Point de vue Sylvain :
Je ressentais constamment ce besoin de la protéger. J'avais cette peur panique qu'il lui arrive quelque chose. Mes pouvoirs n'étaient pas encore assez développés mais si je me concentrais assez, parfois j'arrivais à entendre les pensées. Et pour tout vous dire, ce Calixte ne m'inspirait pas confiance. Je le scrutais à travers le rétroviseur, je voyais bien qu'il la fixait, mais je ne pouvais rien faire, il avait une attitude vraiment étrange...
- J'habite avec mon père, pas très loin de chez vous.
- Comment sais tu où nous habitons ?
- C'est Gwen qui m'a mis au courant.
Il me regardait avec un sourire inquiétant. Gwen ne dirait jamais à personne où nous habitions, elle était trop méfiante. Sibylle jeta un coup d'œil à Gwen qui la regarda sans comprendre ce qui se passait et fit « non » de la tête. Calixte continua de répondre aux questions.
Je ne comprenais pas ce que je ressentais, de la rage, de la peur et une forte envie de la mettre à l'abri et de le tuer... C'était instinctif.
La voiture s'arrêta, nous étions arrivés près de la petite supérette du quartier pour déposer le nouvel ami d'Ariane. En descendant, Calixte me lança un regard meurtrier avant de tourner sa tête vers la belle blonde et de lui demander son numéro de téléphone.
La voiture repartit, pour cette fois, s'arrêter devant chez nous. Gwen et Bryan descendirent, je fis de même. J'avais bien remarqué ce sourire qu'affichait Ariane, et il n'augurait rien de bon.
Point de vue Ariane :
Je rentrais chez moi avec le sourire aux lèvres, pourtant, cela faisait deux jours à peine qu'on se connaissait, alors pourquoi cet air idiot ? Je supposais qu'avoir un nouvel ami me faisait plaisir.
Je montais dans ma chambre et fis mon sac pour le lendemain, quand je reçue un message.
C'était lui. Je n'eus même pas le temps de sortir mes affaires qu'il me répondit.
Lui- Hey, sympa ta tante. Tes amis un peu moins... J'ai l'impression qu'il ne m'aime pas trop.
Moi- Oui, désolée, ils sont très protecteurs...
Lui- C'est normal, je comprends.
Je rejoignis ma tante au salon.
- Je vais faire des courses, j'ai besoin de fournitures.
- D'accord mon cœur, je vais venir avec toi.
Une fois arrivée, je me dirigeais vers le rayon fournitures et au croisement d'un rayon, je heurtais quelqu'un.
- Y a-t-il un moyen qu'on se voit sans se rentrer dedans ?
Calixte me regardait en souriant.
- Oh, je suis désolée, cette fois c'est vraiment de ma faute. Tu n'avais pas entrainement ?
Son regard s'assombrit.
- Si, si, mais il fallait vraiment que je fasse les courses, et puis je commence après. Et toi ? Qu'est-ce qui t'amène ici ?
- Je viens acheter des fournitures.
Son comportement était plus que bizarre.
Mon téléphone sonna.
- Allô ?
- Ariane ? Où es-tu ?
- Avec Calixte dans le rayon fournitures, Sibylle. Et toi ?
- Dans le rayon confiserie, j'arrive.
J'avais à peine raccroché que ma tante était déjà là, mais Calixte non. A quoi jouait-il ?
Nous partions en direction de la caisse, j'espérais le recroiser, mais aucune trace de lui.
Je montais dans ma chambre, triais mes nouvelles affaires, et envoyais un message à Calixte :
Moi- Où étais-tu passé ? Le temps de me retourner, tu n'étais plus là !
Au bout de trente minutes, n'ayant toujours pas de réponse, j'allais à la cuisine et mis en charge mon portable. Je m'asseyais sur le canapé et me mis à lire. Quand je relevais la tête, ma tante était assise à côté de moi et me regardait. Je faillis hurler, ce qui la fit rire.
- Ce n'est pas drôle, tu m'as fait peur !
- Je vois ça ! Mais je t'ai parlé et tu ne m'as pas répondu.
- Ah, excuse-moi, j'étais concentré, tu disais ?
- Je te demandais ce que tu voulais manger ce soir.
- Je ne sais pas trop, fais un truc simple.
Je remontais pour ranger mon roman, et aperçus la photo de classe sur mon bureau.
Il fallait absolument que je raconte cela à ma tante ! Je descendis les escaliers en courant et en hurlant.
- Sibylle ?!
Pas de réponse. Je fouillais la maison, mais toujours rien. Je me dirigeais vers la cuisine et vis un mot sur la table :
« Ma chérie, j'ai dû sortir précipitamment, Christelle a besoin de moi d'urgence. Je rentre dès que je peux, je t'embrasse,
Sibylle <3
PS : N'ouvre à personne »
Christelle était la meilleure amie de ma tante, elle était de taille moyenne, avec des cheveux châtains et des yeux verts prairie, c'était une Elfe et elle était gardienne d'un passage entre les mondes, si bien que des fois elle avait rapidement besoin de ma tante.
Ah, ma tante, toujours peur que quelque chose ne m'arrive, pourtant j'avais Gwen, Bryan et Sylvain avec moi !
Mon téléphone émit une petite sonnerie, j'avais reçu deux messages. Un de mon amie : « Encore dans la forêt, Bryan a repéré une odeur suspecte, reste à la maison », et un de Calixte :
Lui- Désolé Princesse, j'ai dû m'éclipser, le devoir m'a appelé.
Moi- Princesse ? Sérieusement ?
Lui- Tu n'aimes pas ? J'ai trouve que ça te va à merveille.
Moi- Euh... Si tu le dis.
Lui- Je tiens vraiment à ce qu'on s'entende bien, alors, on commence maintenant.
Au même moment la sonnette retentit, j'allais donc voir qui pouvait passer à cette heure. A cet instant précis, je me rappelais le mot de ma tante, « n'ouvre à personne ».
Cette personne ne peut rien me faire, n'est-ce pas ?
Je décidais d'ouvris la porte quand même. C'était mon ami, non ?
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- Bonsoir à toi aussi Ariane, dit-il.
- Oui, désolée, mais je suis surprise de te voir ici.
- J'avais envie de te voir, sa voix était charmeuse.
- Oui, mais on aurait pu se voir demain, tu sais, répondis-je un peu trop précipitamment.
- Non, demain je ne viens pas.
- Ah bon ? Pourquoi ?
- Je peux entrer ? m'ignora-t-il.
- Oh oui, je suis vraiment désolée.
Il entra et se dirigea vers le canapé. Je le suivis et m'y assis.
- Demain j'ai à faire ailleurs.
- Je ne pense pas que le lycée soit optionnel, tu sais.
- Il faut que je vérifie un truc avec mon père.
Il avait hésité sur ce dernier mot. J'en étais persuadée, il me cachait quelque chose.
Je ne répondis pas et me levais pour me dirigeais vers le frigo quand il m'attrapa le poignet.
- Calixte ?
Tout devint noir...
Point de vue Sylvain :
L'envie devint plus forte, quelque chose me poussait à aller voir si tout allait bien. Je courus le plus vite possible jusqu'à chez nous. Jamais nous n'aurions dû la laisser seule. J'étais encore trop loin de la maison mais j'entendis déjà leur conversation :
- Je ne pense pas que le lycée soit optionnel, tu sais.
- Il faut que je vérifie un truc avec mon père.
Cette personne avec Ariane, c'était...
- Calixte ?
Mais qu'est-ce qu'il faisait chez nous ? Il n'avait pas le droit !
Je regardais par la fenêtre et remarquais qu'elle était allongée dans le canapé et il passait ses mains au-dessus d'elle, elle avait l'air de dormir. Que faisait-il ?
Mon sang ne fit qu'un tour et fou de rage j'entrais par la baie-vitrée qui n'était pas verrouillée, il me vit et s'échappa par la porte. J'accourus vers Ariane mais quelque chose m'empêchait d'avancer vers elle. Une bulle de protection. Je me retournais pour partir à la recherche de Calixte mais je tombais nez à nez avec une personne dont je ne pus détourner les yeux, elle dégageait une telle puissance que je n'eus même pas le réflexe de regarder qui était cette personne. C'est cette même puissance que Bryan avait senti dans la forêt. Puis tout devint noir et j'entendis une voix : « Tu ne m'empêcheras pas de faire ce que j'ai à faire. ». Cette voix me disait quelque chose mais impossible de me rappeler à qui elle appartenait...
Je me réveillais dans mon lit, j'avais mes chaussures, et je fus empreint d'un mal de tête atroce qui ne dura finalement que quelques minutes. Par contre, impossible de me rappeler ce que j'avais fais avant.
Point de vue Ariane :
Je me réveillais dans mon lit. Ne comprenant pas ce que je faisais là, je descendis et trouvais ma tante en train de refermer la porte vitrée.
- Tu es réveillée ! Ça va ?
- J'ai très mal à la tête mais ça va.
- Qu'est-ce qui c'est passé ici ? Je suis rentrée, tu étais sur le canapé, la porte n'était pas verrouillée, la baie vitrée était grande ouverte, il y avait du verre brisé par terre et Sylvain au sol.
- Pour tout t'avouer, je n'en sais rien, je n'arrive pas à me rappeler...
- Bien, laisse-moi faire.
Elle déposa c'est mains sur mon crâne, sa chaleur me faisait du bien. Ensuite elle me donna un médicament. Je montais dans ma chambre et me couchais. Sibylle m'apporta de la soupe, un gant d'eau froide pour ma tête et des bouillottes pour me réchauffer.
- Peut-être que tu t'en rappelleras plus tard, en tout cas fait le moi savoir.
Elle m'embrassa le front et descendis. Gwen et Bryan passèrent voir comment j'allais et Sylvain resta jusqu'à ce que je m'endorme.
Je me réveillais vers trois heures du matin avec une personne en tête : Calixte. Que voulais-t-il déjà ?
Je pris un morceau de papier et écrivis tout ce dont je me rappelais pour être sur de ne pas l'oublier : lui derrière ma porte, nous deux sur le canapé, et sa main sur mon poignet. J'examinais celui-ci, il portait la trace de sa main, je ne me souvenais pas qu'il m'est serré aussi fort, ainsi qu'un petit point noir ressemblant à une tâche d'encre. Mais pire que ça, j'étais presque sur de ne lui avoir jamais donné mon adresse.
Ma tante vint me réveiller à six heures et pris ma température, elle déclara que j'étais souffrante, et c'était le cas : j'étais fatiguée, pourtant j'avais l'impression d'avoir dormi tellement de temps que j'aurai loupé la 3ème Guerre Mondial et pour finir, cet affreux mal de tête n'était toujours pas parti.
Elle décida donc de me laisser dormir. Je finis par me lever à midi, à peine avais-je descendu les marches que je regardais mon téléphone, j'avais un message vocal :
« Ariane, c'est Sibylle, je suis désolée ma puce, mais je n'ai pas pu rester pour veiller sur toi, Christelle a besoin d'aide avec un portail magique. Et n'ouvre à personne. Je suis sérieuse. Je t'embrasse. »
Je décidais d'aller prendre une douche. Je retirais mon haut de pyjama et découvris un petit tatouage noir sur mon poignet, là où la veille j'avais une tâche d'encre. C'était un petit arc tendu avec une flèche prête à être lâchée. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Je n'avais pas de tatouage normalement ! Je me pinçais pour vérifier que je ne dormais pas et décidais d'appeler Sibylle mais au bout de la troisième sonnerie, je me rappelais qu'elle ne pouvait pas me répondre. Puis j'appelais Gwen et lui racontais tous : Calixte, cette marque sur mon poignet, et ce tatouage apparut comme par enchantement.
- D'accord. Je rentre en cour là, je te rappelle après, bisous.
Je décidais donc d'envoyer un message à Calixte pour avoir des explications.
N'ayant pas de réponse, je remontais pour me laver, en vidant mon esprit de toutes mes pensées pour essayer de faire passer mon affreux mal de tête.
Point de vue Gwen :
Ce Calixte était vraiment louche, sa tête ne me revenait pas. J'avoue, au début je le trouvais très sexy même si ce n'est pas mon type. Il avait un regard à faire fondre un iceberg, mais il avait quelque chose qui faisait que je n'avais pas confiance en lui.
J'étais prête à faire un effort pour Ariane, mais le moment où j'ai su que ce n'était pas quelqu'un de bien c'était dans la voiture, quand on l'avait ramené : soit disant je lui avais donné notre adresse... Quel menteur ! Je n'aurais jamais fait ça, tout le monde le savait !
Bref, nous étions en pleine vadrouille dans la forêt, à la recherche du Surnaturel qui c'était introduit sur Terre sans autorisation, quand je vis Sylvain rentrer chez nous en courant. Je décidais de le suivre mais il courait sous sa forme lupine, autant dire qu'il allait bien trop vite pour que je le suive.
J'arrivais enfin près de chez nous, quand j'entendis du verre se briser, je relevais la tête : la baie-vitrée était grande ouverte, je regardais à l'intérieur et vis Calixte penché sur Sylvain qui était allongé par terre. Je vis également les lèvres du brun bougées et le blond disparu, comme par enchantement ! Voilà ce qui n'allait pas avec lui, c'était un Surnaturel. Puis il s'approcha d'une personne endormie sur le canapé en faisant des gestes au-dessus de son corps. J'entre furibonde, prête à en découdre.
- Calixte ! Qu'est-ce que tu fais là ?
- Salut Gwenny... Comment vas-tu ?
- Qu'as-tu fais de Sylvain ?
Au lieu de me répondre, il s'avança de quelques pas vers moi et leva sa main, comme pour me donner un coup, ou me jeter un sort. Je fermais les yeux et levais les miennes devant moi. Sans réfléchir au meilleur sortilège, je lançais toute mon énergie hors de moi. J'ouvrais alors les yeux et vis Calixte, effondré par terre contre le mur d'en face.
- J'aurais dû m'en douté. Je reviendrai, sois-en sûre !
Sur ce, il disparut. J'accourus vers Ariane, mais un champ de force, m'empêchais de la toucher. Voyant qu'elle respirait, j'appelais Sybille en renfort. Demain je n'irais pas au lycée, j'enquêterais.
Bryan entra en trombe dans la maison.
- Je l'ai localisé aux abords de la maison, on a fait une course poursuite, mais il court vraiment très vite. Ce doit être un vampire adulte. J'ai n'ai pas pus rivaliser, il m'a semé.
A ce moment Sylvain descendit fou de rage.
- Où est-il ?
Je me jetais dans ses bras, ce qui fit grogner mon âme-sœur. Je détestais tout leurs grognements bestiaux ! D'un simple tour de doigts, je lui scotchais la bouche.
- J'ai cru qu'il t'avait fait du mal ! dis-je soulagée de revoir le loup-garou.
- Il m'a assommé et téléporté dans ma chambre. Comment va-t-elle ?
- Elle dort, je crois. Il y a cette sorte de protection qui l'éloigne de nous.
Sybille débarqua et s'occupa de tous. Elle put toucher Ariane et alla la coucher dans son lit en nous recommandant d'aller nous reposer.
Le lendemain je me réveillais pour aller au lycée, mais décidais de suivre mon instant en me rendormant. Je me levais finalement à neuf heure en faisant le moins de bruit possible pour ne pas réveiller la blonde qui dormait profondément.
J'allais me préparer pour ma journée « enquête sur Calixte le psychopathe » et fis d'abord des recherches sur internet, malheureusement, une heure après je n'avais toujours rien et décidais de sortir. Je reçus un appel paniqué d'Ariane vers midi, elle se rappelait de quelques éléments et elle avait la marque. Elle avait la marque. Cette réalité résonna en moi. Calixte était là pour elle. Je coupais court à la discussion puis envoyais un message à Sibylle, il fallait qu'elle sache.
Je me dirigeais vers les maisons aux alentours de la notre, et choisis la plus étrange. Sur la boîte aux lettres il y était écrit WOLF, c'était bien la maison que je cherchais. Elle était magnifique bien qu'il émane d'elle une sorte d'aura négative ; après le grillage il y avait un petit chemin de pierre conduisant à une grande maison qui m'avait plutôt l'air abandonné. J'y entrais tout de même.
L'intérieur était richement décoré mais ne comportais aucune trace de Calixte. J'entendis du bruit à l'étage et décidais de monter. Une fois là haut, je passais la tête par la première porte que je croisais et vis Calixte qui se regardait dans un miroir. Il dit quelque chose et pénétra dedans. Je restais bouche bée, jamais je n'avais vu une telle chose de ma vie. Je m'approchais finalement et ma jambe se mit à vibrer. J'attrapais mon téléphone et décrochais.
- Oui ?
- Gwen ? C'est Sibylle, je ne sais pas où tu es mais j'ai un mauvais pressentiment. Rentre à la maison.
Je m'exécutais, de toute façon je n'avais rien à faire ici. Puisqu'Ariane me pensait en cours, je grimpais dans un arbre qui surplombait la maison, pour que je puisse surveiller cette dernière. Une fois installée, je m'endormie. Seulement mon sommeil fut agité : J'étais poursuivis dans ma maison et je courais tandis que quelqu'un me disait « Tu ne m'empêcheras pas de faire ce que j'ai à faire Gwenny ».