Retour vers le passé : Croqué...

By Ansa2217

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Anna la princesse d'Arendelle, fait un mystérieux rêve et se réveille juste avant que ses parents ne partent... More

Chapitre 1 : Rétrospection :
Chapitre 2 : Réveillée :
Chapitre 3 : Discussions :
Chapitre 4 : Retrouvailles et Marivaudage :
Chapitre 5 : Le jeu de l'amour et du hasard :
Chapitre 6 : Huis-Clos :
Chapitre 7 : Le fils prodige :
Chapitre 8 : En quête des Northuldra (partie 1) :
Chapitre 10 : Révélations :
Chapitre 11 : La pièce secrète :
Chapitre 12 : Le retour du roi :
Chapitre 13 : Nos mains :
Chapitre 14 : Pour moi (presque) rien ne change :
Chapitre 15 : Les caprices d'Anna :
Chapitre 16 : Le bel âge :
Chapitre 17 : Les interdits :
Chapitre 18 : Coup de « grâce » :
Chapitre 19 : Les malheureux :
Chapitre 20 : 28 avril 1841 :
Chapitre 21 : Le plan des Picéaerd :
Chapitre 22 : Donnez-moi la passion :
Chapitre 23 : La vie continue :
Chapitre 24 : Chez le roi Karl :
Chapitre dernier : Le passé reste au fond des cœurs :
Chapitre bonus 1 : Ta main :
Chapitre bonus 2 : La vengeance :

Chapitre 9 : En quête des Northuldra (partie 2) :

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By Ansa2217

Pendant que le traineau roulait dans la pénombre, une question persistait dans mon esprit : Comment Kristoff avait-il été en mesure d'ouvrir le brouillard ? Il y avait visiblement des choses sur son passé que je ne connaissais pas encore et qui n'étaient pas présente dans mon rêve. Intriguée, j'étais donc sur le point d'en savoir plus lorsqu'une bourrasque vint perturber notre itinéraire. En quelques secondes le rythme s'accéléra. Je crus ma dernière heure arriver, bien plus que quand nous étions à pieds car contrairement à mes jambes, Kristoff n'arrivait plus à maîtriser le véhicule...

-Ralentis Sven ! Ralentis ! Beugla-il tandis que le renne faisait patiner ses sabots sur le sol pour essayer de contrôler la cadence.

-JE NE PEUX PAS ! Brama-t-il bientôt.

-Oh allez mon grand ! Fournis un effort ! Ragea derechef le montagnard.

Outrée, je ne l'avais jamais vu lui parler aussi mal. Ne souhaitant toutefois pas m'interposer, je me calai contre Elsa, la plaquant bien contre la pente du traineau pour qu'elle ne tombe pas. Puis je passais une tête par-dessus l'épaule et me risquai à demander si tout allait bien à mon futur mari.

-Oh oui ! A merveille ! Si on ne compte pas le fait que le frein vient de nous lâcher en plus du reste, dit-il avec ironie.

Je respirai un bon coup et me raisonnai tout de suite. Tant que nous n'atteindrions pas le précipice face au barrage qui se trouvait à de nombreux lieux d'ici, nous pouvions continuer notre course folle. Inspectant les alentours, Kristoff reprit :

-Bien ! Nous avons quitté le brouillard mais je ne peux toujours pas m'arrêter, je pense qu'il va falloir sauter si nous ne voulons pas terminer dans un arbre !

-Sauter ? Mais et Elsa ? Paniquai-je.

-Je m'occupe d'elle ! S'exclama-t-il.

En deux temps, trois mouvements, mon beau débiteur de glace sauta par-dessus le siège et vint nous rejoindre non sans une quelconque difficulté pour garder son équilibre. Il attrapa ma soeur du mieux qu'il put et tout en l'enveloppant dans ses grands bras protecteurs, il sauta sur Sven qui comme nous tous continuait de glisser vers les méandres de la Forêt Enchantée.

-Allez à vous Anna ! Clama-t-il soudain.

-Mais...Euh...Nous allons être trop lourds sur lui ?! Demandai-je.

-C'est où ça ou vous allez avoir un traumatisme crânien ! Et je ne veux pas que ça vous arrive ! Cria-t-il en me tendant ses bras.

Malgré le danger de la situation, sa dernière parole me réchauffa le cœur. Fermant les yeux, je me détendis et me laissai aller en sautant dans le vide. Comme prévu, l'arrêt fut brutal. Ainsi, le postérieur de Sven s'affaissa sous notre poids quelques secondes plus tard et me fit basculer en galipette arrière. Etourdie, il me fallut un temps avant de me rehausser tout en pestant et arrachant les feuilles que je venais de me prendre dans la bouche.

-Veille sur elle, Sven, dit Kristoff en ayant posé Elsa sur son dos.

Puis il accourut vers moi et m'agrippa le bras pour me relever.

-Vous ne vous êtes pas fait mal ? Ajouta-t-il.

Oubliant de lui répondre, je me retrouvai bientôt plaquée contre son torse et aspirai son odeur qui n'était pas des plus alléchantes...Comme pour ma chère reine des neiges et moi.

-Euh...Non...Non ça va, plus de peur que de mal, je vous remercie, dis-je dans un petit rire nerveux.

Plus en colère après moi, il réussit enfin à me sourire avec sincérité et renchérit :

-Parfait... Allons donc ! Ne restons pas là. Il nous faut trouver la guérisseuse de ce peuple.

-Je croyais que vous ne vouliez pas qu'on lui enlève ses pouvoirs ? Soulevai-je.

Je n'ajoutai pas non plus que Maman avait évoqué des chamanes pour sa singularité.

-Oui...Enfin là il faut bien la réveiller, non ? Lança-t-il.

Je rougis immédiatement pour ma bourde et admis :

-Oui...Tout à fait...Tout à fait...Eh bien...Dans ce cas je pense que vous êtes le mieux placé pour nous dire où est le peuple !

Kristoff sursauta immédiatement et demanda du tac au tac :

-Ah bon ? Et pourquoi je serai au courant si ce n'est pas indiscret ? Faites-moi rêver !

Ne me démontant pas, je m'exclamai plutôt, victorieuse :

-Eh bien, vous avez réussir à ouvrir le brouillard ! Seuls ceux qui ont des pouvoirs ou qui doivent réparer une faute vis-à-vis des Northuldra le peuvent !

Interloqué, mon futur amant éclata bientôt de rire face à ma mine sûre d'elle et reprit :

-Parce que vous croyez que je connais cet endroit ? Eh bien je suis désolé de vous contredire mais non, j'ai été retrouvé à l'âge de huit ans chez les glaciers d'Arendelle et je n'ai aucun souvenir d'avant cette période.

-En êtes-vous vraiment certain ?! Même pas un simple petit évènement complètement anodin ? Vous devez quand même vous rappeler de vos parents ! Insistai-je.

Son visage s'assombrit à nouveau et il dit, piqué à vif :

-Puisque je vous dis que non ! Ce que vous pouvez être agaçante à la fin !

J'aurai pu me vexer mais à la place, je répliquai avec cran :

-Je sais et c'est comme cela que j'arrive toujours à mes fins !

-Vous m'en direz tant, me railla-t-il.

Puis il prit un temps de silence et nous inspectâmes les bouleaux et mélèzes qui résidaient un peu partout dans ce nouvel environnement.

-De toute façon il n'y a pas l'air d'avoir grand monde dans cette forêt... J'espère que ce n'est pas une entourloupe, maugréa encore le montagnard d'une voix désabusée.

Cherchant à lui faire obtenir ma confiance, je pouffai aussi avec décontraction et expliquai :

-Mais non ! Ne vous inquiétez pas ! Je n'aurais pas mené ma sœur dans un guet à pans ! Il nous faut juste marcher un peu... Ce peuple n'habite pas à la lisière du brouillard.

Comme convenu, Kristoff resta interdit. Pensif, il me scruta pendant de longues minutes avant de dire avec indifférence :

-Vous en revanche vous en connaissez un rayon sur cet endroit pour quelqu'un qui est restée toute son enfance et adolescence, confinée dans un château !

-Je suis instruite ! Clamai-je hautainement avant de rougir de gêne, Pardon...Ce n'est pas ce que je voulais dire...C'est...C'est simplement que la bibliothèque a été ma meilleure amie durant toutes ces années de solitude.

A ma grande surprise, il n'eut aucune remarque acerbe cette fois mais m'offrit enfin un sourire et reconnut :

-Non, non, je ne m'offusque pas... « Instruite » est le mot juste, vous êtes une princesse après tout. Alors guidez-moi.

Ravie qu'il se radoucisse, je lui pris la main et nous nous mîmes en marche tandis que j'essayai de ne pas montrer mon inquiétude quant à mon sens de l'orientation. Nous quittâmes ainsi la lisière du brouillard pour nous retrouver dans une partie un peu plus ombragée de la forêt. Les derniers rayons de ce ciel d'été transperçaient les feuillages des arbres. L'air était donc doux avec ce jeu de lumière. Puis j'essayai de me rappeler combien de distance nous avions parcouru avec Courant d'Air en surcharge dans mon rêve. Je reconnus alors l'endroit où Elsa avait fait apparaître les souvenirs figés de Père et Mère. C'était dans cette partie de la Forêt que nous avions fait la rencontre de ce peuple pour la première fois. Puis je me souvins que nous avions dû marcher un petit peu vers l'Ouest pour arriver au campement des Northuldra. Il se trouvait dans une partie parsemée de la Forêt Enchantée car cela était plus pratique pour les installations de leurs huttes.

-Vous savez que vous êtes quand même une femme pleine de surprise Anna d'Arendelle, finit par dire Kristoff de façon amusée.

Au mot « femme » je me mis à rougir comme une pivoine mais fournis un effort pour que ça ne se voit pas.

-Ah oui ? Demandai-je d'un ton détaché, pourrais-je savoir pourquoi ?

-Eh bien, pour quelqu'un qui n'a jamais exploré le monde ailleurs que dans les livres, je trouve que vous avez un excellent sens de l'orientation ! Excusez ma misogynie mais c'est plutôt rare pour une personne de votre sexe !

-Oh ! Je suis ravie de controverser les préjugés dans ce cas, blague à part, je remercie surtout ma mémoire visuelle, répondis-je simplement.

Quel bonheur de voir qu'enfin je captais son attention !

J'aurais tellement aimé qu'Elsa soit réveillée pour partager ce moment avec nous même si d'un autre côté, j'étais très égoïstement soulagée qu'elle soit dans les paumes pour nous laisser un peu d'intimité avec mon beau montagnard.

-Sommes-nous bientôt arrivés ? Relança-t-il après une bonne demi-heure.

-Oui, plus que quelques pas derrière ces grands feuillages et nous y sommes... Déclarai-je, la boule au ventre par un soudain sentiment d'angoisse.

Préférant être honnête avec lui, je le prévins immédiatement en ajoutant :

-Je dois tout de même vous mettre en garde...Nous risquons de ne pas être accueillis à bras ouverts... En tant que personnes d'Arendelle nous sommes une menace pour eux sachant que nous nous sommes quittés sur une guerre entre nos deux clans !

Non affecté, Kristoff préféra conclure par un « Nous verrons bien » avant de replacer délicatement la tête d'Elsa sur la croupe de Sven.

-Parfait, soufflai-je.

Je pris donc une grande aspiration pour me donner du courage et nous continuâmes. Il n'y avait pas d'épées cette fois pour refaire une beauté au buisson. Nous nous contentâmes de contourner les haies et arrivâmes dans des fourrés où personne ne nous attendit avec des lances. Les huttes étaient vides. Ce silence me perturba et je me sentis bête.

-Alors où sont les gens ? S'impatienta Kristoff.

-Je n'en sais pas plus que vous, admis-je, mais...Nous allons les trouver...Ils ne doivent pas être très loin ! Regardez ! Les bois en dessous des marmites de ravitaillement finissent gentiment de fumer...Ils ont dû manger ils n'y a pas longtemps !

C'est alors que nous entendîmes de la musique au loin. Mon cœur se desserra rapidement en comprenant que l'animation était un peu plus au Nord. Ne pouvant plus reculer, nous nous rendîmes sur place au risque de nous faire éventrer. Les Northuldra étaient bien là ! En pleines activités, ils creusaient...Des tunnels. Les enfants jouaient un peu plus en contrebas tandis que les femmes au même titre que les hommes se remplaçaient régulièrement pour laisser à tout le monde le soin de reprendre des forces pendant qu'ils s'échinaient à augmenter des monticules de terre. C'était sans compter sur un des hommes qui finit par nous apercevoir. Prenant subitement la couleur de sa tunique, il se mit à crier :

-Cheffe Yélana des intrus !

Et c'est parti...Dis-je intérieurement alors que nous fûmes très vite entourés de toutes parts. Par instinct de survie, Kristoff me rapprocha de lui tandis que de son autre il protégea Elsa et Sven.

-S'il vous plaît... Nous ne vous voulons aucun mal ! M'exclamai-je en guise d'entrée en matière.

Je n'avais jamais cru en cette phrase qui procurait toujours un sentiment inverse lorsqu'elle était dite à haute voix. D'ailleurs, cela se confirma car le peuple du soleil n'y crut pas une seconde, continuant de nous scruter comme des diables.

-Si vous n'êtes pas des ennemis, pourquoi êtes-vous là ?! Comment cela se fait-il que l'on ne vous a jamais vu ? Etes-vous à la botte du lieutenant Mattias et ses sbires ?! Demanda alors une jeune fille à la longue tresse brune et dont la large frange maintenait un chapeau.

Tandis que j'étais sur le point de répondre, un autre Northuldra qui devait être de la famille de la jeune fille par leur traits similaires, s'écria avant moi :

-Assez ! Honeymaren ! Tu vois bien qu'ils ne sont pas d'ici ! Leurs habits sont neufs ! Ils doivent être entrés par le brouillard...Mais comment cela est-il possible ?!

-J'appellerai plutôt ça des guenilles petits frères...Se moqua-t-elle à nouveau, et puis qu'est-ce qu'elles puent ces deux-là avec leur bouillasse au visage !

Loin d'être offusquée, mon cerveau resitua tout de suite ces deux membres. Mais oui ! Honeymaren et Ryder Nattura ! Les jumeaux de la communauté qui s'étaient pris de sympathie pour Elsa et Kristoff dans le futur que j'avais vu. Toutefois, je jugeai inutile de faire les présentations maintenant et décidai plutôt de jouer la carte du pathos et dis en prenant un air d'apitoiement :

-S'il vous plaît ! Ma sœur est gravement blessée, nous cherchons un guérisseur ou une guérisseuse pour la réanimer !

Les jumeaux se radoucirent immédiatement et s'apprêtaient à nous répondre, quand la doyenne de la communauté nous détailla de ses yeux ambres, flamboyants de méfiance.

-Pourquoi nous donnerions-nous notre aide sachant que vous n'avez pas répondu à nos questions !? Maugréa-t-elle en essayant de nous chercher dans sa mémoire.

-Parce que c'est moi qui aie ouvert le brouillard, voilà vous êtes contente ! S'énerva Kristoff.

J'acquiesçai fortement pour lui donner raison tandis que la cheffe se concentra visuellement sur lui. Elle le détailla ainsi pendant plusieurs secondes et renchérit :

-Montrez votre épaule, jeune homme !

-Pas si vous n'obtempérez pas, grinça-t-il tout en maintenant son bras protecteur sur Elsa.

Tout comme moi, il sentait que ce n'était pas normal qu'elle reste endormie aussi longtemps. La doyenne le toisa d'un regard qui en disait long sur sa sagesse et sa haine des Arendellien. Puis finalement elle se dérida et reprit :

-C'est d'accord ! Mais montrez votre épaule maintenant !

Très gêné, mon futur mari se dévêtit quelques secondes à mon plus grand plaisir et je ne loupais pas une seule miette de son torse musclé. Tout aussi contente, Yélana s'approcha de lui et jeta un coup d'œil à la tâche de naissance brune qui logeait sur son haut de bras droit avant de finalement regarder tour à tour Honeymaren et Ryder, puis à nouveau Kristoff.

-J'ai vu ce qui m'intéressait...Vous pouvez remettre votre tunique jeune homme, confia-t-elle.

Elle se tourna ensuite vers les autres habitants et s'exprima d'une voix claire et limpide :

-Vous pouvez arrêter de creuser pour l'instant, nous n'aurons plus besoin de suer pour ouvrir la Forêt Enchantée ! Grâce à cette troupe, nous allons être libres !

Puis son visage ridée par le temps nous dévisagea à nouveau et elle s'écria :

-Suivez-moi, je connais une guérisseuse qui pourra subvenir à votre besoin !

Perplexe car j'avais la désagréable impression que nous venions de rajouter un problème à notre expédition, je fus tout de même intriguée par le soudain engouement de la cheffe Northuldra à l'égard de Kristoff. Elle l'avait reconnu ce qui confirmait bien mes doutes quant au fait qu'il avait vécu ici avant ses huit ans.

-Cela fait presque trente-cinq ans que nous sommes prisonniers de cet endroit...D'où l'envie pour certains d'entre nous de retrouver des proches, expliqua-t-elle tout en continuant de nous diriger à traves la nature.

De plus en plus mal à l'aise, j'en voulus à Kristoff d'avoir laissé sous-entendre que nous allions pouvoir les faire sortir...Car nous étions désormais dans le même cas qu'eux. Posant délicatement mes mains sur mon ventre pour faire partir mon stress, je tentais de faire bonne figure auprès de Yélana qui nous fit un panel des différentes méthodes qu'ils avaient utilisés pour essayer de contrer le brouillard.

-Quand mon mari, le chef Amarok Lorcus est mort, j'ai été bouleversée par sa perte...J'étais moi-même dans un piteuse état à vrai dire...Enfin je ne sais pas pourquoi je vous raconte tout ça...Disons que nous avons fini par nous apercevoir qu'il y avait des gardes d'Arendelle, prisonniers eux-aussi. Les habitants voulaient qu'on les tue mais je n'avais pas le courage de faire couler plus de sang qu'il n'y en avait déjà eu...J'ai perdu beaucoup dans cette bataille ! Mon mari, notre enfant à venir, deux de mes amis que je considérais comme des frères, ma sœur de cœur et ma filleule...Alors non, je voulais laisser la nature juger de leur sort...Ma Mère avait approuvé ma sage décision...C'est comme cela que nous avons commencé à chercher des solutions...Nous avons d'abord essayé par catapultes mais cela n'a pas été très concluant, puis considérant que cette brume était un être vivant, nous l'avons attaqué avec nos lances...Mais cela n'a pas fonctionné non plus...Alors les plus habiles avaient décidé d'escalader. Ils étaient tous retombés sur leur fesses avant même d'avoir effectués cinq mètres.

-Pas très concluant donc ? Se risqua à demander Kristoff.

-Comme tu dis jeune homme, répondit-elle en lui offrant un sourire gêné, trop de risques et beaucoup de blessés pour pas grand-chose...

Elle continua ainsi à lui décrire les impacts que cela avait eu sur les rennes et mon beau montagnard but ses paroles tandis que je demeurai moins fascinée par ces termes très complexes.

Mon esprit divagua donc jusqu'à ce que nous arrivions enfin à une tente à l'entrée plus élargie que celle de toutes les autres.

-Attendez-moi là ! Je reviens ! Déclara Yélana juste avant de pénétrer dans l'antre.

Les bruits des oiseaux se firent à nouveau entendre et je repris à l'égard de Kristoff :

-Vous semblez serein.

Ses joues se chauffèrent comme s'il avait eu une pensée gênante et il répondit sincèrement :

-Eh bien, je dois reconnaître que ce fut moins compliqué que ce que je m'étais imaginé ! La rencontre s'est bien passée et le calvaire est bientôt fini pour la princesse Elsa.

Mon visage devint cramoisi en voyant qu'il lui caressa délicatement sa main avant de l'embrasser furtivement. Je détournai immédiatement le regard et priai pour que Yélana revienne au plus vite avant de dire méchamment :

-Hum... Vous savez Kristoff ce n'est pas parce qu'elle est endormie que vous avez le droit de faire tout ce que vous voulez d'elle.

Offusqué, il me lança un regard noir et grommela :

-Quoi ?! Mais non ! Mais je ne me permettrai jamais voyons ! Il faudrait peut-être songer à arrêter d'avoir l'esprit mal placé !

Outrée à mon tour face à son répondant, j'étais prête à lui décocher un crochet quand la cheffe Northuldra sortit bientôt de la tente et s'adressa à mon futur mari avec malice :

-La guérisseuse consent à vous voir, bon courage... Kaspian...

Kaspian ? Répétai-je étonnée, Était-ce un nom de code ? Visiblement Kristoff ne le comprit pas, et mieux, n'en eut rien à faire puisqu'il hissa Elsa sur ses épaules et l'apporta dans la hutte sans faire de remarques. Je les suivis de la façon la plus cérémonieuse possible et fus heureuse d'enfin sentir de l'air frais à l'intérieur. Une femme aux longs cheveux noirs rassemblée en grosse tresse était en train de faire cuire une mixture dans une marmite au centre de la pièce.

-Installez la patiente sur le brancard qui est au sol, ordonna-t-elle sans même se retourner.

Kristoff s'exécuta et nous nous agenouillâmes ensuite tous autour d'Elsa.

-Je m'appelle Laïka Nattura...Yélana m'a dit que vous aviez fait la rencontre de mon neveu et ma nièce...Mais pas seulement... Murmura-t-elle.

Laissant sa phrase en suspens, elle observa longuement mon beau débiteur de glace et des larmes perlèrent bientôt dans ses yeux. Très gênés, nous nous concertâmes du regard avant que je ne demande à la guérisseuse :

-Est-ce que vous allez bien ?

-Je...Euh...Oui...Excusez-moi...Souffla-t-elle avant de se reprendre, je suis un peu sur les nerfs en ce moment...Mais ne vous inquiétez pas ! Je suis très réputée ! N'hésitez pas à être le plus précis possible à propos du diagnostic. Plus vous serez factuel. Plus ça sera facile.

A nouveau, nous nous consultâmes pour savoir qui parlerait en premier. Ce fut donc le montagnard qui prit la parole :

-Elsa a perdu connaissance quand elle a voulu entrer dans la Forêt Enchantée. Elle a posé sa main sur le brouillard et s'est retrouvée propulsée à l'autre bout de la plaine. Elle a arrêté de respirer durant plusieurs secondes avant que je ne la réanime.

-Qui...êtes-vous pour elle ? Demanda Laïka en grande professionnelle.

Elle n'osait me regarder, moi à cause de la boue qui était toujours présente sur mon visage. Pris de cours, Kristoff répondit :

-Euh...Je suis un ami de la famille.

Et plus si affinité, pensai-je avec délice.

-Et vous ? Questionna-t-elle encore en me lorgnant avec dégoût.

-Sa sœur, rétorquai-je sortant de ma rêverie.

-Parfait, commenta-t-elle, à quoi ressemblait le choc quand il l'a propulsé ? Est-ce que c'était comme une tension ?

-Oui ça ressemblait à cela, admit mon futur mari.

-Bien, nota-t-elle, je vais commencer par l'hydrater dans ce cas ! Ma soupe est prête !

Toujours troublée, je l'aidai à se relever car elle manqua de perdre l'équilibre. Elle alla attraper un bol et mit le liquide chaud qui continuait de mijoter dans la marmite. Puis elle se rebaissa et interrogea une nouvelle fois Kristoff :

-Vous voulez bien lui donner les gorgées ?

Bien que confus, il acquiesça tandis qu'elle déchira le haut de la robe de ma chère reine des neiges sous mes yeux perturbés, laissant entrevoir les courbes naissantes de sa poitrine qui logeaient dans son corset. Omnibulé, mon futur amant faillit renverser le bol avant de détourner immédiatement le regard.

-Allons, allons... C'est la nature humaine... S'il vous plaît jeune homme concentrez-vous sur les cuillerées à lui transmettre, le gronda-t-elle, quant à vous jeune fille, occupez-vous du massage cardiaque...Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que votre aura est puissante...Je vais essayer de faire de même mais étant donné que je ne suis pas chamane je ne peux pas vous garantir qu'elle se réveillera.

Mais oui ! J'avais presque oublié que nous devions nous rendre près des deux chamanes compétentes ! C'était d'elles dont nous avions besoin ! Prête à lui demander où nous pourrions les trouver, je sentais cependant que c'était trop tard car elle était déjà sur la table de travail. Ne montrant pas que je n'avais jamais effectuée de mouvement de massage cardiaque, j'essayai de me rappeler de comment avait fait Kristoff et m'exécutai maladroitement, alors que Laïka se rapprocha du ventre de ma chère sœur.

-Voyons...Comment faisaient Madame Piceaerd et Maman, déjà ?! Chuchota-t-elle un peu déboussolée, ah oui...

Elle posa alors ses paumes sans appuyer trop fort et ferma bientôt les yeux avant de respirer un grand coup. Elle était en train de faire des incantations silencieuses.

Notre stratagème dura cinq minutes mais il me parut beaucoup plus long que cela à cause de la peur de ne pas réussir...Aussi je fus plus qu'heureuse lorsque les mains d'Elsa commencèrent à s'agiter. Nous poussâmes bientôt tous les trois un soupir de soulagement et je m'exclamai en craquant sous l'emprise du stress :

-Regardez ! Ça fonctionne ! Ça fonctionne !

Ses deux billes bleues azur s'écarquillèrent soudain et elle nous dévisagea l'esprit encore embrumé.

-Que... Que s'est-il passé ? Demanda-t-elle d'une voix pâteuse.

-Oh ! Pardon Elsa c'est ma faute ! Clamai-je en l'enlaçant si fort que je faillis l'étouffer.

-Vous étiez blessée, précisa à son tour Kristoff, Nous sommes arrivés dans la Forêt Enchantée, et nous avons trouvé une guérisseuse qui vous a soigné.

Mais ma soeur ne l'écoutait déjà plus et rougit violemment en se voyant si dévêtue.

-Vous avez de bien beaux yeux demoiselles...Ils me sont étrangement familiers...Nota à nouveau la guérisseuse, pensive, allez ! Ne bougez pas ! Je vais vous aider à recoudre tout ça !

En deux temps trois mouvements, elle alla chercher du fil et une aiguille et lui raccommoda le haut de sa robe sous mes yeux de plus en plus calculateurs. Elle avait un comportement vraiment bizarre à notre égard, mais je devais bien reconnaître qu'elle était douée dans son domaine. Une fois remise de ses émotions, ma sœur chérie surenchérit sans méfiance :

-Alors c'est vous qui allez m'enlever mes pouvoirs ?

-Vos pouvoirs ?! Répéta-t-elle surprise, je ne vois pas de quoi vous voulez parler ?

Ma chère reine des neiges poussa bientôt un soupir frustré et précisa à contrecœur :

-S'il vous plaît, éloignez-vous que je vous fasse une petite démonstration.

Bien que n'ayant pas encore retrouvée tous ses réflexes, elle se leva avec prestance et gela la marmite figeant le liquide à l'intérieur. Comme prévu, Laïka resta bouche-bée.

-Alors ça, je ne m'y attendais pas, reconnut-elle, enfin...Non...Non, il vaut mieux que je me taise...Elle n'apprécierait pas que je le dise... Par les esprits, vous faites vraiment de la glace ?! C'est incroyable !

Bien que nous la sentions profondément choquée, elle réussit à reprendre :

-Pardonnez-moi...Mais pour répondre à votre question...Non ce n'est pas moi qui m'occupe de ce genre de pratique. Comme je vous le disais un peu plus tôt, les guérisseurs travaillaient avec les chamanes dans le temps...Ils sont beaucoup plus puissants pour tout ce qui concerne l'aspect psychologie et surnaturel...Ceux sont eux qui normalement auraient dû vous guérir comme votre sœur et moi l'avons fait tout à l'heure... Pour ma part, j'ai quelques notions par rapport aux tournées que j'effectuais dans mon enfance avec ma mère et la chamane de l'époque...

-En connaissez-vous un qui soit encore vivant aujourd'hui ? La coupai-je, pleine d'espoir.

J'attendis avec intérêt, suspendue à ses lèvres et fus encore plus subjuguée lorsqu'elle reprit :

-Disons que j'en connais plutôt UNE, mais je ne sais pas si elle prête encore ses services après ce qui s'est passé.

-A-t-elle aussi perdue des proches durant la guerre entre Arendelle et les Northuldra ? Interrogeai-je.

Incapable de parler dans un premier temps, Laïka hocha vivement la tête avant de dire d'une voix morne :

-Oui. Elle a perdu trois personnes qui lui étaient chères ce jour-là.

Marquée à vif comme la cheffe Yélana par cette bataille déchirante, ses yeux s'humidifièrent.

-Ma mère a été une des victimes, parvint-t-elle à articuler alors que nous ne demandâmes rien du tout...Pfffiou...Pardonnez-moi...Je vais demander à la cheffe si nous pouvons lui parler... quels sont vos noms jeunes filles ?!

-Anna et Elsa, déclarai-je.

La femme sursauta comme si j'avais prononcé quelque chose d'extraordinaire puis elle nous observa tour à tour ma sœur et moi. Elle resta longtemps fixée sur nos cheveux qui étaient les seules parties de notre haut de corps qui ne soit pas marqué par la boue.

-Mais oui...Vos yeux...Ce roux...Ce blond polaire...Je...Non je n'ose y croire...Chuchota-t-elle encore frappée par nos êtres.

Décontenancée, elle agrippa une de mes mèches et l'inspecta longuement avant de demander :

-Et c'est vous Anna, je présume ? Demanda-t-elle.

-Euh...Oui, pourquoi ? Questionnai-je à mon tour mal à l'aise.

-Non pour rien, murmura la jeune femme en souriant nerveusement, je voudrais juste une dernière précision, après promis je ne vous embête plus.

-Allez-y, ordonna Elsa.

La guérisseuse sembla hésiter, comme si elle avait déjà la réponse. Elle finit cependant par se lancer et nous interrogea :

-Est-ce que parmi les membres de votre famille, vous auriez quelqu'un qui s'appelle...Iduna ?

Ma soeur blanchit alors que je fus moins surprise car je savais que Maman faisait partie de ce peuple. Elle avait dû croiser cette femme par le passé. Jouant les étonnées, je répondis tout de même :

-Oui, notre mère se nomme ainsi.

Laïka se figea un instant alors que j'étais horriblement gênée face à l'incompréhension de ma chère reine des neiges.

-Par les esprits, chuchota bientôt la guérisseuse, les yeux brouillés de larmes, ça fait beaucoup pour moi aujourd'hui.

Son regard s'attarda une nouvelle fois sur Kristoff, toujours confus.

-Pourriez-vous nous expliquer ce qui se passe ? Finit-il par grommeler, n'aimant pas être dans l'inconfort.

-Oh non...Ce n'est pas moi qui m'en chargerai...Ylva Nordlys, l'historienne va se faire un plaisir de tout vous raconter, elle vous attend également dehors, dit-elle avec un grand sourire.

Ouvrant la porte de sa hutte, elle nous invita bientôt à sortir et nous fûmes tout de suite confrontés à la cheffe Yélana qui nous attendait l'air serein aux côtés d'une femme très âgée qui nous arrivait pourtant qu'à la taille.

-C'est eux les étrangers ma Beauté ? Demanda-t-elle en nous dévisageant.

-Oui Maman...Ils ont passé le brouillard ! Ils vont pouvoir nous faire sortir ! Marque la date et l'évènement dans ton essai ! Jubila la doyenne en lançant un regard complice à la vieille femme.

Puis elle se tourna vers Elsa et reprit :

-Mais pardon ! Je suis un peu rustre...Vous avez l'air de vous sentir mieux mademoiselle !

-Oui je vous remercie, murmura ma sœur encore troublée par la tournure des évènements, à présent que je suis réveillée, nous avons convenu avec Madame Nattura que je pourrai aller voir la chamane de la communauté pour qu'elle m'enlève mes pouvoirs.

Le sourire polie de Yélana disparut instantanément alors qu'il rencontra celui amusé de Laïka. Furieuse, elle nous houspilla Kristoff et moi avant de clamer :

-Ce n'est pas ce qui était prévu ! Vous deviez ouvrir une brèche dans le brouillard !

-Mais c'est d'autant plus exaltant ma Beauté ! S'enquit Ylva en éclatant de rire.

-Maman je t'en prie ! Ne commence pas ! Renchérit-elle contrariée.

Loin de s'offusquer la vieille historienne eut du mal à contenir son rire si bien que je me sentis obliger de me justifier pour adoucir la situation :

-En réalité, c'était la première raison de notre venue dans cette Forêt Enchantée : Cette chamane...Maman avait même parlé de deux...Mais une c'est bien déjà !

-Maman ? Répéta Ylva soudain attentive.

Mais elle n'obtint pas plus de réponse car Kristoff insista à l'égard de Yélana :

-Nous vous promettons de vous faire sortir juste après ! Mais le bonheur d'Elsa passe avant tout !

Rabougrie, je songeais une fois de plus que nous ne nous étions pas concertés sur la question... La cheffe hésita quelques instants, devenant de plus en plus pâle puis elle finit par soupirer :

-Très bien, dans ce cas nous allons marcher un peu...La hutte de la chamane est en dehors du campement.

-Bon courage ! Conclut Laïka à notre adresse.

Puis elle ajouta à l'égard de la cheffe et sa mère :

-Je pense que vous ne vous en êtes pas aperçues mais ces demoiselles...Oh mes aïeux j'ai du mal à le dire...Pff on respire...Voilà...Madame Coudrier, Madame Nordlys...Ces demoiselles sont les filles d'Iduna Piceaerd... En personne.

-Comment ?! Cria Ylva dans un jouissement surexcité, oh mes aïeux...Comme j'aurais aimé que ma Reine et ma Grosse Gaga soient encore de ce monde pour voir cela !

Yélana lui décocha immédiatement un regard noir avant de nous observer médusée comme si elle venait de voir ressurgir des morts.

-C'est pas possible...Par les esprits...C'est pas possible...J'aurais dû m'en douter...Grogna-t-elle.

Sentant que l'heure était grave, nous n'eûmes pourtant aucune explication et ce furent sur ces entrefaites que nous nous mîmes en route. Le périple que nous entreprîmes ne se révéla pas aussi long que l'instant où il fallut rejoindre le lieu de vie des Northuldra. Et heureusement car j'étais de plus en plus gênée d'être la cible des regards de la vieille historienne. Elsa n'était pas en reste et cela faisait un bon quart d'heure que la vieille dame griffonnait des choses dans un carnet tout en réussissant à marcher tranquillement sous les yeux désespérées de la cheffe qui était de plus en plus blanche.

-Elle me l'avait dit pourtant...Mais je ne l'ai pas crue, grommela-t-elle entre ses dents.

Agacée, de l'entendre répéter cela en boucle depuis le début de la marche, je la laissais en tête de cortège et voulus converser avec ma sœur mais cette dernière, à présent sur pieds, ne s'intéressait plus à moi, préférant parler avec Kristoff. En retrait, je me mis volontairement en arrière, les regardant discuter main dans la main.

-Ah ! Je ne suis pas la seule observatrice ! S'exclama soudain Ylva.

Sortie de mes pensées, je tressaillis et répliquai :

-Je vous demande pardon ?!

-Tu veux ma paire de jumelle, petite ? Cela te sera pratique quand ils franchiront le pas...Oh je sais que nous n'en sommes pas encore là ! Leurs doigts sont encore trop peu enlacés pour cela mais nous sommes sur la bonne voie pour le premier baiser qui pourrait arriver...Disons avant demain soir ! Tu veux prendre les paris ?! Déblatéra-t-elle.

Rougissant violemment à cause du sans gêne de cette femme, je ne parvins qu'à dire :

-Attendez...Quoi ?!

Amusée, elle ne répondit pas tout de suite mais murmura encore en écrivant dans son carnet :

-Pour le descriptif de celui-là, je mets ceci « Pas avenant au premier regard mais avec un nez pareil, le bas doit être prometteur. »...A voir si ça se confirme...Quant à cette demoiselle...Je vais attendre qu'elle se débarbouille pour noter quoique ce soit...

-Vous êtes toujours comme ça ?! Demandai-je abasourdie bien qu'espérant presque avoir en face de moi la véritable Duchesse de Funningur.

-Toujours depuis mon premier souffle... Ta mère ne t'as donc jamais parlé de moi ?! Renchérit-elle.

Je secouai aussitôt la tête et elle arbora une mine de déception. De nouveau confuse, par rapport aux questions qui concernaient tous les mystères à propos de nos identités, je ne pus m'empêcher d'à nouveau jurer en voyant Elsa déposer un baiser sur la joue à Kristoff. Ylva ne manqua pas de le voir et elle marqua un temps d'arrêt alors que ses yeux firent des allers retours entre le couple et moi-même.

-C'est encore plus palpitant que je ne le pensais ! Siffla-t-elle, égayée, tu aimes ce jeune homme aussi...Mes aïeux...Mais vous ne faîtes jamais les choses à moitié dans cette famille !

-Qu'entendez-vous par-là ? Demandai-je, prise de sueurs froides.

Attendant qu'elle me donne enfin les fameuses informations, je fus presque déçue quand Yélana s'écria soudain :

-Nous sommes arrivés !

Je ne me rendis pas compte tout de suite que nous étions au milieu des Plages Grises.

-L'endroit semble désert, précisa-t-elle encore, peut-être qu'elle n'est pas là.

-Tu veux que j'aille jeter un coup d'œil, ma Beauté ? Reprit Madame Nordlys.

-Non, Maman, je m'en charge, confia-t-elle.

Je voulus profiter de son absence pour interroger l'historienne mais cette dernière se cala plus près de Kristoff quand celui-ci rendit furtivement son baiser à Elsa. Mes joues rougirent de rage et je fus heureuse de voir revenir la cheffe quelques minutes plus tard.

-Bien...Elle est là, mais je vous préviens je ne pense pas que ça sera facile...Précisa-t-elle, Maman reste avec eux pour qu'ils refassent le chemin en sens inverse ! Il faut que j'aille aider les habitants à se préparer pour le départ !

Descendant enfin de son petit nuage, ma soeur me fusilla du regard. Je savais ce qu'elle pensait mais je lui fis comprendre assez vite que ce n'était pas moi qui avais fait la bourde en pointant discrètement mon doigt en direction de Kristoff.

-Oui ma chérie, je m'en charge ! Je ne voudrais louper ces retrouvailles pour rien au monde ! Pouffa de nouveau Ylva.

-Tu es incorrigible ! Pesta à nouveau la cheffe dans un demi-sourire.

Elle l'embrassa puis se tourna à nouveau vers nous et ajouta :

-Je n'ai pas dit qui vous étiez pour elle. A tout à l'heure.

Yélana s'éloigna le plus rapidement possible tandis que nous entrâmes enfin dans une hutte primaire mais confortable. Madame Nordlys se fit discrète plutôt que s'annoncer et une voix de femme dans la force de l'âge nous cria alors en guise de bonjour :

-Alors ? Il paraît que j'ai affaire à des gens malpropres ! Je ne me présenterai pas devant vous si tel est le cas !

Décontenancées car nous ne nous attendions pas à cela, Elsa trouva bientôt le courage de dire de sa voix douce :

-Excusez-nous de vous déranger Madame. Il paraît que vous pouvez faire quelque chose pour moi...Comme m'enlever mes pouvoirs ?

-Je ne fais rien aux gens qui sont sales, insista-t-elle d'une voix irritée. Il y a une grande bassine d'eau pour vous laver le visage près du puit qui fait office de cuisine, je ne vous parlerai qu'une fois la tâche faite !

-Oh ? Même pour moi ma Belle ? Souleva Ylva d'une voix malicieuse en se glissant vers l'étrangère.

Le ton de la vieille femme se radoucit immédiatement alors qu'elle murmura :

-Bien évidemment que non Marraine...

Sans attendre, elle lui fit la bise tandis que nous nous lavâmes la figure à tour de rôle. Elsa en première, moi en deuxième. Il ne fut pas facile de faire partir la boue tellement celle-ci avait séché depuis ces derniers jours. Mon visage rougit à force d'avoir trop frottée mais j'entendis bientôt Madame Nordlys reprendre en inspectant ma sœur :

-Bah dis-donc ! Elle tire de Joli Cœur, celle-là, qu'en penses-tu ?

-Chut Marraine...Ne dis pas n'importe quoi...Respecte la mémoire d'Elysia s'il te plaît, répondit la chamane d'une voix morne.

Elle me tendit ensuite une serviette et je m'essuyai le visage avec une satisfaction jouissive d'être enfin propre. Quand ma vision fut de nouveau bonne, je faillis avoir une attaque.

-Je disais donc la blonde tire de Joli Cœur et celle-là de toi ma Belle ! Rectifia Ylva qui explosa de rire.

-C'est stupéfiant ! Lâcha à son tour Elsa tout en me dévisageant et dévisageant la femme.

-Oui il faut avouer que la ressemblance est frappante, insista Kristoff tout en tournant le visage vers la chamane et moi-même comme s'il ne savait plus où donner de la tête.

J'étais paralysée par ce double du passé qui mise à part l'âge me ressemblait comme deux gouttes d'eau. Ses cheveux roux flamboyants avaient légèrement péris avec le temps. Ce qui n'était pas le cas de ses yeux qui étaient aussi sarcelle que les miens. Notre similitude allait jusqu'à nos tâches de rousseur. Mon cœur faillit éclater et je compris tout de suite pourquoi Laïka avait posé tant de questions tout à l'heure. Tu vois Mamie, pensai-je. Oui ça ne pouvait être qu'elle, la mère de Maman.

-Elsa je ne me sens pas très bien... Je crois que je vais vomir, murmurai-je.

-Ah ! Non ! Pas sur mon parterre jeune fille ! Dit la vieille femme d'un ton austère mais qui indiquait une profonde blessure. Et puis qui êtes-vous d'abord ?!

-Hum...Si je puis te faire un dessin An...Essaya à nouveau l'historienne.

-C'est pas le moment Marraine ! Bougonna-t-elle.

La vieille femme se tut alors que Mamie réitéra sa question. Apeurée par sa prestance, je me tournai vers ma sœur et m'exclamai :

-Elsa il faut que je te parle, c'est urgent !

- Elysia ? Répéta la femme en sursautant violemment, tu as bien dit Elysia jeune fille ? C'était le prénom de mon mari.

Son regard se perdit subitement dans le vide et je repris, perturbée :

-Non, non...J'ai dit...Elsa.

Puis la voix de notre grand-mère se réajusta et elle continua :

-Oh qu'importe en fait ! Si vous devez dire quelque chose, ce sera devant moi ! Je ne veux pas de secret dans cette hutte !

Je baissai les yeux, tiraillée à l'idée de faire cette révélation. Une fois de plus cela contrecarrait le destin... D'un autre côté si cela permettait à ma chère sœur de garder ses pouvoirs, c'était nécessaire. Prenant une grande inspiration, je lâchai enfin :

-Elsa...Maman est une...Northuldra...

Quelque chose fut bien lâchée sur le sol. Ma reine des neiges n'avait pas remis ses gants à temps pour laisser échapper de la glace sous les yeux ébahis de notre Grand-Mère et d'Ylva.

-Oh...Euh...Excusez-moi Madame..., dit-elle confuse.

-...Piceaerd, Madame Piceaerd...Et ce n'est rien, soupira-t-elle, je comprends pourquoi Yélana et Laïka vous ont envoyé vers moi... Je dois bien vous avouer que je n'avais jamais vu un être humain doté de pouvoirs magiques avant vous...

Les sourcils de l'historienne se froncèrent mais elle la laissa finir :

-Malheureusement je ne pourrai rien faire pour vous. Mon aura n'est plus assez forte pour faire quoique ce soit.

-Balivernes ma Belle ! La gronda l'historienne, tu es aussi puissante que l'étaient Helga ou Iduna à l'aube de leur fins de vie !

-Oh non ! Elles étaient beaucoup plus douées que moi, marmonna-t-elle, merci Marraine de me rappeler cela...Comme je vous disais, la maîtrise devait se transmettre à ma fille... Mais elle nous a quittées lors de la bataille contre les Northuldra.

Affligée, Madame Nordlys se prit la tête dans les mains et j'eus alors un élan de tendresse à l'égard de Mamie. Lui prenant vivement la main, je parvins à la maintenir tandis qu'elle chercha à la retirer et répliquai brusquement :

-Vous vous mentez à vous-même pour ne pas souffrir mais au fond de vous, vous savez que ce n'est pas vrai...Qu'elle n'est pas morte durant cette bataille !

-Mais comment pourriez-vous le savoir d'abord ? Demanda-t-elle hargneusement.

-Eh bien il me semble que vous avez la réponse sous vos yeux, intervint Kristoff en douceur.

-Quoi ? Chuchota la femme, vous voulez-dire que vous deux ? Vous seriez...

-...Vos petites filles, terminèrent nos voix à l'unisson.

Nous nous attendions à tout...Mais pas à ce qu'elle tombe immédiatement au sol sous l'effet du choc.

-Mince ! Cria Ylva qui lâcha son carnet sous la panique.

-Vous auriez peut-être dû y aller moins fort ! J'espère qu'on ne l'a pas tué ! Que fait-on maintenant ? S'énerva Kristoff qui redouta le regard de l'historienne.

Mais forte heureusement notre trouble ne fut que temporaire. Réactive, je me penchai aussitôt au-dessus d'elle pour lui donner de l'eau et elle reprit connaissance sous le regard encore inquiet de la petite femme. Son visage dur comme la pierre laissa bientôt place à un sourire à la fois colérique et joyeux.

-Ma Iduna, ma précieuse Iduna a eu des enfants, répéta-t-elle en boucle pendant plusieurs secondes...Seigneur comme j'aurais aimé qu'Elysia soit là pour voir ça. Comment vous appelez-vous mesdemoiselles ? Demanda-t-elle.

-Elsa, déclara ma sœur.

-Et Anna pour moi, dis-je gênée.

-C'est un miracle, murmura-t-elle, mon Ange de l'Air nous aimait quand même après tout. Elle ne nous a pas oublié.

-Tu en doutais encore, se moqua gentiment Ylva.

Mais je ne relevai pas et repris dans mon éternel bonhomie :

-Venez avec nous à Arendelle ! Vous ne serez plus jamais seule.

-Anna je ne pense pas que ce soit une bonne idée, intervint ma sœur, d'une Maman ne sera pas d'accord, de deux cela ne résout pas le problème de mes pouvoirs que tu m'avais promis.

Remise de ses émotions, Mamie se tourna vers elle et réfléchit avant de la questionner, pensive :

-Tu as les pouvoirs de la glace c'est bien ça, ma grande Piceaerd ? Questionna-t-elle pensive.

-Euh oui... Je vous aurais bien refait une démonstration mais je crains de faire trop de dégâts, avoua ma sœur à nouveau apeurée.

-Ce qui peut se comprendre si on ne t'as jamais aidé à les utiliser... Soupira-t-elle en lui prenant la main, je suis navrée...Ils ne te sont pas anodins Elsa.... Mais c'est une autre histoire.

N'en ayant que faire, ma sœur se mit bientôt à grogner :

-Anna m'avait quand même promis qu'elle avait trouvé un moyen de me les enlever !

Offusquée, je protestai immédiatement :

-Là tu dois bien avouer que ce n'est pas ma faute ! Mais ne t'en fais pas ! Rien n'est joué ! On va trouver une solution...Pour l'heure, le plus important c'est la rencontre avec notre grand-mère, cela va être une si bonne surprise pour Maman, tu ne crois pas ?

Contrariée de ne pas avoir obtenue ce qu'elle voulait, ma sœur bouda encore et enchaîna :

-Sans vouloir vous offenser, je pense que si Maman est partie c'est qu'elle avait une bonne raison.

-Oui...Elle a su faire passer le besoin des autres avant les siens...Comme tout ce qu'est capable de faire cette famille, renchérit Ylva, songeuse à son tour.

-Merci Marraine mais c'est un peu plus compliqué que cela, reprit notre aïeule, tout ce que je peux vous dire c'est que nous avons toujours voulu le meilleur pour elle mais je pense qu'elle ne l'a jamais compris ainsi... Mais Elsa a raison ma petite Piceaerd, il vaut sans doute mieux que je reste ici...De toute façon ici ou ailleurs, je ne suis plus qu'une ombre dans cette vie.

Indignée, je lançai un regard noir à Elsa et cherchai son approbation pour qu'elle revienne sur sa parole maladroite. Me mordant la lèvre comme je le faisais à chaque fois que je prenais une décision, j'insistai donc auprès de ma grand-mère en passant directement au tutoiement :
-Il n'y a pas à discuter Mamie ! Tu vas venir avec nous ! Maintenant qu'on connaît ton existence il y a tellement de choses que nous souhaitons savoir sur toi, et puis tu pourras m'apprendre le chamanisme, comme ça je pourrai enlever les pouvoirs d'Elsa.

-Oui ! Cette journée va définitivement de surprises en surprises ! Pouffa derechef madame Nordlys alors que mon aïeule rougit, voilà qui doit faire plaisir à ta mère si jamais elle t'observe !

Notre aïeule hocha la tête et sourit avant d'inspecter mes mains pendant de longues minutes. Puis elle finit par répliquer :

-Tes chakras sont ouverts ma petite Piceaerd...Alors...Si j'y consens...De toute façon, je pense que je n'ai plus rien à perdre...Effectivement, la relève du chamanisme par le biais d'une Piceaerd c'est ton arrière-grand-mère qui doit être ravie de là où elle est...

-Sans doute dans les bras de ton arrière-grand-père pour ne pas dire ailleurs, déclara Ylva tout sourire.

Mamie frissonna d'un coup et répliqua très vite :

-Ou pas Marraine...On en sait rien en réalité... Et qu'importe ! Concentrons-nous sur le présent ! Il est temps que je ressuscite après plus de trente-cinq ans d'ermitage !

-Hum...Bonne initiative ! Même si ma Beauté va faire un arrêt cardiaque ! Souffla la doyenne.

-Eh bien, tu te contenteras de la réanimer, murmura-t-elle avant de se relever péniblement.

-Puis-je vous proposer mon aide ? Dit Kristoff galant tout en la rehaussant contre son épaule.

Elle ne trouva rien à redire et nous sortîmes rejoindre Yélana au campement. Pendant une demi-heure, je voulus en connaître plus sur cette grand-mère mais je n'arrivais pas à choisir par où je pourrai commencer pour compléter le flou de notre histoire... Aussi je me contentais de demander timidement :

-Si j'ai bien compris...Maman a évoqué deux chamanes compétentes, tu es la première et Mémé Helga la seconde, c'est ça ?

-Aucun doute qu'elle devait parler de la Grosse Gaga avec qui elle écoutait assidûment les leçons contrairement à toi, ma Belle, nota Ylva pensive.

Ayant obtenue gain de cause, je lâchais la conversation et observais à nouveau Elsa et Kristoff qui discutaient vivement. Déçue que ma sœur me fasse la tête à cause de mon incompétence, je fus heureuse d'entendre le montagnard lui murmurer bientôt :

-Prenez patience ! Vous êtes quelqu'un de très bien, même avec vos pouvoirs.

-Vous êtes bien gentil, dit-elle émue.

Ravagée une nouvelle fois par la jalousie, je décidai d'intervenir pour appuyer les propos de mon futur mari et grognai en lui prenant la main :

-Ce n'est pas faute de te le répéter.

Se sentant en sécurité par notre encadrement, elle nous embrassa tour à tour les hauts des paumes et chuchota :

-Je ne sais pas ce que je ferai sans vous.

Amusée, j'allais répliquer quelque chose de drôle quand Mamie agita les mains en s'exclamant soudain surexcitée :

-Voilà les autres...Hum...Ce n'est pas si déplaisant de revivre...

-Vas-y doucement quand même ma Belle, chuchota Ylva par précaution.

Mais il était trop tard. Tout le village, qui était prêt à partir, s'arrêta en nous voyant. Il y eut des cris de surprise alors que les membres se mirent à observer Mamie avec horreur.

-Par les esprits...Anna est vivante, murmurèrent-ils.

Je sursautai immédiatement à l'appellation et compris soudain que nos prénoms ne nous étaient pas anodins. Elsa avait hérité de Papy Elysia, j'avais hérité d'elle. Fière d'être son successeur, je ne fis pas attention tout de suite à la foule qui se tourna bientôt vers Yélana, attendant une explication.

La cheffe fusilla sa mère du regard pour éviter de croiser celui de Mamie, puis elle s'exclama très pâle :

-Je...Je promets de tout vous raconter en temps et en heure ! Mais, là, le plus important c'est de sortir de cette Forêt. Bien, maintenant que tout le monde est réuni, qu'attendons-nous ?

-Hum...J'attendais mieux de ta part Yélana Coudrier, soupira bientôt ma grand-mère.

Avant de nous rapprocher Elsa et moi de son être.

-Bien...Si nous nous mettions en route pour ouvrir ce brouillard ?! Reprit-elle.

A ma grande surprise, les habitants la suivirent, elle plutôt que l'actuelle cheffe qui bouillonna. Boudant sa mère, elle resta à l'arrière du cortège tandis que je me raccrochai à mon aïeule avec beaucoup d'affection. Le brouillard nous apparut bientôt alors que nous gardâmes une distance respectable.

-Monsieur Kristoff à vous l'honneur, finit par déclarer Yélana.

Très professionnel, mon beau débiteur de glace s'avança donc d'un pas assuré. Contrairement aux autres, Mamie et moi préférâmes rester à l'écart, craignant un nouveau vol plané, si bien que nous fûmes à peine surprises quand le jeune homme leva la main et... Se retrouva projeté contre un arbre.

-KRISTOFF ! Hurlèrent la voix d'Elsa et la mienne en même temps.

Sans même voir le visage de Yélana qui venait de s'assombrir, nous allâmes l'entourer. Je lui caressai les joues avant ma sœur, la repoussant gentiment car elle essayait de prendre ma place. Mais nos chamailleries ne durèrent pas longtemps car la forte poigne de Yélana nous ramena alors par l'arrière avec violence pour nous confronter à la réalité.

-Nous vous avons offert notre hospitalité et c'est comme ça que vous nous remercier ? En nous mentant ! Explosa-t-elle. Remarque j'aurais dû m'en douter ! Vous êtes des Piceaerd ! Vous ne pouviez être que maudites !

-Ma Beauté ça suffit, essaya Ylva consternée.

-Non, Maman ! Je suis la cheffe et je dois protéger notre peuple ! Pesta-t-elle.

-Nous ne sommes maudites de rien du tout ! Grommela à son tour Mamie, c'est pas croyable ! Tu ne vas pas recommencer avec cette histoire de coupoles ! Depuis trente-cinq ans avec ça ! C'en est assez !

-Vois par toi-même Anna ! L'Yggdrasil a parlé ! Rétorqua-t-elle avec hargne en montrant Kristoff toujours évanoui.

Avant même que madame Nordlys puisse faire quelque chose, elle prit les autres Northuldra à parti et fit monter l'angoisse au sein de la communauté en ajoutant :

-Ceux sont des gens d'Arendelle, on devrait savoir qu'il ne faut pas leur faire confiance !

-Mais oui ! Elle a raison ! Clamèrent-ils en affichant des visages qui n'avaient plus rien de chaleureux.

-Je t'en prie ma Beauté, reprends-toi ! N'agis pas comme ton idiot de mari ! Bougonna bientôt Ylva qui tenta encore bien que mal de la raisonner.

-Mon idiot de mari comme tu dis, l'a payé de sa vie Maman ! Comme Elysia et Pieter ! Alors non ! Jamais au grand jamais je ne ferai à nouveau confiance à des Arendellien ! Cria-t-elle encore plus fort...Arrêtons-les !

Les habitants nous encerclèrent très vite avant de nous bloquer les corps. Paniquée, je lâchais en me débattant :

-S'il vous plaît, nous allons trouver un arrangement ! Mais il faut que ça se fasse dans le plus grand des calmes ! Si nos parents ne nous voient pas revenir, ils vont partir à notre recherche avec la garde royale !

Mince ! Pourquoi avais-je précisé ce dernier termes ?! Je me mordis immédiatement la lèvre de stress. Ça y est nous sommes finies, pensai-je.

-La garde royale !? Répéta alors Yélana dont les yeux d'ambres nous regardaient toujours avec fureur, Tiens, tiens voyez-vous ça ! Nous avons carrément affaires à la descendance de cette pourriture de Runeard ! Le destin est vraiment bien fait !

-Arrête ça tout de suite Yélana ! Ordonnèrent derechef Mamie et Ylva, nous ne le répèterons pas !

Sans aucun sentiment elle se tourna alors vers un des hommes de la tribu et répliqua :

-Très bien...Puisqu'il en est ainsi...Veuillez isoler Anna Piceaerd et Ylva Nordlys dans la hutte des Lorcus !

-Quoi ?! Pestèrent-elles.

Mais ni l'une ni l'autre n'était assez forte face au poids de l'homme qu'elle avait en face. Alors qu'Elsa et moi lançâmes un regard de panique à notre grand-mère, nous ne pûmes bouger davantage et attendîmes notre propre sort qui ne tarda pas...

-Kidnappons-les ! Cheffe Coudrier ! Proposa soudain un autre Northuldra.

-Eh bien à vous l'honneur Anoki ! Reprit la doyenne avec aplomb.

Sans se faire prier, l'homme vint nous agripper alors que j'observai Elsa en lui intimant par le regard de le geler. Hélas, elle avait remis ses gants dans la hutte de notre aïeule tout à l'heure. Bloquées par les dessous de bras de ce gorille, nous fûmes impuissantes.

-Emmenez-les ! Ordonna à nouveau Yélana à Anoki.

-Attendez ! Et Kristoff !? Clamai-je.

-Nous nous chargeons de lui, répondit Laïka.

Pourquoi avait-il un traitement de faveur par rapport à nous ?! Je n'eus pas le temps d'en savoir plus que j'aperçus rapidement Courant d'Air tourner autour de son corps avant que nous soyons définitivement embarquées avec Elsa. Une fois encore, je ne savais pas comment nous allions nous en sortir. 

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