Je ne sais pas ce qu'il lui a fait ou dit pour la mettre dans un tel état mais elle a besoin de moi. Je resserre mon emprise de peur qu'elle s'échappe. Je l'entends pousser un léger soupir et, à cet instant, je ne comprends pas vraiment ce qui se passe en moi. Jamais je n'ai autant voulu protéger et garder une femme près de moi. Si je pouvais effacer toute la douleur et toute la souffrance que je lis dans ses yeux quand elle plonge son regard dans le mien.
Sans réfléchir davantage, je plaque mes lèvres sur les siennes. Elles sont si douces que je m'y attarde avec plaisir en les caressant avec les miennes. Je suis surpris qu'elle ne me repousse pas et pour mon plus grand plaisir, elle me serre un peu plus contre elle. Quand elle passe ses mains dans mes cheveux, je ne peux réprimer un grognement contre ses lèvres malgré moi.
J'avoue que même si je ne m'attendais à ce que Daryl face le premier pas et m'embrasse, j'apprécie ce moment. Et contre toute attente, cela me semble naturel et normal, comme si nos corps se reconnaissaient. Quand il grogne contre mes lèvres, je perds toute retenue et entrouvre mes lèvres pour laisser un accès à sa langue. Cette dernière trouve rapidement la mienne et la caresse avec avidité. Ses mains quittent mon cou et se baladent sur tout mon corps laissant de délicieux frissons derrière elles. Mes mains quittent, elles aussi, ses cheveux et partent à la découverte de son torse, . . . de son dos, . . . de ses bras. Sa chaleur et ses baisers m'enivrent. Quand Daryl commence à mordiller mon cou, je ne réponds plus de rien, un gémissement franchit mes lèvres alors que ma tête bascule en arrière.
Ce gémissement me rend littéralement dingue mais est – ce que coucher ensemble est la solution ? C'est la première fois qu'une femme me plaît vraiment. Et après ce qu'elle vient de vivre, . . . elle pourrait le regretter et . . . j'veux pas qu'elle le regrette.
Alors je fais appel à toute ma volonté pour m'écarter d'elle, en faisant deux pas en arrière. Je l'observe pendant qu'elle reprend ses esprits. Elle est tout simplement splendide. Ses cheveux blonds sont légèrement ébouriffés, . . . ses lèvres roses sont gonflées et ses joues ont rosi. C'est elle qui rompt le silence qui commence à devenir gênant.
_ Je suis désolée, me dit – elle en jouant avec ses doigts sans me quitter du regard.
_ De quoi ? Lui demandais – je encore un peu essoufflé par notre baiser mais surtout surpris qu'elle s'excuse.
_ Je sais pas, . . . tu as arrêté de m'embrasser alors, . . . poursuit – elle en baissant les yeux et en mordant sa lèvre inférieure.
_ Nan, putain, . . . nan, t'as rien fait d'mal, Megan, lui répondis – je en passant la main dans mes cheveux et en me rongeant un ongle, car je suis terriblement mal à l'aise qu'elle puisse penser avoir fait quelque chose de mal.
Putain, je me sens comme un jeune con qui sait pas quoi faire avec une nana. D'habitude, j'ai pas de problème mais là c'est différent, . . . mais Megan est différente, . . . et j'arrive pas à m'expliquer pourquoi. Au bout de quelques instants, je reprends la parole.
_ Nan, . . . mais t'as passé un sale moment avec lui, . . . et j'sais pas si . . . toi et moi, . . . enfin . . . j'voudrais pas qu'tu croix . . . que j'profite et . . .
Je regarde Daryl devant moi. Il est tellement maladroit dans ses propos mais il est si attentionné et doux. Sous son air d'homme des bois mal dégrossi, c'est un homme doux et sensible qui sait prendre soin de moi. Et j'avoue qu'à cet instant, j'ai terriblement besoin de lui. J'ancre mon regard au sien et m'approche doucement de lui.
_ Daryl, . . . tu es adorable et . . . je t'expliquerai tout. Mais, . . . là, . . . maintenant . . . j'ai juste besoin de toi, terminais – je en me mettant sur la pointe des pieds avant de poser doucement mes lèvres sur les siennes.
Très vite ses mains me collent à lui et les miennes se posent sur sa nuque. Le baiser doux devient de plus en plus fougueux. Sa langue retrouve la mienne et rapidement mes mains passent sous son tee – shirt. Je le sens frissonner sous chacune de mes caresses et grogner dans mon cou alors qu'il déboutonne ma chemise qui tombe au sol. Daryl prend un moment pour me regarder. C'est idiot, mais il m'intimide, je remonte son tee – shirt pour lui enlever. Mais il est plus rapide que moi et l'enlève d'un seul geste. Cette fois, c'est moi qui marque un temps d'arrêt. Son torse est splendide, je l'avais déjà vu, . . . mais de pouvoir le toucher me rend folle de désir. Mon bas ventre se met à palpiter frénétiquement quand il m'emmène avec douceur vers le lit en capturant mes lèvres avec passion.
Daryl s'allonge sur le lit et m'attire sur lui afin que mon dos ne touche aucune surface. Je me mets à califourchon sur lui. D'un coup, il se redresse et embrasse fougueusement ma poitrine. Chaque baiser, chaque coup de langue sur mes pointes dures de désir m'envoie des décharges électriques vers mon intimité. Je me mords les lèvres pour éviter d'alerter tout l'étage sur ce que Daryl et moi sommes en train de faire.
Mes mains retrouvent son torse et descendent toujours plus bas. Je fais glisser mes mains dans son pantalon et caresse doucement son membre dur. Dès que je l'effleure, ses mains m'empoignent plus sauvagement et des grognements rauques terriblement sensuels franchissent ses lèvres.
Rapidement, il me redresse sur mes jambes, fait glisser mon pantalon et il ôte le sien avec une rapidité étonnante. Puis, délicatement, il nous réinstalle sur le lit. Je suis assise sur lui, une jambe de chaque côté de son torse.
Daryl m'embrasse tendrement avant de s'arrêter et de prendre mon visage en coupe dans ses mains. J'ancre mes yeux onyx au sien, d'un bleu profond. Nos respirations se calent l'une sur l'autre. Puis avec délicatesse, sans jamais quitter mon regard, il pénètre en moi avec douceur, aspirant avec son baiser le gémissement de plaisir qui franchit mes lèvres.
Quand je la pénètre lentement, j'ai du mal à me retenir de grogner tant c'est bon. À peine suis – je en elle, qu'elle commence de lents mouvements d'ondulation avec son bassin. Je m'allonge et la maîtresse des va – et – vient qu'elle nous impose. Sa respiration devient de plus en plus haletante et ses mouvements s'accélèrent. Je la sens se tendre de plus en plus, je laisse alors mes mains s'attarder sur ses seins ce qui augmentent ses gémissements. Ces derniers font monter en moi un orgasme qui s'annonce des plus violents et intenses. Mon bassin s'active et mes hanches vont à la rencontre des siennes. C'est dans un ballet frénétique de nos corps en sueur que nous atteignons un orgasme d'une rare puissance.
Je n'ai jamais ressenti un orgasme aussi intense. Je me laisse retomber sur son torse puissant. Mon buste monte et descend au rythme de sa respiration saccadée pendant que sa main caresse mes cheveux.
Nous restons un moment dans cette position, le temps que nos respirations redeviennent normales. Cela fait maintenant un petit moment que ni lui ni moi ne parlons.
_ Tu dors ? Demandais – je en laissant mes doigts courir sur son torse.
_ Nan, . . . pas vraiment, . . . pourquoi ? M'interroge – t – il un peu inquiet.
_ Parce que je pense que tu dois savoir qui je suis, dis – je en me redressant pour lire les réactions sur son visage.
_ J't'écoute, me répond – t – il simplement en redressant et en m'allongeant contre lui avant de nous recouvrir de la couverture.
Je réfléchis ne sachant pas vraiment comment commencer mon histoire. Saisissant mon trouble, il reprend ses caresses dans mes cheveux ce qui a le don de m'apaiser presque immédiatement.
_ Negan est mon frère aîné, nous avons une quinzaine d'années d'écart. C'est peut – être pour ça qu'il a toujours été très protecteur avec moi, bien plus que la normal. Mon enfance s'est bien passée, c'est à mon adolescence que cela a mal tourné, surtout pendant mon année de terminal. Negan a toujours eu un petit côté rebelle et ses copains aussi. Alors quand des gars plus vieux traînent près de vous, cela n'augure rien de bon. Sherry était dans la même classe que moi. Elle a rapidement craqué pour Dwight et moi . . . pour Jake. Negan les a maintenu à distance et moi je me disais qu'avec une telle différence d'âge il ne se passerait rien, alors cela ne faisait pas de mal de regarder. Seulement le temps est passé et le béguin non . . . Jake m'a avoué avoir les mêmes sentiments à mon égard, à la fin de mes études, et nous avons commencé à nous voir en cachette, par peur de la réaction de Negan, surprotecteur à mon encontre . . . Et puis tout est parti en vrille, mon frère n'a pas aimé savoir sa petite sœur en couple avec un de ses potes. Il a commencé à changer, à devenir mesquin, sadique. Et puis le virus est apparu, il a pu laisser libre cours à ses tendances perverses. Sa jalousie vis à vis de Jake s'est amplifiée au point de devenir maladive alors quand il a appris que j'attendais un bébé, . . . j'ai bien cru qu'il allait le tuer. Mais nous devions survivre, un jour, nous avons trouvé cet endroit et j'ai vu mon frère devenir un monstre alors qu'il créait sa communauté. Alors avec Jake, on a pris la décision de partir mais j'étais trop proche du terme alors on a choisi de rester jusqu'à l'accouchement. Mais Negan a appris que nous voulions fuir alors, il nous l'a fait payer, . . . me l'a fait payer. Il a tué Jake sous mes yeux et l'a laissé se transformer, puis il . . . il . . . il lui donné Emma, notre fille âgée de seulement deux jours. J'ai achevé Jake, mais il avait eu le temps de la mordre, . . . elle est morte dans mes bras. Ensuite, il a jugé bon de me battre mais j'ai réussi à m'enfuir, . . . terminais – je en essuyant une larme qui roule sur ma joue.
_ Quel taré, . . . j'sais pas quoi dire, c'est si horrible, me dit – il en me serrant contre lui alors que je lève mon visage vers le sien.
_ Rien, . . . ne dit rien, le fait que tu sois là me suffit, répondis – je en caressant sa joue du bout des doigts.
Il pose délicatement ses lèvres sur les miennes. Je me détache doucement de lui et pose ma main sur son torse.
_ Daryl, . . . Emma est vivant, dis – je avec un sourire.
_ Comment ? M'interroge – t – il.
Je lui explique alors l'horrible stratagème de mon frère, puis mes pleurs silencieux reprennent. Il me serre contre lui, me berçant doucement pour que je me calme. Je m'endors rapidement dans ses bras.