L'Héritière Perdue

By WoldenGold

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A dix-sept ans, Summer, héritière du clan magique des Kane, se retrouve obligée de déménager à Edimbourg, che... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapter 19
Chapitre 20
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30

Chapitre 21

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By WoldenGold

Les jours qui suivirent, j'évitais Hayden comme la peste. Je partageais mon temps entre Sierra et les jumelles, m'entraînant dur avec la première, jouant et me promenant avec les deuxièmes. Je passais le reste du temps à essayer de faire coïncider toutes les informations récoltées, luttant contre mes envies d'action suicidaire. Un soir, n'en pouvant plus de m'enfermer, je demandais à Lucy et Gaby de me montrer les jardins du château. Bien qu'ils ne soient pas aussi apaisants que ceux de Lissa, être à l'extérieur me faisait du bien. Nous déambulions tranquillement dans la roseraie lorsque Lucy lança les hostilités.

- Dis Summer ?

- Humm ?

- Pourquoi tu es fâchée avec Hayden ?

Je fermais les yeux, cachant ma surprise et retenant un mon rire. Elles étaient en train de me faire le plan des petites sœurs médiatrices et je n'avais rien vu venir. Dans dix minutes, elles allaient nous prendre par la main pour qu'on fasse le signe de la réconciliation.

- Parce qu'il a dit des choses pas très sympa, répondis-je du bout des lèvres, évitant soigneusement le regard de Lucy.

- Ca lui ressemble bien, dit Gaby avec un air dédaigneux.

Je ne pus retenir mon sourire en voyant Lucy lui donner un coup de coude en chuchotant « On est censées être de son côté ! ». Gaby se contenta de hausser les épaules et reprit sa marche. Je lui emboîtais le pas, suivie par Lucy qui semblait réfléchir très sérieusement à ce qu'elle devait me dire.

- Ne te prends pas la tête Lucy, lui dis-je gentiment, crache le morceau.

- Quand t'es fâchée, il est triste. Et j'aime pas quand il est triste, murmura-t-elle. Il reste tout seul dans son coin et ça me rappelle des mauvais souvenirs, déclara-t-elle, et je sentis mon cœur se serrer.

- Je suis sincèrement désolée, répondis-je en posant une main apaisante sur ses cheveux. Ce n'est pas ce que je souhaite.

- On sait bien, dit Gaby, que nous avions rejointe. On sait aussi qu'il peut être aussi méchant que Tatie Karen. Mais quand il est comme ça, c'est pas vraiment lui, conclut-elle en prenant ma main libre.

- Je sais Gaby. Et je sais aussi ce que vous essayez de faire, petites malignes. Mais il savait ce qu'il faisait, et c'est ce qui fait le plus mal. J'ai besoin d'un peu de temps et d'une bonne conversation avec lui pour ne plus être fâchée. Mais c'est à nous de gérer ça, pas à vous.

- Ca et pleins de bisous. Quoi ? demanda-t-elle alors que j'éclatais de rire. On sait comment ça se passe.

- Oh, je n'en doute pas.

Nous continuâmes notre promenade, les jumelles essayant de me vanter les mérites de leur frère quand j'aperçus notre sujet de discussion sur le chemin du retour. Les filles me lâchèrent dès qu'elles le virent et se précipitèrent vers lui. Je les regardais faire en souriant, attendrie par les deux petites têtes brunes. Je croisais le regard d'Hayden mais le détournais aussitôt, comme souvent ces derniers jours. Je les dépassais pour rentrer quand Gaby m'interpela.

- Tu ne restes pas avec nous ?

A nouveau, mes yeux rencontrèrent ceux d'Hayden, et la supplication que j'y vis me chamboula presque. Presque.

- Non princesse, je retourne à me recherches. On se verra plus tard.

J'adressais un dernier signe aux filles, ignorant Hayden royalement, et me détournais. La subtilité n'était pas mon fort, mais au moins la perche était tendue. A lui de voir ce qu'il voulait en faire.

La nuit était tombée depuis longtemps quand je regagnais ma chambre. J'avais passé toute la fin de soirée à continuer mes recherches, attendant Hayden. Soit il avait raté le message, ce dont je doutais, soit il avait décidé de me faire mariner et attendait le moment le plus inopportun pour faire son apparition, me faisant mourir de peur par la même occasion. Je ne fus donc qu'à moitié surprise quand la porte de sa chambre s'ouvrit alors que je passais devant, et qu'il m'invita à entrer. Je choisis de garder mes distances et m'adossais au mur, les bras croisés. J'arquais un sourcil, lui signifiant que j'étais prête à écouter. Il me tourna le dos et se positionna vers la fenêtre, observant le ciel nocturne, sans rien dire. J'attendis. Perdant patience, je consultais ma montre pour voir que cinq minutes s'étaient déjà écoulées. Je n'étais pas du genre à fuir le silence, mais celui-ci était trop pesant. S'il n'avait rien à dire, je n'avais rien à faire là. Je poussais un soupir et esquivais un geste vers la sortie.

- Je croyais que tu étais prête à discuter, déclara-t-il sans se retourner.

- Pour ça il faut parler, Scott. Ca fait des heures que je t'attends.

- Tu pensais vraiment que j'allais te rejoindre à un endroit où mes sœurs savaient où nous trouver ?

- Ok, si c'est pour que tu me prennes de haut, je m'en vais.

Je savais qu'il allait physiquement essayer de me retenir, alors je me téléportais. Mais il me connaissait tout aussi bien et m'agrippa le bras au moment où je disparaissais, me déséquilibrant. Nous atterrîmes pêle-mêle sur les tatamis de la salle de sport où j'avais prévu de venir me défouler sur les sacs de boxe plutôt que sur lui, mais il me rendait la tâche difficile. Mon poing parti sans que je m'en rende compte, mais il le bloquant en arquant un sourcil.

- Il me semble qu'on devait parler, pas se battre.

- Alors parle, crachais-je en me dégageant. Parce que je suis fatiguée. C'est précisément le genre de situation que je voulais éviter ! On n'a pas assez à gérer sans se retrouver à couteaux tirés tous les deux jours ? En plus du fait que tu te serves de mes plus grandes blessures contre moi, alors qu'on est censés...

Je m'interrompis, ne sachant même pas comment terminer cette phrase.

- Alors qu'on est censés quoi ?

- J'en sais rien, justement, soupirais-je.

- Tu veux être ma copine, princesse ? demanda-t-il avec son insupportable petit sourire.

Je vis rouge et le poussais violemment. Il était allé trop loin.

- Tout ça n'est qu'une vaste blague pour toi, hein ? Je ne suis qu'une distraction en fait, c'est ça ? Un jouet dont tu peux disposer à ta guise ? déclarais-je d'une voix mortellement calme.

- Pas toi peut-être ? A me faire tomber pour toi pour mieux me cracher au visage que tu préfères mourir ?

- Je n'ai jamais dit ça !

- Mais tu l'as pensé tellement fort que je t'ai entendue, Summer ! Tu l'envisages sérieusement, n'essaie pas de le nier ! Tu es prête à mourir pour te venger !

- Et alors ?! Tu as le monopole de la vengeance peut-être !

- Bien sûr que non ! Mais pas au prix de ta vie ! C'est complètement stupide !

- Ah ça, j'avais bien compris, merci ! J'ai bien compris que je te faisais pitié !

- Tu n'as rien compris du tout ! rugit-il.

- Alors explique-moi, bordel ! hurlais-je à mon tour. Parce que je suis perdue, là. Je ne sais plus comment me comporter avec toi, dis-je plus calmement.

Il se leva en poussant un gros soupir, commença à faire les cent pas, se passant les mains sur le visage, dans les cheveux. Mon cœur se serra devant la situation. Nous qui nous étions toujours compris à demi-mots, parfois avec un seul regard, voilà que nous ne nous comprenions plus. Nous étions en train de nous perdre, et ça me terrifiait. Il revint s'allonger à côté de moi, et je respirais un peu mieux.

- Je ne sais plus quoi faire, princesse.

Les dieux savaient à quel point je haïssais ce surnom et, pourtant, il me fit l'effet d'une bouffée d'oxygène.

- A propos de quoi ? demandais-je doucement.

- De toi. Je vois que tu souffres. Je le sens. Et j'essaie de te garder à flots de la seule façon que je connaisse, en te poussant dans tes retranchements. Mais t'es tellement chiante putain, tellement bornée, que tu c'est toi qui m'envoie dans les miens, et je ne contrôle plus ce que je fais. Tu me rends complètement cinglé, et j'adore ça. Mais je suis paumé. Je ne sais pas où tu en es, où on en est. Et j'ai peur que tu me files entre les doigts. De quelque façon que ce soit.

Je sentis son regard sur moi et ne pus retenir le frisson qui me secoua des pieds à la tête. J'avais envie de me pelotonner dans ses bras, de me noyer dans son parfum et d'oublier le monde extérieur. Mais nous devions crever l'abcès.

- J'aimerais pouvoir baisser la garde avec toi, Hayden. Vraiment. Mais je ne sais jamais à quoi m'attendre avec toi. Tu m'a déjà brisé le cœur une fois, au pire moment qui soit. Et je sais que j'ai choisi de tourner la page, ajoutais-je avant qu'il ne me coupe, mais tu as mon cœur entre les mains, et je suis terrifiée à l'idée de ce que tu peux en faire. A ce que tu en as fait la dernière fois, repris-je plus doucement.

- Je ne veux pas te faire du mal, dit-il en posant sa main sur le bas de mon dos, déclenchant de nouveaux frissons. Mais je ne sais pas faire autrement.

- Moi non plus, admis-je dans un souffle.

Je fermais les yeux pour contenir les larmes qui les brûlaient. On y était. On avait beau s'attirer comme des aimants, on se faisait trop de mal pour être ensemble. Il fallait que je renonce à lui, encore une fois. Pour son propre bien. J'aurais dû me lever et partir, mais je n'en avais pas la force. Je ne pouvais que pleurer en silence.

- Pourquoi tu pleures princesse ? Je déteste quand tu pleures.

- Parce que j'ai mal, hoquetais-je.

Je l'entendis bouger et je fus aussitôt enveloppée de son corps. Ses jambes entouraient les miennes et ses bras serraient mon dos contre son torse.

- Tu te souviens de ce que j'ai dit à Londres ? Que je ferais tout pour te mériter ? demanda-t-il alors que je hochais la tête. Eh bien sache que je ne reviens jamais sur ma parole, car tel est mon nindo. Je ne renoncerais jamais. Surtout pas à toi.

Je ne pus retenir mon éclat de rire, incrédule.

- Tu viens vraiment de citer Naruto ?

- Je ferais n'importe quoi pour t'entendre rire, mon cœur, déclara-t-il en enfouissant son visage dans ma nuque. Je ferais n'importe quoi pour toi.

- C'est réciproque, murmurais en blottissant davantage contre lui. Mais on ne peut pas continuer comme ça.

- Je sais.

Il se redressa et poussa sur ma taille pour que je me tourne vers lui, et nous nous retrouvâmes à la même hauteur, les yeux dans les yeux. A égalité.

- Commençons par être honnêtes, déclara-t-il, complètement honnêtes. Je ne m'excuserais pas d'avoir assassiné tes parents adoptifs. Pas après ce qu'ils nous ont fait à tous les deux, reprit-il en prenant mon visage entre ses mains. Pas après que leur disparition t'ait amenée dans ma vie. Mais je suis désolé des conséquences que ça a eut pour toi, de la douleur que ça t'a causé. Je te demande pardon.

Hayden ne demandait jamais pardon. Il agissait et assumait les conséquences de ses actes. Je savais que j'étais la seule à qui il adresserait jamais ces mots. J'embrassais la paume de sa main.

- Le vengeance n'en vaut pas la peine, murmurais-je. Je te pardonne. Je t'ai pardonné depuis longtemps.

- Tant mieux. Parce qu'aussi agaçante sois-tu, je ne peux plus me passer de toi. Tu es la moitié que j'ignorais chercher, et j'ai du mal à respirer dès que tu es hors de ma vue. Je t'aime, chaque battement de mon cœur t'appartient. Maintenant, je te laisse le choix. Soit ce n'est que passager pour toi et, dans ce cas, je te demande de me briser le cœur maintenant. Soit tu partages un tant soit peu mes sentiments et, dans ce cas, je te demande de faire ta survie une priorité. Tu mérites mieux qu'une vie de colère. Laisse-moi te consumer à sa place.

Je le contemplais sans rien dire, la gorge serrée, imprimant dans ma mémoire son visage que je connaissais déjà par cœur. Il me laissait le choix et, pourtant, il n'y avait pas de choix à faire. J'avais choisi depuis longtemps. Depuis le jour où j'avais été incapable de l'éliminer. Lui qui ne laissait personne s'approcher de trop près, à l'exception de sa famille, mettait son cœur à mes pieds, sachant que je pouvais le réduire en miettes.

- Je t'en supplie, dis quelque chose, murmura-t-il.

A mon tour, je pris son visage entre mes mains, posant doucement mon front contre le sien. Mon passé n'avait été que douleur et solitude. Je pouvais choisir mon avenir. Et il était en face de moi.

- Je ne peux pas te promettre de faire de ma survie une priorité, parce que la tienne viendra toujours en premier. Ce qui ne vas pas être simple vu que tu es un crétin.

Je l'embrassais doucement, ce qui réveilla tous mes nerfs, me donnant le courage nécessaire pour briser le dernier mur.

- Je t'aime, Hayden. Plus que ma propre vie et de façon si égoïste que je pourrais détruire le monde et mourir pour toi. Je préfère te savoir en vie, sans moi, plutôt que de devoir vivre une seconde dans un monde où tu n'existerais plus.

Il poussa un soupir contre mes lèvres, un sourire timide étirant les siennes.

- Tu vas finir par avoir ma peau. J'ai vraiment cru que tu allais m'envoyer balader.

- Comment le pourrais-je ? Tu es la moitié que j'ignorais chercher, dis-je en reprenant ses paroles, ce qui me valut un autre sourire.

- Si je te promets d'être moins crétin, peux-tu me promettre d'être moins suicidaire ?

- Tu peux toujours essayer, dis-je avec un petit rire.

Ses mains quittèrent mon visage pour me plaquer contre lui. Il picora mon visage avec ses lèvres, comme un assoiffé qui trouverait une oasis en pleine traversée du désert. Je me tortillais, gloussant comme une collégienne.

- Bordel, murmura-t-il entre deux baisers, ne nous disputons plus jamais comme ça. Tu m'as manqué.

- Ou alors disputons-nous souvent, répliquais-je entre deux gloussements, pour mieux nous réconcilier après.

Il s'arrêta pour me regarder, une lueur amusée dans le regard.

- Excellent idée princesse. Allons nous réconcilier ailleurs.

Il se leva et m'entraîna à sa suite. Quand la porte de sa chambre se referma derrière moi, l'atmosphère entre nous était devenue plus lourde, chargée de tension. Nous étions conscients qu'après cette nuit, il n'y aurait plus de retour en arrière, plus moyen de reprendre les mots que nous nous étions dits. Il s'approcha doucement de moi, comme s'il avait peur que je ne m'enfuis. Mais j'en avais assez fuir. Je posais mes lèvres sur les siennes et le monde s'évanouit, nous laissant seuls dans notre propre temporalité. Nos vêtements tombèrent les uns après les autres, remplacés par de douces caresses. Nous prîmes notre temps pour découvrir le corps de l'autre, pour mémoriser chaque courbe, chaque muscle et la sensation de sa peau nue sous mes doigts. Quand nos corps et nos pouvoirs ne firent plus qu'un, j'eus l'impression que le monde éclatait en morceaux pour se reconstruire autour d'une seule vérité. Il était mien et j'étais sienne. Cela me parut si évident que je me sentais idiote d'avoir chercher à lutter tout ce temps.

Quand je m'endormis dans ses bras, son menton posé sur le haut de ma tête, son parfum emplissant mes narines, nos pouvoirs toujours mélangés, ce fut comme si j'avais trouvé les réponses à toutes mes questions.


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