Irwène
Une fois dans l'ascenseur il me regarde.
- Alors tes examens ? Ça s'est bien passé ?
Je fais une légère grimace en m'appuyant contre le miroir.
- On verra bien, je crois que le court métrage a fait son effet mais j'ai peu dormi, les derniers jours on était complètement en retard.
Il me sourit.
- T'es la meilleure Irwène t'inquiète pas, je serais ton premier acteur dans ton long métrage.
Je ris en me décollant du miroir et me place face à lui avant de lui toucher son nez du bout du doigt.
- Tu m'as manqué, je murmure.
- Toi aussi, souffle t-il avant d'embrasser le coin de mes lèvres.
L'ascenseur s'ouvre et nous nous dirigeons vers sa chambre. En voyant sa porte j'éclate de rire.
- Tout pour vous rendre narcissique c'est ça ?
- Demande à Paul ! s'exclama Benjamin en criant.
Paul sortir de sa chambre.
- Qu'est ce que t'as le mouton ? Un problème avec ma magnifique porte de chambre ?
Benjamin me jette un regard entendu.
- Rien, laisse tomber !
- Ouais c'est ça ! Espèce de jaloux !
Mon copain lève les yeux au ciel et rentre dans sa chambre, moi sur ses talons.
- Waouh elle est grande !
Je m'assois sur le lit avant de tomber en arrière et il se met à mes côtés.
- Ouais, tu verrais ici tout est grand, même le terrain de foot j'ai l'impression qu'il est deux fois plus grand je te jure.
Je le sens plus anxieux qu'amusé dans ses paroles. Je me redresse.
- T'as stressé comme un fou c'est ça ?
Il me regarde en se mordant la lèvre inférieure.
- C'était horrible, le premier match j'étais super angoissé.
Je fais une moue.
- Ben, un terrain c'est un terrain et un match c'est un match, j'y connais peut être pas grand chose au foot mais je sais que t'es très bon et si Deschamps t'a sélectionné c'est que t'as le potentiel. Tout ne repose pas sur toi, vous êtes 23, 23 c'est beaucoup et si vous perdez un match ça ne sera pas essentiellement de ta faute, ok ?
Il me fait un petit sourire avant de me tirer contre lui. Je me laisse faire et pose ma tête sur épaule.
- Qu'est ce que je ferais sans toi hein ?
Je le taquine.
- Rien, tu ne ferais rien, derrière tout grand homme il y a une grande femme, ne l'oublie surtout pas !
- T'es toute petite Irwène.
- Ouais toi t'as grande femme c'est Julie.
J'ai lâché ça sans réfléchir avant de retenir mon souffle. C'est complètement débile de ma part de dire ça, s'il fait ça c'est pour que je n'ai pas de problème et je sais que ça lui coûte. Un silence c'est installé et je finis par le briser.
- Pardon excuse moi, je suis une idiote, j'aurais du réfléchir.
Il ne retient que la dernière partie.
- Si tu ne réfléchis pas c'est que tu le penses vraiment et t'as complètement tord.
Je me mords la lèvre en m'asseyant pour le regarder en jouant avec mes doigts.
- Pardon, c'est juste ... des fois tu vois ça m'embête ...
Il tapote ma cuisse.
- Je sais je sais.
Il soupire en se redressant.
- Je vais me doucher, on ne va pas tarder à descendre pour le déjeuner.
Il se lève et m'embrasse la joue avant de rentrer dans la salle de bain. Pour passer le temps je décide de ranger mes affaires et finis par m'asseoir sur le bureau en consultant mes réseaux sociaux. Je n'ai toujours pas de nouvelles des mes examens. Je me balade sur Instagram et aime une photo de Benjamin. Je décide de passer sur son compte en sachant d'avance que je vais pleurer face à son feed inexistant, les footballeurs ne font rien dans les règles. Ses photos sont soit de foot, soit de potes, soit de foot, soit de foot et soit de Julie. On la voit toujours sourire au bras de Benjamin, tous les deux sur la plage, à des évènements. Elle est jolie, grande, super gentille et moi je me contente de regarder tout ça derrière un écran, bavant comme une vraie fan sur lui et elle alors que c'est moi qui aie sa vie, très ironique.
Benjamin ne me suit même pas sûr Instagram et sur aucun autre réseau social, ça pourrait alerter certains de ses fans. Heureusement que les numéros de téléphone existent sinon nous n'aurions aucune communication quand nous sommes loin l'un de l'autre. Je soupçonne d'ailleurs que ça va être de plus en plus compliqué.
Alors que je déprime sur le lit quelqu'un toque. Je me lève pour aller ouvrir et découvre Julie, justement.
- Hey ! Salut Irwène !
Elle me fait la bise et rentre dans la chambre.
- Hey.
Je referme la porte derrière moi.
- Comment vas-tu ?
- Genial ! J'adore la Russie c'est un super beau pays ! Alors où est Ben ?
- Euh à la douche.
- D'accord, bon je vais attendre après j'irais me changer, il paraît que ça va être un repas assez important pour la presse ! Mais toi comment ça va ? Tes examens ? T'as réussi ?
Je souris en l'entendant, elle se rappelle toujours de tout, une vraie championne.
- Ça va je crois que j'ai bien gérée, on verra.
- Ce n'est pas ce qu'elle me disait tout à l'heure, annonçe une voix derrière mon dos.
Je me retourne et vois Benjamin seulement vêtu d'une serviette, en train de se sécher les cheveux.
- Tout à l'heure c'était "ouais je crois j'ai pas trop réussi, j'ai peur nia nia nia", tente t'il de m'imiter.
Je plisse les yeux en le regardant.
- Tais-toi j'ai jamais dis ça.
- Si.
- Non.
- Si.
Il s'approche de moi et me tapote le nez.
- Non, arrête.
- Bon ce n'est pas que vous me dérangez mais je vais me changer hein, annonce Julie en s'éclipsant.
- Tu ne lui as même pas dis bonjour.
Il me regarde avec un sourire narquois.
- J'aurais tout le temps après ne t'inquiète pas.
- Ah. Ah. Ah. Je suis morte de rire, tu es si hilarant.
Il attrape son pantalon et le met avant d'enfiler sa chemise blanche.
- Je sais, Oscar du meilleur acteur dans la catégorie comédie eh eh.
- Fais pas genre tu t'intéresses au ciné alors que tu t'en fous.
- Même pas vrai, je suis allé voir tous les Marvel !
Il me regarde outré en enfilant sa veste de costume.
- Ce n'est pas du cinéma ça.
- Tais-toi où je te frappe.
Je lève un sourcil.
- Tu oserais frapper une femme sans défense ?
Il s'approche de moi.
- T'es pas sans défense, ta défense c'est moi.
Je souris en déboutonnant le haut de sa chemise, lui donnant un air moins sage.
- Essaye de rester défenseur de l'équipe de France pendant la coupe et après on n'en reparlera.
Il sourit avant de déposer un baiser sur mes lèvres. Je garde mes mains accrochées à son col en le rapprochant de moi. On est interrompu par un coup à la porte. Adil Rami passe sa tête dans la chambre.
- Ben on doit descendre.
Il hoche la tête tandis que Julie sort de la salle de bain, vêtue d'une jolie robe.
- T'es jolie, complimente Benjamin avant de sortir avec tout le monde.
Je les regarde partir avant de me dépêcher pour remettre un peu d'ordre dans mes cheveux et je les suis quelques minutes plus tard.