Miö (En Réécriture)

By Jessie_cgf

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Miö est tout sauf normal, et il en a que trop conscience. Trouvé par hasard dans une grange abandonnée à l'âg... More

mini avant-propos qui sert à rien
Mini avant-propos qui sert à quelque chose
Chapitre 1 ✅
Chapitre 2 ✅
Chapitre 3✅
Chapitre 4 ✅
Chapitre 5 ✅
Chapitre 6 ✅
Chapitre 7 ✅
Chapitre 8 ✅
Chapitre 9 ✅
Chapitre 10 ✅
Chapitre 11 ✅
Chapitre 12 ✅
Chapitre 13 ✅
Chapitre 14 ✅
Chapitre 15 ✅
Chapitre 16 ✅
Chapitre 17 ✅
chapitre 18 ✅
Chapitre 19 ✅
chapitre 20 ✅
Chapitre 21 ✅
Chapitre 22 ✅
Chapitre 23 ✅
Chapitre 24 ✅
Chapitre 25 ✅
Chapitre 26 ✅
Chapitre 27 ✅
Chapitre 28 ✅
Chapitre 29 ✅
Chapitre 30 ✅
Chapitre 31 ✅
Chapitre 32 ✅
Chapitre 33 ✅
Chapitre 34 ✅
Chapitre 35 ✅
Chapitre 36 ✅
Chapitre 37 ✅
Chapitre 38 ✅
Chapitre 39 ✅
Chapitre 40 ✅
Chapitre 41 ✅
Chapitre 42 ✅
Chapitre 43 ✅
Chapitre 44 ✅
Chapitre 45 ✅
Chapitre 46 ✅
tome 2 - Chapitre 47 ✅
Chapitre 48 ✅
Chapitre 49 ✅
Chapitre 50 ✅
Chapitre 51 ✅
Chapitre 52 ✅
Chapitre 53 ✅
Chapitre 54 ✅
Chapitre 55 ✅
Chapitre 56 ✅
Chapitre 57 ✅
Chapitre 58 ✅
Chapitre 59 ✅
Chapitre 61 ✅
Chapitre 62 ✅
Chapitre 63 ✅
Chapitre 62 ✅
Chapitre 68
Chapitre 69
Chapitre 70
Chapitre 71
Chapitre 72
Chapitre 73
Chapitre 74
Chapitre 75
Chapitre 76
Chapitre 77
Chapitre 78
Chapitre 79
Chapitre 80
Chapitre 81
Chapitre 82
Chapitre 83
Chapitre 84
Chapitre 85
Chapitre 86
tome 3 - Chapitre 87
Chapitre 88
Chapitre 89
Chapitre 90
Chapitre 91
Chapitre 92
Chapitre 93
Chapitre 94
Chapitre 95
Chapitre 96
Chapitre 97
Chapitre 98
Chapitre 99
Chapitre 100
Chapitre 101
Chapitre 102
Chapitre 103
Chapitre 104
chapitre 105
Chapitre 106
Chapitre 107
Chapitre 108
Chapitre 109
Chapitre 110
Chapitre 111
Chapitre 112
Chapitre 113
Chapitre 114
Chapitre 115
Chapitre 116
Chapitre 117
Chapitre 118
Chapitre 119
Chapitre 120
Note de fin

Chapitre 60 ✅

110 20 22
By Jessie_cgf

— OK, j'ai une idée. Pas vraiment un plan, dis-je alors que Seth poussait un long soupir théâtral. Mais c'est déjà mieux que rien. Vous deux, restez là, et si tout se passe comme je le prévois, je reviendrais assez vite. Sinon, bah... je crierais. « Au secours ! », c'est assez simple, je crois ? Et toi, dis-je en me tournant vers Aëlle, tu viens avec moi.

— Moi ? s'étonna-t-elle.

— Toi.

— Mais, je... (Elle leva les yeux vers Seth et Arthur, nerveux.) Enfin, je suis pas la plus forte, ni rien...

— C'est pas pour tes muscles que j'ai accepté que tu viennes avec moi. Sinon, j'aurais insisté pour avoir Simmer.

Aëlle hocha la tête, convaincue de mon argument, alors que je me mordais la langue. À avoir le choix, j'aurais tout de même pris Simmer.

— Suis-moi et ne pose pas de questions. À bientôt, ajoutai-je pour Seth et Arthur.

Ils me répondirent d'un signe de tête et je me retournai pour aller vers le village, Aëlle à côté de moi. Il ne nous fallut que deux minutes de marches pour arriver au centre de la rue qui la traversait. Aëlle regardait de tout côté d'un air désintéressé ; ça ressemblait assez à son propre village, mais en moins grand.

Nous avançâmes silencieusement jusqu'à la maison de Samy. Je regardai par la fenêtre, étant convaincu que Télio serait là, mais non, la chambre était vide. Sans me laisser décourager, j'allai cette fois chez sa tante. Télio y était, dormant dans son lit. À voir comment les couvertures étaient retournées et entortillées autour de lui, il n'avait certainement pas eu un sommeil paisible.

La fenêtre était déjà entrouverte de quelques centimètres. Je la soulevai plus grand, doucement pour ne pas la faire grincer – tout, dans ce village, était si vieux qu'il fallait s'y attendre de n'importe quoi. Mais cette fois, elle n'émit aucun son. Je laissai passer Aëlle en premier, qui se faufila gracieusement dans la chambre de Télio sans le moindre bruit. J'y entrai à mon tour et m'approchai de Télio. C'était le moment de le réveiller, mais j'avais peur qu'il crie, ou je ne sais quoi. Alors je plaquai ma paume contre sa bouche. Télio ouvrit des yeux grands comme des soucoupes, j'entendis pratiquement tous ses muscles se raidirent. Quand il sembla enfin se rendre compte que c'était moi, il se détendit, repoussant ma main. Il se mit assis dans le lit, dévisageant successivement Aëlle et moi.

— Qu'est-ce que vous faites là ? murmura-t-il tout bas, lançant des regards nerveux vers la porte de la chambre.

— On est venu te sauver. Habille-toi, on fout le camp.

— Non.

Télio secoua vigoureusement la tête, comme pour se convaincre lui-même que c'était la bonne décision. Il s'allongea à nouveau dans le lit, remontant ses couvertures jusqu'à son menton, les yeux fixés au plafond.

— Non, répéta-t-il. Va-t'en, Miö. Ou... peu importe qui tu es, dit-il en fronçant les sourcils et me lançant un petit regard discret.

— Oui, c'est moi, dis-je en riant.

Si nous étions rendus à un point où même Télio ne savait plus lequel j'étais, c'était grave !

— Va-t'en, répéta Télio. Allez-vous-en. Y'a rien à faire pour ma cause.

— Oh si, je te laisserai pas crever comme un con ! m'énervai-je.

— Mais je le suis, dit Télio d'une toute petite voix.

Je haussai les sourcils, étonné. J'avais déjà remarqué que, depuis que je l'avais emmené avec moi chez le vieux, il s'était mis à changer. Ses yeux s'étaient enfin ouverts sur le monde, en quelque sorte. Il avait de plus en plus conscience de ce qu'il faisait et de ce qu'il disait – il s'excusait quand un mensonge lui échappait, par exemple. Et plusieurs petites choses subtiles. Mais c'était la première fois qu'il affirmait avec tant de sincérité dans la voix qu'il n'était qu'un con.

— Tu sais quoi ? dis-je en m'agenouillant devant le lit, me mettant à sa hauteur. J'ai appris quelque chose de très important, hier. Quelque chose que tout le monde devrait savoir.

— Dis ?

— Tout le monde est con.

Derrière moi, Aëlle pouffa de rire, avant de plaquer une main sur sa bouche.

— Ça veut rien dire, dit Télio en remontant les couvertures.

— Te cache pas, je sais que tu te retiens pour rire, dis-je, souriant moi aussi.

— Non.

Je soutins son regard quelques secondes, et ce fut suffisant pour qu'il craque.

— OK, j'ai ris, capitula-t-il. Mais ça veut quand même rien dire. Je te suivrais pas. Je suppose que si t'es là, c'est parce que tu connais l'histoire, dit-il en se redressant sur le lit. Si je me sauve, c'est toute ma famille qui meurt ! Je suis peut-être le plus con de tous les cons, mais pas à ce point-là. Plutôt mourir que de laisser les autres souffrir à ma place.

Je hochai la tête, soupirant. Tant pis pour lui, je lui ai laissé sa chance.

— C'est dommage, parce qu'il se trouve que moi aussi, je suis con, dis-je avec un petit sourire malicieux. Tant pis pour toi. Aëlle, tu peux m'aider ?

Je me retournai vers Aëlle, qui s'était appuyé au coin du mur, les bras croisés et se faisant oublier. Elle haussa les sourcils, étonnée que la conversation tourne vers elle et n'ayant apparemment aucune idée où je voulais en venir. Mais en une seconde, son regard changea ; elle avait compris. Sa bouche s'ouvrit en grand sous la surprise.

— Attends, t'es sérieux ?

— Je t'avais dit que c'était pas pour tes muscles inexistants que j'allais avoir besoin de toi.

— Vous parlez de quoi, là ? dit Télio nerveusement.

— Tu es vraiment sur ? demanda Aëlle, ignorant totalement Télio.

— Tant que tu ne le tues pas toi-même.

— Non, je crois pas.

Aëlle leva les yeux au plafond, réfléchissant sérieusement à la question.

— Je crois pas, dit-elle à nouveau.

— Alors, vas-y.

— Attendez, répéta Télio, relevant les couvertures comme s'il s'agissait d'un bouclier. Je peux savoir ce que vous comptez faire, au juste ?

— Tiens-le, Miö, dit Aëlle en s'installant au pied du lit en face de Télio, alors qu'il soutenait son regard nerveusement. Il va peut-être paniquer.

J'allais m'assoir derrière Télio, dans le peu d'espace qu'il restait entre lui et la tête de lit, et passai mes bras autour de lui pour le retenir, une main sur sa bouche pour l'empêcher de crier. Télio se mit aussitôt à se débattre, se tortillant pour essayer de se dégager, mais je tenais bon.

Devant nous, Aëlle se transforma. Je n'avais jamais vu avant à quoi pouvait ressembler la fameuse veuve noire ; tout ce qui me venait à l'esprit, c'était Scarlett Johansson. Je m'imaginai aussi une grosse araignée, genre tarentule, mais celle qui remontait lentement les couvertures était en fait toute petite et complètement noire. En la voyant, je me fis la réflexion qu'il n'y avait pas de raison à avoir peur. Télio, en revanche, se mit à paniquer, couinant et gigotant comme un vers de terre. Peut-être qu'il en savait plus que moi sur cette espèce, lui qui avait passé sa vie à se promener dans la forêt.

Enfin, Aëlle l'araignée lui sauta dessus, se faufilant sous son teeshirt, me laissant tout juste le temps d'apercevoir une tache rouge en forme de sablier sur son abdomen. Télio eut un ultime cri étouffé par ma main, son corps se raidit, se yeux se révulsèrent et il tomba inconscient dans mes bas. Aëlle sortit de sous le vêtement et se retransforma pour s'assoir au pied du lit, le souffle court.

— À gigoter comme ça, j'ai cru qu'il allait me tuer, dit-elle dans un rire nerveux.

Je repoussai Télio qui commençait à se faire lourd et relevai son teeshirt pour voir, en dessous, tout près de la cicatrice de balle à peine guérie, une morsure rouge et boursoufflée.

— Je te garantis qu'il n'est pas sur la veille de reprendre du service, avec ça, dit Aëlle avec un grand sourire. Mes morsures sont mortelles.

— Quoi ?!

— Relax ! s'écria-t-elle aussitôt, levant les mains devant elle comme par crainte que j'essaie de la tuer. Nous, on guérit vite ! J'ai déjà mordu Hadrien, une fois... sans faire exprès. Ou bien c'était peut-être Ulysse... enfin, quelqu'un. Il avait passé une bonne partie de la journée à souffrir le martyre... mais il s'est rétabli ! En réalité, le venin de la veuve noir n'est pas vraiment mortel, c'est juste que j'ai en moi une dose proportionnelle à mon poids, et techniquement...

Aëlle s'interrompit, les yeux levés vers la porte. Elle avait entendu la même chose que moi ; des pas s'approchaient. Le sourire d'Aëlle disparut aussitôt, remplacé par la peur.

— Cache-toi ! chuchotai-je.

Je poussai Télio en bas du lit et pris sa place sous les couvertures, les remontant jusqu'au cou. Aëlle ce transforma à nouveau et ce faufila près de moi, et je la sentis effleurer ma jambe droite. Je me mordis la lèvre, essayant de résister à la tentation de l'envoyer au loin d'un coup de pied.

La porte de chambre s'ouvrit sur Shell, vêtu d'un pyjama lilas, ses cheveux bruns grisonnants en un fouillis au-dessus de sa tête. Elle observa longuement autour de la pièce, comme à la recherche d'intrus.

— Tout va bien ? demanda-t-elle d'une voix encore un peu endormie. J'ai entendu du bruit...

— C'est rien, dis-je en soutenant son regard au mieux. J'ai juste... fait un cauchemar. C'était pas très joyeux. Mais en fait, je commence déjà à l'oublier. Désolé de t'avoir réveillé.

Shell me fit un petit sourire tendre et vint s'assoir à mon chevet. J'espérais seulement qu'elle ne regarderait pas de l'autre côté du lit et verrait Télio. Ni même qu'elle essaierait de me faire un câlin, car elle semblait bien en avoir besoin. Elle remarquerait tout de suite ma combie et saurait que je ne suis pas Télio. Surtout que de la combinaison de Télio, il ne reste plus que la moitié du bas, Seth ayant découpé le haut pour avoir accès à sa blessure et retirer la balle dans sa hanche...

— Tu as peur, dit-elle tendrement, mettant sa paume sur ma joue. Mais tout se passera bien, tu verras.

Je fis de mon mieux pour sourire et hocher la tête, alors que je n'avais qu'une envie ; lui hurler « espèce de conne ! » et de la gifler de toutes mes forces. Elle était d'accord pour laisser Télio se sacrifier ?! Il était son neveu, elle l'avait pratiquement élevé comme un fils, et maintenant, elle se dit « tant pis, qu'il meurt ! » ? Je savais bien que Télio avait mérité de se retrouver dans cette situation, mais là, quand même...

— Est-ce que je pourrais être seul, un peu ? dis-je timidement. Pour... me préparer mentalement ?

— Oui, bien sûr. Rendors-toi, Télio.

Shell se pencha pour m'embrasser sur le front, je me mordis la langue pour m'empêcher de grogner, puis elle sortit de la pièce, fermant la porte derrière elle. Elle ne semblait même pas triste du sort de Télio ; à la voir agir, on aurait plutôt dit qu'elle avait hâte d'être enfin débarrassée de lui. Et avec un pincement au cœur, je réalisais que Shell était loin d'être la seule.

Je repoussai les couvertures pour en faire ressortir Aëlle qui y était toujours sous sa forme d'araignée. Elle se transforma en humaine et sauta du lit pour s'agenouiller près de Télio, dont la peau du visage était devenue particulièrement blême.

— T'es sûr que tu ne l'as pas tué, hein ?

Aëlle porta deux doigts à son cou. Puis il hocha la tête.

— Encore en vie, dit-elle.

Je réprimai un frisson, le « encore » laissant presque envisager qu'il ne le serait pas pour très longtemps.

Je me penchai vers Télio pour le redresser. Aëlle traversa la fenêtre, puis tendit les mains pour m'aider à le faire passer. Ensuite seulement, je sautai à mon tour par la fenêtre et enroulai un bras de Télio autour de mes épaules. Aëlle en fit de même de son côté, elle ployant presque sous son poids.

— Laisse-moi faire, dis-je, serrant les dents en tentant de le tenir par moi-même. Va plutôt chercher Seth et Arthur.

Aëlle hocha la tête puis couru dans la bonne direction, pendant que je trottinais à une vitesse d'escargot. Je repensai à la fois où je m'étais endormi aux pieds de Télio et qu'il m'avait trainés de la tour jusqu'à chez moi en me tirant par les bras. Songeant que ce serait une douce vengeance, je laissais retomber Télio dans la poussière de la rue de terre battue et le trainai par les bras, avançant à reculon. Sa tête frappait régulièrement les cailloux et je me retins avec peine de rire de lui. J'étais peut-être là pour le sauver, c'était toujours bon de le voir sous cet angle !

Seth et Arthur arrivèrent enfin, secondés par Aëlle. Ils redressèrent Télio sans faire de commentaire. Arthur se mit devant lui, lui prit les deux bras pour le tenir dans son dos, puis se transforma en cheval, Télio couché sur son encolure, bouche ouverte et bavant dans sa crinière.

— Aëlle, tu montes aussi, dit Seth.

Il joignit ses mains devant lui et Aëlle y posa le pied pour grimper sur le dos d'Arthur le cheval, s'installant derrière Télio.

— Et maintenant... ? dit Seth en se retournant vers moi.

— On commence par emmener Télio loin d'ici, dis-je. Dans la forêt, je crois que ce serait bien.

— Dès qu'on aura largué la cargaison, on se retrouve où ? demanda Aëlle.

— Là-bas, à la rivière. Faite vite, avant que les gardes arrivent !

— Et fais attention à toi, morveuse, ajouta Seth avec un clin d'œil pour Aëlle.

— Toi de même, merdeux, répliqua-t-elle.

Et sous cette magnifique démonstration d'affection, Arthur le cheval, Télio l'inconscient et Aëlle (simplement Aëlle) partirent en direction de la forêt, nous laissant seuls, Seth et moi.

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