Ne te prends pas la tête, Mary, ma conscience me dicte sans arrêt.
Mais impossible de prendre compte de ce qu'elle me dit. Une fille hante mes rêveries, mes pensées, mes songes et tout ça sans que je ne puisse rien y faire. Je perds le contrôle de tout, de chacune de mes émotions lorsqu'elle daigne me regarder, de chacun des sentiments ambiguës lorsqu'elle me touche et de chacun de mes battements de cœurs qui se succèdent à une allure folle lorsque je pense à ses lèvres contre les miennes.
C'est mal, putain.
Je ne devrais pas. Je le sais. Alors pourquoi est-elle sans arrêt en train de déambuler dans ma tête? Je la déteste encore plus qu'avant. Je la déteste car elle est tellement douée pour faire en sorte que je ne la déteste pas. Argh. Je suis fichus.
— J'ai un bon programme pour nous cet après midi, lance Ronald en se redressant.
Je sors de ma transe lorsque sa voix tout à coup pleine d'excitation se fait entendre. Nous sommes dans le salon de la maison de vacance et chacun est affalé dans un coin de la pièce, pour ma part, je suis sagement allongée sur le tapis le plus doux que j'ai jamais touché.
— Qu'est-ce que tu proposes? demande Elisa alors qu'elle tente de se rafraîchir avec son éventail.
— Une partie de football, s'exclame-t-il un large sourire rôdant sur ses lèvres.
Oh non. Je vois déjà dans ma tête défilé les plaquages ou je vais perdre mes membres, et avec un homme comme Julian, je refuse de prendre possession du ballon. Il est assez acharné lorsqu'il s'agit de gagné. Beaucoup trop acharné.
— Génial ! s'exclame ce dernier.
— Dis-moi qu'on jouera au soccer et non au football américain? se lamente Caroline en se mettant debout.
— Va pour le soccer !
Nous avons donc, suite à ces mots, rejoint nos chambres pour nous changer mais avant, je fais escale dans la chambre de Caleb et Caroline. Je les retrouve déjà en train de préparer leurs vêtements.
— Salut, lancé-je à Caroline. Tu n'aurais pas un maillot à me prêter, je n'ai pas prit de vêtement sportwear.
— Alors là, pas du tout, dit-elle en regardant le bazar sous ses yeux. Tu devrais demander à Caleb, il n'a que ça dans sa valise.
A l'évocation de son nom, ce dernier n'attend pas que je lui dise mot et me balance le premier maillot qu'il croise dans son tiroir avec un clin d'œil. Je le remercie en leur faisant un bisou de loin.
J'entre enfin dans ma chambre et personne en vu. Abigail est sûrement dans la salle de bain donc j'en profite pour me changer rapidement avant qu'elle ne revienne. J'enlève ma chemise en rien de temps pour la troquer pour le maillot de football rouge au logo dorée de mon ami. Il est assez large donc lorsque j'enfile mon short noir, je rentre les bordures dans le bas. C'est lorsque je m'apprête à porter mes baskets que j'entends le verrou de la salle de bain.
C'est évidemment Abigail qui en sort. Je détail ça tenue et je vois qu'elle porte un short qui dévoile une petite partie de ses cuisses fraîchement bronzées et ses longues jambes, un maillot de football couleur saumon et je suis épatée de savoir qu'elle est magnifique même en étant dans une tenue sportive. Elle est époustouflante.
— T'es prête? me demande-t-elle en attrapant son téléphone sans me jeter un regard.
— Ouaip, dis-je en tapant dans mes mains.
Elle me regarde enfin avec un sourire dû à mon excitation mais il s'évanouit lorsqu'elle me détaille du regard.
— À qui est-ce? me questionne-t-elle en pointant du doigt le maillot.
— Oh, lance-je en haussant les épaules. C'est à Caleb, il me la prêter parce que je n'avais pas de maillot adéquat.
Elle fronce les sourcils en se rapprochant de moi en fixant le bout de tissus comme s'il lui avait fait quelque chose qui fait qu'elle se méfie.
— Tu aurais pu te servir dans mes affaires, argument-elle. Il te va beaucoup trop grand en plus.
— Règle numéro je-ne-sais-combien, ne pas toucher à tes affaires.
Lorsque je pense apercevoir un léger courbement de lèvres sur les siennes, elle soupire en ajoutant :
— Comme si tu m'avais écoutée pour le reste. Enlève ça, je vais te trouver quelque chose qui ne te donne pas l'air d'être une naine.
Elle retourne dans ses tiroirs, dans l'espoir de me trouver un vêtement. Je rigole sincèrement et je commence à comprendre son jeu, donc c'est volontiers que je vais m'y prêter.
— Inutile, lâche-je alors qu'elle fait volte-face. J'aime bien ce t-shirt, je suis super à l'aise dedans et il sent bon.
Je lui souris innocemment et elle me lance un regard sévère. J'aime tellement l'embêter, regarder son expression lorsqu'elle est en colère et clairement impuissante. Je la trouve même d'autant plus attrayante dans ces moments.
— On peut y aller maintenant? ajoute-je alors qu'elle s'approche de moi lentement.
— Pas avant que tu n'ai retiré ce truc.
— Si tu tiens vraiment à ce que je me foutes à poil, tu pourrais au moins attendre que l'on rentre du sport.
J'achève ma provocation par un clin d'œil ainsi qu'un baiser que je lui claque sur la joue et ensuite, je fuis la chambre, sachant que j'ai laissé un sacré merdier à l'intérieur.
* * *
— Très bien, lance Julian alors qu'il se met au centre du cercle que nous formons. On va faire deux équipes de cinq, on fera un tirage pile ou face pour connaître l'équipe qui lancera la première mitant. Évidement, les fautes seront sanctionnés même s'il n'y a pas d'arbitre, je botte le cul à celui qui ose troquer le match pour un combat de catch. Et oui, c'est un jeu qui se joue avec les pieds, donc interdit de toucher le ballon avec les mains sauf les gardiens dans leur zone évidemment.
— Tu nous prend vraiment pour des idiots, rétorque Yann en levant les yeux au ciel.
— Je disais ça pour les filles, souligne Julian avec un clin d'œil.
Il reçoit ensuite un petit caillou sur sa jambe et on tourne tous la tête vers Elisa, l'origine du lancer de pierre, qui ajoute :
— C'était sexiste ça, pauvre con.
Tout le monde se met à rire, sachant très bien que Julian cherchait à titiller nos esprits féministes. Après cela, Julian et Ronald se dévouent pour être les chefs d'équipes, étant donné que se sont les garçons les plus doué dans le domaine car Caleb a pour domaine de prédilection la natation – rien qu'à voir son dos dessiné à la perfection, on le devine – et Yann, et bien... c'est Yann.
Les équipes se font rapidement, dans l'équipe de Julian, il y a Elisa, Caleb, Anna et moi tandis que dans l'équipe de Ronald se trouve Yann, Caroline, Isa et Abigail. Je suis assez déçue de les savoir dans la même équipe mais assez contente de savoir que je vais leur faire mordre la poussière à elles deux et tout ça, d'une pierre deux coups.
Caleb fait tourner une pièce et l'écrase sur le revers de sa main.
— Pile, s'exclame Julian.
— C'est face, rétorque Caleb en retirant sa main.
Ronald se met donc au centre du petit terrain synthétique avec Caroline et avec une passe, il déclare le match ouvert. Je me place en défense, sachant que je ne ferais pas le poids en attaque. Caroline fonce droit vers le but et Elisa lui fait un tacle que je trouve assez impressionnant. Je fais un peu tache dans le décor, au côté de mes amis assez athlétiques mais je m'intègre comme je le peux en faisant le plus de mouvements possibles.
Cinq minutes se sont écoulées et les équipes ne font que de se renvoyer la balle en accumulant les tirs ratés. Julian perd patience quand Yann prends beaucoup trop à cœur son rôle de goal où je dois l'avouer, il se débrouille plutôt pas mal.
On marque une pause lorsque la balle sort du champ et Anna notre goal va la chercher. Pendant ce temps, je m'accorde un petit regard vers Abigail et je dois admettre que je suis heureuse de voir qu'elle s'amuse. Elle court, elle s'implique, elle rit – certes parfois avec Isa, mais je sais contenir ma frustration maintenant. Rien que de la voir dans cet état me fait un bien fou.
Alors que je l'observe encore, le jeu se lance et je me met enfin dans la course. J'attrape le ballon dès qu'Anna m'accorde une passe et je longe le terrain en évitant Caroline pour l'offrir à Caleb et il l'a réceptionne parfaitement car quelques secondes plus tard, le ballon touche les filets de l'équipe adverse.
Je ne réalise que quand Julian hurle comme s'il venait de remporter la compétition de sa vie que nous avons marqué. Julian 1 - Ronald 0, mais dans ma tête, c'est un autre score qui s'annonce quand je vois mon ennemie m'accorder un regard empli de frustration lorsque je tape dans les deux mains de Julian, un truc comme : Mary 1 - Abigail 0.
J'aime beaucoup ce sport tout compte fait.
Caleb m'accorde une petite accolade mais je m'éloigne tout de même ne voulant pas pousser le bouchon trop loin. Je sais que ça déplaît à certaine personne de me voir avec lui comme je déteste voir Isa aux basques d'Abigail.
Abigail et Ronald lancent le jeu, plus déterminé que jamais. J'affirme désormais ma place en défense et je me jure que tant que la balle sera à ses pieds, jamais elle ne passera. Alors je fonce vers elle, m'improvise dans un tacle et je m'épate lorsque je vois la balle atterrir dans les pieds de Caleb alors que Abigail trébuche seulement.
— T'as besoin d'un peu d'entraînement, dis moi.
Elle me fusille du regard à l'entente de ma remarque sarcastique et je lui fais un clin d'œil. En espérant que son animosité ne fait que croître.
La première mitant se termine et seul un but a été marqué. On lance la deuxième après quelques minutes de pause on nous avons bu et je sens que les choses sérieuses commencent. Ce n'est littéralement plus un match amical mais une zone de guerre. Elisa lance à peine le jeu d'une passe que l'équipe de Ronald se précipite sur elle, on arrive en renfort et je sais que je m'apprête à me lancer dans un bain de sang lorsque la balle atterri miraculeusement à mes pieds.
Ni une, ni deux, je fonce en direction du but mais quelqu'un en a décidé autrement en me m'écrasant les chevilles par derrière au lieu du ballon.
Je vous évite les détails sur le cri odieux qui a quitté ma bouche et la chute que j'ai fait au moment où j'ai réalisé la douleur à ma cheville droite.
— Stop, on arrête, hurle Caleb.
Je met sur le dos en attrapant mon genou et réalise qu'en faites, ces joueurs qu'on regarde à la télévision se prendre des coups atroces, ne simule pas. Ça fait mal à en crever.
J'ouvre enfin les yeux et découvre l'auteur du crime. C'est nul autre qu'Isa. C'est elle que je vois, penchée sur moi avant que tout le monde ne rapplique et je me retiens de ne pas lui hurler dessus comme j'ai envie de le faire depuis des jours.
— Tu vas bien? demande Anna, un peu apeurée.
Oui, tout roule comme sur des roulettes.
— Je vais m'occuper d'elle, lance Caleb en attrapant du bout des doigts ma cheville blessée.
Tout le monde acquiesce alors qu'une voix retentit :
— Non, dicte Abigail. Je vais m'en occuper, laisse moi faire.
— Vraiment? demande-t-il et sa surprise dans le ton de sa voix m'aurait presque fait rire si je n'étais pas en train de souffrir le martyr.
— Oui, dit-elle en haussant les épaules. Il faut équilibrer les équipes pour qu'on continue de jouer et je suis épuisée. En plus, il est hors de question qu'on s'arrête sur notre défaite.
Il hoche la tête, un peu perplexe alors que les autres finissent par s'éloigner, m'abandonnant au bras de mon ennemie.
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L'histoire est de retour après cinq jours d'absence ! Je suis désolée pour cela d'ailleurs.
Pendant ce temps, l'histoire a dépassé les 1000 lectures et je vous remercie vraiment d'y contribuer !
Alors les autres chapitres arrivent. Comme d'habitude, si cela vous a plu, voter, commenter, partager !
Merci encore !
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I.