frère adoptif qu'au beau montagnard. Si Anna ! Tu y arriveras ! Hans est gentil ! Doux ! Attentionné ! Galant ! Le parfait gentleman dont tu rêvais ! Me persuadai-je. Oui ! Il fallait avancer. Je lui donnerai tout mon amour à présent...

Mais pour l'instant, je me contentai de cacher mon corps nu de honte et restai là en regardant ma sœur d'un visage ravagé par la honte.  

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