Une Vie De Triplées: Les Enfa...

By Lylhye

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"Vous avez suivi l'histoire de nos parents, leurs délires, leurs emmerdes, leurs rires, leurs pleurs, leurs p... More

🌟Partie I🌟
🌟Partie II🌟
🌟Partie III🌟
🌟Présentation🌟
🌟Partie IV🌟
🌟Partie V🌟
🌟Partie VI🌟
🌟Partie VII🌟
🌟Partie VIII🌟
🌟Partie IX🌟
🌟Partie X🌟
🌟Partie XI🌟
🌟Partie XII🌟
🌟Partie XIII🌟
🌟Partie XIV🌟
🌟Partie XV🌟
🌟Partie XVI🌟
🌟Partie XVII🌟
🌟Partie XVIII🌟
🌟Partie XIX🌟
🌟Partie XX🌟
🌟Partie XXI🌟
🌟Partie XXII🌟
🌟Petite Info🌟
🌟Partie XXIII🌟
🌟Partie XXIV🌟
🌟Partie XXV🌟
🌟Partie XXVI🌟
🌟Partie XXVII🌟
🌟Partie XXVIII🌟
🌟Partie XXIX🌟
🌟Partie XXX🌟
🌟Partie XXXI🌟
🌟Partie XXXII🌟
🌟Partie XXXIII🌟
🌟Partie XXXIV🌟
🌟Partie XXXV🌟
🌟Partie XXXVI🌟
🌟Partie XXXVII🌟
🌟Partie XXXVIII🌟
🌟Partie XXXIX🌟
🌟Partie XL🌟
⭐️Partie XLII⭐️
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⭐️Partie XLV⭐️
⭐️Partie XLVI⭐️
⭐️Partie XLVII⭐️
⭐️Partie XLVIII⭐️
⭐️Partie XLIX⭐️
⭐️Partie L⭐️
⭐️Partie LI⭐️
⭐️Partie LII⭐️
⭐️Partie LIII⭐️

⭐️Partie XLI⭐️

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By Lylhye


Dans la peau d'Alyssa

J'ai l'impression que ça fait une éternité que je suis assise sur cette chaise, sans pouvoir bouger d'un poil. Et j'ai incroyablement envie d'aller aux toilettes. J'essaie tant que je peux de bouger pour me faire tomber et briser la chaise, un peu comme dans les films, mais cette chaise est plus stable que ma vie actuellement. C'est triste à dire, mais c'est relativement vrai. J'espère sincèrement que les garçons ont fait ce qu'il fallait et que l'on sortira bientôt d'ici. Amel est peut être seule dans cette histoire, mais elle est aussi extrêmement folle. Il suffirait juste que l'idée lui passe par la tête pour qu'elle nous fasse tuer, Léna et moi. D'ailleurs, le simple fait qu'Amel soit avec Léna, ça ne me rassure pas du tout. Dieu seul sait pourquoi elle a autant de haine envers Léna, mais cela pourrait bien la conduire à s'en prendre sévèrement à elle. Elle a déjà pris son pied sur nos vies depuis un p'tit moment, sans que l'on ne s'en rende compte. Elle a réussi à faire ce qu'elle voulait de nous, s'immiscer dans nos vies de famille et y foutre le bordel. En particulier auprès de Léna. Dès que j'ai vu cet Amel, je ne lui ai pas fait confiance mais j'ai tout de même essayé de lui laisser une chance. Je m'étais dis que si Kalya et Imany étaient amies avec elle c'était pour une raison, et que l'on pouvait se fier à elle. Mais comme dirait ma grand-mère : « L'eau désalée reste salée par nature. » Comme quoi, même si on laisse sa chance à quelqu'un, il ne faut pas oublier qui elle était au départ.
De là où je suis, j'entends des cris et des pas dans tous les sens. Ça s'agite clairement à l'extérieur. Bon sang ce que j'aimerai être ailleurs que sur cette putain de chaise! Et puis les cordes commencent vraiment à me faire mal.

: ALYSSON! ALYSSON! Elle est où wesh?

Euuh, on dirait bien que c'est moi que cette personne cherche sans véritablement savoir comment je m'appelle. Je veux bien que mon prénom soit commun, mais de là à m'appeler « Alysson », c'est légèrement abusé.

: ALYSSON! T'ES LÀ!?
Moi: EH BEN...ÇA DÉPEND INH!

La personne s'arrête devant la porte et m'appelle encore une fois « Alysson ». J'hésite vraiment à lui dire que c'est pas moi et d'aller voir ailleurs, mais je suis convaincue que c'est moi qu'il cherche. Je lui fais savoir que je suis bien à l'intérieure et il tente d'ouvrir la porte une première fois, puis une deuxième fois et puis un nombre incalculable de fois, sans y parvenir. Vous pensez qu'il a compris que la porte était fermée à clef? Parce que à ce stade là, le bougre va se déboîter l'épaule et moi je serai encore assise ici. Il réessaie encore et encore, en vain.

Moi: Je n'veux pas te déranger, mais la porte est fermée à clef. Donc, à moins que tu ai la clef...
: Ah tu crois? J'avais pas remarqué tu vois.
Moi: J'me suis dit ça aussi, ton épaule va bien?
: Ah ah ah. Je reviens, restes là.

Il est drôle lui, franchement, un comique.

: Restes bien là où tu es!
Moi: Tu rigoles j'espère?!

Il ne répond plus et le silence revient. Je ne sais pas qui sait mais j'espère au fond de moi que c'est quelqu'un qui va m'aider à retrouver ma famille. J'ignore depuis combien de temps je suis là. Amel n'est toujours pas revenue et j'ai aucune idée d'où elle a pu emmener Léna. Ce qui est sûr, c'est qu'elle est tout aussi en danger que moi. Voire plus.
Sans même que je m'en rende compte, la porte s'ouvre dans un fracas immense. Je tourne la tête pour éviter que la poussière ne rentre dans mes yeux, et quand enfin tout redevient calme à nouveau, j'essaie de voir ce qu'il se passe autour de moi. Yannis, Youssef et un autre gars sont là et ratissent la pièce en pointant leurs armes dans tous les recoins. Je ne veux pas dire, mais s'il y avait quelqu'un d'autre que moi, je pense qu'ils l'auraient su. Mais je ne veux pas gâcher leur délire.

Moi: C'est bon? Vous avez fini?
Youssef: Dis surtout pas merci chacal. Si tu veux on te laisse là.
Yannis: Ouais et t'iras expliquer à son père pourquoi sa fille n'est pas avec nous comme prévu.
Moi: Ce n'est pas Morgan et Kenzo qui devaient venir nous chercher? Et où est Léna? Elle va bien? Vous avez croisé Amel? Est-ce qu'elle a fait quelques chose à Léna? Et pourquoi vous êtes là? Et lui c'est qui?
: Elle pose beaucoup de questions cette petite.
Moi: Cette petite? Mdr, à tous les coups j'ai à peine deux ans de plus que toi.
: Figures-toi que j'ai plutôt l'âge de ton père, ma p'tite.
Moi: Tu connais mon père?
: Ibra? Bien sûr. Ton père? Je n'sais pas.
Youssef: C'est la p'tite d'Ibra justement.
: Hum. C'est vrai qu'elle lui ressemble. Bon bref, on fera les présentations plus tard. Il faut que l'on te sorte de là, ta cousine et toi.
Moi: Elle va bien?
Yannis: Oui mais il faut vraiment qu'on y aille, maintenant. Le plan doit se poursuivre.

J'acquiesce en hochant de la tête et les suis. Bonté divine, c'est fou comme l'air frais m'avait manqué. Et la lumière du jour est très loin du peu de lumière qui entrait dans la pièce par la toute petite fenêtre qui était derrière moi. J'ai encore très mal aux cuisses et aux poignets mais la douleur est supportable. Yannis attrape ma main, ce qui me fait grimacer légèrement, et me pousse à le suivre en faisant attention à ce qui se passe autour de nous. Je n'ai aucune idée d'où nous sommes. Je sais que l'on est dans le quartier bleu mais il y a tellement de bâtiments dans ce foutu quartier. Et ce n'est pas comme si j'avais l'habitude d'y aller. Donc pour différencier les bâtiments, c'est assez compliqué. Yannis a l'air de savoir où aller, donc autant le suivre sans se poser de question. En parlant de lui, il s'arrête brusquement et me pousse légèrement en arrière. Il me fait signe de me taire en me plaçant bien derrière. C'est à ce moment-là que j'entends des pas venir vers nous. Ils sont même plusieurs. On est foutu...on sortira jamais d'ici vivant. Ces bâtiments sont remplis de gars qui répondent aux ordres de Lionel. Si ce qu'Amel a dit est vrai, et que son demi-frère est au courant de notre présence dans son territoire, nous sommes foutus.

Les pas se rapprochent de plus en plus. Yannis compresse de plus en plus son bras sur mon buste et je crois bien qu'il sent mon cœur battre extrêmement fort. La peur commence à m'envahir à une vitesse folle. Yannis me regarde et me fait comprendre que tout va bien se passer. Je veux bien le croire, mais il faudrait qu'il soit un sacré magicien pour que les personnes qui arrivent ne nous tombent pas dessus. Youssef et l'autre gars apparaissent à côté de nous et s'apprêtent à tirer. Je sais pertinemment de quoi sont capables les membres de ma famille, mais je n'ai jamais vu un être humain tirer sur un autre être humain. Et je ne sais pas si je suis prête à voir ça, en tout cas pas aujourd'hui. Mon cœur bât encore plus fort, je suis totalement tétanisée à l'idée que tout parte en sucette dans les minutes qui suivent. Youssef me regarde lui aussi avec un air de « tout ira bien ». Je ferme les yeux en espérant que le pire passe très rapidement. Les garçons se regardent entre eux et reculent un peu comme pour prendre de l'élan. Les personnes qui s'approchaient s'arrêtent à quelques mètres de là où nous sommes. Le temps se stoppe quelques minutes. Je m'agrippe au bras de Yannis qui garde les yeux fixés devant lui.

D'un coup, des tirs se font entendre juste devant nous. Les hommes de Lionel tombent à nos pieds, sans même que les garçons n'aient eu à faire quoique ce soit. Je détourne rapidement le regard pour éviter de voir ces corps inertes qui se vident de leur sang, mais juste imaginer la scène est déjà très perturbant. C'est confirmé, je ne suis pas faite pour ce genre d'action.

: Alyssa? T'es où Alyssa?
Moi: Morgan?
Morgan: Viens ma belle.

Je m'échappe du bras de Yannis et court sans même regarder à mes pieds vers la voix de Morgan. Je lui saute littéralement dessus et le sert de toutes mes forces. Il me sert également et me dit que tout va bien, que tout est fini, en tout cas pour moi. Là, je veux bien le croire. C'est bien de jouer les filles fortes, mais je n'ai pas encore la carrure suffisante pour tout ça. Je ne suis pas certaine de le vouloir d'ailleurs. Je préfère encore rester loin de tout cet univers.

Youssef: Tu en as mis du temps, bordel. On a faillit se faire attraper.
Morgan: J'pensais que t'avais l'habitude.
Youssef: Ce n'est pas une question d'habitude. Alyssa était avec nous et sa mère ne veut pas qu'elle voit...ce genre de choses.
Moi: Je confirme.
Morgan: T'inquiètes. Léna et toi vous rentrez à la maison de la forêt avec moi.
Yannis: Youssef, on bouge. On a autre chose à faire.
Moi: Eh...merci les gars. Vous m'avez sauvé la vie.
Youssef: Tu t'es sauvée la vie toute seule ma belle. Tu peux être fière de toi d'être aussi coriace et tenace. T'es vraiment la fille de tes parents.
Moi: Merci!
: Alyssa c'est ça?
Moi: Ouais, et non Alysson comme tu le hurlais tout à l'heure.
: Désolé. Je ne connais pas les enfants d'Ibra, malheureusement.
Moi: Hum...Et comment tu t'appelles?
: Max. Je ne crois pas que ton père t'ai déjà parlé de moi.
Moi: Si si. Il dit même que t'es la seule personne en qui il a totalement confiance dans ce quartier. Il dit aussi que t'es un gros coureur de jupon mais je pense que ce n'est pas le sujet.
Max (en rigolant) : Ouais, on en reparlera quand il sera là. Pour le moment, partez vite d'ici avant que Lionel apprenne ce qu'il se passe et qu'il envoie plus d'hommes. Si vous passez par derrière, il y a peu de chance que quelqu'un vous voit. Une fois que vous serez sortis du quartier, vous roulez aussi vite que vous le pouvez et vous prêtez attention à ce que personne ne vous suit. La plupart des gens ici on en marre de Lionel mais ils sont encore beaucoup à lui être loyal. Soyez sur vos gardes.
Morgan: Ok. Alyssa, on y va.

Je dis au revoir à Max, Yannis et Youssef et suit Morgan jusqu'à une voiture noire, totalement teintée. Je croise les doigts pour que Léna soit assise dedans, entière et consciente. J'ouvre la portière arrière et tombe nez à nez avec son visage, qui s'illumine d'un sourire immense en me voyant. Je reste à la fixer pendant quelques secondes avant de lui sauter dessus et de lâcher une vraie expiration de soulagement. Tout s'est bien passé...tout va bien...on est toutes les deux, ensemble, saines et sauves. Elle ne semble pas trop amochée, malgré une blessure à la cuisse quand même. Je la scrute sous tous les angles pour savoir si elle va réellement bien et elle fait de même.

Elle et moi: Tu vas bien? Oui et toi? Oh bordel je me suis tellement inquiétée pour toi!
Morgan: C'est mignon mais on doit y aller. Alyssa, montes.

Je m'exécute et il démarre aussitôt. Je mets ma ceinture et Léna et moi commençons à parler de tout ce qui s'est passé. Morgan s'invite dans la conversation mais il reste concentré sur la route. Il jette de temps en temps un coup d'œil dans les rétroviseurs, sans être trop alarmé. Je le sens quand même ailleurs. Je me rappelle que la dernière fois qu'on l'a vu, c'était à la maison de la forêt quand Kenzo a apprit qu'il était né d'un viol. Depuis, il a disparu et ne donne plus aucunes nouvelles. J'imagine que même Morgan n'a aucune nouvelle de lui. Je me mets à en discuter avec Léna en chuchotant, mais je crois bien que Morgan nous a entendu.

Morgan: C'est quoi ces messes basses?
Moi: Rien rien.
Morgan: Répondez ou je fais demi tour et je vous abandonne au quartier bleu.

Je regarde Léna et je finis par demander à Morgan si Kenzo l'a contacté. Il regarde fixement devant lui sans me répondre. Je dois prendre ça pour un non on dirait.

Morgan: Kenzo est un grand garçon. S'il a besoin de respirer et d'assimiler...tout ça...vaut mieux le laisser. Il reviendra quand il l'aura décidé, ok?

On ne lui a plus rien demandé ensuite, jusqu'à ce qu'on arrive dans la forêt. Il se gare assez profondément dans les bois et on descend. Si je comprends bien, il va falloir qu'on marche jusqu'à la maison de la forêt. Nous n'avons même pas fait deux mètres qu'une horde d'hommes armés se présentent face à nous, en pointant bien évidemment leurs armes vers nous. Morgan lève les bras et nous faisons de même. L'un des hommes s'avance et nous fait une fouille au corps. Et dire que papa se vante que juste son prénom est un passe droit, tu parles. Quand cet homme a fini, il nous laisse enfin passer en informant les autres que nous sommes bien des membres de cette famille. Il indique également à Morgan qu'ils étaient obligés de faire ça par pure précaution, étant donné le plan.
Nous marchons encore bien vingt minutes quand je vois enfin l'apparence de la maison. Je n'ai même pas fait 24h loin d'ici que cette maison m'avait déjà manqué. Arrivée à l'entrée, Léna est la première à rentrer suivi de Morgan et j'entre finalement en dernière. Ilan, les petits et Idriss sont assis au salon en train de manger.

Léna: J'espère que vous en avez laissé pour nous.
Eux: BORDEL DE MERDE!

Ils courent vers nous et on se fait tous un câlin collectif. Sauf Morgan qui part à l'extérieur, sûrement dans le cabanon. On s'installe et on raconte à Ilan et Idriss ce qui s'est passé. Ce dernier ne me lâche plus d'une semelle. Il m'a même forcé à m'asseoir sur ses genoux pendant qu'on leur racontait tout ce qu'il s'était passé.

Idriss: Bon ben c'est déjà ça si tout s'est passé comme prévu de votre côté. Mais vous êtes sûres qu'Amel ne reviendra pas?
Léna: J'en sais rien. Mais si elle revient, elle sait à quoi s'attendre.
Ilan: T'es ghetto comme ça Léna, j'suis choquée mdrrr
Idriss: Et Morgan, il a dit quelque chose au sujet de Kenzo?
Moi: On lui a posé la question sur le chemin. Il a juste répondu que Kenzo avait besoin de temps pour assimiler toutes les informations et qu'il reviendrait quand il le voudra.
Ilan: Il le connaît bien, il doit avoir raison, non?
Moi: Oui mais, j'sais pas. Morgan est...bizarre. J'veux dire...Kenzo et lui ont toujours été ensemble, l'un sans l'autre ça n'existe pas. Du coup j'me dis que Morgan doit quand même être mal de ne pas savoir où il est.
Idriss: C'est clair mais chacun gère ses émotions comme il l'entend.
Léna: N'empêche que Kenzo doit vite revenir. Morgan va sombrer sinon.
Nous: Humm.
Idriss: Alyssa, viens, on va parler.
Moi: Euuh...ok.

Je me lève et le suis dans le jardin. On se pose sur un des transats et il m'observe de haut en bas.

Moi: Doooonc, tu avais quelque chose à me dire?
Idriss: Ça va?
Moi: Bah bien sûr, ça se voit non?
Idriss: Oui mais je veux dire...est-ce que tu vas vraiment bien? Genre, vraiment?
Moi: Eh bien...sincèrement, j'ai eu peur. A plusieurs moments même. Mais, je n'ai rien Idriss. Elle ne m'a rien fait, personne ne m'a touché ni même effleuré et pour tout te dire, Amel n'est pas restée très longtemps dans la même pièce que moi. Elle est surtout allée voir Léna. C'est plutôt à elle qu'il faudrait demander si ça va.
Idriss: J'irai la voir tout à l'heure. Je voulais juste m'assurer que tu ailles bien.
Moi: Je te promets que ça va. Mais ce qui est sûr, c'est que je ne veux plus être dans ce genre de situation. Je n'ai pas les épaules pour ça.
Idriss: Je comprends mais ne te sous-estimes pas. Tu es beaucoup plus forte que ce tu ne le penses Alyssa. Tu n'as pas sourcillé une seule seconde devant Amel, même si elle te menaçait. Mais je te promets que je m'arrangerai pour que tu ne te retrouves plus jamais dans cette situation, c'est la dernière fois.
Moi: Ça me convient largement.
Idriss: T'inquiètes. Viens par là.

Il me prend dans ses bras et honnêtement, je me sens bien mieux ici que dans cette pièce du quartier bleu. Je nous souhaite que tout cela s'arrête.



Dans la peau de Kays

Morgan: Ouais c'est bon, les deux sont dans la maison de la forêt et on est certain que Lionel n'était pas avec elle.
Moi: Ce qui veut dire qu'il est forcément avec mon père et Tyron.
Morgan: Sûrement. Autre chose, ce Max là dont Ibra nous a parlé. Il nous a aidé avec les filles et il semble qu'il mène une rébellion dans le quartier bleu. Lionel n'a plus énormément d'hommes avec lui à l'heure actuelle.
Moi: Ça c'est bon pour nous. S'il se retrouve seul, ce sera plus facile de l'attaquer et de la battre.
Morgan: C'est clair mais Lionel est loin d'être bête. Je suis persuadé qu'il a encore des cartes à jouer.
Moi: Humm. Merci pour les infos Morgan, tu gères de fou.
Morgan: Je fais ce que j'peux. Et avant que tu ne me demandes, je n'sais pas où il est. Il vaut mieux attendre qu'il revienne de lui-même.
Moi: Et s'il ne revient pas?
Morgan: ........
Moi: Laisses tomber. Il reviendra, c'est la famille.
Morgan: Mouais. J'te laisse. Je serai à la maison de la forêt avec les autres, fais moi savoir si vous avez besoin de quelque chose.
Moi: Bien sûr. Restes près de ton téléphone.
Morgan: Ok.

Fin de l'appel __ Morgan 🥷

T. Drissa: Alors?
Moi: Le plan a marché. Max a pris le contrôle du quartier, Léna et Alyssa sont en vie et à la maison de la forêt. Morgan y est aussi et attend qu'on lui fasse signe.
T. Drissa: Très bien, très bien. On attend juste le signe de ta mère.

Même pas cinq secondes après, le téléphone de Tonton Drissa sonne indiquant un message. Il le lit et hoche de la tête en souriant.

T. Drissa: C'est à nous.

On descend de la voiture et on se prépare. Gilet par balles, armes blanches, armes à feu, gants, cagoules, etc. On prend avec nous tout ce dont on aura besoin pour sortir mon père et mon p'tit frère de cette vieille cabane où ils sont enfermés depuis plusieurs jours. Drissa vérifie que toutes ses armes sont chargées et prêtes à l'emploi, et je fais de même. Il prend un temps pour m'observer en prêtant attention à chacun de mes gestes.

T. Drissa: T'es vraiment le fils de ton père toi. Vous avez exactement les mêmes gestes, dans le même ordre, etc.
Moi: Il m'a forcé à apprendre le tout par cœur. Si je me trompais une seule fois, il me frappait jusqu'à ce que je le fasse bien. Tyron va prendre cher quand ce sera son tour. Si ça arrive un jour évidemment.
T. Drissa: Eh, on va le chercher et d'ici ce soir vous serez de nouveau ensemble avec ta mère, tes frères, tes sœurs et ton père.
Moi: Ça, j'y comte bien.
T. Drissa: Ok. On revoit le plan.
Moi: 7 caméras, 6 gardes à l'extérieur et probablement quelques uns à l'intérieur. On attaque d'abord lors des rondes, on prend leur place et on entre. Bombe lacrymogène, quelques tirs pour qu'ils soient désorientés et on sort mon père et mon frère de là.
T. Drissa: Bien. Mais ne te fais pas trop d'illusions. Ce n'est pas sûr que ton père ET ton frère soient tous les deux à l'intérieur. Il est possible qu'il y ait un seul des deux. Voir aucun des deux. Lionel est intelligent et préparé à ce qu'on réplique. C'est pour ça qu'on doit être prêt à tout éventualité.
Moi: Et s'ils sont à aucun des endroits auxquels on a pensé?
T. Drissa: Ça voudra dire que j'avais raison depuis le début.
Moi: Comment ça?

Il ne me répond pas et se contente de sourit. Du Drissa tout craché. On se tchèke des poings et on avance vers la cabane où Delya et Drissa étaient déjà venus auparavant. On se stoppe exactement à l'endroit où ils ont noté des caméras au niveau des arbres. Drissa me les montre discrètement puisqu'un des gardes s'est approché de l'endroit où nous sommes. Il s'en va quelques secondes après et on peut encore avancer. Drissa me fait signe de prendre à gauche et lui il prend à droite. Je me dirige vers le côté gauche de la cabane et tombe sur un des gardes. Ce dernier n'a pas le temps de faire plus que je lui assigne un coup en plein milieu du front, ce qui l'endort directement. Je le traîne dans les buissons juste à côté et emprunte tous ces vêtements pour prendre sa place. Je me dépêche pour que les autres ne remarquent pas qu'il manque quelqu'un, et reprend de justesse la place de l'autre imbécile qui dort paisiblement dans les buissons. Je me dirige ensuite vers la porte d'entrée de la cabane et attends que Drissa arrive à son tour. Il met quand même un moment avant d'apparaître. Pour être sûr que c'est lui, je me baisse comme pour refaire mon lacet et le regarde du coin de l'œil. Il se baisse également et me fait un signe de tête pour m'assurer que c'est bien lui. Les deux autres gardes qui étaient devant avec nous partent faire leur ronde. C'est maintenant qu'il faut agir. Drissa pose sa main sur la poignet de la porte et fait un décompte avec ses doigts. Arrivé à 3, il ouvre la porte et je balance directement une bombe lacrymogène. Il referme aussitôt la porte et les gardes qui se trouvent à l'intérieur sortent en courant et en criant. Drissa entre le premier et y reste quelques minutes. Je rentre à mon tour et le vois debout en plein milieu de la pièce. Je regarde autour de moi et...




Il n'y a personne. Il n'y a jamais eu personne. La pièce est totalement vide. Il n'y a même pas une seule chaise ou un seul indice qui prouve que mon père ou Tyron étaient ici. Je laisse tomber mon arme et tout le foutu déguisement que je portais. Le fait que les gardes n'ont même pas essayé de défendre l'endroit aurait dû nous mettre la puce à l'oreille. En soi, on le savait très bien. Si effectivement Lionel n'est pas au quartier bleu, il est forcément avec mon père. Et si mon père était ici, Lionel serait là aussi. C'était clair, c'était logique! On le savait mais c'est frustrant parce qu'ils auraient pu être là, et tout serait fini.

Moi: FAIS CHIER!

Je commence à défoncer tout ce qui est autour de moi. J'ai une rage immense en moi qui a besoin de sortir. Lionel s'est bien foutu de notre gueule et nous sommes tombés dans son piège comme des débutants. On aurait dû prévoir qu'ils ne seraient pas là. Le temps qu'on a perdu ici, Lionel a facilement dû s'en servir pour faire je ne sais quoi. Eh vas-y!

T. Drissa: Eh eh eh, c'est bon! Calmes-toi Kays, c'est bon! Maintenant on sait qu'ils ne sont pas là. On le savait de toutes façons. Il fallait juste s'en assurer et c'est ce qu'on a fait.
Moi: Ouais mais ils sont où alors?!
T. Drissa: Calmes-toi et réfléchis! Ils ne sont pas là où on pensait qu'ils seraient. Et ça m'étonnerait qu'ils soient dans les deux autres cabanes. Lionel sait que l'évidence nous aurait emmené ici en premier, ensuite la deuxième cabane et finalement la troisième où se trouve son QG. Il n'y a qu'un seul endroit où il peut être. Où est-ce qu'on ne penserait jamais aller chercher Malik? Où est-ce que Lionel pourrait mener sa vengeance sans craindre de se faire attraper? Réfléchis Kays, qui l'aurait aidé à faire tout ça?

J'essaie de me calmer pour réfléchir, et un prénom me vient en tête.

Moi: Impossible. Il est mort wesh!
T.Drissa: Lui oui, sa progéniture par contre...
Moi: On y va.







« Les fils sont élevés comme s'ils devaient rester des fils toute leur vie, sans que l'on pense le moins du monde qu'ils deviendront des pères. »

[August Strindberg
Dramaturge, romancier
et poète suédois]

@Lylhie

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