🌟Partie XXXII🌟

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Dans la peau de Malik


Trois jours...trois jours que l'on me retient enchaîné dans une pièce sans lumière suffisante, sans aération assez importante pour masquer l'odeur peu agréable qui surplombe. Ce qui m'énerve encore plus c'est que cette odeur doit sûrement provenir de moi et de mes nombreuses blessures qui cicatrisent en s'infectant. C'est une pièce qui ressemble à n'importe quelle pièce que j'aurai utilisé pour torturer un de mes ennemis. Et c'est d'ailleurs ce que j'ai fait il y a environ dix ans avec Rayan, avec Denzel et de nombreux autres personnes qui ont eu l'audace de s'en prendre à ma famille. Je suis sûrement en train de payer pour tout ça, mais dire que je regrette serait un bien grand mot. Au contraire, j'assume chacun de mes actes et suit même fier puisque ça m'a permis d'éloigner toute personne extérieure et dangereuse pour les miens.

Depuis que je me suis réveillé il y a à peu près trois jours, je suis enchaîné par les bras à l'aide d'une chaîne comme un vulgaire bout de viande. Ils m'ont arraché mon haut et j'ai bien vu que ma corpulence excitait ces chiens. Je me suis amusé à les énerver, en me montrant arrogant et insolent histoire de bien leur montrer que j'ai beau être en mauvaise posture, je ne fléchirai pas devant eux. Il faudra beaucoup plus que ça pour m'atteindre. J'espère juste que Thays et les autres auront eu l'idée de partir de nos maisons en allant se réfugier dans la maison de la forêt. C'est le seul endroit que personne, à part mon entourage proche, ne connaît. Je n'y ai jamais fait allusion devant quiconque depuis que mon père et moi avons pris la décision de la faire construire. Malgré tous les ennuis que l'on a pu avoir durant ces dix dernières années, et il y en a eu, aucun de nos ennemis n'a été amené dans la maison de la forêt. C'était toujours la maison abandonnée à quelques kilomètres de chez nous qui nous servait de lieu de torture. Spécialement pour que personne ne puisse un jour entendre parler de cette maison. Ils y seront à l'abris pour un long moment, même si des personnes malveillantes font des recherches très approfondies pour les retrouver. Il faudrait alors qu'ils se soient débarrassés de leur téléphone et de tout appareil électronique qui pourrait servir à les localiser; qu'ils aient pris soin de s'assurer que personne ne les ai suivit et que bien sûr, ils ne parlent à personne qui ne soit pas concernée de la maison. C'est la seule manière de préserver le secret de la maison. D'autant plus que d'autres secrets s'y trouvent enfermés mais ça c'est pour un autre moment.

De toutes manières, je fais confiance aussi bien à Thays qu'à Drissa pour réagir comme il faut. Ils m'ont tous les deux déjà bien assistés pour savoir comment je réagirai dans une situation pareille. Alors, même si je ne suis qu'à moitié soulagé parce que je ne suis pas avec eux, je leur fait confiance. Je dois aussi faire ma part en ne lâchant pas le morceau et tout faire pour ne pas mourir sous leur coups. Je peux bien jouer au mec arrogant, mais je dois dire qu'ils n'y vont pas de mains mortes avec moi. Je ne sais pas encore exactement qui ils sont, mais je sais qu'ils viennent à deux, matin et soir pour me frapper. C'est de cette manière que j'arrive à déterminer depuis combien de temps je suis ici.

Tout ça a commencé alors que j'étais chez moi. Après l'attaque qu'on subit les p'tits dans le quartier bleu, je suis rentré chez moi avec Kays, Kalya, Léna et Imany en plus de Koraly. Ils étaient déjà tous montés se coucher. Moi, j'étais resté au salon pour réfléchir à ce qu'il venait de se passer et j'en ai profité pour appeler Thays. Suite à notre discussion, je me suis servi un verre de tequila mexicain et me suis mis debout face à la baie vitrée. Je me rappelle encore que je regardais la piscine et que finalement, mon regard c'était abaissé en constatant une petite lumière rouge. Puis deux balles ont été tirées au niveau de mon thorax et je me suis écroulé au sol. Sauf que je n'étais pas mort. Les balles ne m'avaient même pas atteintes puisque je portais un gilet par balles. En allant aider les p'tits au quartier bleu, nous avions bien évidemment revêtu nos gilets par balles par sécurité. Quand je me suis fait tiré dessus je le portais encore, Dieu merci. Sauf que le choc des balles sur le gilet s'est mélangé à l'adrénaline que j'ai ressenti sur le moment et ont provoqué ma chute sur le bord du canapé, où je me suis cogné la tête. J'étais dans les vappes pendant quelques minutes à peine, quand une femme s'est ramenée dans le salon et m'a assigné un coup bien placé au visage. On peut dire qu'elle y a mis toute sa force. Je ne me suis réveillé que le lendemain, dans une chambre d'hôpital avec pour seule présence une infirmière. Le temps que je me rappelle ce qui s'était passé la veille, l'infirmière m'avait déjà injecté de la morphine mais à petite dose. Je pense qu'elle ne voulait pas m'endormir, juste mettre sous silence mes muscles qui pourraient s'avérer dangereux pour elle. Cette femme est arrivée dans ma chambre en parlant avec un docteur, mais j'étais incapable de dire quoi que ce soit. Je les voyais et les entendais parler de moi comme si de rien n'était. Cette femme a remercié le docteur avant de lui donner une enveloppe, sûrement pleine d'argent, et de disparaître. A ce moment-là, je me souviens avoir maudit ce médecin qui n'honorait pas son serment d'Hippocrate. Je me souviens l'avoir fusillé du regard avant qu'il ne me dise des mots surprenants.

Une Vie De Triplées: Les Enfants d'abord!Where stories live. Discover now