Taehyung :
" J'imagine ma vengeance sur mon frère. Il ose se confronter à son aîné pour l'amour d'Ae Cha. Je n'ai pas l'avantage de pouvoir être libre de choisir l'élue de mon père. Pour cela, il faut que je parvienne à convaincre le roi. Cependant, les sentiments que je lui porte doivent être exprimés avant que je ne devienne fou à force de les refouler intérieurement pendant qu'il s'étend dans mon cœur. Je suis incapable de tuer cet amour par moi-même. Je suis épris d'elle d'une manière que je n'aurais jamais pensé possible. Je la vois, mon cœur s'emballe. Elle me sourit, et ma journée n'en est que plus joyeuse. Ses lèvres si tentantes, je me contente de les dévorer des yeux et d'en imaginer la saveur. Je suis confondu dans l'émotion, le trouble, la jalousie, aussi. Je serre les points, le réaliser me bouleverse.
Je ne laisserais pas mon cadet gagner l'avantage. J'ai décidé de lui rendre visite régulièrement pour qu'elle soit consciente de ma sincérité à son égard. Je sais que mon ennemi est, également, sincère. La bataille en demeure bien plus féroce. Depuis qu'il a eu connaissance de mes sentiments pour cette fille qu'il caractérise de non acceptable pour moi, mon père trouve des excuses pour me retenir, et des obstacles pour m'empêcher de sortir du palais. Si je veux la voir, je dois m'échapper, et fuir sans que personne ne le remarque. Ce qui ajoute à ma peine de cœur des épreuves supplémentaires. Je déteste mon ordre de naissance. Le premier né, sera le prince héritier. Je ricane, mais cette situation m'insupporte.
J'ai besoin de la voir, de lui parler. Il le faut avant que je ne la perde. Mon frère s'est engagé à l'épouser, il m'a mis en garde de le défier. Ae Cha m'appartient, ce fut ma réponse à notre affrontement verbal de la dernière fois. Il n'a pas apprécié ma résistance, et, j'imagine qu'il ne sera pas avare de pièges pour me voler cette femme. Je me suis trop découvert vis-à-vis de mon père et mon frère par rapport à la femme que je désirais épouser. Je regrette aujourd'hui de m'être épanché et confié aux membres de ma famille parce que j'étais heureux, et amoureux.
Cette décision de me marier à une autre me donne envie de vomir. Cette fille, je l'ai rencontrée, elle n'est pas désagréable mais trop innocente et faible pour moi. Je ne la trouve même pas jolie. Elle ne me plait pas du tout. Je ne pourrais jamais être attiré et donner un héritier à la couronne. Je relève la tête. Je pourrais utiliser cet argument pour convaincre le roi s'il veut à tout prix assurer sa descendance. Mon regard s'illumine, et un sourire coupe mon visage en deux. Je souffle soulagé par cette alternative. Je n'ai aucune intention d'abandonner la femme que j'aime à mon frère.
Le tour des gardes va bientôt s'arrêter, et, la relève va arriver. C'est le moment idéal pour moi de me faufiler hors du palais. Je profite de la passation des consignes entre les gardes, pour sortir. Je longe le mur et cours sans hésitation pour escalader le mur de l'enceinte du palais. Je cours sur quelques mètres, je suis enfin dehors et libre. J'ai revêtu un hanbok d'eunuque pour ne pas être repéré. Je traverse la place du marché, et, je donne une bourse généreuse à un palefrenier pour emprunter un de ses chevaux. Je chevauche la plaine, et, me dirige ardemment vers le domaine de la famille Kim. Je me réjouis à l'avance de pouvoir rendre visite à l'élue de mon cœur. Je souris. Elle va encore me repousser. J'avoue que cela m'exaspère un peu, mais me donne la volonté nécessaire pour la poursuivre assidument.
Je suis immédiatement stoppé par les hommes chargés de veiller sur le domaine. Mais, la propriétaire des lieux, dame Kim m'aperçoit, et les autorise à me laisser entrer. Je dépose mon cheval, et me dirige vers elle. Elle me sourit, et son visage trahit son intérêt pour moi. Je suis le prince héritier, elle me permet de voir sa nièce grâce à ce statut. Mais, peu importe son intérêt, tout ce qui compte pour moi, et, de revoir ma future épouse. Elle m'indique qu'elle se trouve dans les écuries, et m'invite à m'y rendre.
Je découvre cette splendide jeune femme, occupée à brosser un magnifique pur sang noir. Elle le flatte, et quelque part, j'aimerais être cet animal qui retient toute son attention. Je m'avance vers elle, elle ne m'entend pas. Je pose ma main sur son épaule, elle sursaute. Elle se retourne vers moi, et elle referme son visage quand elle me découvre.
" - Vous, ici ?" Elle s'écrit.
" - Ne vous laissez pas perturber par les dires de mon frère. Je saurais convaincre mon père que la femme qui a été choisie pour moi, ne me convient pas. Vous êtes celle que j'aime !" Je lui rappelle.
"- Hmm !"
Elle doute de moi.
"- Peu importe ! Comme je vous l'ai déjà exprimé, je ne suis pas intéressée !" Elle ajoute.
"- Pourtant, vous me semblez jalouse de ce mariage arrangé !" Je la taquine.
"- Jalouse ?" Elle répète en rougissant.
J'écarquille les yeux. Je voulais juste la taquiner, mais je suis heureux de constater qu'elle est effectivement affectée par ce mariage arrangé. Je m'approche d'elle, nos corps se touchent pratiquement. Elle veut reculer d'un pas, je l'en empêche en la retenant en enroulant mon bras autour d'elle pour bloquer son dos. Sa poitrine s'écrase sur mon torse. Je suis saisi par des radiations qui se déclenchent dans tout mon corps. Je peux sentir son souffle chaud dans mon cou. J'en profite pour la plaquer complètement contre moi, et la serrer fermement dans mes bras.
"- Je vous aime tellement !" Je chuchote à son oreille.
Je découvre sa joue rouge et brûlante. Elle feint l'indifférence, mais elle a également des sentiments pour moi. Je n'écoute que mon cœur, et, ne retient pas mon impulsivité qui me pousse à poser mes lèvres sur les siennes. Puis, je les écrase, et, je l'embrasse passionnément. Elle ne me refuse pas. Mon cœur s'emballe dans ma poitrine, et mon corps se tend. Je désire cette femme plus que tout au monde. Je détache mes lèvres des siennes lentement, pour recouvrir à nouveau sa bouche. Je gémis de désir, elle fond dans mes bras. Je deviens incontrôlable quand je le réalise. Je descends mes baisers dans son cou. Elle s'accroche à moi fermement, je suis ravi qu'elle se libère. Je préfère m'écarter un peu pour le moment, le désir me perturbe, je ne veux pas mal me conduire devant elle.
Pour calmer un peu l'euphorie, et, faire redescendre la température ambiante, je caresse doucement sa joue. Elle baisse la tête, les joues rose. On dirait bien que j'ai gagné l'amour de cette femme. Bien qu'elle s'en défendre, et, me repousse, j'ai réussi à la séduire. Et cette victoire sur cette femme qui paraissait imperturbable me réjouit. J'ai décidé de lui rendre visite tous les jours pour lui faire une cour assidue. Elle ne doit pas penser à un autre prétendant. J'ai besoin d'occuper toutes ses pensées, et, pour cela, il faut que je sois le plus souvent présent à ses côtés. J'attrape sa main que je maintiens dans la mienne. Je l'entraine hors de l'écurie, et, nous marchons ensemble, les mains toujours unies, accompagnés par une petite brise rafraichissante. Je chéris ce moment unique que je passe avec elle. Nous nous éloignons derrière la colline, et elle s'assoit sur l'herbe. Je la suis. Et, je m'allonge en posant ma tête sur mes mains croisées derrière mon cou. Je savoure cet instant tout en espérant que nous en aurons beaucoup d'autres ainsi. J'approche ma main de la sienne, et j'accroche nos doigts. Elle sourit.
"- Ae Cha ! Je....."
"- Chut ! Profitons ensemble ! " Elle me coupe.
Je me redresse sur les coudes, me tourne vers elle, et me penche pour l'embrasser. Je recouvre son torse avec le mien. Je commence à perdre le contrôle de la bienséance, et, je désire posséder son corps. Ce sont beaucoup trop d'émotions qui affluent dans mon cerveau. Je lâche un peu prise, et m'écarte de son corps, pour notre bien à tous les deux. Je reste mon visage au-dessus du sien. Nous nous observons mutuellement. Le rose réapparait sur ses joues. J'aime son côté timide. Je l'enlace avec possession. Désormais, nous sommes un couple. Le plus important est de faire accepter notre amour par nos ainés respectifs. Elle est autant conquise que je le suis. Elle ose de sa propre initiative me dérober un baiser furtif. J'adore son comportement désinvolte, retenu par les bonnes manières. La tentation a été plus forte que l'éducation qu'elle a reçue, elle ne pouvait pas me faire un plus beau cadeau......."