| Devon |
Le chien m'observait, je l'observais, nous nous observions.
— On n'est pas obligés d'en arriver là, tu sais. Tu peux simplement la lâcher et tout sera réglé. lui annonçai-je finalement après de longues secondes de silence.
Mais non, ce chien était bien trop têtu et enquiquineur pour m'écouter. À peine avais-je terminé ma phrase que le canidé se mit à déchiqueter la lettre que ma chouette, qui d'ailleurs s'appelle Chouette, venait de m'apporter.
— Très bien. abdiquai-je tout en gardant mon calme. Maintenant, dis-moi ce que cela t'a apporté?
L'animal ne répondit pas et se contenta de baisser les yeux.
— Voilà, c'est bien ce que je pensais. Maintenant, disparais de ma vue.
Je n'avais même pas pu voir ce que représentait le sceau qui scellait l'enveloppe. Je soupirai longuement en regardant Chien s'en aller avant de me lever à mon tour et de rejoindre la chambre de ma sœur.
— C'est aujourd'hui que tu pars?
Lauren hocha la tête tout en refermant ses valises d'un coup de baguette. Comme à chaque début de mois d'août, elle allait rejoindre son père, Gustave Heindrick, pour le reste des vacances. Ah, Gustave. Il me faisait de la peine. Cela devait bien faire treize ou quatorze ans qu'il essayait de reconquérir ma mère mais à chaque fois, il se prenait un magnifique râteau.
Lorsque j'entendis toquer, je descendis en furie ouvrir.
— Ah, Gustave. découvris-je en ouvrant la porte. Lauren, ton père est là! criai-je en direction des escaliers, priant pour qu'elle puisse m'entendre malgré la distance qui nous sépare.
Je me tournai vers le brun et m'adossai contre la porte, ne lui laissant aucune place pour rentrer dans l'habitacle.
— Alors... tu ne vas pas chercher ta mère? me demanda le quarantenaire.
Je secouai lentement la tête de gauche à droite en croisant les bras sur ma poitrine.
— Et non, Gus. Ce n'est pas aujourd'hui que tu arriveras à la séduire.
Le visage du Sang-pur se décomposa et c'est à ce moment que les talons de ma mère résonnèrent dans le hall d'entrée.
— Et bien, tu en as mis du temps, Gustave. constata-t-elle en arrivant à ma hauteur.
— Hum, oui. Pourrais-je me faire pardonner en t'offrant ce magnifique bouquet de fleurs? demanda l'homme en sortant de derrière son dos de magnifiques roses rouges qui avaient dû lui coûter un certain prix.
Seul problème : Misty Rhys déteste les fleurs. Je la vis saisir le bouquet du bout des doigts avant de les jeter au chat noir qui se trouvait derrière nous.
— Mais je- elles étaient pour toi.
— Crois-moi, il en fera meilleur usage. Lauren! cria ma génitrice, probablement envieuse d'écourter ce moment plus que gênant.
— Tu sais, Misty, je pense réellement qu'on devrait redonner une chance à notre amour inexploité.
— Et moi, je pense réellement que non et que ceci est la pire idée du millénaire.
— Je ne vois pourtant pas pour quelles raisons tu dirais non.
— Crois-moi j'en vois des tas. affirma l'ancienne Serpentard en souriant. Lauren, par Merlin, dépêche-toi!
— Et puis quand quelqu'un dit non, c'est non, Gugus. rajoutai-je.
Lauren finit par arriver, accompagné de ses nombreuses valises et d'un grand sourire.
— Bonjour! salua la brune avant de coller ses lèvres sur la joue de son père.
Elle finit par nous dire au revoir avant de disparaître avec son géniteur. Une fois partis, la mère ferma la porte en soupirant.
— Chaque année, il est de plus en plus lourd. souffla-t-elle. Je suppose que tu vas voir tes amis Moldus aujourd'hui?
Je hochai la tête tout en grattant la tête du félin, d'un air distrait.
— Tâche de rentrer avant vingt-deux heures, veux-tu.
— Je suis censée dormir chez eux. répondis-je.
— Et tu m'as demandée pour passer la nuit chez eux?
— Puis-je passer la nuit chez Isaac et Isaiah?
— Fais donc.
Je la remerciai d'un grand sourire avant d'aller préparer mes affaires.
•••
Ce fut un blondinet encore endormi qui vint m'ouvrir la porte.
— Il est quatorze heures Isaac, fais un effort. dis-je en entrant dans la petite maison.
L'adolescent se frotta les yeux, surpris. Il cligna plusieurs fois des yeux, comme s'il ne revenait de voir ma personne. Lorsqu'il réalisa que c'était bel et bien moi, il se précipita vers moi et m'encercla de ses bras. Son frère et lui étaient bien les seules personnes que je laissais me toucher quand il n'était pas question de me bécoter.
— Tu reviens souvent dans la vie des gens après un an d'absence? me demanda-t-il se détachant de moi avant d'attraper mon sac.
— Cela fait onze mois, pas un an.
— C'est le même problème, Devon.
Je soupirai.
— Je suis peut-être apte à laisser passer ça, mais ce ne sera sûrement pas le cas de l'autre abruti.
— L'autre abruti t'entend. déclara une voix de l'autre bout du petit couloir.
Entra alors dans mon champ de vision un grand et bel asiatique, vêtu de ce que je pense être son pyjama. Ce dernier m'analysa de la tête aux pieds avant de secouer la tête et de s'en aller vers sa chambre. Je soupirai avant de le suivre.
— Isaiah... soufflai-je en entrant dans la pièce, suivie du blond.
Ce dernier ne me répondit pas et se contenta de visser un casque audio sur sa tête.
— Laisse-moi au moins t'expliquer, veux-tu?
Encore une fois, ce fut le silence qui me répondit. Bon, on peut dire que c'est mal parti.
— S'il-te-plait, Isa'.
N'ayant encore aucune réponse, je finis par lui enlever son casque de force, agacée.
— Veux-tu bien m'écouter à présent?
— Si je t'écoute, tu me ficheras la paix?
Je levai les yeux au ciel avant d'indiquer à son frère d'également écouter la conversation.
— Tout d'abord, je tiens à m'excuser. Je n'ai pas tenu ma promesse et ce n'est pas bien, je le conçois. Mais, et vous êtes bien placés pour le savoir, j'ai légèrement du mal avec le concept d'amitié.
Le brun hocha vivement la tête ce qui lui récolta une tapette sur le haut du crâne venant de la part de son frère. Isaac avait toujours été plus conciliant avec moi.
— Cette année n'a pas été des meilleures, scolairement parlant en tout cas. Il y a eu une nouvelle directrice, de nouvelles règles, une nouvelle élève et en plus de cela, je me suis faite virer et-
— Tu t'es faite virer? s'exclamèrent les frères Coal d'une voix.
— Oui, c'est ce que je viens de di-
J'eus à peine terminé ma phrase que je sentis quatre bras puissants m'entourer. Ils savaient que j'adorais Poudlard, sans savoir que c'était une école de magie, et que quitter cet endroit n'avait été chose facile même si c'est ce que j'aimais faire croire.
— Wow, j'en ai deux pour le prix d'un! m'exclamai-je en essayant de cacher ma peine, ce qui fit ricaner mes deux amis.
•••
— Alors, Karen et Berry ne sont pas là? demandai-je, tranquillement allongée sur le lit d'Isaac.
Karen et Berry sont les deux mères adoptives d'Isaiah et Isaac, en plus d'être deux exemples pour la Terre entière. Karen est une avocate malheureusement pas reconnue à sa juste valeur et qui était juste appelée comme avocat commis d'office. Berry, quant à elle, travaillait en maison de retraite depuis une bonne quinzaine d'années. Et oui, je m'y connais dans les métiers de Moldus.
— Non, elles sont de passage chez le vieux fou qui nous sert de grand-père.
Je ricanai à la mention du "vieux fou". Il y en a des histoires à raconter à propos de celui-là.
— Vous voulez faire quoi ce soir? questionnai-je en jouant avec une balle de tennis qui traînant dans la chambre.
— On a rien de spécial, je pense. me répondit le blondinet.
— Ah si! s'exclama Isaiah en se relevant brusquement, nous faisant sursauter, son frère et moi. On a un ami qui est censé passer la nuit ici.
Ah, cela attire mon attention ça.
— Ah oui, et il est comment votre ami?
— Trop sombre pour toi, Dev'. N'espère même pas.
Je soupirai en attrapant la balle au vol que me lança Isaac.
— Qui a dit que j'espérais de toutes façons?
— Bref, il a dû fuguer de son foyer il y a une heure, il ne devrait pas tarder. annonça le brun.
C'est lorsqu'il termina sa phrase, qu'on entendit toquer à la porte. Les deux frères voulurent m'empêcher d'ouvrir mais je leur avais déjà filé entre les doigts.
Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant un grand brun, qui cigarette à la bouche, me regardait de la tête aux pieds
— Owen! m'exclamai-je, toute sourire.
— Rhys. me salua le sorcier en pénétrant dans la maison sans plus de bla-bla.
Cela risque d'être amusant.
| Nda |
Devon's back!
J'espère que ce que j'appelle les chapitres "transitoires" (les chapitres entre la cinquième et six années) ne vous dérange et, au contraire, vous plaise.
Don't worry, vous reverrez bien vite notre blond national. J'espère également qu'éloigner Devon du monde sorcier pour la voir dans le monde moldu vous plaît. Ce sera l'occasion d'en savoir plus sur notre petit Clark qui, à que j'ai pu comprendre, vous plaît bien!
Dites-moi tout!