Retour vers le passé : Croqué...

By Ansa2217

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Anna la princesse d'Arendelle, fait un mystérieux rêve et se réveille juste avant que ses parents ne partent... More

Chapitre 1 : Rétrospection :
Chapitre 2 : Réveillée :
Chapitre 3 : Discussions :
Chapitre 4 : Retrouvailles et Marivaudage :
Chapitre 5 : Le jeu de l'amour et du hasard :
Chapitre 6 : Huis-Clos :
Chapitre 7 : Le fils prodige :
Chapitre 8 : En quête des Northuldra (partie 1) :
Chapitre 9 : En quête des Northuldra (partie 2) :
Chapitre 10 : Révélations :
Chapitre 12 : Le retour du roi :
Chapitre 13 : Nos mains :
Chapitre 14 : Pour moi (presque) rien ne change :
Chapitre 15 : Les caprices d'Anna :
Chapitre 16 : Le bel âge :
Chapitre 17 : Les interdits :
Chapitre 18 : Coup de « grâce » :
Chapitre 19 : Les malheureux :
Chapitre 20 : 28 avril 1841 :
Chapitre 21 : Le plan des Picéaerd :
Chapitre 22 : Donnez-moi la passion :
Chapitre 23 : La vie continue :
Chapitre 24 : Chez le roi Karl :
Chapitre dernier : Le passé reste au fond des cœurs :
Chapitre bonus 1 : Ta main :
Chapitre bonus 2 : La vengeance :

Chapitre 11 : La pièce secrète :

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By Ansa2217

Toujours terrassée par ce qui venait de se produire, je fis à peine attention à ma sœur qui me rejoignit quelques instants plus tard, un énorme sourire aux lèvres.

J'essayai de ne pas laisser les larmes m'envahir mais la voir regarder les fleurs autour d'elle avec l'innocence d'une princesse naïve de romans ne faisait qu'accentuer l'horreur de la situation. Pour couronner le tout Hans essaya d'être gentil en me demandant :

-Anna ça ne va pas ?

Elsa qui l'entendit, s'approcha de nous et s'exclama complètement euphorique :

-Voyons Anna comment pourrais-tu ne pas être heureuse ! Nous sommes enfin libérées de cet endroit ! Et pas seulement nous ! Non ! Tous les gens le sont ! Nous avons réussi à apporter la joie à cette communauté et tout cela grâce à toi petite sœur !

Le benjamin des Westergaard sentit tout de suite qu'il y avait autre chose derrière, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il me questionne de façon aussi directe :

-C'est parce que Kristoff ne t'a pas dit « Au revoir », n'est-ce pas ?!

Je devins livide et lui lançai un regard noir pour notre couverture déjà ébréchée. Mais Elsa ne sembla pas le comprendre, s'arrêtant uniquement quelques secondes alors que son visage était passé au rouge brique. Sans peine, elle mit ses mains à ses joues pour faire redescendre la température.

-Je...Je te l'expliquerai quand nous serons seuls, finis-je par répondre à l'égard de notre nouveau frère.

Soucieux qu'il aurait pu éveiller des soupçons chez ma chère reine des neiges, le prince se contenta de hocher la tête.

-Bonne déduction Hans ! Nota tout de même ma sœur d'un ton badin, il est vrai que notre sœur est un tantinet rancunière à l'égard de tout le monde ces temps-ci...Eh bien sache Anna, que Kristoff avait pleins de choses à faire avec Ryder et Honeymaren mais il m'a dit de te dire au revoir et qu'il espérait te revoir très vite !

Cela m'étonnerait qu'il t'ait sorti cela entre deux baisers... Maugréai-je intérieurement. Toutefois comme elle avait l'air sincère, j'en vins à y croire. Continuant de sautiller de partout, elle ajouta alors :

-Moi aussi il faut absolument que je te confie quelque chose si nous sommes que toutes les deux petite sœur !

Elle lança alors un regard insistant à notre frère adoptif pour le faire déguerpir et il déclara tout gêné :

-Bon...Eh bien...Je vais voir nos parents.

J'aurais tellement aimé le suivre. Voir Elsa heureuse me tiraillait encore plus puisque je l'aimais. Mais j'aimais aussi Kristoff. Aussi j'avais envie d'hurler mon mécontentement. Elle se pencha aussitôt à mon oreille et murmura ce que je savais déjà...Plus en détails.

Dis-lui ton rêve Anna ! C'est plus qu'urgent ! Me grondai-je. Mais je ne voulais pas lui faire une fausse joie. Elle était tellement décontractée...Son bonheur tellement sincère...Non...Je ne voulais pas casser cela et être celle qui lui ferait de la peine.

-Je suis très contente pour toi, articulai-je tout en me forçant à sourire.

Le mantra de Papa Anna...Vite...Pas d'états d'âmes...Je soufflais un bon coup tandis que j'étais détruite intérieurement. Ma soeur m'enlaça alors avec force et je pris sur moi pour ne pas la repousser.

-Merci Anna, toute cette histoire d'amour, cette rencontre avec ce jeune homme qui fait battre mon cœur, c'est grâce à toi, murmura-t-elle en m'embrassant la joue.

Cela me mit encore plus mal à l'aise mais j'acquiesçai discrètement et lui pris bientôt les mains en renchérissant avec objectivité :

-Le plus important c'est que tu t'acceptes enfin telle que tu es.

Ma chère reine des neiges n'eut pas le temps de répondre que notre aïeule vint à notre rencontre.

-Tu as laissé ta copine bizarre loin de toi cette fois Mamie ?! Plaisanta aussitôt Elsa.

-Qui ça ?! Marraine Ylva ?! Oh ! A mon avis, elle doit être en train de rédiger ses essais ou bien observer des couples en pleins ébats ! Rit-elle.

Mon aînée joua aussitôt les indifférentes alors que son visage chauffa de plus belle. Ne souhaitant pas la mettre plus dans l'embarras, notre grand-mère répliqua :

-Vos parents m'envoie vous chercher pour que vous vous mettiez en route pour Arendelle.

-Tu viens avec nous bien sûr Mamie ? Questionnai-je avec espoir.

La déception se lut immédiatement sur mon visage quand elle secoua la tête en s'exclamant :

-Votre Père ne voudrait surtout pas de scandale ! Une Northuldra déjà en reine suffit pour le moment ! J'ai bien compris que je n'étais pas la bienvenue au sein du royaume...Et puis...Pour être tout à fait honnête, je ne veux pas quitter ma terre natale. A présent que Yélana m'a enfin réacceptée dans la tribu, je vais retourner vivre près de mes chères berges, dans la maison construite par votre grand-père !

-Et Maman est d'accord avec ça ?! Demandai-je surprise.

A mon grand étonnement mon aïeule éclata encore de rire et répondit :

-Je n'ai pas à lui demander son avis, à vrai dire ! Comme je vous dis, votre grand-père est ici, je veux pouvoir honorer sa mémoire tous les jours en me recueillant sur sa tombe...Et ça à Arendelle, cela risque d'être compliqué...Même s'il n'y a pas eu que des souvenirs désagréables là-bas...

-Tu as déjà été en Arendelle ? Relevai-je, stupéfaite.

-Oui...J'avais fêté un Noël là-bas avec votre Papy Runeard mais pas que...J'y suis allée aussi quand...Oh qu'importe ! Je n'ai pas à vous embêter avec mes vieux souvenirs de grands-mères ! Filez maintenant avant de vous faire gronder par le roi et la reine ! Ajouta-t-elle avec un clin d'œil amusé.

-On ne se reverra donc pas ? L'interrogeai-je soudain triste.

-Mais bien sûr que si mes Piceaerd ! Je vous rappelle que vous avez des devoirs envers ce peuple aussi à présent ! Mais mon Ange de l'Air vous le réexpliquera plus en détails ! De plus, votre père m'a garantie que j'aurais le droit de venir vous rendre visite en Arendelle quand il en aura averti le royaume ! A très bientôt donc !

Elsa s'avança pour lui faire un rapide au revoir alors que je m'éternisais en restant collée à sa poitrine. Il fallut ensuite la relâcher à contrecœur et nous rejoignîmes enfin nos parents. Dès lors, notre trêve de la punition « échange des masques » prit fin. Je partis dans le chariot de Papa alors que Maman se chargea de ma soeur. J'eus honte de penser que pour une fois, j'étais mieux loin d'elle. Juste le temps de digérer la situation qui m'échappait une fois de plus.

Nous arrivâmes au château dans un silence qui en disait long sur le calme avant la tempête. Mon père avait réussi à faire bonne figure devant mère et les Northuldra tout à l'heure. Mais à présent il lui lançait des éclairs de méchanceté.

Il nous envoya nous laver avant de nous attendre dans la grande salle. Hans, Elsa et moi étions donc assis sur le sofa dans une ambiance tendue, une fois de plus. Les hostilités ne tardèrent pas arriver et ce fut Papa qui les ouvrit. Se grattant nerveusement le menton, il demanda soudain :

-Pourquoi m'avoir menti Iduna ?

Tombant des nues face à son changement de comportement, elle avoua en baissant la tête :

-Je ne comprends pas Agnarr...Je pensais que cette révélation ne te faisait rien... Je...Comme je te l'ai dit dans la Forêt Enchantée...Je...Je craignais que tu me rejettes...De plus...Le régent...Lorens Peterssen était au courant...Mais il n'a jamais voulu que je te le dise.

Les yeux de mon Père se voilèrent bientôt d'une immense peine et je compris que ce secret n'était pas le seul dans sa longue liste de souverain si bien qu'il finit par maugréer avec agacement :

-Je n'arrive pas à me décider Iduna... Je me rends compte qu'une fois de plus, on m'a menti pour me préserver...Mais j'ai mal...Si mal...Toute ma vie n'aura-t-elle été qu'un débit de mensonges ?!

Je sentais que nous étions de trop. Maman était sur le point de répliquer quand Père se rappela que nous étions là aussi. Lourdement gêné, il reprit :

-Nous discuterons de la décision à prendre tous les deux plus tard...Les enfants n'ont pas à assister au spectacle !

Puis il se tourna vers nous trois et éleva la voix en ajoutant :

-Non ! Ces jeunes gens sont là pour une autre raison ! Surtout vous jeunes filles ! J'ai beau être le roi ! Vous avez beau être soumises à mes ordres ! Vous ne m'accordez pas la moindre obéissance ! Alors que faut-il que je fasse ?! Un séjour indéterminé aux cachots avec du pain sec et de l'eau pour vous remettre les idées en place ?!

Son ton alla soudain crescendo et il enchaîna en me pointant du doigt :

-Toi tu nous mens ! Vous partez à l'aventure avec un inconnu ! Vous vous mettez en danger chez ces Northuldra ! Vous imaginez si vous aviez vraiment brûlé ?! On aurait eu l'air bien ! Allez ! Pouf ! Une nouvelle guerre contre ce peuple !

Mince ! Quelle imbécile avait-il pu lui faire part de ce qu'il s'était passé dans la Forêt ?! Une seule personne me vint à l'esprit et je m'en voulus d'avoir traitée Mamie Anna.

-Agnarr s'il te plaît, intervint Maman d'une voix dure, le pire a été évité ! Ne le rebrasse pas !

-Malgré tout Iduna ! On ne peut pas vouer un culte à des gens qui ont encore une telle pratique ! Appelons un chat ! Un chat ! Ces Northuldra sont des sauvages ! Des barbares ! Point ! S'emporta-t-il.

-Ces sauvages comme tu dis font parties de leur et mon ascendance ! S'énerva-t-elle à son tour.

-Certes ! Mais tu ne t'es pas trompée ! Tu as fui tout cela et choisi depuis longtemps d'être d'Arendelle ! Renchérit-il toujours furieux.

Des larmes de colère jaillirent immédiatement dans les yeux de Maman et elle s'approcha dangereusement de lui en hoquetant :

-Je...Je n'ai rien...Choi...Si du tout...J'ai...Perdu mes parents...Quand je t'ai...Sau...Vé...Mais je me rends...Com...Pte que...J'aurais dû te laisser... Mou...Rir ce jour-là !

Ma bulle de sécurité se déchira instantanément. Mes parents ? Le couple le plus solide du monde ! Était-il vraiment en train de s'envoyer les pires atrocités à la figure, devant nous ?!

-S'il vous plaît ne vous battez pas, murmura Elsa tout autant en larmes que moi.

Elle posa immédiatement sa main sur la mienne et je redoutais qu'un nouveau jet de gel parte par accident. Indifférents au fait que nous soyons là, mon père reprit encore :

-Oh oui ! Tu as raison ! Tu aurais dû me laisser mourir comme ça tu aurais eu ton histoire d'amour avec cet Antoine Populus ! Au lieu de cela tu es tombé amoureuse de l'ennemi ! Le méchant Arendellien !

-Arrête Agnarr ! Cria-t-elle en se bouchant les oreilles, tu mélanges tout ! J'en ai assez entendu !

Elle voulut quitter la pièce mais il ne la laissa pas faire et la ramena contre lui avant de lever la main sur elle. Mon souffle se coupa tandis qu'elle tomba au sol sous le choc. A nouveau, tout s'écroula autour de moi. Mon Père, Ma Mère...Si soutenus...Si aimants... Je ne pus retenir une nouvelle crise de larmes. Non ! Je ne laisserai pas passer cette injustice !

Bondissant d'un coup du sofa, j'intervins aussitôt :

-C'est Grand-père Runeard qui a tué le chef des Northuldra et déclenché la guerre ce jour-là !

Cela stoppa tout de suite mon Père. Il regarda sa main puis la joue de Maman qui rougissait. Son regard paniqua. Il était en train de réaliser ce qu'il venait de faire.

-Oh...Iduna...Pardon...Pardon mon amour... Je ne suis qu'un couard... Murmura-t-il en se tapant à son tour.

Il se baissa pour l'aider à se relever et l'amena à côté de ma sœur qui lui gela la joue pour atténuer la douleur. Puis son regard se durcit à nouveau tandis qu'il se tourna vers moi. Il me fit bientôt face et rugit :

-Répète un peu ce que tu viens de dire Anna ! Rugit-il.

Ne me démontant pas, je parvins à le maintenir droit dans les yeux et répétai :

-C'est la vérité Papa, Grand-père Runeard a tué le chef des Northuldra alors que celui-ci voulait lui parler des méfaits du barrage.

-Tonton Amarok...Précisa Maman en se maintenant toujours le pan de glace sur la joue... Mes parents ne l'aimaient pas beaucoup mais il a toujours été très bon avec moi, je le considérais comme un oncle au même titre que Yélana était ma Tantine.

-Peut-être Iduna ! Mais si ton père et ta mère n'avaient pas d'affection pour lui c'est qu'il ne devait pas être très amical non plus ! Persiffla-t-il, tu vois Anna ! Ce n'est pas bon d'accuser à tort des gens du passé ! Surtout quand tu n'as aucune preuve de ce que tu avances ! Si ça se trouve c'est même ce chef qui a inventé tout cela !

Je serrai les dents, ne pouvant qu'admettre qu'il avait raison. Une fois de plus je n'avais pas de pythie sous la main. Mais une personne me revint en mémoire et je renchéris fermement :

-Va interroger le général Olson ! Et tu verras que je dis vrai ! Lui et sa rigueur martiale n'oseront pas mentir ! C'était l'aide de camp de Grand-Père, il a commis les méfaits en son nom et ça en tant que roi tu ne peux l'ignorer.

-Ça suffit jeune fille ! Je ne tolèrerai pas que tu manques de respect à Niklas ni à Lars Halricsen ! Cria-t-il en colère.

Bien que je ne voyais pas ce que le capitaine de la garde venait faire là, je n'ajoutai rien de plus, prête à recevoir une claque à mon tour pour mon insubordination. La main à bout portant faillit s'abattre sur ma joue avant qu'il ne se rétracte à la dernière minute et rétorque avec prestance :

-Tu es décidément encore loin d'être une bonne souveraine princesse Anna d'Arendelle ! Tu parles à tort et à travers de choses que tu ne connais pas ! Tu remues le passé sans preuves véritables pour venir troubler le présent mais tu oublies l'essentiel ! C'est vers l'avenir que nous devons nous tourner ! Au lieu de chercher à savoir qui a déclenché cette guerre, il serait bon de s'interroger sur ce qui vous a poussé à vous rendre dans la Forêt Enchantée ! N'est-ce pas ?

-Oui Père, maugréai-je après plusieurs instants.

-Parfait ! Retourne t'assoir maintenant et sois plus attentive avant de foncer tête baissée ! Ordonna-t-il sévèrement.

Me sentant soudain misérable, je ne pus faire autrement que reprendre place sur le sofa. Hans s'écarta légèrement tandis que Maman s'aligna de nouveau auprès de Papa. Il laissa passer une minute de silence avant de s'adresser à ma sœur et moi :

-Princesse Anna...Princesse Elsa...La reine Iduna et moi-même sommes toutes ouïes.

Jetant un coup d'œil complice à ma chère reine des neiges, je voulus prendre la parole mais elle intervint avant en déclarant :

-Je voulais vivre une aventure.

Zéro crédibilité, pensai-je alors que mes joues se chauffèrent de confusion face au mensonge. Même nos parents furent surpris. Toutefois, ils ne lui posèrent aucune question, contrairement à si j'avais été l'investigatrice.

-Eh bien... Je pense que c'est réussi ma Floconnette ! Bilan de l'histoire, tu alourdis ta peine... Sache que ce que je viens de dire à ta sœur est valable pour toi aussi...De toute évidence, malgré nos temps passés à vous apprendre les règles de la royauté, ni l'une ni l'autre n'êtes capables pour le moment d'être à la tête d'un royaume !

Face à nos airs contrits, il se tourna ensuite vers Maman et continua :

-Iduna que doit-on choisir cette fois comme punition pour ces demoiselles ?

Toujours vexée par la gifle qu'elle avait reçue, elle le lui fit bien comprendre et n'osa plus parler. Docile, il essaya de la ramener vers lui pour tenter de la rassurer mais en vain. Trop de mots violents avaient été dits en si peu de temps.

C'est alors qu'une angoisse insurmontable me vint à l'esprit. Une angoisse que j'avais amoindrie mais qui revint me travailler les entrailles à cause de ces derniers échanges... Et si jamais mon Père allait attaquer les Northuldra maintenant que le brouillard était levé ?! Une image d'une Forêt embrasée accapara bientôt ma tête et j'imaginais avec horreur Mamie, Kristoff et Ylva périrent dans les flammes sous des cris étouffants ! Non il ne fallait pas que ça finisse ainsi ! Papa ne devait surtout pas agir comme l'avait fait Papy Runeard !

Il était malheureusement trop difficile en le scrutant de savoir quels allaient être ces prochains plans sur ses visites avec ce peuple... Mais ce n'était visiblement pas cela qui l'embêtait en cette seconde puisqu'il déclara bientôt :

-Bien... Je comprends ton silence Iduna... J'en suis le seul responsable...

Il nous inspecta alors chacune ma sœur et moi de la tête aux pieds et ajouta :

-Je pense qu'un éloignement d'Elsa pourrait vous faire du bien à toutes les deux...Après tout, les ennuis ont commencé depuis que tu as voulu qu'on lui ouvre sa porte, Anna.

Surprise par cette décision, la langue de Maman se délia enfin et elle lui demanda :

-Où proposes-tu de l'envoyer Agnarr ?

Le visage de Papa demeura impassible mais il répondit tout de suite :

-Je disais qu'un petit séjour chez sa grand-mère dans la Forêt Enchantée ne pourra pas lui faire de mal...Après tout...D'après ce que j'ai compris cela pourrait enfin adoucir son don.

-...Et elle pourra aussi remplir son rôle de cinquième esprit ! Reprit Maman qui soupira soulagée.

Ma sœur rougit soudain jusqu'aux oreilles alors que mon père eut un geste de lassitude. Pas en reste, je me glaçai d'effroi face à cette nouvelle. Non Elsa ne pouvait pas partir loin de moi ! Pas maintenant ! Pas comme ça ! Elle n'avait rien accompli à Ahtohallan ! Elle n'avait même pas découvert par elle-même qu'elle était cinquième esprit ! Il fallait qu'elle les apprivoise d'abord ! Et puis mince !

C'était moi qui devais être auprès de Mamie pour apprendre le chamanisme ! Et puis qui me soutiendra en Arendelle pendant qu'elle vivra ses meilleurs moments là-bas ?! Il n'y avait pas Kristoff ! Lui était en cet autre lieu et...

Je m'arrêtai immédiatement en voyant la tête de ma chère reine des neiges. Elle semblait accepter sa punition beaucoup plus facilement que moi et il était inutile de demander pourquoi... Une fois de plus la jalousie s'empara de mon âme et je m'écriai hargneusement :

-De toute façon vous ne pourrez pas la retenir loin de moi pour l'éternité ! Il faudra bien qu'elle reprenne sa place de souveraine, le jour où vous ne serez plus là !

-Mais voyons ma Furie Rousse, aurais-tu une mémoire sélective ?! As-tu déjà oublié que c'est Hans et toi qui régnerez un jour, dit Maman, sûre d'elle.

Je sentis les sueurs froides se propager le long de mon corps. Ce détail qui m'éloignait de mon vrai futur allait devoir être rectifié et vite ! Le visage de l'ancien prince des îles du Sud passa immédiatement au rouge, criblant toujours plus ses tâches de rousseur. Ni lui ni moi ne trouvâmes à répondre tandis que Papa renchérit, l'air féroce :

-D'ailleurs princesse Anna d'Arendelle, si vous n'avez ne serait-ce que l'idée d'imaginer une aventure encore une fois hors du royaume sans nos consentements, je vous promets que je n'hésiterai pas à vous enfermer à double tour dans votre chambre ! Demandez à votre soeur ! Ce n'est guère plaisant !

-Mais...Et mes leçons de chamanisme avec Mamie...Plaidai-je en retrouvant une attitude enfantine.

-Pas maintenant ma Furie Rousse...Ta grand-mère a dit que ce n'était pas si pressé...Ton aura est puissante, murmura encore ma mère.

Blessée d'être écartée ainsi, je le soutins du regard mais ne dis rien de plus. Sentant que notre conseil était terminé, elle déclara alors :

-Bien, je vais aller préparer ses affaires avec Elsa...Elle partira demain dans la journée.

-Attendez ! Aurons-nous le droit de nous dire au revoir ? Demandai-je, alertée.

Nos parents se concertèrent du regard et Père y consentit.

-Vous pouvez disposer maintenant, conclut-il.

Gardant la tête haute, le plus longtemps possible, je réussis à arriver dans ma chambre et m'enfermer avant de m'enfouir sous mes draps et pleurai enfin toutes les larmes de mon corps. Puis je finis par m'endormir après ce qui me parut une éternité.

Le lendemain mon état n'allait pas mieux.

-Princesse Anna c'est l'heure du petit déjeuner, dit Gerda qui tenait un plateau bien rempli, Olina vous a préparé vos krumkakes préférés !

Toujours recroquevillée contre mon édredon, je murmurai d'une voix cassée :

-Je n'ai pas faim.

L'intendante insista mais je lui refusais encore trois fois la nourriture lorsqu'une voix plus jeune déclara :

-Et si c'est moi qui te l'apporte ?

Je lâchai l'oreiller de surprise et reconnus Elsa dans une tenue de voyage bien que mes yeux fussent encore embués. Ni une, ni deux : Je courus l'enlacer et hoquetai d'une voix pleine de sanglots :

-Je ne veux...Pas que...Tu...Tu t'en ailles...On ne...Ne se verra plus...Tu...Tu vas me laisser toute seule avec Hans...

Plus apaisée que moi, elle me prit bientôt la main et l'embrassa avant de chuchoter :

-Doucement Anna, doucement, je te promets que nous continuerons de nous voir.

-Ah oui ? Et comment ? Demandai-je.

Vérifiant qu'il n'y avait plus personne dans les parages, elle s'approcha de moi et chuchota :

-Nous nous retrouverons une fois par semaine à la cascade mystérieuse qui borde le royaume, qu'en dis-tu ?

-D'ac...D'accord, bafouillai-je toujours sous l'émotion.

-Bien, continua-t-elle, allez, sèche ses larmes... Tu vas me manquer à moi aussi...Mais ça ne change rien...Je serai toujours là pour toi, même à distance...Ne te fais pas de souci pour Hans...J'ai une confiance totale en lui. Je sais qu'il va te protéger tout comme Kristoff et Mamie se chargeront de moi. Il n'a pas mauvais fond. Je le sens... Non, vraiment, tu n'as rien à craindre, je te tiendrai au courant de ma vie là-bas.

Ces mots furent comme un baume au cœur et je retrouvai le sourire malgré tout. Me raccrochant à sa main, je finis par dire :

-Oui...Tu as raison...Je ne devrais pas me faire autant de soucis...Tu vas être en sécurité là-bas, Mamie va pouvoir t'aider à expérimenter tes pouvoirs et....

Je ne poursuivis pas en l'entendant soupirer. Elle me lorgna pendant de longues secondes comme si elle savait que ce qu'elle allait me dire n'allait pas me plaire.

-Je vais être honnête avec toi Anna, je ne compte pas garder mon pouvoir, murmura-t-elle.

Je blanchis immédiatement. C'était bien ce que je redoutais.

-Mais je croyais que... Commençai-je.

-...Que j'acceptais ma neige et ma glace ?! Bien sûr que non. Certes cela m'a sauvé, certes cela fait partie de moi, certes je les contrôle un peu mieux, mais je sais que je ne serais jamais moi-même tant que j'aurais toujours cette ultime crainte qui parcourt mon corps.

Pourquoi replongeait-elle à chaque fois dans ce sermon avec elle-même ?! Ce qu'elle pouvait être agaçante !

-Bien...Il faut encore que je te répète que tu n'es pas dangereuse visiblement, lançai-je désinvolte.

Cela la contraria davantage et elle pointa bientôt un doigt énervé en direction de mes cheveux en s'écriant :

-Et cette mèche blanche alors ! Ce n'est pas dangereux tu vas me dire ! Cette marque Anna...Tu ne l'aurais pas si je ne t'avais pas blessé à la tête avec mon pouvoir...Je ne sais plus comment te le dire ! Tu as failli y rester bon sang !

Désemparée, je ne trouvai pas la force de la contredire et elle sut qu'elle avait gain de cause. Nous nous enlaçâmes une dernière fois avant que Mère ne vienne la chercher pour qu'elle prenne son petit déjeuner à part.

-N'oublie pas la cascade vendredi, dit-elle d'une voix inaudible en me faisant un petit signe de la main.

Je répondis un « Oui » avant qu'elle ne ferme définitivement la porte. Et maintenant ? Qu'allais-je faire ? J'avais promis à Hans que je me confierai à lui au sujet de mon plan pour reconquérir Kristoff. Je passai donc aux cuisines récupérer un krumkake et me rendis dans la chambre de mon nouveau frère. Ce dernier était en train de lire un traité politique parmi la pile de livres que Papa lui avait passé. Bien qu'un peu gênée de l'interrompre, je m'avançais bientôt dans la pièce et demandai :

-Hum...Je te dérange ?

Sursautant, car il ne m'avait pas vu arriver, il releva soudain la tête et répondit avec un grand sourire :

-Non, non, de toute façon je ne comprenais plus rien. Ça fait deux heures que je suis dessus.

Me rejoignant alors au centre de la chambre, il maintint tout de même une certaine distance et ajouta :

-Tu voudrais me parler à à propos de ton embarras d'hier ?

-Oui, soufflai-je, tout à coup privée d'optimisme.

Allez Anna ! Tu peux le faire ! Me convainquis-je. Respirant un grand coup, je me lançai rapidement :

-J'ai vu Elsa et Kristoff s'embrasser. Leur relation ne semble pas vouloir s'arrêter.

Contre toute attente mon nouveau frère poussa un soupir de soulagement et dit bientôt avec étonnement :

-Oh ce n'est que ça ?! Rien n'est perdu alors ! Ne t'inquiète pas ! Un baiser n'est pas forcément significatif d'une preuve d'amour, crois-moi avec tout ce que m'ont raconté mes frères je peux t'assurer que nous sommes encore au stade du flirt !

Était-il vraiment en train d'essayer de me rassurer avec ces paroles idiotes ?! Courroucée qu'il les prenne autant à la légère, je lui tournai aussitôt le dos pour montrer mon agacement et grognai à nouveau :

-Kristoff n'est pas comme ça, pour lui un baiser est significatif d'amour ! Il est sincère dans tout ce qu'il entreprend. Et ce n'est pas dans ce domaine qu'il va s'aventurer sur un terrain glissant et jouer les Don Juan !

Soucieux qu'il avait été maladroit, Hans vint me prendre la main et renchérit :

-Je comprends Anna. Pardonne-moi. La vraie question est de savoir ce que toi, tu veux réellement ? Veux-tu à tout prix avoir cette relation avec Kristoff au grand désarroi d'Elsa ou préfères-tu te mettre en retrait et lui laisser vivre son histoire d'amour sachant qu'elle est enfin heureuse ?

Comment pouvait-il me balancer cela ainsi comme si le sujet était aussi simple ?! Et puis que connaissait-il à ma soeur, après tout ?! Il ne l'avait vu que quelques heures à peines au cours de ses dernières semaines ! En réalité, ces paroles me procurèrent un sentiment de panique car je n'avais jamais vu la situation sous cet angle-là. Briser ou ne pas briser le cœur de ma chère reine des neiges ? Je ne pouvais me résoudre à lui répondre tout de suite. Il fallait que j'y réfléchisse. Face à mon blocage, le prince des îles du Sud se montra encore gentil et me conseilla :

-Prends ton temps dans ce que tu vas décider, de toute façon quoique tu choisisses je suis là pour te soutenir et t'aider dans ce que tu veux entreprendre.

-C'est gentil Hans, merci, dis-je sincèrement.

J'observai ses yeux pour voir si une quelconque trahison apparaissait. Mais non. Il n'y avait rien du tout. Très gêné par le silence qui venait de s'installer, le jeune Westergaard se racla soudain la gorge et reprit :

-A vrai dire, j'ai moi aussi besoin de toi Anna.

-Je t'écoute ? Renchéris-je, surprise.

Je m'attendais au pire quand il déclara :

-Il faudrait que j'aille ranger trois livres dans la bibliothèque mais je ne sais plus où elle se trouve. J'aurais bien demandé à Kay mais puisque tu es là et que ta compagnie est largement plus agréable que celle du majordome...

Je rosis légèrement, flattée par ce compliment. C'est Hans, Anna...L'homme qui a failli te tuer, me rappelai-je soudain.

Secouant violemment la tête, je lui pris alors la main et m'exclamai :

-J'ai compris, viens !

Déboulant dans le corridor de façon peu discrète, je lui indiquai alors :

-Pour te rappeler, tu regardes les fleurs du tapis. Dans le couloir des chambres elles sont roses, dans le couloir des grandes salles elles sont vertes. Compris ?

-Oui, conclut-il, n'ayant visiblement pas fait attention à ce détail.

Nous arrivâmes enfin dans la bibliothèque. Il n'y avait personne. Hans alluma la lampe pour nous éclairer un peu plus car dehors le temps était nuageux. Je posais lourdement les livres sur la table. Puis j'en pris un et cherchai son emplacement dans les rayons.

-Tu les as déjà tous lu ? Demanda-t-il bientôt, essayant de meubler la conversation.

-Plus ou moins. Ceux de politiques par exemple ne m'intéressent pas alors je les ai juste survolés...Chuchotai-je.

Je songeai soudain qu'il pourrait être intéressant de me plonger dedans sachant mon futur rôle de reine. Comme s'il le comprit, mon nouveau frère dit en plaisantant :

-Je t'en ferai un résumé si tu veux.

J'acquiesçai avec ravissement alors qu'il restait un dernier livre sur la table. Nous eûmes le réflexe de vouloir le prendre en même temps. Nos doigts s'effleurèrent tandis que nos regards se croisèrent. J'eus une poussée de chaleur tandis qu'Hans avait toujours sa main sur la mienne.

-Hum...Si tu pouvais me libérer, plaisantai-je quelques secondes plus tard.

-Oh...Euh...Oui...Bien...Bien sûr, bredouilla-t-il de plus en plus rouge.

Mon cœur battit tellement vite qu'il fallut me plaquer contre les rangées de livres pour cacher ma gêne. Ayant la bonne excuse d'essayer de faire rentrer le dernier essai au milieu des autres déjà trop serrés dans la rangée, je ne réussis qu'à le déplacer de quelques centimètres et partis en arrière sur une statue de cheval en bronze à cause de l'effort. Prévenant, Hans s'approcha de moi et me rattrapa par les épaules avant de crier :

-Anna recule !

Le sol trembla légèrement sous nos pieds alors que le pan du mur où j'avais mis le livre se décala en angle droit laissant place... à une nouvelle pièce. Interloquée car je pensais connaître tous les passages secrets du château d'Arendelle, je ne perdis toutefois pas de temps et m'aventurai directement à l'intérieur quand le calme revint. Toujours prostré derrière moi, mon nouveau frère me suivit et se mit à éternuer alors que mon nez aussi commençait à me chatouiller à cause de la poussière.

-Je ne suis pas certain que nous ayons le droit d'être ici, précisa-t-il soudain effrayé.

-Bien sûr que non ! Mais qui sait ce que nous allons trouver ! M'exclamai-je enchantée.

-Pas grand-chose si nous n'y voyons rien ! Dit-il de marbre, attends-moi là.

Je m'appliquai à suivre son ordre, dansant d'un pied sur l'autre pour canaliser mon excitation à l'idée de faire de nouvelles découvertes. Il revint quelques minutes plus tard, armé de deux chandeliers et nous terminâmes enfin dans une pièce en vrac. Il y avait pas mal de livres empilés un peu partout ainsi que des breloques.

-Tu crois que le roi Agnarr et la reine Iduna...Enfin je veux dire... Nos parents sont au courant de cet endroit ? Insista Hans.

J'observai les graphismes qui décoraient les murs. Ils faisaient très Northuldra.

-Je pense que oui. Enfin... Surtout Maman à mon avis, répondis-je.

-Comment tu sais ? Questionna-t-il, visiblement peu attentif.

Je lui montrai alors du doigt plusieurs vêtements entassés et répliquai avec dérision :

-Eh bien...Je doute que Papa porte des robes !

Cela détendit le benjamin des îles du Sud qui retrouva le sourire. Me voulant alors plus sérieuse, j'indiquai encore :

-Et sur ces tapisseries et ces livres, tu as les symboles de chamanisme qui se trouvent également chez Mamie Anna.

-Ah oui ! Ces losanges sont les quatre esprits élémentaires de la Forêt Enchantée, c'est bien cela ? Renchérit-il.

Je hochai fermement la tête alors qu'un des vêtements attira bientôt mon attention. J'allai immédiatement le récupérer. Maman le portait beaucoup quand Elsa et moi étions petites, mais ça faisait bien longtemps que je ne l'avais pas vu sur elle. Je le mis tout de suite sur mes épaules.

-Du coup, tu crois que ses livres tournent autour du chamanisme ? Demanda Hans, soucieux.

-Pourquoi tu voudrais jeter un sort ? Moi en tous cas je pourrai puisque Mamie a dit que mes chakras étaient ouverts ! Fanfaronnai-je bien que je n'étais pas certaine qu'on puisse associer cette pratique à de la magie.

Mon nouveau frère me regarda alors d'un air benêt et questionna à nouveau :

-Ça veut dire quoi « des chakras » ?

-Aucune idée, admis-je en haussant les épaules.

Les yeux du jeune Westergaard s'éclairèrent soudain et il s'exclama :

-Oh qu'importe ! Imagine ! Tu trouves un moyen parmi ses bouquins de récupérer Kristoff ! En enlevant les souvenirs du montagnard à Elsa par exemple !

-Je pourrais tout aussi bien aller voir les trolls pour cela, maugréai-je.

-C'est plus risqué, sachant que c'est sa famille adoptive ! Expliqua-t-il.

Heureuse de voir qu'il avait retenu ce que je lui avais confié sur mon futur mari, je pesai le pour et le contre sur cette nouvelle initiative.

Fermant les yeux, je visualisais mon amant de manière distincte : Les mouvements de ses cheveux, la beauté de ses yeux, l'ardeur de sa bouche, la douceur de ses baisers, de ses enlacements. Jamais je ne laisserai cela à Elsa. Jamais.

Je respirai un grand coup et répondis enfin à Hans :

-Si nous trouvons une incantation, m'aideras-tu à le récupérer ?

Il hocha la tête alors que je me sentis mal vis-à-vis de ma chère reine des neiges. Le poids de la culpabilité m'envahit et j'ajoutai :

-Ne me juge pas, s'il te plait.

-Je ne te juge pas Anna, je te l'ai promis, répéta-t-il en me souriant.

Confiant, il m'embrassa la joue et rétorqua :

-Bon allez cherchons. Tu t'occupes de la partie gauche je me charge de la droite ?

-Parfait !

Nous y passâmes l'après-midi. Je tombai sur plusieurs livres très intéressants. Aucun ne parlait d'amour de mon côté. Je restai longtemps sur une petite trouvaille. Il s'agissait du journal intime de ma Mère. Elle y indiquait sa rencontre avec Père, sa passion amoureuse intense si bien qu'il me fallut sauter certaines pages pour ne pas être traumatisée à vie. Enfin elle racontait combien il lui avait été difficile de ne pas avoir de fils. J'observai Hans du coin de l'œil. C'était chose faite à présent.

-Anna ! J'ai quelque chose ! Dit-il soudain, me faisant sursauter.

Il faisait de plus en plus sombre dans la pièce. J'ignorai combien de temps nous étions restés là mais à voir la cire fondue sur les chandeliers, cela devait faire longtemps. Loin de vouloir sortir d'ici, je rejoignis mon faux frère qui avait posé le livre sur la table à la page qui nous intéressait. Très vite dépassée par la liste interminable de plantes et d'herbes, je maugréai bientôt :

-Tu as vu ce dont nous avons besoin ? Ce genre de choses ne se trouve que dans la Forêt Enchantée ! Et je n'ai plus le droit d'y retourner.

-Ce n'est pas comme si ça t'avait dérangé jusqu'à maintenant, murmura Hans un sourire en coin.

-Avant oui...Mais là...Olson, Halricsen et les autres gardes qui surveillent la ville vont m'avoir à l'œil, rappelai-je, Papa serait vraiment très, très en colère si jamais je sortais encore une fois d'Arendelle... A moins que...

Je m'arrêtais soudain alors que le benjamin des îles du Sud attendit patiemment. Oui...Il allait falloir le lui dire aussi...

-Hans tu pourrais garder un secret ? Repris-je.

-Bien sûr Anna ! Clama-t-il.

-Eh bien voilà...Tous les vendredis Elsa et moi allons, nous voir en cachette. Je vais donc lui passer la liste prétextant que je souhaite m'entraîner pour être parfaite quand je retrouverai Mamie Anna et elle pourra ainsi me récupérer mes ingrédients. Puis, lorsque tout sera prêt, je lui confectionnerai un gâteau en insistant bien sur le fait que ce sera une collation pour Kristoff et elle. Tu me soutiens toujours ? Tu penses que ça peut passer ? Demandai-je avec espoir.

-Oui...Enfin...J'ai quelques réserves sur la fiabilité de cette histoire auprès de ta grand-mère...Répondit-il de marbre.

-Elle ne sait pas que j'aime Kristoff ! Répliquai-je sûre de moi.

Mais Ylva Nordlys si, pensai-je soudain avec horreur...Non Anna ! Cela va marcher ! Point !

-Bon...Bah...Tout devrait aller alors ! Dit-il, enthousiaste, oh ! Et pour vos retrouvailles avec Elsa, je me chargerai de t'escorter. Ainsi cela passera plus discrètement, si ça te convient bien sûr ?

-Oui. Merci Hans, conclus-je en lui embrassant la joue.

Nous sortîmes enfin de la pièce avant de nous faire prendre. Une semaine passa où je me tins à mon plan. Elsa ne se douta de rien. La semaine d'après, elle m'apporta tous les ingrédients et me raconta sa vie chez les Northuldra avec notre aïeule.

Hormis ses embrassades avec Kristoff, je fus soulagée d'apprendre qu'elle avait toujours ses pouvoirs pour le moment. Elle me demanda ensuite comment ça se passait avec le jeune Westergaard et j'avais peine à constater que si je m'éloignais de mon beau livreur de glace, je me rapprochais de plus en plus du prince. Il fallait que le plan agisse ! Et vite !

****

-Kristoff ! Kristoff ! J'ai réussi ! Clamai-je fortement en lui faisant de grands signes au milieu du pâturage.

Lui et son frère Ryder qui surveillaient les rennes se tournèrent enfin et m'aperçurent, resplendissant dans une somptueuse robe blanche à l'allure légère. Ils poussèrent tous deux un sifflement admiratif en me lorgnant et je rougis violemment alors que madame Nordlys arriva à son tour en s'écriant :

-Quelle sublime créature !

Elle applaudit sobrement tandis que le jumeau Nattura me complimenta bientôt :

-Whoua...Princesse Elsa...Vous...Vous êtes magnifique !

Fière de mon entrée, j'étais ravie que mon amant n'arrive pas à détacher son regard de mon être.

-Merci...L'apparat y est pour beaucoup, repris-je avec modestie.

Décalant une mèche de mes cheveux blonds polaires à présent détachés, je m'approchai plus près d'eux deux et fixai Kristoff en retour pour lui faire comprendre que je souhaitais m'éclipser.

-Alors ? C'était comment Ahtohallan ? Demanda encore Ryder qui continuait de nous coller.

Fermant les yeux quelques secondes pour me le remémorer, je finis par répondre :

-Magnifique...Calme... Sacré...Yélana en était ébahie.

-Et te voilà cinquième esprit ! Que dis-je ?! La plus belle et la plus divine des cinquièmes esprits qui existe, toute époques confondues ! Clama Kristoff en me souriant amoureusement.

Riant aussitôt pour désamorcer ses propos, je laissai Ylva répliquer avec malice :

-Oula ! Je pense que si son grand-père était encore en vie, il aurait immédiatement contesté ! Lui et sa chamane rousse...Il la dévorait des yeux comme tu le fais actuellement avec sa petite fille mon tout beau !

Une fois de plus, cela ne fut pas sans me plaire. Toutefois je ne savais comment lui faire comprendre que je désirai me retrouver seule avec lui sans le dire à haute voix.

-Au vu de mon exploit, Mamie Anna m'a autorisé à me rendre au barrage... Elle voulait que tu m'escortes Kristoff, renchéris-je, la voix tremblante.

-Tu m'en diras tant Miss Givrée, pouffa aussitôt la petite dame alors que mes joues se chauffèrent, bon, eh bien moi, je dois vous laisser jeunes gens...J'ai un devoir historique qui m'attend !

Elle nous quitta ainsi sur trois gambades et Ryder comprit enfin que nous avions besoin de nous retrouver.

-Pars tranquille Kristoff ! Je surveille le troupeau ! S'écria-t-il.

-Merci ! Je me chargerai de te libérer sur une heure un autre jour, répliqua-il.

Le jumeau Nattura approuva et mon beau livreur de glace m'enleva enfin à dos de Sven jusqu'au barrage. Serrée contre son torse, j'oubliais tout : Mon pouvoir, mon rang, ma famille... Humant son parfum terreux, je m'endormis à moitié sous son cou si chaud. Il me réveilla par des baisers une dizaine de minutes plus tard.

Nous arrivâmes sur un terrain désert et fantomatique. Ce lieu comme abandonné par le temps possédait encore des charrettes d'Arendelle avec du matériel de chantier. A l'air libre et non entretenu depuis toutes ces années, il s'était dégradé. Puis mon regard se posa soudain sur ce fameux barrage. Lui contrairement aux autres objets avait conservé sa splendeur. Il n'était pas aussi poli que le Pont d'Aren mais sa pierre brute et grise avait comme quelque chose d'hypnotisant.

-Tu veux qu'on aille admirer la vue ? Demanda soudain Kristoff.

Prise au dépourvu car j'avais choisi ce lieu un peu hasard pour m'éloigner des autres au plus vite, je me contentais de hocher la tête et Sven partit se coucher pendant que nous rejoignîmes le milieu du monument colossal.

-Tu n'as pas le vertige, ça va ? Me questionna-t-il encore alors que j'étais époustouflée par le paysage.

Je secouais la tête et me sentis devenir moite dans le bas ventre...Plus que d'habitude. Tout ça était la faute du montagnard qui continuait de me dévisager avec une vision nouvelle : Celle de l'envie.

C'était comme si mon nouveau rang de cinquième esprit me conférait le droit de passer à l'acte si bien que nous laissâmes bien vite la vue de côté et profitâmes qu'il n'y ait personne pour nous donner un langoureux baiser.

-Elsa...Tu es si belle dans cette tenue...Je t'aime tellement...Toi et ton pouvoir de glace...Tu es ma divinité...Je veux bien te vénérer à jamais...Susurra-t-il en me mordant presque les lèvres.

Mon visage s'échauffa de nouveau et je resserrai plus fort la pression de ma langue contre la sienne. Puis je lançais bientôt sans m'en rendre vraiment compte :

-Vénère moi tout de suite dans ce cas Kristoff...

Je n'eus pas besoin de le dire deux fois. Notre désir se déchaîna...Puissant...Intense...Euphorique. Je fus surprise de ne pas avoir une once de peur tandis que mon amant était déjà moins respectueux sur les endroits de mon corps où il posait ses mains. Sa bouche ne fut pas en reste et je le laissai faire tandis qu'elle s'aventura dans mon cou pour me lécher avec force.

-Non...Attends Elsa...Je...Je ne sais pas...Si c'est une bonne...Idée, souffla-t-il d'une voix gutturale.

-Je le mérite, non ? Minaudai-je en ayant déjà passé mes mains dans sa chemise.

Me décochant un regard gêné, il confirma avant de reprendre sa course effrénée sur ma peau de lait. Les frissons me parcourent l'échine alors que j'eus le sentiment que je mourrai si je n'étais pas tout de suite nue contre lui.

-Enlève ma robe Kristoff, suppliai-je d'un coup.

Etourdie par ses baisers et ses caresses qui n'en finissaient plus à mon plus grand plaisir, je l'encourageais de mon côté en envoyant son haut de corps au sol. Déterminée, je m'apprêtais à faire de même avec son bas quand une peur soudaine de lui geler sa masculinité sous le coup de l'émotion me stoppa directement. Haletant, il remarqua bientôt ma gêne et s'arrêta à son tour.

-Oh...Pardon Elsa...Vraiment...Je...Je ne voulais pas te manquer de respect...Excuse-moi j'ai profité de la situation et...

-...Ce n'est pas toi, le coupai-je durement, je...J'ai juste peur de te faire mal...Avec mon pouvoir...

Non ! L'angoisse ne devait pas reprendre le dessus...Pas dans un moment pareil...Pas pour ma première fois...Mon cœur faillit partir en lambeaux quand je compris que je n'avais même pas mes gants à proximité...C'était peine perdue...J'allais devoir m'arrêter là... Essayant de ne pas pleurer, je fus surprise de voir mon amant avec un grand sourire aux lèvres.

-J'ai une totale confiance en toi ma Déesse... Reprit-il doucement en agrippant ma main, laisse-moi te guider...

Bien que réticente dans un premier temps, sa voix réussit bientôt à m'adoucir et je déglutis un peu anxieuse alors qu'il posa ma main sur son pantalon en laine. Mes sens se réveillèrent à nouveau et il me montra soudain comment le caresser pour lui procurer de l'envie. C'était doux...Si doux...Si...Excitant... Confiante, je constatai bien vite que je n'eus plus peur...

-Montre-moi toi aussi...Ce qui te plairait, murmura-t-il en me dérobant un nouveau baiser ampli d'amour.

Ma respiration se saccada à nouveau alors je déviais lentement sa tête en direction de ma poitrine à peine cachée par la mousseline blanche et les losanges de ma tenue de cinquième esprit. Le front de mon amant devint moite alors qu'il commença à presser doucement mes seins de sa bouche. La chaleur intense reprit au bas-ventre et je planquai mes mains dans mon dos pour éviter de lui insuffler d'autres flocons de neige. Je décachetai bientôt les boutons de pression qui se profilaient tout le long de ma colonne vertébrale et attendis dans un désir insupportable qu'il s'aperçoive du stratagème.

La princesse Elsa d'Arendelle si juvénile et pleine de principes royaux avait subitement disparu pour laisser place à une femme impudique qui se montrait sans gêne à l'homme qu'elle avait choisi.

Profitant que Kristoff s'occupe toujours de mon haut de corps, je plongeai ma tête dans ses cheveux et l'embrassai assidument tandis que mes mains retournèrent défaire son pantalon pour lui donner également ce qu'il voulait.

-Elsa...J'ai envie de...J'ai envie de toi...Susurra-t-il encore.

-Moi aussi...Oh...Continue...Lâchai-je d'une voix sensuelle.

La robe tomba enfin des épaules, révélant mon corps menu. Mes mamelons clairs pointèrent bientôt tandis que mon montagnard se chargea de les sucer avidement. Dehors...Debout...Au milieu de ce barrage...C'était vraiment là que j'allais perdre ma virginité ?! Ne valait-il pas mieux que nous trouvions une cachette plus acceptable plutôt qu'être à la vue de tous dans les bois ?!

Non...C'était trop tard pour que nous nous déplacions ailleurs...J'en eus la conviction quand je lui fis tomber son pantalon et son caleçon long. Sa virilité libérée, je fus gênée de constater l'effet que j'étais en train de lui procurer...Mais alors que je la maîtrisai parfaitement de mes doigts, j'eus l'impression que cet apprentissage était ancré en moi depuis toujours...Pas uniquement grâce aux livres de la Duchesse de Funningur...

Dès lors je la guidai vers ma féminité, moite de désir tandis que mon amant baissa à son tour mes bas, dernière forteresse de mon jardin secret.

-Le...Le sol est peut-être un peu dur ? Murmura-t-il à mon oreille avant de l'embrasser.

-Eh bien...Restons debout dans ce cas-là...Mais viens...Vite...Hoquetai-je avec force.

Je savais que j'allais avoir mal...Mais une envie profonde se faisait plus puissante dans tout mon être. Kristoff y alla doucement et j'eus bientôt la sensation d'être inspirée de l'intérieur. Je serrai les dents quelques secondes qui me parurent interminables alors qu'une douleur lancinante s'installa soudain au creux de mon bas ventre. Désenchantant un instant, je faillis lui dire que je voulais arrêter mais des tâches sur mes cuisses m'indiquèrent que le moment désagréable était fini.

Toujours dans mon corps, nous nous embrassâmes encore et encore jusqu'à avoir mal aux gencives et je l'invitai à reprendre ses poussées torrides. Ma chasteté n'existait plus. Seule comptaient ses mains sur mes fesses, mes jambes rattachées à son aine, nos sexes ne faisant plus qu'un. Oh...Mes aïeux...Oui...Ils ne faisaient plus qu'un, effectivement.

Je devins bouillante, ressentant mon pouvoir accourir au bout de mes doigts pour mieux sortir en solution vaporisée.

-Elsa...Ma Déesse... Nous sommes bien...Là... Me chuchota-t-il en ralentissant soudainement ses impulsions.

-Oui...Kristoff...Oui...Très bien...Soulignai-je à mon tour dans un gémissement qui ne parvint pas à recouvrir ses cris de plaisir, encore...Encore...Encore...

Soudain insensible mon amant voulut sortir mais je ne le désirais pas ! Je n'avais pas fini bon sang ! Ne le ressentait-il pas ?! Ce ne fut qu'au moment où ma voix implosa enfin dans des vagissements aigus qui me propulsèrent à une sensation de flottement que je compris qu'il s'était terminé aussi...Dans ma propre chaire.

-Je...Je suis désolé Elsa... Murmura-t-il soudain, blanc comme un linge.

Oh ?! Avais-je été si nulle que cela ?! Terrifiée à cette idée, je déglutis violemment et répétai :

-Désolé ? Tu plaisantes ou quoi ?! Je ne pouvais rêver mieux pour mon premier rapport !

-Non...Non tu n'as pas compris, s'empourpra-t-il.

En effet je ne voyais pas où il voulait en venir.

-C'est moi, c'est ça ?! Tu m'as trouvé trop...Trop frigide ?! Demandai-je paniquée.

Il était sur le point de répondre quand une profonde secousse venant de sous nos pieds éclata d'un coup. Les pierres qui maintenaient le barrage crissèrent immédiatement si bien que Kristoff me prit contre lui et cria :

-Vite ! Sur le côté !

Toujours dans une tenue indécente, je m'exécutai tout de même et nous eûmes juste le temps de poser les deux pieds sur l'herbe fraîche que l'écluse s'effrita définitivement. Par les esprits ! On a détruit le barrage ! Pensai-je affolée.

-Elsa ! Il faut prévenir ta grand-mère ! Vite ! L'eau se dirige tout droit vers Arendelle ! S'exclama encore Kristoff tout en m'aidant à me rhabiller.

-Quoi ?! Renchéris-je, manquant subitement de souffle.

***

Le gâteau était fin prêt tandis que je devais revoir ma sœur tout à l'heure. Hans m'avait aidé à confectionner la garniture et nous venions de finir de nettoyer la cuisine sous peine de nous faire taper sur les doigts par Olina quand Gerda vint nous chercher pour la toilette avant le dîner. Je la suivis alors jusqu'à la salle de bain et entrai dans la pièce déjà vaporeuse mais stimulante pour ma détente.

-Je reviens princesse Anna, je vais vous trouver une serviette, précisa-t-elle.

Je commençai à me déshabiller en attendant qu'elle arrive mais m'arrêtai très vite en entendant des pas précipités de l'autre côté de la porte ainsi que des chuchotements. Pressentant que ce n'était pas normal, j'allai immédiatement me coller contre l'embrasure, prête à la fermer quand je reconnus les voix. C'était celles de Papa...Et de Niklas Olson...

-Ma nouvelle arme est-elle prête pour la première entrevue avec la doyenne de la Forêt Enchantée de cette fin de semaine ? Demanda-t-il.

Ses paroles me glacèrent le sang. Une arme ?! Mes soupçons survenus quelques semaines plus tôt étaient donc confirmés.

-Oui Altesse, dit le général.

-Vous vous y connaissez en polissage et aiguisement d'épée, Niklas ?! J'espère que le travail est bien fait ! Il ne faut pas que je rate les deux coups ! S'écria-t-il.

-Oui Majesté...Toutefois, vous pouvez encore revenir sur votre décision...Êtes-vous vraiment certain que ça soit la bonne solution ? Osa demander Olson d'une voix triste, permettez-moi d'avoir des doutes... Il...Il n'est pas judicieux de suivre le chemin funeste de feu le roi Runeard...Même si nous ne savons pas avec exactitude si c'est lui qui as déclenché cette guerre...

-Je veux le venger justement, répondit-il comme un enfant, je veux que Yélana paye pour ce qu'elle a failli faire subir à Anna et Elsa ! Pas un mot à la reine Iduna, ni au prince Hans et à la princesse Anna. Surtout à la princesse Anna. Ils ne comprendraient pas.

-Et si jamais ça tourne mal ? Insista le général, pardonnez mon arrogance mais il me semble que la princesse Elsa est là-bas.

-Voyons Niklas...C'est bien la première fois que je vous vois donner votre avis sur un ordre ! Ne vous inquiétez donc pas tant que ça mon ami, tout ira très bien, je vous l'assure, insista-t-il.

Les pas s'éloignèrent alors que la pièce vacilla autour de moi. Je suffoquai, essayant de trouver une solution rapide. Il était hélas trop tard pour prévenir Elsa et Mamie. Je n'avais plus le choix. Il fallait que je trouve une incantation qui puisse effacer les souvenirs et me faire revenir au jour où j'avais fait mon rêve prémonitoire.

Oubliant que je devais prendre mon bain, je me rhabillai rapidement et courus dans la pièce secrète.

-Vite Anna ! Vite ! Cherche ! Cherche ! Répétai-je activement.

Ah-Ah entendis-je bientôt. Je me retournai immédiatement pensant à une plaisanterie. Mais non...Il n'y avait personne. Me concentrant à nouveau j'allai dans le fond gauche de la salle et ramassai plusieurs livres dont je lus vite les titres. Je laissai de côté ceux que je ne voulais pas et en gardai un en dernier secours.

-Courage Anna c'est bientôt fini ! M'écriai-je enthousiaste.

Ah-Ah entendis-je à nouveau.

Je me figeai d'effroi. Toujours personne. La voix semblait venir de l'embrasure de la porte. Un livre y était, incrusté dans l'encolure.

-Est-ce celui-là ? Demandai-je soudain au vide.

Voilà que je devenais folle ! Je parlais à une voix que je ne connaissais pas ! Pourtant sa mélodie reprit tout de suite les « Ah-Ah. »

Mon cœur manqua un battement. J'avais déjà entendu cette mélodie. D'ailleurs ce n'était pas moi qui était sensée l'entendre mais bien Elsa ! Autre chose était étrange ! Ce son était normalement celui de Maman. Or, là, elle était en vie ! Mais que se passait-il ?! Était-ce parce qu'Elsa ne voulait plus de ses pouvoirs ? Parce qu'elle n'avait pas découvert Ahtohallan à temps?!

-Courage Anna ! Courage : Respire ! Me répétai-je tout en parcourant le sommaire pour trouver l'incantation.

Ah-Ah, indiqua bientôt la voix lorsque mon index se posa sur l'intitulé « RETOUR VERS LE PASSE ». Je me rendis donc en vitesse jusqu'à la page quatorze et tomber sur...La berceuse d'Ahtohallan...

-C'est une blague ?! J'ai juste à chanter ? Questionnai-je encore.

Ah-Ah, insista la voix.

Je m'exécutai donc, priant pour que personne n'entre dans la pièce secrète et m'attendais à me réveiller dans mon lit après cela. Mais il n'en fut rien. Je n'avais pas bougé de la salle.

-Ridicule, soupirai-je, les Northuldra sont perdus à cause de moi...

Ah-Ah, murmura alors la voix d'une façon plus lointaine.

Je n'eus pas le temps de lui faire de reproche. Tout le château se mit à trembler. J'entendis bientôt des cris de panique à travers les couloirs. Mince ! Qu'avais-je fait encore ?! Sortant tant bien que mal du lieu, je me dirigeai vers la fenêtre de la bibliothèque et faillis avoir une crise cardiaque.

Une énorme vague d'une centaine de mètres déferlait avec violence en direction d'Arendelle.

Je venais de détruire le barrage de la Forêt Enchantée.

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