Back To Thrills

By BackToThrillsAuteur

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Elles se détestent. Malgré cela, elles sont sans arrêt collées l'une à l'autre, et ça car elles ont des meill... More

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— Tu as intérêt à ne pas être sérieuse, m'exclame-je. Je ne suis pas infirme et je peux très bien prendre soin de moi, seule.

Elle sourit en s'appuyant sur le dossier où se trouvait Caleb une demi heure plus tôt et comme tout à l'heure, je jette ma tête en arrière pour l'observer sous un nouvel angle. Même d'en bas, elle est magnifique. C'est clairement injuste pour toute les autres femmes de la planète.

— Tu as faim? demande-t-elle évitant le sujet volontairement.

— Abigail! m'écrie-je. Tu aurais du y aller, je peux passer ma soirée seule. C'est d'ailleurs ce que je comptais faire, nue devant un bon film à l'eau de roses et avec des chips.

Elle ricane et je la regarde comme si j'étais la fille la plus sérieuse de l'univers.

— Ne te gênes pas pour moi, rétorque-t-elle un sourire en coin. Tu peux toujours passer ta soirée comme tu le souhaitais, je me ferais discrète.

Je me redresse vivement, les joues bouillantes et mon esprit tente d'effacer les mots qu'elle vient de prononcer mais en vain. Je ne réponds rien à cela et elle prend un air satisfait, quelle peste !

— Bon, qu'est-ce que tu veux manger? demande-t-elle plus sérieusement.

— Des pâtes à la bolognaise, répondis-je en haussant les épaules.

— Alors si je comprends bien, commence-t-elle en se redressant, je te propose de te cuisiner ce que tu souhaites et tu me parles de la recette de la plus facile du monde.

Je me retourne vers elle qui était autrefois dos à moi et la nargue d'un sourire.

— C'est ça.

— Comme tu veux, soupire-t-elle et je me redresse pour pouvoir la suivre dans la cuisine mais elle appuie sa main sur mon épaule pour me faire rassoir. Reste assise, je n'ai pas envie d'appeler Caleb pour qu'il te porte à nouveau vu que tu n'es pas foutue de le faire seule.

Je le savais. Je savais qu'elle me lancerait une pique à ce sujet, donc je m'affale sur le canapé, ne lui accordant aucune réponse.

Ensuite, elle s'en va dans la cuisine et j'entends le vacarme des casseroles pendant que j'essaie de comprendre le sens de cette émission, ça l'air d'être une émission de télé réalité car tout ce que je vois sont des garçons en caleçon qui se baladent dans un énorme villa et des filles au poitrine gigantesque et qui gigotent tellement leurs mains que ça en devient comique.

Une bonne odeur me nargue alors que l'émission touche à sa fin – Dieu soit loué – et je suis impatiente qu'Abigail revienne même si je n'ai pas spécialement fin. C'est quand j'y songe que j'entends les bruits de ses pas qui m'indiquent qu'elle s'approche. Je relève alors la tête vers elle lorsque je la vois arriver avec deux assiettes en mains dont je vois la vapeur planer au dessus.

Elles les posent sur la table basse avant d'accourir pour retourner dans la cuisine et je ris ouvertement de son comportement.

Mais qu'est-ce qui lui prend?

C'est à la même allure qu'elle a quitté la pièce qu'elle revient avec deux verres et une bouteille de Coca Cola en main. Donc toute cette euphorie pour de la boisson? Je ne la reconnais vraiment pas, elle qui est mélange de nonchalance et de sérieux.

— Tu veux regarder quelques choses en particulier? demande-t-elle en ouvrant les tiroirs du meuble de télévision. Tu m'avais parlé d'un film à l'eau de roses.

Je me contente de hocher la tête et elle s'adonne à sa recherche, elle en sélectionne un en me le montrant. Il s'agit de Nos Étoiles Contraires.

— Non, dis-je une mine de dégoût au visage. Trop niais.

Elle le range, en sort un autre et sur la pochette du DVD je peux lire le titre « Le monde de Charlie ».

— Je l'ai déjà vu un million de fois, soufflé-je.

Comme tout à l'heure, elle se débarrasse de celui-ci pour en chercher un autre même si je sais qu'elle est un peu agacée. Elle en sort un troisième du tiroir et je lis le titre « Twillight, Chapitre I : Fascination ».

— Tu plaisantes j'espère, articule-je.

L'oncle d'Anna qui possède la maison ne serait pas une fille de quatorze an qui vient d'avoir son premier coup de foudre? Car ça semble clairement être le cas. Qui possède ce genre de films dans sa maison de vacances, sérieusement?

— Tu comptes dire non à tout ce que je te propose, c'est ça? m'interroge-t-elle avec un ton ennuyé.

— Si t'arrêtais de me proposer des films comme si j'étais encore pré-pubères, on irait certainement plus vite.

— Dis la fille qui regarde sans arrêt The Notebook depuis qu'elle a seize ans, lache-t-elle en se retournant vers le meuble et continuant ses recherches mais sa pique ne me survole pas.

J'aurais bien aimé pouvoir lui répondre en étant aussi insolente qu'elle mais je suis beaucoup trop surprise par le fait qu'elle connaisse mon film favoris ainsi que l'âge où je l'ai vu pour la première fois. Enfin, elle agite une pochette sous mes yeux ce qui me fait sortir de ma transe, c'est le film Un cœur à l'envers qu'elle me montre et je hoche seulement la tête même si j'ai déjà vu ce film deux fois mais après tout mes refus, je ne voulais pas pousser le bouchon trop loin.

— Et bien, c'est parfait, marmonne-t-elle en insérant le DVD dans le lecteur.

Après quelques secondes, elle s'installe – à bonne distance – sur le canapé et elle me tend l'une des deux assiettes alors que le film se lance sur l'écran.

— Non merci, sourie-je en reculant un peu. Je n'ai pas très faim.

Je me risque à la regarder après mon audace et je pense qu'elle va me tuer. Ce soir. Je crois qu'elle pense déjà à un moyen de faire disparaître mon corps.

— Tu vas manger ça que tu le veuilles ou non, déclare-t-elle en insistant avec l'assiette dans sa main.

À vrai dire, ces spaghettis ont l'air plutôt appétissantes et je ne parle même pas de l'odeur qui est grandiose et qui réveille mon appétit mais la voir se fâcher me donne vraiment envie de l'embêter encore un peu. Donc je persévère en secouant la tête et en plissant le nez.

— Ne fais pas l'enfant Mary, argumente-t-elle. J'ai préparé ce que tu voulais donc arrête de jouer l'enfant et mange.

— Non.

Mon ton était beaucoup trop calme et ma réponse semblait définitive. Je pense que c'est ça qui a fait qu'Abigail a perdu patience, qu'elle s'est dangereusement approchée de moi, qu'elle a saisi la fourchette, enroulée les spaghettis autour de celle-ci et qu'elle a planté le tout devant ma bouche qui est scellée.

— Ouvre la bouche, ordonne-t-elle en fixant mes lèvres.

J'entends le film débuter à côté de nous mais je ne daigne pas m'y intéresser, ce qui se passe en face de moi est beaucoup plus attrayant.
Je secoue la tête à nouveau, lui montrant que je n'aime pas beaucoup qu'on me dicte quoi faire, même si son côté autoritaire me plait vraiment et j'aurais juré la voir sourire, juste un petit peu.

— Ouvre la bouche, s'il te plaît, dit-elle doucement en rencontrant mon regard et ce que j'y vois a l'intérieur me retourne de l'intérieur.

Son regard possède de vrais pouvoirs magiques car la seconde d'après, ma bouche s'est entrouverte et la fourchette s'est doucement frayée un chemin entre mes lèvres et bordel, c'est vraiment bon. Ça m'arrache le cœur de l'avouer mais c'est certainement les meilleures pâtes à la bolognaise que j'ai jamais mangé – désolée, maman.

— Tu vois, murmure-t-elle en reposant la fourchette dans l'assiette. C'était pas compliqué.

Je suis un peu hypnotisé par son regard quand elle pose l'assiette dans mes mains et qu'elle attrape la sienne pour se concentrer sur le film. Nous mangeons en silence en « regardant » le film et comme la fois où nous étions au cinéma, ce qui se passe sur l'écran est le cadet de mes soucis. J'avais finis mon assiette ainsi qu'Abigail et j'avais décidé de la taquiner un peu.

Je me suis donc retournée complètement vers elle pour la fixer. Elle déteste ça, je le sais. Donc mes yeux détaillés chaque parcelles de son visages jusqu'au pores les plus microscopiques et l'effet escompté ne tarde pas à arriver. Sa mâchoire se contracte, elle pince ses livres et elle triture ses doigts de ses ongles.

— Arrête de me regarder, chuchote-t-elle comme si nous n'étions pas seule. L'écran est devant toi.

— Ça ne m'intéresse pas, répondis-je sur le même ton qu'elle.

— Et bien trouve une autre distraction.

Elle tourne enfin sa tête vers moi, son regard est plus brillant que jamais et elle a ce sourire qui me donne envie qu'elle ne s'arrête jamais de le faire. Tout en elle est perfection, et je maudis mon professeur de philosophie au lycée qui a osé m'enseigner que le parfait n'existait pas car j'en ai la preuve vivante. Elle est belle à en couper le souffle, je ne sais plus où donner de la tête. Ses yeux aux deux couleurs qui confondent les forêts et les océans, son petit nez aquilin d'enfant, ses lèvres roses pulpeuses, sa peau sans la moindre imperfection, ses cils aussi longs qui le faut. Elle n'est pas humaine.

De longues secondes de silence défilent ou seule le film résonne en arrière plan. Aucune de nous deux ne souhaite parler et notre échange visuelle se fait de plus en plus intense voir électrique. Tout ce que nous voulons nous dire se fait pas cet unique lien, je lui confie par le regard tout mes secrets, toutes mes envies, mes désirs, mes peurs et elle semble en faire d'autant. Même si je ne perçois rien de concret, je suis animée par tout ce que je lis dans ces prunelles.

Elle est la première qui brise le contact en déviant le regard sur mes lèvres, mais ses iris sont à nouveaux dirigés vers les miens et ça aurait pu passé inaperçu si je n'étais pas tant concentrée par son être.

Après cela, je ne sais pas si c'est elle qui s'approche, moi ou bien nous deux mais la proximité de nos deux visages ne fait que croître à la même allure que la vitesse de mes battements de cœurs. Tout cela semble irréel, comme si j'étais dans un état second ou mon corps ne répondait plus, qu'il se laissait complètement aller.

Ses lèvres percutent les miennes à la fois avec violence et douceur et je ne savais pas avant qu'elles ne se rencontrent combien elles m'avaient manqué. Rien n'est comme l'autre fois, j'ai chaud, tout est chaud. Son baiser montre un certain désespoir, une certaine rage, et également de la convoitise, de l'appétit comme si elle revenait de la plus violente des famines, du désir.

Toutes ses sensations font surface et la pression de ses lèvres contre les miennes s'atténue avant que je ne les entrouvre et lui autorise l'accès que je n'aurais jamais cru faire un jour. Et là, si j'avais cru que le baiser était chaud, désormais il est embrasé, nous brulant toute les deux. Nos langues dansent entre elles et je sens ses mains passer sous mon t-shirt dans mon dos alors que les miennes se placent dans son cou en espérant la rapprocher au plus près de moi. J'aimerais que nos corps se confondent, je veux que nos peaux soient liées, car je me sens si bien là, maintenant.

Je suis à bout de souffle mais je persévère dans le baiser, glissant le bout de mes doigts jusqu'à dans sa douce chevelure, les tirants presque délicatement, qu'elle ressente qu'il n'y a pas qu'elle qui fond face à ce contact et je l'entends gémir. C'était discret et silencieux mais je jurais l'avoir entendu produire le bruit le plus aphrodisiaque que j'ai jamais entendu.

Et là s'en est trop pour moi, je me décolle d'elle une seconde pour récupérer mon souffle et celle d'après, je récupère mon emprise sur elle supprimant tout les centimètres qui ont pu séparer nos deux corps. Une tempête est en train de me secouer de l'intérieur mais je laisse cela se faire, je ne veux pas que ça s'arrête, jamais.

Ses mains montent encore et encore les longs de mon dos, délaissant des frissons sur leur trajet. Je le jure que de ma vie, rien ni personne ne m'avait fait me sentir comme ça.

Soudain, alors que je ne m'y attends pas, une mélodie résonne dans la pièce et même si je ne le veux pas, nos corps se sépare et je rencontre enfin ses yeux, beaucoup plus sombre que d'habitude et ils témoignent de sa curiosité. Je jure que je tuerais la personne qui a osé nous déranger. J'observe Abigail ensuite saisir son téléphone dans sa poche arrière et le coller à son oreille dès que la sonnerie s'interrompt. Une de ses mains se trouve encore dans mon dos et nous sommes toujours relativement proche lorsque je l'entends dire d'une voix à peine rauque :

— Allô Isa, il y a un problème?

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Enfin le 20eme chapitre, dites moi ce que vous en pensez. J'ai hâte de connaître vos ressentis!

C'est du grand n'importe quoi, n'est ce pas ?

N'hésitez pas à voter, commenter, partager ! Comme d'habitude mes messages privés sont ouverts, vous pouvez également venir me parler sur Snapchat dont le username est « zaden_a » ! ;)

Bonne lecture et encore merci !

I.

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