Back To Thrills

By BackToThrillsAuteur

321K 12.6K 2.5K

Elles se détestent. Malgré cela, elles sont sans arrêt collées l'une à l'autre, et ça car elles ont des meill... More

1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
25
26
27
28
29

24

11.4K 527 39
By BackToThrillsAuteur

Ma colère était en train de grimper au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient et que Isa ne bougeait pas d'un pouce, pensant peut être que la voir dans mon lit ne me ferait ni chaud ni froid. En d'autres circonstances, ça aurait été l'effet escompté mais là, c'est différent.

La vieille, je confie à Abigail que ça ne me plaît pas qu'elles se parlent ne serait-ce qu'au téléphone et elle a la fabuleuse idée de l'amener dans son lit le lendemain. Elle me cherche, c'est certains, elle veut se venger et ça marche.

— Besoin d'aide? demande Abigail innocemment et je crois que j'ai fais mon choix, c'est elle que je vais tuer.

Je la foudroie du regard et j'ai du mal à rester lucide. Isa nous regarde tour à tour, ne sachant certainement pas ce qu'il se passe et Abigail a un air neutre collé au visage.

— Isa, articulé-je doucement pour essayer de tempérer ma colère. Tu veux bien nous laisser une seconde?

Elle arque un sourcil, se demandant pourquoi je voudrais me retrouver seule à seule avec ma pire ennemie, elle doit sûrement se faire un tas de film et ça ne me dérange absolument pas.

— Ouais, bien sûr.

Elle hausse les épaules et quitte mon lit, d'ailleurs je songe déjà à brûler les draps. Je la laisse passer puis j'entre dans la pièce, refermant la porte, non sans délicatesse et et la laisse sur le pallier.

— Comment s'est passé ton déjeuner? demande Abigail avec un sourire tellement faux qu'il me dégoûte.

— Tu es pitoyable.

Je crois qu'après toutes les méchancetés qu'on s'est dites, qu'on s'est faites et bien celle-ci et la pire d'entre toutes, parce que cette fois-ci, ça a un impact direct sur mes sentiments. Et ça, Abigail s'en fout, elle veut se venger, s'amuser à me voir en colère, elle veut sentir mon venin s'écrouler sur elle et je ne suis pas assez forte pour me contrôler et lui épargner cette joie.

— Pitoyable? m'interroge-t-elle feignant d'être offusquée. Moi? Je me contente seulement de m'intéresser à toi et tes escapades amoureuses.

Je me lamente intérieurement de son comportement. Elle a le don de me rendre dingue même avec des choses qui ne m'auraient même pas agacer si il s'agissait de quelqu'un d'autre. Elle sait tout comme moi que ce déjeuner ne signifiait rien, que je n'en voulais pas, et pourtant, elle prend un malin plaisir à me monter contre elle.

— Être une adulte pendant deux minutes, c'est trop te demander?

Je la fixe, sans battre des cils une seule microseconde, cherchant la moindre faille dans sa provocation mais elle reste impassible, m'offrant cette expression neutre, comme si cette situation lui était égale.

— Absolument pas, dit-elle en m'indiquant la place où se trouvait Isa, il n'y pas même pas cinq minutes.

Évidemment, il est hors de question que je prenne place sur ce lit avant que les draps ne soient changer donc je me poste debout devant elle.

— Tu sais ce que tu provoques quand tu l'amènes dans notre lit, n'est-ce pas? articule-je.

Elle m'observe longuement avec un visage dépourvue d'émotions. J'en déduis qu'elle a donc abandonné sa fausse euphorie pour m'analyser. Je déteste quand elle fait ça.

— Tu ne manques pas de culot, lâche-t-elle d'un ton neutre.

À la façon dont elle le dit, ça ne semble pas être un reproche même si ça l'est.

— Arrête d'en faire toute une histoire Abigail, commence-je à m'emporter. Je n'avais pas envie d'y aller, je n'avais pas envie d'y aller avec lui et tu le sais. Alors arrête de vouloir me le faire payer, c'est très petit de ta part.

Elle soupire, c'est tout ce qu'elle fait fasse à ma réplique. Je ne sais pas ce que j'attendais, certainement des excuses, mais elle, elle soupire comme si je lui avais demandé la Lune.

— J'ai compris, déclare-je enfin. J'ai à faire à une enfant, impossible d'avoir une discussion avec toi sans que tu n'en fasses qu'à ta tête.

Je la contourne pour atteindre le lit et m'empresse de retirer le draps par le coin, hors de question qu'elle ne s'endorme, ce soir, alors que l'on sera envahie par l'odeur d'Isa. Évidemment, Abigail, estimant sans doute qu'elle ne m'a pas assez poussé à bout, s'empresse de me retenir.

— Mais qu'est-ce que tu fous? s'exclame-t-elle en encerclant mon poignée pour que je ne fasse pas plus de dégâts.

— On change de draps, dis-je seulement.

Elle ne relâche pas mon bras et je sens que ma tension grimpe. J'étais prête à passer l'éponge pour la seule et unique condition que ces putains de draps soient changé mais elle ne veut pas de cette paix, elle veut qu'on se torture comme on le fait tout le temps.

— Lâche-moi, lui ordonné-je en fixant ses doigts à l'endroit de la prise.

Je suis étonnée que même avec cette colère, son touché m'électrise. Et dire que même quand je la déteste, mon corps choisi de l'apprécié.

Abigail n'obtempère pas, elle resserre même sa prise et son regard se fait de plus en plus intense. C'est un « non » silencieux et catégorique qu'elle tente de me faire comprendre et j'ai décidé que j'en avais assez de me battre.

Je sais que je n'ai pas été tout à fait honnête avec elle, je sais que je ne lui ai pas dis qu'elle était là seule que je regardais ces jours-ci et que je n'avais personne d'autre en tête, mais est-ce une raison pour qu'on se fasse la guerre à nouveau?

Je pensais que c'était derrière nous, que nous avions finis par nous rapprocherais mais au lieu de ça, c'est tout le contraire qui se produit.

— Tu sais quoi? m'emporte-je silencieusement. Si tiens tant à dormir là dessus, libre à toi, moi, je me casse.

Et sans crier gare, je quitte la pièce sans oublier de lui percuter l'épaule au passage.

* * *

J'ai passé ma journée avec Caroline, Caleb et Elisa. D'ailleurs cette dernière n'a cessé de me poser des questions sur le rendez-vous improvisé qu'elle nous avait organisé et mes réponses étaient toutes plus vagues les unes que les autres. Caleb restait évidemment en retrait, pas encore remis de l'embarras que j'ai créé et Caroline ne semble pas dérangé par l'initiative d'Elisa, même si elle m'a clairement avouée avoir des sentiments pour lui, et je dois avouer que j'en suis reconnaissante. Avoir quelqu'un d'autre sur le dos m'anéantirait.

Nous n'avions la tête à rien faire, donc nous sommes seulement allés se poser sur la terrasse d'un café. Il était hors de question que je reste dans la même maison que Walter, que je n'ai pas revu depuis que j'ai quitté la pièce en furie.

Lorsque je suis sortie de la chambre, Isa était adossée au mur adjacent à la porte et je la soupçonne d'avoir tout entendu mais c'est impossible. L'isolation de cette maison est infaillible. Malgré cela, je n'ai pu m'empêcher de détester son vice, car à peine ai-je quitté la pièce qu'elle s'est empressée d'y entrer. J'ai tourné en rond, me posant un milliard de questions sur ce qu'elles se disaient et ce qu'elles faisaient.

Mes amis et moi sommes retournés à la maison en début de soirée, je n'ai pas revu Isa et Abigail et suis restée dans la chambre de Julian et de Ronald qui regardait un film que j'avais déjà vu. J'ai évidemment attendu les coups de minuit, le moment où tout le monde avait rejoint ses appartements, pour m'installer sur le canapé du salon.

J'ai pensé qu'un plaid ferait l'affaire donc je l'ai piqué aux garçons, et je suis partie m'affaler sur le canapé en daim. C'est catégorique, je ne dormirais pas dans mon lit tant qu'Abigail ne changera pas de comportement.

Je suis allongé sur le côté droit, mes mains me servant d'oreiller et je ne peux m'empêcher de regretter tout ce qu'il s'est passé à partir du moment où Elisa est entrée dans notre chambre ce matin, et je regrette de ne pas lui avoir avouée qu'il s'agissait d'Abigail. Elle nous aurait certainement réservée le même sort qu'à Caleb et moi et j'ai un pincement au cœur quand je réalise que ce déjeuner en tête à tête avec elle aurait été somptueux.

Pourquoi si elle n'est qu'une « passade », je ressens cette tristesse rien que de savoir que je ne passerais pas ma nuit à ses côtés?

Son corps à côté du miens me manque mais je suis beaucoup trop têtue pour l'admettre et monter à l'étage la rejoindre.

Le salon est plongé dans les ténèbres et aucun bruit ne se fait entendre, mon angoisse grimpe petit à petit mais pas assez pour que j'aille me réfugier à l'étage.

Alors que je tente de m'endormir, le bruit du vent qui s'abat contre les fenêtres et du parquet qui grince m'empêche de dormir. Je sers le plaide contre moi, l'amenant au plus haut de mon cou et ferme les yeux fortement me persuadant que je ne risque rien dans cette campagne italienne, isolée de la ville et de n'importe quelle poste de police en cas d'agression ou d'un hôpital en cas de blessure.

Désormais j'ai peur, et je suis figée, coincée entre ma terreur et ma fierté lorsque je sens une main se poser sur mon bras, j'ouvre les yeux en grand, ne voyant qu'une vague silhouette devant moi. Je m'apprête à hurler mais la main de la personne qui me fait face me recouvre la bouche.

— C'est moi, chuchote Abigail.

Mes yeux s'ajustent à la luminosité inexistante de la pièce et je remarque qu'en effet, c'est elle qui est agenouillée face à mon corps allongée. Sa main qui était autrefois sur ma bouche se retire tandis que celle qui était sur mon bras, remonte jusqu'à mes cheveux pour les caresser et l'effet est immédiat, ma peur a disparu et je me sens tellement apaisée de la revoir au près de moi quand je viens de passer une moitié de journée complète à me demander si on s'adresserait encore la parole un jour.

— Viens dormir avec moi, murmure-t-elle et ça me réchauffe le cœur.

Même si je meurs d'envie de la suivre, je secoue la tête légèrement et malgré la pénombre, je la vois faire la moue.

— Écoute, commence-t-elle hésitante, je suis désolée. J'aurais dû ne pas aborder Isa à la seconde où tu as quitté la maison juste pour te mettre en colère, c'était idiot, et je le sais. Je ne veux pas que ça nous remette dans cette relation où tout ce que nous savons nous faire, c'est du mal.

Je ne la vois pas assez pour noter ses sentiments à travers l'expression de son visage mais à son intonation, je sais qu'elle est sincère.

Je ne réponds pas, ne sachant pas si je m'autorise à la suivre ou non. Est-ce trop facile? Est-ce que je lui cède tout suite à la moindre excuse?

Elle semble remarquer ma retissante car elle enchaîne avec un ton beaucoup plus insistant et presque enfantin.

— Allez Mary, ne me laisse pas dormir sans toi.

Et sans que je m'y attende, elle dépose un baiser sur le bout de mon nez. Je la trouve beaucoup trop adorable et mon cœur bat si vite.

Je vais céder, je le sens.

— C'est soit tu viens, soit je dormirais ici avec toi, au risque qu'on nous surprenne ensemble au matin.

J'entends son sourire et je m'auto-déclare faible devant cette facette d'elle dont je ne me lasse pas.

— C'est à toi de choisir, dit-elle en caressant ma joue.

Je reste silencieuse, n'épargnant pas de lui offrir un sourire qui est censé la défier. Elle semble le remarquer car elle se redresse rapidement et la seconde d'après, elle s'affale, me laissant allongé sur le dos, et elle ne se place pas à côté de moi mais carrément sur moi, étant donné le manque de place et le fait qu'elle soit complètement délurée.

— Qu'est-ce que tu fais? Tu m'étouffes, ricane-je alors qu'elle m'encercle de ses bras et cale sa tête dans mon cou.

Elle ne réponds pas, mimant d'être déjà endormie mais je la sens sourire contre ma peau.

— Abigail, dis-je alors que sa respiration me chatouille légèrement, lèves-toi.

— Alors, viens à l'étage avec moi, susurre-t-elle de la voix la plus charmante que quelqu'un peu produire.

Et me décrétant tellement faible face à elle, je hoche la tête, étant prête à accepter tout ce qu'elle veux. Elle repose ses coudes de part et d'autres de mon visage, m'affichant son sourire de vainqueur avant de se rapprocher de mon visage et de m'embrasser, pressant ses lèvres passionnément contre les miennes. C'est intense comme pour les fois précédentes, et je me demande sérieusement comment j'ai pu me passer d'elle pendant toutes ces années.

______________________

Je sais, ça fait longtemps !

Mais cela n'empêche que le chapitre est là, et d'ailleurs vous en pensez quoi?

N'hésitez pas à commenter, voter, partager!

Bonne lecture et merci !

I.

Continue Reading

You'll Also Like

3.9M 132K 18
Ce qui me revient de droit ... Pour comprendre l'amour , faut le vivre !
64K 4K 40
Les 4. C'est ainsi qu'on les surnomme. Ils comptent parmi les criminels les plus dangereux, les plus puissants. Un lien unique les unis. Tout le mond...
2.6M 189K 31
Tome 2 nana et karim
252K 14.1K 51
Il a suffi d'un regard à Isaac Miller pour tomber sous le charme de Lev. Rongé par la timidité, il n'a jamais osé faire le grand saut. Cette dernière...